Horrifiée, Willow vit Raffael revenir sur le toit et l’entendit dire que la fenêtre était trop étroite pour lui. Personne n’avait eu le temps de réagir quand Ayana avait subtilisé la machette de Raff ou encore quand elle s’était précipitée dans l’échelle. Même si Amy avait raison de dire qu’Ayana pouvait s’en sortir, Will n’aimait pas ça pour autant. Et cette petite n’était même pas sa fille. Que devaient ressentir ses parents adoptifs? Devaient-ils la suivre? Si la fenêtre était aussi étroite que le disait Raffael, ça excluait forcément les hommes. Amy ne pouvait pas y aller en raison de sa cheville. En restait que Jane, Mackenzie et elle. Willow embrassa rapidement Hunter et se leva brusquement sans laisser à Mac le temps de prendre la décision de suivre ou non sa gamine.

- Hors de question de la laisser aller là-dedans toute seule!

A peine la jeune femme eut-elle fait un pas en direction de l’échelle qu’elle entendit du bruit. D’où ça venait? Était-ce Ayana qui était déjà parvenue à atteindre la trappe? A bien y penser, c’était logique. A moins d’être tombée sur un rôdeur à l’intérieur, elle avait pu atteindre la trappe rapidement. Ce n’était qu’un escalier à gravir puisque la fenêtre qu’elle avait empruntée pour entrer était environ un étage plus bas que le toit. Du moins, selon ses estimations personnelles. Avec de la chance, elle n’aurait pas croisé de rôdeurs. Ou d’êtres humains.

- Chut! ordonna-t-elle brusquement à tout le monde en fermant les yeux comme pour mieux tendre l’oreille.

Oui, c’était bien du bruit provenant de la trappe qu’elle entendait. Comme si quelqu’un tapait dessus. Elle se dirigea rapidement vers la trappe et tenta de l’ouvrir de son côté. Toujours rien à faire.

Si la situation n’avait pas été aussi sérieuse, il aurait ris. Voir son beau-frère tuer l’ami de la petite, décidant pour elle alors qu’il était habituellement pour le libre abrite, était un étonnement en soit. Voir la petite partir sans laisser le temps à personne de la suivre ou veiller sur elle ne le surprenait pas non plus. Elle avait grandi dans la rue, ils l’oubliaient tous souvent. Elle faisait du parcours qu’Amy disait, ça ne l’épouvantait pas pour autant. En fait, il se disait qu’heureusement elle avait l’expérience pour faire ce genre de chose. Elle avait quatorze ans, mais c’était une sacré débrouillarde cette enfant. Il ne fut pas surpris non plus d’entendre du bruit sous la trappe alors que Willow venait d’annoncer son intention de suivre la fillette. Ça non plus, ça ne l’avait pas surpris. Il se leva, il avait encore un peu mal, mais pas assez pour rester là sans rien faire. Il s’approchait de la trappe quand celle-ci bougea. Elle n’était pas soulevée, mais elle bougeait visiblement.

-P’tite vlimeuse, elle va y arriver ta fille Mac. Aussi têtue que sa mère. On dirait presque une Wright de sang, ou même une Birmingham de sang, sans vouloir vous insulter, vous aussi vous avez une tête de dure.

Il avait sourit aux membres de la famille Birmingham en disant cela. Il regarda les deux hommes.

-Désolé les mecs, les grandes familles recomposées vous connaissez? C’est ce que vous avez ici. Nous sommes très accueillants comme vous pouvez le voir.

Il eut un sourire en coin en se penchant, il examina la trappe. Il regardait ce qu’il pouvait faire pour aider la jeune fille.

-Quelqu’un aurait un pied de biche dans ses poches?

Moi qui avais voulu éviter la mort à cette adolescente, je fus choqué de la voir s’enfuir en direction de l’étage inférieur. Son comportement restait tout de même compréhensible. Elle cherchait par tous les moyens une échappatoire pour ne plus penser à la douleur causée par sa perte. J’avais eu la chance de ne pas revoir de connaissance sous les traits des rôdeurs et je ne pouvais qu’imaginer ce que la jeune fille avait vécu. Néanmoins, je ressentais une once de culpabilité, ayant moi-même formulé ce plan pour nous permettre de nous échapper plus rapidement.

La situation sembla tout de même se dénouer sans incident majeur lorsque Will décoinça la trappe qu’Ayana tentait désespérément d’ouvrir en entier. Je soupirai, content de pouvoir regarder Kaleb et Mac dans les yeux à nouveaux. J’avais cru comprendre que toute cette expédition s’apparentait à une sortie de famille atypique et que l’adolescente était la nièce de Jane. Cet arbre généalogique était encore méconnu pour moi, mais au moins les différentes conversations sur le toit me permettaient de retenir enfin les noms de tout le monde.

Les zombies en contrebas s’énervaient contre nous. Il faudrait assurément partir avec le plus de discrétion possible si nous voulions traverser la porte d’entrée de l’immeuble sans attrouper tous les monstres. « Excusez-moi de vouloir jouer au chef, mais je crois que les félicitations et/ou remontrances devront attendre notre fuite d’ici. Il faudra descendre les étages en silence si on veut que ces rôdeurs restent du côté opposé à notre sortie. » Je me tournai vers Amy et fixai sa cheville foulée. Elle devra rester au centre du groupe si l’on veut tous ressortir en un morceau. Pourquoi n’y avait-il rien de facile avec ces zombies?

Le coeur de Jane se souleva lorsqu’elle vit Ayana filer vers l’échelle, la machette de son frère à la main. Elle jeta un regard mi-choqué, mi-empathique vers Kaleb puis Mackenzie, imaginant à peine ce qu’ils devaient ressentir à cet instant précis. Elle se précipita ensuite vers le rebord du toit mais fut interrompue dans son élan par un discret bruit sourd que Willow semblait également avoir entendu. Jane se figea alors, tendant l’oreille.

La pression baissa d’un cran lorsqu’ils se rendirent compte que le bruit provenait de la trappe. La jeune femme s’en approcha puis resta immobile, comme suspendue au fil des événements. Le commentaire de Hunter parvint néanmoins à lui arracher un sourire. Jane laissa échapper un soupir de soulagement lorsque Will parvint enfin à libérer l’adolescente. Elle lança alors à la jeune fille un petit regard à la fois complice et admiratif. Loin d'elle l'idée de l'encourager à reproduire de tels actes mais elle ne pouvait cacher à quel point elle avait été impressionnée par le courage et l'adresse de cette gamine.

La jeune femme opina du chef lorsque Lincoln leur soumit l'idée de fuir au plus vite. Elle alla instinctivement se placer tout près de Raffael et Amy puis lança un regard à son frère. « Je vous couvre. » Elle voulait lui faire comprendre qu’elle se chargerait d’assurer leurs arrières et qu’il pourrait se concentrer sur sa belle. Jane n’était peut-être pas la plus douée pour monter aux échelles mais dégommer des rôdeurs, elle savait faire.

Si Ayana ne semblait pas lui en vouloir, sa femme lui en voudrait surement puisque leur fille adoptive venait de prendre la poudre d’escampette avec la machette de Raffael en disant que c’était son tour de faire quelque chose pour eux. Si les femmes étaient en panique, lui respira et resta calme. Ce n’était pas le temps de paniquer. Ce ne serait pas l’aider. Raffael se sentirait encore plus mal s’il fallait que Kal lui dise quoi que ce soit. De toute façon, ce n’était pas sa faute non plus. Ayana était habituée à vivre seule et se débrouiller. Elle n’en pouvait plus de rester inactive alors qu’ils se démenaient tous. Amy avait raison, Ayana allait réussir et la fillette lui donna raison. Ils entendirent du bruit près de la trappe, Will l’aida en sortant un petit pied de biche. Il s’approcha de la trappe en voyant la tête d’Ayana sortir. Il se pencha, la souleva sous les aisselles et la sortie de là. Sans la poser au sol, il la serra dans ses bras.

-Avoue que tu aimes nous faire peur petite puce.

Il lui chuchota à l’oreille.

-Va voir ta mère, elle s’est fait un sang d’encre. Et ne vole plus rien à ton oncle, tu l’as fait flippé tu sais.

Il déposa un baiser sur sa joue avant de la relâcher. Ils devaient y aller. Il regarda Lincoln.

-Alors, on a deux choix. Le chien dans le sac ou vous descendez et je vous le passe? Mais comme on n’a pas le temps de jouer comme vous dites, ce sera le chien dans le sac. On contrôlera mieux ses déplacements ainsi.

Kaleb prit le sac qu’il avait laissé en plan sur le toit et retourna vers le chien qui, étonnement, ne protesta pas et entra dans le sac sans problème. Kaleb regarda Will et Linc qui était près de la trappe.

-Après vous messieurs, Willow et Hunter vont vous suivre. Je ferme la marche.

Si Raffael n’avait pas été plus rapide qu’elle, Mackenzie se serait déjà lancée à la poursuite d’Ayana pour la ramener par la peau du cou! Avait-on idée de causer des frayeurs pareilles à sa famille? Mac était tellement furieuse qu’elle en tremblait de tous ses membres. Les paroles d’Amy lui parvinrent comme à travers un brouillard épais, elle n’en compris pas grand-chose tellement elle était occupée à se concentrer sur l’idée de ne pas tordre le cou d’Ayana quand elle la retrouverait. Elle venait de contrevenir à la première règle que Mackenzie avait décrétée lorsqu’il avait été question que la gamine les accompagne. A savoir de ne jamais s’éloigner eux. Et elle, à la première occasion, elle fichait le camp comme si c’était normal! Mac était furieuse et elle n’avait pas trop conscience de ce qui se passait autour d’elle. Elle tendait l’oreille et au premier bruit suspect venant de l’intérieur de l’édifice, elle déboulerait à la recherche de cette gamine qu’elle en était venue à considérer comme sa propre fille. Sinon, Mac avait déjà en tête la punition qu’elle infligerait à Ayana une fois qu’ils auraient regagné la sécurité de l’hôpital. Il était clair qu’elle trouverait le moyen de lui faire oublier l’idée de retenter de faire une stupidité pareille.

La jeune femme ne repris pied dans le moment présent que lorsqu’elle entendit la trappe s’ouvrir et qu’elle vit Kaleb soulever Ayana et la prendre dans ses bras. D’un pas rageur, Mackenzie se rapprocha de son mari et de leur fille et souffla à voix basse:

- Pour le moment, mon objectif est de fouttre le camp d’ici et qu’on puisse tous rentrer en un seul morceau. Mais crois-moi Ayana, il va y avoir des conséquences. J’ignore ce que sera ta punition, mais crois-moi, je vais user de tels trésors d’imagination qu’il ne te reprendra jamais l’envie de faire cavalier seul comme tu viens de le faire.

Elle se détourna vivement et alla ramasser son jouet dont elle passa la courroie qu’elle s’était fabriquée par-dessus la tête. Après, elle fit la même chose avec son sac et se retourna en lançant:

- J’ouvre la voie. Messieurs, pardon je n’ai pas retenu vos noms, vous me suivez. Amy, Raff et Jane, vous passez derrière eux. Ayana, tu restes avec Willow et Hunter. Chéri, comme d’habitude, tu fermes la marche. Commentaires, questions, critiques? C'est le moment parce que sinon, on fout le camp.

Il était temps de prendre les choses en mains. Ils avaient trop traîné et plus ils attendaient, plus ça serait compliqué de sortir de là. Sans compter qu’Amy avait besoin de soins. Adieu petite sortie tranquille en famille!

Désolée, c'est un peu long, mais je me venge en rp pour ne pas faire sortir mon ordinateur par la fenêtre! Il a encore mis 3 heures à bien vouloir ouvrir le pas fin!

Rien, je n’avais pas rencontré âme qui vive sur mon chemin. Tant mieux, le temps commençait à jouer contre nous. Lorsque je vis la trappe, je tentais de pousser, mais elle était bloquée. Je poussai de toutes mes forces et ce n’était pas peu dire. Je pouvais me soulever de terre aisément aidé de mes bras seulement. Enfin, j’entendis quelque chose, comme si on passait une lame sous la trappe. Je poussai à nouveau de toutes mes forces, la trappe céda enfin et le visage d’un des deux hommes m’apparut. Il me complimenta, je vis aussi le regard de Jane et lui sourit juste avant que Kaleb n’arrive et me soulève de terre. Il ne semblait pas fâché, mais Mackenzie l’était et elle me le fit bien comprendre. Elle aboya ensuite ses ordres, indiquant que si nous avions des questions commentaires ou suggestions que c’était le temps sinon, nous foutions le camp. Je la regardai.

-On te suit mom.

J’allais rejoindre Hunter et Willow comme elle me l’avait demandé. J’avais réussi à aider. Elle pouvait me punir, elle en avait le droit. Elle avait accepté de peine et de misère que je sois là et la situation partait en vrille. Mais je devais lui prouver que je pouvais me débrouiller. Que je n’étais pas qu’un poids mort. On pouvait me confier des tâches à moi aussi. Je pris la machette que j’avais volée à Raffael et la lui ramenai après qu’il ait remis Amy sur son dos.

-Désolée, je voulais seulement aider moi aussi. J’étais la plus petite pour passer.

Je savais qu’il avait eu peur, je l’avais entendu dans sa voix lorsqu’il m’avait appelé. Mais je devais le faire, je devais leur prouver que j’étais capable. Amy n’approuverait pas, mais elle comprendrait. Elle aussi avait dû faire ses preuves et même qu’elle les faisait encore. Et dire que dans tout ça, je n’étais même pas rendu compte que j’avais dit « Mom » au lieu de « Mac ».

S’il était content de voir sa nièce revenir rapidement, Raffael n’était pas sans se douter que Mackenzie lui passerait un savon dès qu’elle en aurait la possibilité. Il n’entendit pas ce que lui dit Mac, mais à voir la tête d’Ayana, ça sentait les ennuis. Raff espérait seulement que sa belle-sœur ne serait pas trop dure avec la punition qu’elle comptait infliger à la gamine. D’un autre côté, Raff ne pouvait pas nier que ce qu’avait fait Nana n’était peut-être pas une bonne idée. Lui-même s’était inquiété pour elle et il avait bien tenté de la rejoindre. En pure perte, il en convenait bien volontiers. Cependant, il pouvait comprendre pourquoi elle avait ressenti le besoin d’agir, d’aider de son mieux. Amy avait eu le même sentiment pendant longtemps, celui d’être un fardeau. Peut-être le pensait-elle encore par moment. Il ne fallait pas être bien malin pour comprendre que c’était ce que ressentait Ayana.

Raffael compris à quel point Mac était en colère quand elle décida de donner les consignes. Clair, net et précis. Si quelqu’un ne tenait pas particulièrement à la vie, c’était le moment où jamais d’émettre un commentaire. Ce n’était pas parce qu’elle le suggérait qu’elle serait prête à l’écouter. Pendant que Mackenzie distribuait les consignes, Raff aida Amy à se relever et la fit grimper sur son dos. Avec Jane derrière eux pour les couvrir, ça devrait être faisable… même si Raffael n’aimait pas trop l’idée de savoir sa sœur derrière lui plutôt que devant lui. Il la savait capable de les protéger, là n’était pas la question. C’était seulement son instinct de grand frère protecteur qui en faisait trop. Finalement, il comprenait Hunter. Tellement! Lui aussi aurait entouré ses sœurs de papier bulles pour leur éviter le moindre bobo.

- Je ne t’en veux pas, mais la prochaine fois que l’envie te prendra de faire des folies, demande à l’un d’entre nous de t’accompagner. Mieux, demande à ta mère. Ça lui évitera de se faire des tas de cheveux blancs. répondit Raffael à Nana après qu’elle se soit excusée et lui ai rendu sa machette. T’es prête, soeurette? Tu as assez de munitions? Sinon j’en ai dans mon sac, sers-toi. Parce que je pense qu’on ne pourra pas trop s’arrêter avant d’arriver à l’hôpital. Notre Mac va cracher du feu si on traîne la patte!

Dire qu’elle avait eu peur était faible, mais Ayana était là et elle allait bien c’était tout ce qui comptait. Elle sut que Mackenzie avait eu la peur de sa vie en la voyant donner des ordres à tous et chacun. Elle n’était pas de ce genre. Elle recevait les ordres, elle n’en donnait pas habituellement. Enfin, sauf avec elle. Mais quoi de plus normal quand vous êtes la grande sœur? Ayana vient présenter ses excuses à Raffael, lui redonnant sa machette. Amy se demandait si l’enfant c’était aperçu qu’elle avait dit « Mom » à Mackenzie. Elle ne le croyait pas, cette constatation la vit sourire. Raffael venait de l’installer sur son dos quand l’adolescente était venue vers eux, juste avant, Jane avait indiqué qu’elle les couvrirait. Elle regarda Ayana, elle pouvait comprendre qu’elle ait voulu se sentir utile. S’était inévitable.

-Ma pauvre chérie, tu vas comprendre à quel point ta mère t’aime. L’ampleur de la punition sera terrible crois-moi.

Amy regarda Jane.

-Merci Jane, désolée d’être un tel poids mort en ce moment.

Elle allait ajouter qu’elle donnait raison à son frère, mais ce tut. Elle était à porté d’oreille de la fillette et elle savait que Raffael détestait qu’elle se considère comme faible. Elle se haïssait de s’être laissé avoir ainsi. Cette maudite bête l’avait prise par surprise.

Comme tout le monde, Willow était soulagée de voir qu’Ayana allait bien. Cette petite avait du cran et c’était génial comme qualité. Cependant, cette même qualité pouvait parfois vous mettre dans le pétrin. Ayana n’avait rencontré personne dans l’immeuble sinon elle l’aurait dit. Tant mieux si tout c’était bien passé, mais il aurait pu en aller tout autrement et ils auraient sûrement mis du temps à la rejoindre une fois qu’ils auraient compris que quelque chose clochait. Voilà pourquoi Will espérait qu’Ayana comprendrait la leçon que voulait lui inculquer sa mère. Parce que de là où elle était, Willow avait distinctement entendu la promesse d’une punition mémorable.

Si elle avait cru que Mackenzie serait furieuse, elle réalisa qu’elle était loin du compte quand l’ex-militaire se mis à distribuer les ordres. Ça, ça ne lui ressemblait pas. Elle n’était pas du style à donner des ordres, mais davantage à demander l’avis des autres avant de prendre une décision. Voilà qui montrait clairement qu’elle était plus que fâchée. Willow jeta un rapide coup d’œil à Hunter et espéra qu’il avait compris qu’il valait mieux pour ses fesses qu’il ne fasse pas de commentaires à sa sœur parce qu’il en prendrait pour son grade. Silencieusement, Willow alla donc prendre place derrière Jane.

Il avait été plus que heureux de voir son petit bout d’choux, elle allait bien, c’était tout ce qui comptait pour lui. Maintenant, Mackenzie allait peut-être mieux comprendre pourquoi il râlait tant pour laisser Amy et Willow derrière, mais il ne fit aucun commentaire. Ce n’était pas le moment. Quand Mackenzie jouait les petits chefs c’était qu’elle était en colère et qu’il ne valait mieux rien dire du tout. Il se tut donc et alla se placer près de sa Princesse. Il regarda Raff et lui fit un signe, il n’avait pas à s’inquiéter de Jane, il veillait sur elle comme lui veillait sur Amy. Il portait sa sœur, il pouvait bien veiller sur la sienne. Tout comme Amy, Jane savait se débrouiller, mais il savait que la montagne de muscle serait rassuré de savoir que quelqu’un veille sur elle. Kaleb fermait la marche, il devait surveiller ses arrières, il n’aurait pas le temps de veiller autant qu’il voudrait sur Jane. Alors Hunter prenait le relais. Jane faisait partit de leur grande famille. Il regarda Kaleb qui prenait position derrière lui, il lui fit un signe à lui aussi. Ils n’avaient pas besoin de parler pour comprendre. C’était inutile. Kal avait remis le chien sur son dos. Hunter lui fit signe de lui donner, son beau-frère aurait assez de s’occuper des autres. En silence, ils échangèrent en silence, Hunter prenant le chien sur son dos et Kaleb le sac dans lequel Hunter avait ramené des munitions et le couteau pour Ayana. Elle ne l’aurait pas de ci-tôt celle-là. Il regarda l’homme à qui semblait appartenir le chien et lui fit signe, il en prendrait soin.

-C’est quand tu veux Mac.

Machette en main, il attendait que le convoi se mette en branle. Son arbalète ne lui servirait pas bien. Les cadavres ambulants étaient trop nombreux pour qu’il puisse visé et armé de nouveau adéquatement. La machette serait plus utile.

J’acquiesçai de la tête lorsqu’Hunter me signifia que c’était lui qui gardait mon chien. Je ressentais tout de même une légère irritation que je fis taire, les membres du groupe ne faisant pas cela parce que j’étais un maître indigne… n’est-ce pas? J’avais moi aussi un dos et deux épaules, j’aurais pu le porter. Le temps n’était pas aux enfantillages, ainsi me retournai-je vers la trappe et commençai ma descente. Une pensée me traversa l’esprit. Buster avait tellement mangé depuis le début de cette histoire et comme on disait par chez-moi, « le neuf pousse le vieux ». Si tu défèques dans ce sac… J’avais espoir que la télépathie ait transmis mon message au chien.

J’avançais derrière Will, satisfait que Mackenzie ait pris les commandes. Je n’étais absolument pas doué pour diriger, n’ayant même pas la capacité de faire obéir mon cabot. Lorsque j’avais exposé mon plan, je n’avais pas osé donner d’ordres, préférant que les volontaires se manifestent. En plus d’avoir déjà sa chaîne de commande, ce groupe était également un nid de relations que je ne pouvais toujours pas démêler au clair dans mon esprit. Autant ne pas sacrifier le frère d’une femme trop protectrice ou la conjointe d’un homme possessif.

Je calquais mes mouvements sur la tireuse au-devant, jetant par instant des coups d’œil derrière moi pour m’assurer que la file était toujours complète. Chacun continuait la marche dans le silence. Nous savions le dernier étage plutôt sûr depuis le retour d’Ayana, mais rien ne disait qu’il n’y avait pas de rôdeur subtilement caché dans les sombres recoins… Nous avions vite atteint la première volée de marches, mais mon regard fut attiré par la porte de l’ascenseur un peu plus moins sur le mur.

Je tapotai l’épaule de Mackenzie et lui indiquai du doigt, n’étant pas certain qu’elle avait aperçu cette nouvelle option. Avec la cheville d’Amy et le nombre de marches de cet escalier… Nous ne pourrions pas tous descendre avec l’élévateur, mais en nous séparant en deux groupes, il nous serait possible de sortir rapidement. Nous ne savions toutefois pas si le rez-de-chaussée était aussi dégagé que ce dernier étage. Nous pourrions envoyer un éclaireur, qui remontera nous avertir si la porte est obstruée par les zombies. Je me retournai vers le reste du groupe, un regard interrogateur. Était-ce un risque à envisager?

HS : Désolé, mes RP sont souvent emplis de thèmes fécaux ou phalliques ces derniers temps…

Jane fut quelque peu déroutée par la réaction de Mackenzie. Elle savait que Kaleb et sa femme considéraient Ayana comme leur propre fille mais elle n’avait jamais vu sa belle-soeur endosser ainsi son rôle de mère. Le schéma de sa famille avait bien changé, ils avaient trouvé une certaine stabilité autour d’une nouvelle organisation, organisation au sein de laquelle elle jouait le rôle de l’absente. Malgré ce que pouvaient dire ses frères, elle se demandait si elle pourrait un jour avoir sa place dans leur groupe sans déstabiliser leur belle harmonie.

La jeune femme chassa cette pensée de son esprit, le moment n’était pas à la réflexion. Elle opina du chef en réponse à Raffael qui venait de lui demander si elle était prête. « J’ai eu le temps de remplir mon chargeur avant que les invités débarquent. » Elle balança la tête en souriant à Amy. Elle ne savait que trop bien comment elle devait se sentir à l'instant présent. Jane s’engagea ensuite à travers la trappe, bien consciente que pendant les prochaines minutes, elle n’aurait pas droit à l’erreur. Elle était la seule personne totalement libre de ses mouvements entre son frère qui portait Amy et Hunter qui se chargeait du chien.

Jane fronça les sourcils lorsqu’elle vit Lincoln pointer du doigt l’ascenseur. Elle chuchota en hochant la tête de gauche à droite : « J’ai pas confiance… » Si ses pseudo-vertiges relevaient d’un problème organique, il n’en allait pas de même pour sa claustrophobie qui, elle, pouvait la faire paniquer à en perdre la raison. Peut-être que sa peur des espaces clos biaisait son jugement mais l’escalier lui paraissait tout de même l’option la plus sûre. Que se passerait-il s’ils restaient coincés dans l’ascenseur ? Non, décidément, ce n’était pas une bonne idée. Raffael était suffisamment fort pour braver quelques marches avec Amy sur le dos.

Kaleb descendit le dernier et referma la trappe. La descente ne serait pas de tout repos, mais surtout le trajet pour Raffael serait long et difficile. Amy avait beau être légère, c’était un poids supplémentaire pour son frère. Amy devait se sentir mal, en même temps, elle n’avait pas fait exprès de se blesser. Il chassa ses pensées questions de se concentrer sur ce qui se passait. Will leur avait présenté celui qui les accompagnait. Le propriétaire du chien avait maintenant un nom, Lincoln. Il vit se dernier poser la main sur Mackenzie, il suivit son regard pour voir l’ascenseur. Jane répliqua en chuchotant qu’elle n’avait pas confiance. Il ressentait la même chose. L’entretien de cette machine n’avait pas été fait depuis longtemps, six mois au minimum et puis, on ne pouvait pas savoir ce qu’il y aurait en bas. Ils ne pouvaient pas prendre se risque selon lui. Il regarda Mackenzie et secoua la tête à la négative lui aussi. Raffael aurait à descendre les escaliers avec Amy sur le dos, ce ne serait pas facile, mais diviser leur force ou même prendre le risque de tenter l’ascenseur pouvait leur être fatal.

Peut-être devrait-elle se fâcher plus souvent. Tout le monde obéissait au doigt et à l’œil. D’accord, ses proches la connaissaient suffisamment pour savoir que ce n’était pas le moment de la faire chier, mais quand même. C’était efficace de piquer sa petite crise, il fallait donc qu’elle garde en tête d’en piquer une un peu plus souvent. Ça faisait des miracles sur leur petite troupe. Même Hunter n’avait pas jugé bon d’ajouter son grain de sel. Du style «tu vois maintenant pourquoi je ne voulais pas que Willow et Amy viennent avec nous?». Mais Mac ne se faisait pas d’illusions, ce n’était pas parce que son frère n’avait pas parlé que faire une remarque ne le démangeait pas.

Bref, ils s’étaient mis en route et Mackenzie ouvrait la voie, son couteau de chasse à la main, prête à dégommer des rôdeurs au besoin. Elle devait garder en tête que ce n’était pas parce qu’Ayana les avait rejoints rapidement et sans encombre qu’ils ne risquaient pas de tomber sur un charmant comité d’accueil. Elle allait s’arrêter au bout du couloir pour jeter un coup d’œil afin de voir si la place était dégagée quand elle sentit qu’on lui tapait sur l’épaule. Lincoln lui désigna un ascenseur du doigt. Elle pesa rapidement le pour et le contre. Pour Raffael ça serait peut-être plus facile, mais l’engin n’avait pas été entretenu depuis un moment. Rester coincés là-dedans serait bien pire qu’être restés sur le toit. Elle allait secouer la tête et chuchoter que ce n’était peut-être pas une bonne idée quand elle vit son mari tenter de communiquer avec elle. Encore une fois, ils étaient sur la même longueur d’ondes.

- Non, ce n’est pas le temps de se séparer. souffla Mackenzie avant de s’arrêter et de se coller contre le mur.

Elle risqua un rapide coup d’œil et soupira doucement avant de faire signe à la troupe qu’il était temps de continuer à avancer. La jeune femme décolla son dos du mur et avança lentement, sa main tenant toujours solidement son couteau. Mackenzie ne voulait pas avoir à sortir son Glock – son précieux 9mm – et à faire feu dans l’immeuble. Une balle qui rate sa cible et qui fait un ricochet, ce n’était jamais beau à voir.

J’étais entre Willow et Hunter. Aucune chance de faire de bêtises, de toute façon je ne voulais pas en faire d’autres. Mackenzie était tellement en colère. Je l’aimais beaucoup, elle était un peu comme une vraie maman pour moi. Je l’avais déçue, mais je voulais aider moi aussi. J’espérerai qu’elle le comprendrait, mais j’en doutais. Pas grave, je serais punie et je ferai ce qu’elle me dirait de faire. Je savais qu’elle ne me battrait pas comme certains hommes dans les familles d’accueils que j’avais faites. Elle était imaginative, elle trouverait de quoi me punir sans me faire de mal. Le groupe sembla stopper, quelqu’un avait indiqué l’ascenseur, Jane et Mac indiquaient clairement leurs désaccord. J’avais vu Mac regarder vers l’arrière, probablement que Kaleb lui avait indiqué ce qu’il pensait lui aussi. Je me tournai pour le regarder avant de reporter mon attention vers l’avant et de suivre le groupe. Soudainement, je vis un monstre. Cette chose rampait vers Mac, elle était occupée à répondre, elle ne l’avait pas vu et comme les autres écoutaient, il semblait ne pas avoir vu non plus. Je sortie du rang, je ne devais pas crier. Je passai derrière les adultes devant moi et prenant une nouvelle fois la machette de Raffael à sa ceinture, prenant soin de lui montrer ma cible, j’enfonçai l’arme dans la tête de cette monstruosité. Raff aurait pu le tuer, mais avec Amy sur le dos, j’avais agis. De toute façon, il était au sol, pas beaucoup de danger pour moi. La punition serait déjà terrible, aussi bien qu’elle soit à la hauteur. Je me tournai, regardai Mackenzie avant de baisser les yeux, redonner sa machette encore une fois à Raffael avant de reprendre ma place entre Willow et Hunter.

Ils avaient fini par se mettre en route, à son grand soulagement. Raffael commençait à être fatigué d’être sur le toit et il avait espéré pouvoir rentrer à l’hôpital avant que ne tombe la nuit. Avec de la chance, ça serait encore possible. Il fallait désormais qu’ils avancent d’un bon pas et surtout, qu’ils ne croisent pas d’obstacles sur leur route. Se balader dans Houston une fois la nuit tombée n’était jamais une bonne idée. En réalité, c’était la visibilité réduite qui était le problème majeur des excursions de nuit. Et maintenant, Raff avait un tout autre souci: la cheville d’Amy. Il espérait que ça ne serait pas une fracture. Il était capable de lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle se sentait encore comme un poids mort parce qu’elle était blessée. Elle oubliait encore une fois qu’elle avait quand même massacré son lot de zombies avant d’être mise sur la touche. Chaque rôdeur qu’elle avait dégommé était un danger de moins pour les autres, voilà ce qu’elle devait retenir.

Enfin! Voilà où il était, à suivre le groupe, Amy sur son dos, Jane sur ses talons. La seule chose qui le rassurait là-dedans, c’était de savoir que son beau-frère veillerait sur sa petite sœur. C’était peut-être con, peut-être que Jane lui en voudrait à mort, mais pouvait-on vraiment reprocher à un homme de vouloir protéger sa famille? Ils venaient tous de s’arrêter le temps que Mac détermine si la voie était libre quand il vit un ascenseur un peu plus loin. Tentant, mais c’était une idée stupide. Se séparer serait contre-productif. Lincoln avait dû avoir la même idée, car il tapota l’épaule de Mackenzie pour lui montrer les portes de la cabine d’ascenseur. Sa belle-sœur regarda Kaleb – nul besoin de se retourner pour le confirmer – qui devait avoir secoué la tête, car Mac ne se dirigea pas vers l’ascenseur. Vivement qu’ils finissent par sortir de là! Une fois à l’extérieur, ils pourraient prendre un peu de vitesse.

Parce que… Parti comme c’était, ils seraient encore tous là la semaine prochaine.

Ils avaient commencé leur descente. Jane le couvrait, Amy se sentait comme un poids mort, Mac avait les crocs, il avait rarement vu sa belle-sœur aussi fâchée. Mais elle avait le contrôle de la situation, elle prenait aussi les bonnes décisions. Si l’ascenseur semblait pratique pour lui de descendre Amy, ce n’était pas le temps de diviser leur force. Jane aussi semblait d’accord avec ça, mais peut-être pas pour les mêmes raisons. Elle avait plutôt indiqué qu’elle n’avait pas confiance. Elle détestait ses engins et maintenant qu’ils n’étaient plus entretenus, elle avait encore plus de raison de se méfier. Il sentit sa machette sortir une nouvelle fois de son fourreau, il regarda et vit Ayana, mais qu’est-ce qu’elle allait faire encore? Elle lui montra une chose qui rampait vers Mac. Il hocha la tête lui donnant son assentiment. Elle en était capable. Il la regarda enfoncer la lame dans la tête du rôdeur. Les yeux baissés, elle ramena la machette. Raffael l’essuya sur son pantalon avant de la ranger à nouveau. Il ne pouvait pas blâmer l’enfant de vouloir aider et cette fois-ci, tout le monde était tellement concentré ailleurs qu’elle avait eu raison d’agir. Mac avait peur pour elle, lui aussi d’ailleurs, mais elle devait aussi apprendre à se défendre. Il se tourna vers la fillette et chuchota.

- Bien joué.

Edit parce que j'ai encore fait une boulette! C'est pas ma journée! Et en plus c'est trop long. Je retourne me coucher, moi!

Tout le monde suivait les ordres de Mackenzie, la promenade semblait facile. Mais de voir Ayana sortir des rangs prendre la machette de Raffael et tuer un zombie que sa sœur n’avait pas vue l’inquiéta au plus haut point. Mackenzie ne manquait rien habituellement. Elle ne servait pas à grand-chose ainsi, mais elle deviendrait les yeux des autres à partir de maintenant. Elle regardait au sol. Les autres semblant avoir oublié que certaines de ses bêtes ne pouvaient plus marcher mais rampaient quand même.


-Amour, si tu veux vivre je te conseil de te taire, souffla-t-elle à l’oreille de Raffael.


Sa sœur ne rigolait pas avec la sécurité de l’enfant. Elle méritait le commentaire de Raff bien sur, elle avait très bien fait, mais tout de même. Un mouvement attira son attention.


-Zombie au sol à onze heures Mac.

Elle avait parlé bas pour ne pas en attirer d’autres, mais sa sœur avait la tête de l’autre côté, elle pouvait peut-être l’avoir vu, mais elle ne prendrait pas la chance que sa nièce ait à refaire ce qu’elle avait fait. Elle avait quitté les rangs et était allée tuer un zombie. D’accord, elle en était capable et cette fois, elle avait attiré l’attention de Raff pour lui indiquer ce qu’elle faisait. Mais le cœur d’Amy avait bondit dans sa poitrine en la voyant. Elle devait apprendre à se calmer. Elle avait détesté Hunter de la prendre pour faible et elle faisait la même chose avec Ayana. Ce n’était pas facile, il fallait dire aussi que l’adolescente n’avait que quatorze ans. Elle continua sa surveillance du sol, espérant très fort qu’ils retourneraient à l’hôpital sans encombre.