Je n’avais jamais voulu tenir Buster en laisse, principalement parce que j’aurais considéré cela comme un handicap à sa survie. Imaginez si la corde se coinçait lors d’une attaque de rôdeurs… Toutefois, je regrettai amèrement cette décision quand Buster nous mis dans le pétrin pas pour la première, mais bien la seconde fois en quelques jours. J’avais réussi à l’attraper par son collier improvisé et mon regard-qui-tue avait fait cesser ses jappements, mais le mal était fait.

Ce chien était une arme à double tranchant. Sans lui, nous n’aurions jamais atteint la fabrique d’arme en vie tellement le quartier grouillait de rôdeurs et Dieu savait que nous avions besoin de munitions après cette altercation dans l’hôtel… Toutefois, Buster venait maintenant de nous poignarder dans le dos. La vitrine de l’établissement éclata en morceau sous le poids combiné des zombies. « Pas le temps de trouver une sortie d’urgence. » J’empoignai mon pistolet et appuyai le poing qui tenait mon couteau sur mon poignet, prêt à utiliser l’une ou l’autre des armes dépendamment de ce qui suivrait.

« Je ne sais pas si vous avez en le temps de dénicher des munitions, parce que je suis plutôt à court en ce moment… » Combien y avait-il d’infectés dans le bâtiment avec nous? Les étagères devant m’empêchaient de le déterminer. Je regardais de chaque côté de la rangée, essayant de deviner de quel côté les abominations allaient frapper. Ils vinrent des deux côtés en même temps. « Nous voilà faits comme des rats. Je prends la gauche. » Buster émit un gémissement. Il est trop tard pour les regrets mon beau... pensai-je tout en levant ma lame en direction du premier d’une longue file de zombies en face de moi.

Jane mit sa main sur son visage en soupirant lorsque ce satané chien fit tomber le présentoir, provoquant un vacarme ahurissant. Elle n'avait passé que peu de temps en compagnie de cet animal mais elle n'avait que peu d'affinités avec lui. Les faits venaient de donner raison à son intuition par deux fois en quelques jours : après les événements de l'hôtel, voilà que les rôdeurs se mettaient à tambouriner sur la vitrine de l'armurerie. Elle quitta le fond de la boutique afin de rejoindre les deux hommes.

Avoir un 9 millimètres présentait des avantages et des inconvénients en matière de recherche de munitions. La demande était très importante, mais l'offre également. Elle eut la chance de repérer en chemin quelques boîtes de cartouches. A peine avait-elle rempli son chargeur à la hâte que la vitrine explosa. Elle parcourut les derniers mètres en courant puis jeta un regard quasi autoritaire à Lincoln censé lui faire comprendre qu'il n'avait pas intérêt à se décourager.

La jeune femme décrocha de son sac l'arme que Raffael lui avait confiée et qui était beaucoup plus puissante que son couteau tout en s'adressant à Will. « La porte de derrière est barricadée, il va falloir qu'on s'occupe d'eux. » Elle empala le crâne d'un premier rôdeur dans la foulée. Le cerveau de Jane fonctionnait à toute vitesse. Tout en dégommant indésirable sur indésirable, elle essayait de trouver une stratégie viable mais la situation était réellement critique. La vitrine étant large, les zombies envahissaient la boutique en ligne et non en file. Ils se retrouveraient bientôt encerclés. Son regard tentait de balayer les environs pour trouver un endroit dans lequel ils pourraient se replier mais les rôdeurs ne lui laissaient aucun répit. Impossible de réfléchir convenablement dans ces conditions.

Il avait fait arrêter les autres d’un signe de la main. Aujourd’hui, il marchait en tête et il venait de voir quelque chose, quelque chose qui attirait son attention. Des rôdeurs, une quantité importante de rôdeurs qui marchaient vers un point précis. En fait, ce point, c’était le but de leur expédition. Il regarda derrière lui. Mackenzie, Ayana, Raffael, Amy, Hunter et Willow. Ils étaient tous là. Ils étaient sortis pour aller chercher des munitions. Il semblait que quelqu’un les avait devancés et cette personne ou ces personnes c’étaient fait surprendre pour une raison ou une autre. C’était la première sortie d’Ayana et il fallait qu’il tombe là-dessus. Une chose était sur, ils n’allaient pas laisser cette ou ces personnes se démerder seuls. Il parla le moins voir possible.

-Attaque sur la boutique, trop ciblé pour une coïncidence.

Si certains auraient cru qu’il oubliait des mots, les siens savaient qu’il les limitait plutôt. Il expliquait sans bavardage inutile. Il avait fait état des choses, la boutique était cernée et il devait y avoir des humains à l’intérieur. Il regarda sa femme et lui montra le toit des yeux.

-Tu vas pouvoir sortir ton joujou.

Il lui fit un clin d’œil et lui pointa Ayana du menton. Il savait que sa femme comprenait qu’il voulait qu’elle amène la petite avec elle sur le toit. Elle y serait en sécurité. Il l’embrassa rapidement.

-À mon signal seulement, on doit les prévenir.

Si ceux à l’intérieur tentait de sortir alors qu’elle tirait, elle risquait de les blessés sans le vouloir. Il devait faire en sorte de leur faire savoir qu’elle sortait l’artillerie lourde. Il regarda les autres, sortie sa machette et fit un signe de tête, l’assaut était lancé. Les zombies ne ferait pas long feu.

Pourquoi? Pourquoi il fallait qu’ils aient affaire à un troupeau de rôdeurs à la première sortie d’Ayana? Comme l’avait dit Kaleb, c’était ciblé, c’était donc signe qu’il y avait au moins une personne à l’intérieur. Avant même que Kal dise qu’elle allait avoir l’occasion de s’amuser avec son jouet, Mac avait su qu’ils auraient à intervenir. C’était comme ça qu’ils fonctionnaient depuis le début, ils venaient en aide aux autres. En priant chaque fois que ça ne leur retombe pas sur le nez. La jeune femme acquiesça quand Kaleb lui dit d’attendre son signal. Ne manquerait plus qu’elle commence à canarder les morts-vivants et qu’elle touche quelqu’un. Valait mieux prévenir tout le monde de rester loin de la vitrine.

- Ayana, tu me suis! chuchota-t-elle à l’adolescente avant de l’entraîner à sa suite en direction du commerce qui faisait face à l’armurerie. Au moins sa gamine serait à l’abri… et Mac avait besoin de quelqu’un pour faire le guet pendant qu’elle ferait mumuse avec son jouet. Encore une fois, Kaleb et elle étaient sur la même longueur d’ondes. Ils étaient du même avis, hors de question de laisser Ayana se battre contre un troupeau de ces horreurs durant sa première sortie.

Arrivée de la boutique, la jeune femme chercha des yeux par où grimper sur le toit quand elle vit une poubelle. Si elle poussait un peu Ayana, elle arriverait à lui faire atteindre le toit. C’est donc ce que Mac entrepris de faire. En moins de trois minutes, elles étaient toutes deux sur le toit.

- J’ai besoin que tu surveilles les alentours pour moi pendant que je vais faire des dégâts. commença Mackenzie en posant son bardas à côté d’elle avant de se mettre à fouiller dans son sac à la recherche de ses munitions. On devrait être à l’abri ici, mais si jamais tu vois quelqu’un que tu ne connais pas tenter de nous rejoindre, tu me préviens. ajouta-t-elle en chargeant son arme pour ensuite prendre position sur le rebord du toit.

De là où elle était, Mackenzie avait un excellent angle de tir. Pratiquement aucune chance de rater sa cible tellement elle était proche des monstres. De là où elle était, la jeune femme fit sa famille se rapprocher lentement de l’armurerie et fit sa prière habituelle, à savoir qu’ils rentrent tous sains et saufs. Elle constata aussi qu’il lui faudrait dégommer un maximum de rôdeurs avant qu’ils ne puissent pénétrer dans l’armurerie par la vitrine qu’ils venaient de fracasser.

C’était ma première sortie, enfin j’avais le droit de les accompagner et d’aller avec eux. Dommage que j’ai dû être attaqué pour ça. Mackenzie et Kaleb avaient très bien géré la situation, mais j’avais eu honte de ne pas avoir pu confronter cet homme seul. Sa femme me regardait d’un œil noir chaque fois que je passais près d’elle. Elle savait qu’elle ne devait pas faire de représailles, mais je savais aussi qu’elle penserait toujours que c’était ma faute et pas celle de son mari. Kal venait de lever la main. C’était le signal pour dire qu’il fallait s’arrêter. Il le lui avait expliqué. En moins de deux, je me retrouvais sur le haut d’un toit avec Mackenzie. J’avais à peine eu le temps de comprendre que la boutique où nous devions aller était attaquée et que comme les zombies semblaient la cibler c’était qu’il devait y avoir âme qui vive dans cet endroit. Mac m’expliqua mon rôle. Je devais surveiller et vérifier que personne ne se présente sur le toit. Du moins, personne que je ne connaisse. C’était simple comme mission. Nous avions quitté les autres rapidement, pas le temps de dire au revoir ni rien… Chacun connaissait son rôle, ils étaient tous rodés comme une machine, j’allais devoir apprendre à devenir une machine moi aussi. Je restai silencieuse même si milles questions se bousculait dans ma tête. Je laissai Mackenzie se concentrer. Elle avait déjà armé son fusil et était prête à passer à l’attaque.

Il devait être maudit. Il n’y avait pas d’autres explications. Sinon, comment expliquer qu’ils finissaient toujours pas se ramasser devant une horde de rôdeurs? Le but de l’opération maintenant? Rester à l’écart de la ligne de tir de Mackenzie, la laisser dégager le passage et se ruer dans l’armurerie pour ensuite aider le ou les prisonniers à faire un massacre de zombies. Un jeu d’enfant. Rien de plus simple! Avec les zombies qui essaient d’entrer tous en même temps dans la boutique, Raff ne voyait pas grand-chose, mais il fallait qu’il trouve le moyen de prévenir la ou les personnes qu’ils allaient entrer. C’est à ce moment-là qu’il vit une femme qu’il connaissait. Une femme qu’il aimait énormément. Sa sœur. Même si elles se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, Raffael savait que ce n’était pas Ally. Qu’est-ce que Jane fichait là? Il n’y avait pas à dire, elle avait un talent certain pour se mettre toujours dans le pétrin!

- Jane! hurla-t-il pour tenter de se faire entendre de sa sœur malgré les grognements des bestiaux. Mac est sur le toit, écarte-toi de la vitrine! On va entrer!

Si certains rôdeurs continuaient à vouloir entrer dans l’armurerie, d’autres se dirigeaient maintenant vers le groupe. C’était le moment où jamais pour que Mac commence à s’amuser. Comme l’équipe bien huilée qu’ils étaient, Raffael leva la tête pour faire signe à Mackenzie qu’elle pouvait commencer à faire le ménage, chose qu’elle fit immédiatement. Une fois qu’il y eu une zone dégagée, Raff fit passer Amy devant lui et ils se ruèrent à l’intérieur. Il savait que Kal, Willow et Hunter seraient sur ses talons.


EDIT MAC: J'avais donné la permission à Raff de manipuler ma petite Mac quelques secondes!

La vie était un long fleuve sans fin, elle coulait dans un sens comme dans l’autre et pouvait vite devenir tumultueuse. Comme en ce moment, quelques minutes avant, ils étaient tranquille et allaient vers une mission somme toute facile et maintenant, ils se retrouvaient au milieu d’une échauffourée. Le pire, ce fût d’entendre Raffael crier le nom de sa sœur. Jane était à l’intérieur. Amy aimait bien la jeune femme et la dernière chose qu’elle souhaitait était qu’il lui arrive quelque chose. Elle terrassa quelques zombies avant que sa sœur ne leur dégage le passage avec son M16. Son arme de prédilection en tant que sniper. Raffael la fit passer devant lui, elle entra dans la boutique et constata que Jane n’était pas seule. Deux hommes et un chien étaient là aussi.

-Hey bonjour tout le monde!

Elle eut un sourire avant de dégommer un zombie. Quoi, il fallait bien être accueillant non? Ils venaient les aider. Amy savait qu’en plus, ça mettrait Hunter hors de lui qu’elle sociabilise pendant un combat. Tant mieux, il allait tuer plus de zombie en étant en colère. Elle adorait mettre son frère en rogne et sa sœur veillait au grain du haut de son toit.

Heureusement qu’ils commençaient à avoir l’habitude que leurs sorties tournent presque toujours au cauchemar. Ils avaient pu mettre en place un système qui fonctionnait bien. Jane était à l’intérieur. Plus besoin de se demander pourquoi Raffael était aussi pressé d’entrer là-dedans. Dès que Mackenzie commença à leur ouvrir une brèche à partir du toit où elle était postée, Hunter la poussa à entrer à la suite d’Amy et Raffael. Le tout, en ne la quittant pas d’une semelle. Willow ne vit pas Kaleb, mais elle savait qu’il fermait la marche. C’était leur système: les militaires de formation ouvraient et fermaient la marche avec les autres au milieu.

A l’intérieur, Will se dépêcha d’aller rejoindre les autres tout en veillant à se tenir loin de la trajectoire qu’emprunteraient les tirs de Mackenzie. S’ils ne faisaient pas de conneries, leur sniper préféré allait grandement leur simplifier la tâche. La jeune femme leva les yeux au ciel quand elle entendit une Amy toute guillerette saluer tout le monde. Elle n’avait même pas besoin de se tourner pour voir la tête que faisait Hunter. Ils n’avaient pas de temps à perdre, maintenant qu’ils étaient tous à l’intérieur, les rôdeurs allaient entrer en masse. Pas le temps de voir si Jane allait bien et qui était avec elle, Willow attrapa son couteau, préférant ne pas utiliser de balles à l’intérieur. S’il fallait qu’elle touche quelqu’un, elle ne se le pardonnerait jamais.

- Mac va en éliminer le plus possible, mais elle ne voudra pas viser à l’intérieur tant que nous serons là. C’est à nous de jouer ici. lança-t-elle en espérant qu’Hunter ne serait pas toujours sur ses talons à s’inquiéter pour elle.

Et merde, non, ils ne pouvaient pas avoir une petite sortie tranquille. Non, c’était impossible. Kal avait pris les choses en mains. C’était leur façon de faire, le meneur de tête prenait les décisions. Il n’aurait pas laissé les gens dans cet endroit en détresse. Non, c’était normal. Hunter avait beau être aigrit, il aurait fait la même chose. Cette femme qu’il avait dû tuer lui avait fait comprendre que si quelqu’un l’avait aidé, sa fille et elle seraient toujours en vie. Il ne voulait plus avoir à faire ça. Il l’avait délivré en la tuant, mais il préférait sauver les vies plutôt que les prendre. Mackenzie leur livra passage, il fit entrer sa Princesse dans la boutique. Jane était là, deux autres hommes aussi et un chien. Merde, la bête semblait sur le point de tourner de l’œil. Pauvre chien. Amy elle, faisait les joyeuses hôtesses. Il leva les yeux au ciel avant de fendre le crâne d’un mort-vivant en deux. Il n’avait pas de temps à perdre, Mackenzie voudrait faire le ménage, alors ils devaient déjà l’intérieur pour se mettre à l’abri des tirs. Il faisait de réel progrès, il savait que sa sœur cadette avait voulu le piquer au vif, mais au lieu de répliquer, il se contenta de faire son devoir en tuant les rôdeurs et en veillant de près sur Willow, sa sœur étant sous bonne garde avec Raff. Kal qui était entré derrière lui allait s’occuper de Jane sans aucun doute.

Je venais de recevoir une giclée pestilentielle en plein dans l’œil et dans la bouche. Et moi qui croyais qu’il n’y avait rien de pire au goût que la Budweiser… Je m’essuyai sur ma manche en vitesse et relevai ma lame, prêt à fendre le prochain crâne devant moi… avant de m’apercevoir qu’il appartenait à une jeune femme blonde et souriante qui venait de dégommer le rôdeur le plus près. Ma lame redescendit au même rythme que ma mâchoire. Mais qu’est-ce qui se passe ici? La salle avait été soudainement envahie par d’autres survivants, tous affairés à zigouiller des zombies comme s’ils avaient fait cela toute leur vie.

Des survivants, ici? Qui pointaient leur flingue ailleurs que sur mon visage? Qui nous saluaient en entrant comme si nos parents avaient gardé les cochons ensemble? Hallelujah! Je rêve, il n’y a pas d’autre explication. Ces types étaient beaucoup trop charitables pour être réels. Connaissant mes capacités à me mettre tout le monde à dos, je me fis la promesse de ne pas leur dire un seul mot. Sauf peut-être un merci.

GRRRRRR! Je ressorti de mon ébahissement et me retournai pour faire face à une zombie qui devait faire deux fois ma taille et trois fois mon poids. Sa charge m’envoya au sol. Mon arme blanche me sauta des mains lors de ma chute et le ventre proéminent de la rôdeuse enfonçait mon pistolet contre mon abdomen, rendant impossible toute défense. Seule ma main libre empêchait les dents de l’infectée de m’arracher une partie du nez. Buster jappait comme un déchaîné, mais mon acolyte n’était pas de taille à affronter ce réfrigérateur ambulant.

« Quelqu’un voudrait apprendre à la madame que je ne suis pas un steak?! », hurlai-je en brisant mon vœu de silence sous l’effet de la panique.

Une voix familière se distingua parmi les grognements avides des indésirables. Raffael. Un sourire s'afficha immédiatement sur le visage de Jane accompagné d'un soupir de soulagement. Décidément, le fait qu'il vienne la sauver d'un trépas imminent commençait à devenir une habitude. Elle recula dans les rayonnages, invitant Will et Lincoln à faire de même. « Eloignez-vous, la meilleure sniper du pays va nous nettoyer ce bordel bien comme il faut. On va s'en sortir les gars. » Le doux son du M16 de Mac enchanta ses oreilles. A cet instant précis, elle n'aurait pas pu rêver entendre autre musique. Amy et son frère déboulèrent dans la boutique, immédiatement suivis de Willow et Hunter. Jane décocha un sourire à sa toute nouvelle belle-soeur tout en dégageant son âme du crâne d'un zombie. « Ravie de te voir ma belle ! Ravie de vous voir tous. »

Ils étaient certes en infériorité numérique mais la jeune femme savait qu'ils formaient une équipe de choc. Les automatismes qu'elle avait acquis pendant la période qu'elle avait passée aux côtés du groupe de l'hôpital étaient toujours gravés en elle. Quant à Will, elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance en matière de combat. Jane se retourna lorsqu'elle entendit la voix de Lincoln. Ce dernier était en bien piètre posture. Sans hésiter une seule seconde, elle brandit son arme à deux mains au dessus de la tête de l'indésirable qui s'apprêtait à en faire son quatre heures et l'enfonça de toutes ses forces dans son crâne. Alors qu'elle tentait de l'extraire de l'os occipital du zombie, accroupie au dessus de son cadavre, elle sentit qu'on la saisissait par les cheveux. La contrainte mit sa nuque en extension et la déséquilibra. Désormais au sol, elle réussit à dégainer son couteau de combat mais se retrouva rapidement en proie à deux rôdeurs : un premier qui s'attaquait à son visage et qu'elle tenait difficilement à distance, l'étranglant à l'aide de sa main libre et un second qui s'approchait dangereusement de son mollet. Secouant la jambe dans tous les sens, elle se contorsionnait pour parvenir à planter le second mais elle ne parvenait pas à avoir suffisamment d'amplitude pour le faire. Allez Jane, ne pas céder à la panique, ne pas céder à la panique.

Tout c’était enchaîné très rapidement. Il avait entendu son frère parler à Jane, ensuite Mac avait dégagé le passage, Amy et Raff étaient entrés, suivit de Willow et Hunter. Il avait fermé la marche. À l’intérieur, il retrouva Jane et il reconnu Will aussi qu’il avait soigné. Il commença à tuer les zombies face à lui, mais son but premier était de rejoindre sa sœur. Il avait entendu Amy saluer les autres, Jane lui répondre et il avait aussi entendu l’appel de détresse de l’homme qu’il ne connaissait pas. Mais tout ça était secondaire pour lui. Il avançait, tuant le plus de bête possible. Lorsqu’il arriva près de sa sœur, elle était aux prises avec deux rôdeurs. Celui à sa jambe était le plus près de Kal. Il leva son arme et l’enfonça dans la tête du zombie. Il remarqua un couteau au sol, sûrement celui de l’homme qui tentait de se relevé péniblement de sous une zombie version armoire à glace. D’un coup de pied, il rapprocha l’arme de son propriétaire avant de se concentrer à nouveau vers Jane. Le chien ne cessait d’aboyer. Il régla le compte du mort qui avait saisit les cheveux de sa sœur et aida Jane à se relever.

-Content de te voir petite sœur.

Il la serra brièvement dans ses bras avant de retourner à sa tâche.

-Quelqu’un peut faire taire le chien? Il va en attirer encore plus.

Ils étaient une bonne force de frappe, mais quand même. Tant que ce gentil toutou ferait tout se raffut, ils auraient des opposants à perte de vue.

Jane? Jane était à l’intérieur? Eh merde! Il lui fallait accélérer la cadence parce que connaissant son petit mari et son beau-frère, ils voudraient se ruer à l’intérieur au plus vite. Alors Mac se mis à tirer dans le tas, évitant soigneusement de viser vers la vitrine. Hors de question d’atteindre l’un des membres de sa famille parce qu’elle voulait absolument les sortir de ce merdier sans nom. La jeune femme ferma les yeux cinq secondes, inspira profondément et se remis au boulot. Avec six personnes à l’intérieur, ils pouvaient en venir à bout si elle, de son côté, en éliminait le plus possible à l’extérieur. Aucune raison de croire qu’ils n’en sortiraient pas vainqueurs.

- Et moi qui espérais comme une idiote que ça serait plutôt calme pour ta première sortie. commenta Mackenzie tout en continuant à viser les rôdeurs. Est-ce que le bruit en attire d’autres? interrogea-t-elle ensuite en tentant de compter mentalement combien il lui restait de munitions avant de devoir recharger. Tout comme elle tenta d’évaluer combien de temps elle pourrait tenir.

S’il fallait que d’autres monstres débarquent, ça serait vite l’enfer. Mac pouvait en empêcher beaucoup d’approcher les siens, mais ses munitions avaient une limite. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait tenu à venir à l’armurerie. Tout le monde avait de petites courses à faire, mais Mac avait grandement besoin de nouvelles munitions, les dernières sorties ayant été gourmandes.

Raffael avait hurlé, je ne pus m’empêcher de regarder en bas pour le voir, les voir en fait. Je me retournai pour faire le guet à nouveau. Mackenzie avait un boulot à faire et moi, le mien était de veiller à ce qui ne lui arrive rien. J’entendis les balles siffler, mais je retiens de regarder à nouveau alors que je savais que les autres entraient. Je ne pus que sourire lorsque Mac indiqua qu’elle espérait que ma première sortie soit tranquille. J’haussais les épaules.

-Ça va. Je vais bien. La priorité est de sortir Jane de là. Elle est plus mal prise que moi en ce moment.

Je lui souris pour qu’elle comprenne que tout irait bien. Elle me demanda, si le bruit attirait d’autres zombies. Je haussais les épaules.

-Je dirais que c’est difficile à dire. Le chien hurle tellement à l’intérieur, c’est probablement lui qui les attire. Plus que tes balles en tout cas.

J’entendais le pauvre animal jusque sur le toit, depuis que la vitrine était brisée que je l’entendais. Qui avait été assez bête pour emmener avec lui un tel animal?

-Ils ne s’occupent pas de nous, ils se dirigent tous vers la boutique.

J’espérais que les morts-vivants finiraient par cesser d’arriver. Si les pugilistes à l’intérieur étaient braves et fort, la fatigue les gagnerait vite. J’aurais aimé être avec eux pour leur prêter main forte, mais je savais que Mac ne serait pas d’accord et je devais veiller à ses arrières. Si ce n’avait pas été d’elle, j’aurais sans aucun doute sauté en bas pour prendre part au combat.

Si ce fouttu chien ne se calmait pas, bientôt ils verraient d’autres rôdeurs débarquer. Raffael ignorait combien de munitions avait sa belle-sœur, mais ce n’était pas pour rien qu’elle avait suggéré de venir faire un tour à l’armurerie. Il espérait qu’elle en aurait assez parce que sinon, ils seraient dans la merde. Raff s’en donnait à cœur joie, il donnait des coups de machette à gauche et à droite, surveillait les arrières d’Amy en sachant que Kaleb veillerait sur Jane. Il n’avait pas vraiment le temps de faire la conversation, mais il avait pu remarquer qu’un des hommes avec qui était sa sœur était celui que Kal avait dû rafistoler quelques jours plus tôt. Quand son frère demanda si quelqu’un pouvait faire taire le chien, Raff soupira. Enfin quelqu’un qui se rendait compte du merdier que ce clébard allait causer. S’il aimait bien les animaux en général, ce cabot commençait par lui sortir par le nez. Deux choix s’offraient à lui: assommer l’animal ou lui trouver une friandise. Si la première option était fort tentante, Raff se rappela qu’il avait un truc de bœuf séché dans son sac. Eurêka! Il fouilla dans son sac et trouva le Saint Graal qu’il lança au chien. Le temps qu’il se batte avec, ils auraient la paix. C’était déjà ça de gagné!

Amy! Attention! cria Raffael en voyant qu’un rôdeur s’avançait dangereusement vers sa belle.

Sans réfléchir, il bondit et décapita le truc avant de lui enfoncer sa machette dans le crâne. Et un autre de moins! Pendant ce temps, une armoire à glace était tombée sur un des copains de Jane tandis que cette dernière était aux prises avec deux bestioles. Heureusement, Kaleb était à ses côtés et avait pris les choses en main.

- Depuis quand tu viens t’amuser toute seule sans prévenir le reste de la famille? lança Raffael à l’intention de sa sœur avec un grand sourire, tout en dégommant un nouveau rôdeur.

Il y en avait encore beaucoup comme ça?

Jane lui indiqua qu’elle était contente de la voir, contente de tous les voir. Amy pouvait en être convaincue. Pendant qu’elle se battait, Amy vit Raffael lancer quelque chose au chien. Elle n’eut pas le temps d’analyser, son homme lui criait de faire attention avant de bondir devant elle. Il décapita son assaillant avant de lui transpercer le crâne. Elle ne relâcha pas son attention.

-Merci amour.

Elle transperça le crâne d’un autre zombie et regarda son frère qui n’avait pas dit un seul mot. Elle eut un sourire en tuant un nouveau monstre.

-Si Jane sais s’amuser sans nous, Hunter lui a vu sa langue manger par les zombies. Non, mais c’est qu’il devient mature le grand frère.

Si la situation était sérieuse, elle aimait prendre le ton léger. Ils avaient l’avantage, elle le savait. Raffael, Kal, Hunt, ils étaient en pleine forme. Les deux hommes semblaient bien se débrouiller, même si l’un des deux hommes dû être sauvé par sa belle-sœur et que Kal dû se porter au secours de Jane. Amy se rapprocha de l’homme au sol, Kal lui avait redonné son arme, mais il était tout de même toujours sous l’imposante femme. Elle poussa de toutes ses forces sur le corps flasque de la dame et lui tendit la main pour l’aider à se relever.

-Franchement, vous auriez pu aider cette dame à se relever, elle ne voulait que faire un bon repas.

Elle lui fit un sourire malicieux. Une fois qu’il fût sur pieds, elle le laissa se débrouiller, retournant au combat. Elle fût soudainement saisit à la jambe et se retrouva au sol lourdement. Elle grogna de douleur avant de transpercer l’œil de son attaquant le plus profondément possible atteignant le but recherché. L’autre cessa de bouger. Elle tenta de se relever, mais elle avait la cheville tordue.

-Merde, souffla-t-elle.

Elle respira un bon coup, serra les dents et se releva. Sa cheville lui faisait un mal de chien, mais tant pis. Elle se recula pour avoir le dos au mur et être en mesure de faire face, sans se faire surprendre de dos. Elle ne pouvait pas se permettre de rester au sol.

Ce fut plus fort qu’elle, Willow éclata de rire lorsqu’elle entendit la vanne d’Amy au sujet d’Hunter. Elle était bien consciente des efforts qu’il faisait et elle était vachement fière de lui. Ça devait lui coûter de laisser sa petite sœur se débrouiller sans lui et ça devait être encore plus dur de ne pas répondre aux taquineries d’Amy. Will venait d’enfoncer son couteau dans la tête d’une femme zombie quand elle vit qu’Hunter était la cible d’une bête qu’il n’avait pas vu arriver vers lui. Will assena un grand coup de couteau dans la tête du zombie avant que celui-ci ne s’attaque à Hunter. Son homme était tellement occupé à veiller sur elle et à empêcher les rôdeurs de l’approcher qu’il ne surveillait presque plus ses arrières et ça, ça ne plaisait pas à Willow. Elle avait bien envie que son Roméo rentre à la maison avec tous ces morceaux.

- Roméo arrête de reluquer mes fesses! Surveilles les tiennes, mon mignon. lui lança-t-elle avec un grand sourire avant de se diriger vers sa prochaine cible.

Elle allait bifurquer pour venir en aide à Amy qui venait de tomber, mais son amie se défit sans mal de son assaillant. Willow grimaça en voyant Amy se relever et compris que cette dernière venait de se blesser. Pas trop sérieusement pour l’empêcher de se déplacer, mais suffisament pour que ça la ralentisse et qu’elle puisse devenir une proie potentielle. Elle décida donc de se rapprocher de sa belle-sœur qui était dos au mur.

- Ça va aller?