Une grosse qui s’en prenait au petit, Jane qui allait le secourir avant d’être secouru par Kal, Amy qui se foutait de sa gueule avant d’aller aider le petit et de se blesser… Sa princesse qui lui sauvait les fesses en disant d’arrêter de regarder les siennes. Merde, c’était quoi cette mascarade? Heureusement que Raffael et Kaleb gardaient les pieds sur terre. Il secoua la tête et se remit à la tâche, il vit Amy glisser au sol, ou plutôt s’asseoir brutalement. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Mais sa sœur prit les choses en main en dégommant celui qui venait de la mettre au sol. Il tua un autre zombie avant de voir qu’Amy mettait du temps à se relever. Elle était blessée. Il regarda autour de lui, non il ne pouvait pas la faire sortir de là comme ça. Merde. Il vit Willow se rapprocher de sa cadette. Il secoua la tête.

-C’est ça, quand le cirque est ville, les clowns tombent.

Il se remit à sa tâche. Tuer le plus de zombies possible, voilà sa mission. C’est ce qu’il ferait. Elles voulaient se la jouer et déconner, bien. Qu’elles se débrouillent pour une fois, il allait les laisser faire. Peut-être qu’elles comprendraient à l’avenir. Et si elles réussissaient à s’en sortir par elle-même sans l’aide de personne, il pourrait considérer de les laisser se débrouiller. Ce n’était pas gagner. Il regarda le « petit ».

-Hey petit! Ouais, toi qui fais joujou avec les grosses dames. Si tu t’es remis de ta sieste sous le frigo ambulant, un coup de main ne serait pas de trop. Prend exemple sur ton ami.

Il lui fit un petit sourire en coin. Quoi, si les filles avaient le droit de balancer des conneries, lui aussi non? Après tout, l’esprit cabotin n’était pas réservé aux femmes de sa vie. Lui aussi pouvait se montrer drôle, même amusant… s’il le voulait vraiment. L’autre se défendait plutôt bien, le petit aussi au début, la grosse dame l’avait déstabilisé. Il avait besoin qu’on le remet sur le droit chemin.

La honte m’envahit tandis que j’attrapais mon couteau et empoignais la main tendue vers moi pour me relever. « Merci », dis-je les yeux baissés. J’avais rajouté un argument prouvant mon incapacité à réussir une première rencontre. Je venais de passer pour faible devant un groupe qui semblait trouver la purge tellement aisée qu’il se permettait de blaguer entre eux en même temps. Je me doutais bien que l’homme qui s’était adressé à moi l’avais fait sur le ton de la plaisanterie, mais je n’en ressentais pas moi une cuisante brûlure sur mon ego (qui n’est pas surdimensionné, contrairement à la rumeur).

Will s’était rapproché de moi et sa remarque sur Buster lui valut un doigt d’honneur. Pouvait-on laisser le chien tranquille? Ce n’était pas de ma faute si je n’avais pas eu le temps de contacter Cesar Milan depuis l’épidémie. Au moins la nourriture avait-elle réussi à obnubiler son attention. Pendant ce temps, je me retournai vers le zombie suivant et entrepris de rétablir ma réputation.

Les chutes, blessures et accidents se multipliaient tout autour de nous. La balance ne semblait plus pencher en notre faveur. Il était temps que cette altercation cesse. Je retirai ma lame d'un énième crâne et criai : « Will, Jane, je m’occupe de la porte de derrière! » Peut-être la tireuse au dehors réussirait à nettoyer l’entrée principale, mais avec tout ce chaos à l’intérieur je ne pouvais pas voir si les zombies continuaient d’affluer par la vitrine. Je commençai à pousser les lourdes caisses empilées qui empêchaient notre retraite, jetant un regard par-dessus mon épaule à toutes les secondes, voulant éviter de me retrouver une nouvelle fois couché en cuiller avec une rôdeuse.

Jane serra Kaleb dans ses bras. Elle se sentait plus légère depuis leur dernière rencontre et, malgré les circonstances, elle appréciait en quelque sorte ce moment. Le dynamisme, la cohésion et l’atmosphère qui régnaient au sein de ce groupe qui avait été le sien lui mettaient du baume au coeur et le sourire aux lèvres. Cet esprit de famille lui manquait. La jeune femme haussa les sourcils en direction de Raffael, lui lançant un regard complice tout en dégageant son arme du crâne de la rôdeuse bedonnante. « Vous n’avez pas eu besoin de moi pour trouver l’adresse de la fête ! »

L’ambiance presque guillerette retomba immédiatement lorsque sa belle-soeur se blessa. Jane se retourna brièvement pour s’assurer que quelqu’un s’occupait d’elle et qu’elle n’était pas en danger direct mais, assaillie par deux zombies fort énervés, elle n’eut pas le temps de se concentrer davantage sur son cas. Derrière elle, Lincoln les avisa qu’il se chargeait de la porte barricadée. Après avoir réglé leur compte à la paire de rôdeurs, la jeune femme fit quelques pas en arrière afin de se positionner devant Lincoln de manière à intercepter les indésirables qui menaçaient son postérieur pendant qu’il tentait de dégager la sortie. « Ok Lincoln, je te couvre. »

A mesure qu’elle plantait des zombies, ses vêtements et sa peau se recouvraient de liquides biologiques divers et variés. En tentant d'ôter un bout de chair de son bras gauche, elle remarqua qu'elle s'était ouvert le coude, probablement en tombant. Fantastique, une nouvelle plaie dont elle aurait à s'occuper, comme si son flacon de chlorhexidine n'était pas déjà assez vide. Elle grimaça puis jeta quelques regards furtifs à sa nouvelle belle-soeur. « Amy, tu peux continuer ?  »

Jane. Raffael lui avait dit qu’il avait entrevue la vraie Jane pendant quelques secondes lors de sa dernière visite. Il l’avait cru, Raffael n’était pas du genre à s’étendre sur ses émotions et le ressentit. Il avait beau explosé ces derniers temps, il n’aurait pas mentit. Kal voyait sa petite Jane aussi dans ce retour d’accolade. Elle était là. Il lui sourit se battant à ses côtés pour enrayer le plus de monstres possible. Le mec que Jane avait aidé indiqua à Will et sa sœur qu’il s’occupait de dégager à l’arrière. Bonne idée. Il surveillait Amy du coin de l’œil, cette dernière avait fait une mauvaise chute et semblait s’être tordu la cheville. Il voyait l’enflure d’où il était. Mauvais signe. Il espérait vraiment que ce n’était qu’une foulure. Il regarda son frère.

-Dès que la porte arrière est dégagée, tu sors Amy.  

Il n’y avait pas de temps à perdre. Willow était à ses côtés, Amy continuait à se battre appuyé contre le mur. Il ne pouvait qu’admirer son courage. Mais que faisait son beau-frère lui? Il avait vu Amy tomber, vu Willow aller la protéger? Il n’avait pas réagit. Il chassa ses pensées, ce n’était pas le moment d’analyser la situation. Il s’approcha de la fenêtre et fit comprendre par geste à Mac qu’il dégageait la porte arrière. À son signal, elle pourrait faire le ménage. Il se rendit à l’arrière, en passant près de Jane il vit son coude.

-J’aime ce genre de fête, ça me donne du boulot. Toi et tes amis serai quittes pour une petite visite après ça. Je le couvre, va t’amuser près d’Amy si tu en as envie.  

Il avait vu l’inquiétude de Jane pour la blondinette. Kal ne pouvait rien faire ici pour elle, il ne pouvait que veiller à sa sécurité. Il fit un clin d’œil à sa cadette avant de prendre position près de Lincoln, qu’il ne connaissait pas à ce moment, mais qu’il allait couvrir puisqu’il leur dégageait une sortie. Ce qu’il fit en tuant un zombie qui rampait, la moitié inférieur de son corps ayant été arraché, avidement vers la jambe de son compagnon d’infortune.

-Ne t’en fait pas, je suis aussi bon que Jane pour dégommer les zombies. Fais-moi confiance, ils ne te toucheront pas.

Un autre problème allait s’offrir à eux très bientôt: il leur faudrait trouver le moyen de boucher la vitrine de l’armurerie. Ne manquerait plus que l’endroit soit infesté de zombies et ne les empêche d’aller se prendre des items importants. Voilà un truc dont ils devraient s’occuper avant de lever le camp. De là où elle était, Mackenzie ne pouvait pas réellement voir ce qui se passait à l’intérieur, de toute manière elle avait bien trop à faire à éliminer des rôdeurs pour tenter de savoir ce qui arrivait à son monde. Heureusement, à l’extérieur, il ne lui en restait plus qu’une petite dizaine. Un jeu d’enfants. Elle espérait seulement que le bruit de son M16 n’allait pas attirer une autre horde. C’était ça le problème de vivre en ville, le nombre de rôdeurs était impressionnant. C’était plus facile pour se ravitailler en tout et n’importe quoi, mais tomber sur des monstres à tous les coins de rue, ç’avait perdu de son charme depuis longtemps.

Ce n’est que lorsqu’elle releva la tête pour détendre les muscles de son cou qu’elle vit Kaleb lui faire un signe depuis la fenêtre. D’accord, ils allaient tenter de sortir par l’arrière. De là où elle était, Mac ne pouvait rien faire pour les aider parce qu’elle ne voyait strictement rien malgré la hauteur. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’ils n’auraient pas droit à un comité d’accueil spécial!

- Ils vont essayer de sortir par l’arrière. dit Mackenzie en jetant un coup d’œil à Ayana. La gamine avait bien fait le boulot qu’elle lui avait attribué et elle n’avait pas craqué en voyant le nombre de bestioles à abattre. Pour une première sortie, c’était un sacré baptême du feu. Moi, je vais faire le ménage dès qu’ils seront sortis. Toi, dès que tu les vois à l’extérieur, tu me le dis. D’accord?

Ils avaient mis au point un système qui fonctionnait bien. On était loin des manœuvres militaires, mais ils s’en sortaient quand même pas mal. Ils avaient eu de la chance depuis le début, ils avaient toujours réussi à s’en sortir. Mac ne pouvait seulement qu’espérer que la chance n’allait pas tourner.

Le chien s’était enfin tut. Il était temps, j’espérais juste qu’il ne se remettrait plus à aboyer comme il l’avait fait. Il fallait qu’ils sortent tous de là bien en vie. Je ne voulais pas perdre un membre de ma… nouvelle famille… à ma première sortie. C’était tellement difficile pour moi de dire « famille », pourtant je le ressentais, mais le dire c’était autre chose. En tournant la tête, attiré par le mouvement de Mac qui avait été si immobile jusqu’à maintenant, je vie Kal. Je ne vis pas très bien ce qu’il faisait, mais il semblait aller bien et il semblait communiquer avec Mac d’une certaine façon. Elle me le confirma en me disant qu’ils allaient tenter de sortir par l’arrière.

-Et tu as compris ça par le ramassis de geste qu’il t’a fait?

Ma mère adoptive continua en disant qu’elle allait faire le ménage dès qu’ils seraient sortis. Je devais maintenant lui dire quand ils seraient tous dehors. D’accord, j’étais capable de faire ça aussi. Mais combien étaient-ils à l’intérieur? Il y avait Amy, Raff, Kal, Hunter, Willow et Jane. S’il y avait un chien, il y avait au moins une autre personne. Jane n’avait pas de chien, je le savais. Merde, à défaut de savoir lire, je savais quand même compter un peu. Au minimum sept personnes. J’allais devoir porter attention.

-Oui, je compte qu’ils sont au minimum sept. Je te le dirai.

Ils allaient devoir lui apprendre leur forme de communication, je devais absolument pouvoir les comprendre. Si jamais je me retrouvai avec un seul d’entre eux, je devais savoir quoi faire sans dire un seul mot, et même pour les prochaines missions. Ils n’avaient pas à me dire tout verbalement, je devais apprendre. C’était ma prochaine mission.

Ils n’avaient pas eu besoin d’adresse pour trouver la fête? Sur ce coup-là, Raffael devait admettre que Jane n’avait pas tort. Malgré tout, c’était plus fort que lui, il n’aimait pas la savoir occupée à se coltiner des rôdeurs. Même chose pour Ally et Amy. S’il avait eu le choix, s’il avait eu son mot à dire, elles seraient sans doute enfermées toutes les trois à double tour, histoire qu’il puisse être sûr qu’il ne leur arrive rien et qu’elles soient en sécurité. C’était utopique, il ne le savait que trop bien, mais c’était permis de rêver, non?

Parlant de rêverie, il fallait qu’il se secoue! Il n’avait pas vu ce satané zombie s’approcher d’un peu trop près d’Amy. Résultat des courses, elle s’était probablement foulé une cheville. En espérant que ce n’était que ça. Cependant, à voir la tête que faisait Kaleb, Raff su que ce n’était pas nécessairement bon. Elle s’était adossée au mur et Willow l’avait rejointe. Merde. Il n’avait pas besoin que son frère lui dise de faire sortir Amy dès que la porte serait dégagée, mais il n’aimait pas l’idée d’abandonner le reste de la troupe. On ne laissait jamais un homme derrière.

Lorsque la porte fut enfin dégagée, Raffael se rapprocha d’Amy, fit en sorte qu’elle grimpe sur son dos et qu’elle s’accroche à lui pour la faire sortir. N’eut été de la présence potentielle de zombies de l’autre côté de cette maudite porte, il aurait porté sa belle dans ses bras, mais il devait garder les mains libres. Dieu seul savait ce qui les attendait une fois que la porte serait ouverte. Et de là où elle était, il savait que Mackenzie ne pourrait pas faire grand-chose pour lui.

- Aller Tigresse! On sort d’ici! C’est le moment de laisser Mac s’amuser comme une folle. Elle va nous en vouloir à mort si on ne lui en laisse pas quelques-uns à descendre.

Maintenant, elle était le point de mire. Tous s’inquiétaient pour elle, sauf son frère. Étrange tout de même de sa part, mais elle s’en fichait. Ça en faisait au moins un qui se concentrait sur autre chose qu’elle. Elle sourit à sa belle-sœur et à Willow.

-Ça va, vous en faites pas. Je gère.

Elle avait un mal de chien, mais elle tenait à distance les bêtes près d’elle. Willow s’était rapprochée pour l’aider. Elle appréciait le geste, mais elle ne put s’empêcher de soupirer lorsqu’elle entendit Kaleb dire à Raff de la sortir de là dès que la porte serait dégagée. Elle aurait levée les yeux au ciel si elle n’avait pas été aussi occupée à rester debout et surtout à ne pas tomber en abattant un zombie. Raffael s’approcha d’elle et fit en sorte de la faire grimper sur son dos. La porte était dégagée et il allait la faire sortir. Elle se sentait comme un poids mort sur son dos. Il parla de Mac qui pourrait s’amuser comme une petite folle.

-Ouais, elle s’amusera et ensuite elle sera furax que je me sois blessée. Ce sera très marrant. Maudite bestiole qui rampe. Tout allait bien avant ça.

Elle soupira avant de déposer un baiser sur la joue de son homme qui s’était mis en marche vers la porte, machette devant afin d’être certain de ne pas être surpris par les monstres qui pourraient être dehors. Elle s’accrocha à Raff de sa jambe valide, elle dû ranger son arme pour se maintenir à l’aide de ses deux bras. Merde, elle était un poids plus qu’inutile cette fois. En passant près de l’inconnu qui avait dégagé la porte, elle lui lança un petit sourire aux lèvres.

-Hey, n’oubliez pas le chien. Mac va tous canarder dedans quand nous serons sortit. Il ne faudrait pas qu’il y reste.

Le chien, l’ami de l’homme. Il devait être à peu près tout ce qui restait à l’un de ses deux hommes. Elle préférait les aviser que sa sœur jouerait du fusil dès qu’ils seraient tous sortis.

Hunter qui ne se précipitait pas pour protéger sa petite sœur maintenant qu’elle était blessée? C’était clair, son Roméo n’était pas dans son assiette. Quand son côté protecteur se faisait la malle, c’était signe que quelque chose n’allait pas. Si la situation n’avait pas été aussi grave, Willow se serait peut-être arrêtée près de lui afin de poser sa main sur son front, histoire de voir s’il ne faisait pas un peu de température. Non parce que clairement, il fallait qu’il soit malade pour ne pas se mêler de la sécurité d’Amy. Ils n’avaient même pas un «je vous l’avais dit» bien senti, rien! Même qu’il avait poussé jusqu’à faire une blague sur le cirque et les clowns. Celle-là, Will l’avait bien comprise. Il n’avait pas aimé qu’elles disent des bêtises pendant que l’heure n’était pas à la rigolade. Elle pouvait comprendre son point de vue, mais tout de-même… ce n’était pas comme si elles avaient fait des blagues grivoises quand même! Et ils avaient la situation bien en main. C’eut été le contraire qu’elles n’auraient pas dit de conneries.

Mais plutôt que de répondre, elle se contenta de l’ignorer. C’était sa façon de faire quand son homme commençait à faire des siennes. C’était ça ou l’engueuler. L’ignorer était donc plus facile et moins prise de tête. La jeune femme emboîta le pas à Raff et Amy, assurant leurs arrières, histoire d’être sûre qu’aucun monstre ne les suivrait. Ce n’était qu’une question de temps avant que Mac s’amuse à tirer dans le tas. Willow espérait quand même qu’elle veillerait à ne viser que les bêtes et ne ferait pas trop de dégâts, cette boutique pouvait encore servir.

Lorsque Kaleb ordonna à Raffael de faire sortir Amy dès que la porte serait dégagée, il jeta un regard en biais à sa petite sœur. Elle allait bien, elle était entourée de Willow et Jane n’étaient pas loin non plus. C’était difficile de la laissé ainsi, mais elles avaient demandé plus d’indépendance et elle y arrivait. Ce n’était pas une façon de lui prouver qu’il lui faisait confiance? Willow semblait ne pas être d’accord avec ça. Elle l’ignora complètement. Amy, avant de sortir de la pièce indiqua à l’autre qui avait dégagé qu’il fallait sortir le chien.

-C’est bon, je m’en charge.

Il prit un bout de saucisson séché dans sa poche. Ce genre de truc déshydraté s’emmenait bien en balade. Il le présenta au chien qui venait de terminé ce que Raff lui avait donné. Un vrai glouton ce chien, il se dirigea vers Hunter en branlant de la queue.

-Allez vient mon vieux. Tu ne veux pas être là quand tata Mac va faire le ménage.

Il surveillait pour que l’animal ne soit pas attaqué, il surveillait pour lui aussi et les autres. Willow veillait sur les arrières de Raff et Amy, tout irait pour le mieux. Il se dirigeait vers la porte quand il sentit deux mains l’agripper par l’arrière. Ennemi ou ami?

Sacré Hunter! Trop occupé à fixer les fesses de sa Princesse qu’il oublie de surveiller les siennes! Et maintenant, voilà qu’il est sur le point de sortir en amenant Buster avec lui, mais il sent qu’on l’agrippe. Parce qu’évidemment, rien ne peut toujours aller comme sur des roulettes!

Maintenant, c’est à votre tour de décider comment on va semer la merde (ou pas, ça dépend!)! Est-ce que c’est Kaleb, Will, Jane ou Lincoln qui le pousse vers la sortie? Est-ce que c’est un rôdeur qui veut en faire son goûter? A vous de voir, décidez ça entre vous par mp, faites comme bon vous semble. La seule chose à retenir c’est qu’on ne tue pas Hunter… C’est sa Princesse qui va nous faire notre fête sinon. Je ne sais pas pour vous, mais moi je tiens à la vie (c’est Mac alias Kill en passant!)!

A vous de jouer les loulous!

La dernière caisse bascula dans un grand fracas vite remplacé par les bruits ambiants de la bataille qui suivait son cours. Essoufflé, je me retournai vers mes gardes du corps. « Merci à vous », dis-je avant de m’adresser spécifiquement à Jane, réalisant que j’avais omis de lui exprimer ma gratitude pour m’avoir sauvé quelques minutes auparavant. « Et merci à toi d’avoir éloigné cette rôdeuse trop entreprenante ». Tout autour, les combattants commençaient à affluer vers notre sortie de secours. La même femme qui nous avait salués à son arrivée me signifia de ne pas laisser Buster en plan. « Aucun risque, vous n’avez pas idée du genre de situations que j’ai dû affronter pour m’assurer que ce chien me revienne sans une égratignure », répondis-je en lui renvoyant son sourire. Je l’appréciais de plus en plus bien que je n’avais pas réussi à enregistrer son nom (ni celui des autres d’ailleurs). À bien y penser, le groupe en entier venait de monter d’un cran dans mon estime personnelle après cette opération sauvetage.

Parlant du chien, l’homme qui m’avait lancé une blague s’occupait de l’attirer avec de la nourriture. Ce type n’a pas pris de temps à déterminer le meilleur moyen d’appâter mon chien. Grand glouton. Malheureusement, Buster n’était pas la seule bête dictée par son estomac dans la pièce puisqu’un rôdeur culturiste empoigna le type par derrière tandis que tous nos regards convergeaient vers la sortie. Je déplaçai la main vers mes armes que j’avais rangées pour déblayer la porte, mais Will fut plus rapide que moi. Heureusement pour l’homme, pensai-je en regardant le tremblement de mes mains. Je me dirigeai vers Will, agenouillé près de l’inconnu. « Pas le temps de chercher une civière, il faut quitter cet endroit tout de suite. » Nous détachâmes notre confrère des griffes de Monsieur Muscles et, après l'avoir relevé sans ménagement, nous quittâmes la boutique, suivis par l’investigateur de notre malchance.

Une fois dehors, je laissai les autres s’occuper du rescapé. « Continuez sans moi, il faut couvrir notre fuite. » Je sifflai en direction de Buster et lui pointai la direction à suivre, ne désirant pas qu’il me colle aux talons. Retournant sur mes pas, je claquai la porte et cherchai aux alentours un moyen de l’entraver. Mes yeux ne perçurent rien de satisfaisant tandis que les rôdeurs se faisaient de plus en plus bruyants là derrière. De nouvelles silhouettes apparurent à l’entrée de la ruelle, jetant des ombres élancées dans notre direction. Super, on vient de se débarrasser d’un troupeau et voilà qu’une nouvelle meute le remplace. Je détalai à la suite des autres, ayant décidé que de colmater la sortie était maintenant un objectif secondaire.

Jane passa le relais à Kaleb et alla se positionner quelques mètres devant Amy. Plus elle dégommerait de rôdeurs en amont, moins sa belle-sœur en aurait à combattre. La situation se débloqua rapidement. Lincoln parvint à libérer la porte arrière avant de lui exprimer ses remerciements auxquels elle répondit d'un hochement de tête. L'évacuation débuta. La jeune femme resta quelques instants en arrière aux côtés de Willow afin de couvrir son frère qui s'occupait de faire sortir Amy. Elle adressa un petit sourire à sa belle-sœur. Jane ne savait que trop bien comment elle devait se sentir à cette instant précis. Que cela soit justifié ou non, être considéré comme un élément faible n'était jamais agréable. Jane sortit à la suite de Raffael, non sans planter sa lame dans quelques crânes sur le chemin.

Après avoir débarqué dans la ruelle, elle fixa la porte avec angoisse, attendant de voir surgir les silhouettes des combattants restés à l'intérieur pendant quelques secondes qui lui parurent durer une éternité. Ils furent heureusement tous bientôt réunis à l'extérieur. Lincoln les invita alors à détaler tandis qu'il s'occupait de barricader la sortie. Jane fronça les sourcils, ne pouvant se résoudre à fuir. S'il croyait vraiment qu'elle allait se carapater et le laisser derrière, il se fourrait le doigt dans l’œil. Ce n'était pas parce que certains individus avaient porté atteinte à sa foi en l'humanité qu'elle allait se comporter comme eux. Lincoln ne tarda pas à abandonner son idée, revenant sur ses pas, quelques nouveaux rôdeurs aux trousses. La jeune femme soupira. « Ils se sont passé le mot sur Twitter ou quoi ? » Il était temps de déguerpir. Jane décampa, jetant de réguliers et furtifs regards en arrière, espérant que la voix était libre devant et qu'ils pourraient rejoindre Mac sans trop de difficultés.

Raffael sortit de la pièce Amy sur le dos, il fût suivit rapidement par Willow qui couvrait les arrières de Raff et Amy, il allait sortir à son tour lorsqu’il entendit Hunter dire qu’il s’occupait du chien. Il resta sur le bord de la porte pour attendre son beau-frère, il regarda vers son propre frère pour voir que tout se passait bien, lorsqu’il se retourna vers l’intérieur à nouveau, il vit un colosse s’attaquer à Hunter. Will s’occupa du zombie et son ami l’aida à sortir Hunter de là. L’homme qui avait aidé Will à faire sortir Hunter retourna en arrière pour fermer. Jane le suivit. Il regarda Raffael, il savait que son frère se replierait sur le toit au besoin, là où était Mac. Il regarda Will qui aidait Hunter… il s’en sortait, il retourna sur ses pas et arriva près de sa sœur lorsqu’il indiqua que les zombies s’étaient passé le mot sur Twitter. Il regarda dans la même direction.

-Jane, on se repli. Ils sont trop nombreux.

Il fit signe à sa sœur.

-Allez, sur le toit avec Mac. Maintenant!

C’était directif, mais c’était la meilleure façon de se mettre en sécurité. Les zombies grimpaient assez difficilement, ils pourraient aisément les tuer pendant leurs ascensions, s’ils les suivaient. Ils se dirigèrent vers l’immeuble. Kaleb regarda l’ascension qu’il devrait faire, regarda le chien. Il enleva rapidement son sac à dos de ses épaules, il tendit sa trousse de premiers soins à Jane pour qu’elle la mette dans son propre sac. Il vida le sien dans la benne à côté ne gardant que les armes qu’il pouvait mettre à sa ceinture et referma la benne pour que le reste de ses affaires soient hors d’atteinte. Il regarda celui qui semblait être le maître du chien.

-Veille à ce qu’il ne me bouffe pas les oreilles pendant que je le hisse là-haut.

Le sac était assez grand pour faire entrer le chien, mais ce ne serait pas de la tarte. Il attira l’animal avec un autre bout de viande séché, c’était la façon la plus rapide de le faire avancer. Il l’enferma dans le sac resserra les sangles pour qu’il ne puisse pas s’enfuir, enfila le sac sur son dos et commença à monter. Raffael était déjà sur le toit avec Amy et Willow. Will et Hunter étaient en ascension. Ce ne semblait pas évident pour son beau-frère. Kaleb devrait l’examiner lui aussi. Mac l’écorcherait vif, son frère et sa sœur blessés c’étaient le comble.

Mac éclata de rire quand elle entendit Ayana lui demander si elle avait compris ce que Kaleb voulait lui dire par un ramassis de gestes qui lui étaient destinés. Elle n’avait même pas eu besoin de regarder sa coccinelle pour savoir que cette dernière voudrait apprendre les gestes et leur signification. Cette gamine avait une soif d’apprendre qui la surprenait chaque jour un peu plus. Mais bon, si tel était son souhait, Mac se ferait une joie de les lui apprendre. A peine Ayana venait-elle de lui dire que d’après ses calculs ils étaient sept personnes – plus un chien que Willow ne voudrait sûrement pas laisser derrière – que Mackenzie voyait un autre troupeau de rôdeurs débarquer. Très près de la porte par laquelle le groupe était sorti. La jeune femme jura tout bas et se releva précipitamment. De là où elle était, à cause des toits, elle ne pourrait pas les atteindre, même en se déplaçant. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était d’attendre qu’ils débarquent tout près et de leur ouvrir le chemin.

Alors sans plus attendre, Mac se mis à courir et pris position, allongée sur le bord du toit. Dès que la famille débarquerait, elle tirerait à vue. Heureusement, ils ne mirent pas trop de temps. Malheureusement, Amy était accrochée au dos de Raffael. Ça c’était signe que les talents de son petit mari seraient requis. Hunter n’avait pas l’air très en forme lui-même, il ne grimpait pas très rapidement. Bon sang! Que c’était-il passé là-dedans? Lorsqu’elle vit enfin Kaleb arrivé près de l’immeuble, Mackenzie se mis au boulot. Il fallait ralentir la progression des monstres pour que tout le monde puisse se réfugier sur le toit. Après, il ne lui resterait plus qu’à recharger et à tirer tranquillement. Du moment qu’ils étaient tous hors d’atteinte, Mac n’aurait pas à se presser pour descendre des rôdeurs. Les rôdeurs n’auraient jamais l’idée d’emprunter le chemin par où ils étaient passés pour grimper sur le toit. Ils n’étaient pas assez malins pour réfléchir, ça leur donnait une chance.

- J’espère que quelqu’un a pensé à me ramener des munitions pour mon jouet parce que s’il continue d’en arriver autant, on va rapidement être dans la merde! maugréa Mackenzie avant de tirer et d’atteindre au front la bestiole qui n’était plus qu’à quelques mètres de Kaleb.

Mais il venait d’où celui-là? Les autres n’avaient même pas encore tourné à l’angle de la rue!

Je n’eus même pas le temps de dire à Mac qu’ils étaient tous là. Tout se passait tellement vite! Je vis Raffael, Amy sur le dos venir vers eux. Willow était sur leur talon. Lorsque je vis Raffael monter, Amy toujours sur son dos, je me précipitais vers le bord du toit. Seigneur, il n’y avait pas à dire, il était fort. Rendu en haut, j’aidais Amy à descendre de son dos. Je vis sa cheville, elle était très enflée.

-Ça va aller?

Je me dirigeai de nouveau vers le bord du mur et tendit à main à Willow pour l’aider dans le dernier droit. Je vis ensuite Hunter arriver soutenu par un autre homme. Kaleb, Jane et un autre homme arrivait.

-Kal va monter le chien sur son dos indiquais-je à Mac.

Puis, me retournant, je vis un zombie qui s’approchait de Kal, Mac l’avait vu aussi et l’abattit. Je regardai autour de lui.

-Mac! Sur la gauche, un autre groupe débarque par la gauche!

Ils arrivaient a plusieurs, pas aussi nombreux que le groupe de la boutique ou celui de la ruelle, mais il y en avait beaucoup. Je regardai Raffael lorsque Mackenzie demanda s’ils avaient pensé à lui rapporter des munitions. À voir l’expression de Raffael, je compris que ni lui, ni Amy n’avaient de munitions sur eux. Nous avions des problèmes, Kaleb avait vidé son sac pour amené le chien… il ne devait pas avoir de munitions lui non plus.

Une fois sur le toit, Raffael s’approcha d’Amy pour l’aider à retirer sa chaussure, mais il s’abstint de le faire au dernier moment. C’était à Kal de prendre cette décision, c’était lui le médecin après tout. Il caressa la joue de sa belle avant de se tourner vers Ayana. C’était sa première sortie et si elle était là, c’était parce que plus personne ne voulait la laisser derrière. Pas après ce qui lui était arrivé. C’était complètement dingue d’en être arrivé à la conclusion qu’elle était plus en sécurité avec eux en balade dans un univers peuplé de bêtes immondes qu’à l’hôpital. Bon, d’accord, ce n’était qu’une minorité qui avait un faible pour les enfants et Raff se promettait bien de tous les débusquer et de leur faire comprendre qu’on ne s’attaquait pas à des gamins… à moins de vouloir mourir dans d’atroces souffrances.

- Alors ma puce, elle te plaît ta première sortie?

Il ne s’était même pas rendu compte qu’elle était retourné sur le bord du toit quand il s’était adressé à elle. Ayana savait donc se déplacer discrètement. Voilà qui serait un atout pour elle dans ce monde de fous. Il se retourna brusquement quand il entendit Ayana cier à Mackenzie que d’autres rôdeurs débarquer. C’est à peine s’il entendit Mac jurer dans son dos, mais il savait que ce n’était pas bon signe quand elle commençait à user de gros mots. Il se leva rapidement pour se diriger vers sa belle-sœur et vit immédiatement la même chose qu’elle. Un autre groupe de bêtes sanguinaires qui débarquait. Moins important que l’autre, mais quand même. Ce n’est que lorsque Mac mentionna ses munitions que Raff pâlit sous son hâle. Merde, merde, merde! Les munitions! Est-ce que quelqu’un y avait pensé? Pas lui et Raffael s’en voulait sur ce coup. Leur razzia à l’armurerie était principalement pour que Mackenzie puisse se fournir convenablement! Accessoirement, la balade avait aussi pour but de trouver un bon couteau à cran d’arrêt pour Ayana. Et maintenant que Kaleb avait vidé son sac dans la benne à ordures pour y placer le chien, il ne fallait pas se faire d’illusions, ils étaient dans le pétrin jusqu’aux oreilles. A moins qu’Hunter y ait pensé? Parce qu’hormis Mac, Kaleb et lui, Hunter était le seul à savoir exactement ce dont avait besoin sa sœur. Leur faible espoir de s’en sortir reposait donc sur les épaules de son beau-frère.

Pauvre Raffael, en plus de la sortir de la boutique sur son dos, de ce mettre en danger en le faisant, il avait dû la faire grimper sur le toit. Elle avait passé un bras sous son aisselle et l’autre par-dessus son épaule, faisant comme une ceinture de sécurité sur la poitrine de son homme. Elle s’accrocha très fort en faisant bien attention de ne pas l’étrangler. Ayana l’attendait en haut et l’aida à garder l’équilibre lorsqu’elle descendit de son perchoir.

-Merci p’tit cœur.

Raffael voulut lui retirer sa chaussure, mais il revient sur sa décision, chose qu’elle approuva. Il faudrait sans aucun doute attendre d’être à l’hôpital pour la retirer. Enfin, Kaleb le lui dirait lorsqu’il serait ici. Ayana signala un nouveau groupe et Mac demanda si quelqu’un avait pensé aux munitions. Elle se serait tapée dans le front. Merde. Non, elle n’avait pas pensé à ça. Lorsque Hunter arriva sur le toit, il semblait mal en point. Amy fronça les sourcils.

-Hunt, dis-moi que dans tout ce cirque tu as pensé aux munitions je t’en supplie. Qu’est-ce qui s’est passé? Tu as l’air mal en point.

Son frère avait-il été attaqué après qu’ils aient quittés.