Il trouvait la situation amusante. Le regard qu’avait eu Hunter quand sa petite l’avait obligé à s’asseoir près d’elle, cette façon qu’il avait de l’empêcher d’aller faire les raids pour la protéger, il était clairement amoureux d’elle et juste à voir le regard d’excuse qu’elle avait lancé à cet homme, il était sur que Willow en pinçait grave pour ce Hunter. C’était un homme de caractère, il n’y avait pas à dire. Pour endurer le caractère de Will, il fallait en avoir aussi.

-Ça n’a pas dû être facile d’avoir à tué votre chien pour nourrir les autres. Mais je comprends le geste.

Il eut un sourire en entendant l’homme qui était le mari de la sœur de Hunter parlé. Pugiliste, ce ne devait donc pas être la première fois qu’ils se prenaient la tête ainsi. Il regarda Willow.

-Et bien ma petite, tu t’es trouvé un beau groupe à la hauteur de ton caractère, ce doit être explosif quand tu t’en mêle.

Le docteur lui proposa des soins pour son accueil. Il était content qu’ils soient là, content que Willow soit là avec lui. Elle lui avait manqué. Il ébouriffa ses cheveux en souriant. Il n’avait pas envie de profiter de la présence du docteur, mais il en avait besoin. Il le regarda et hocha la tête.

-Oui, il y a bien une blessure que j’aimerais vous montrer. Elle est récente et ne semble pas très grave, mais tant qu’à vous avoir sous la main aussi bien en profiter. Ce serait bête de mourir dû à une simple infection mal guérie.

Il leva les mains en signe d’innocence.

-Ne me regarde pas comme ça Willow, je n’ai pas dit que je souffrais d’infection, mais justement faire examiner la plaie pour être sur que je n’en fais pas. Elle est difficile d’atteinte quand on est seul, donc difficile de voir.

Il avait faillit être embroché par un humain. Embrocher par sa propre fourche que l’autre avait trouvé sur son porche. Il avait été stupide de la laissé là. Il n’y avait pas de dommage irréparable, mais comme c’était dans le dos, il n’arrivait pas à la soigner adéquatement.

Tuer son chien. C’était bien d’Hunter d’agir ainsi pour le bien des siens. Ça devait s’être passé avant qu’elle ne se joigne au groupe, car elle ne se souvenait pas d’avoir jamais vu Hunter avec un chien à ses côtés. Elle n’osait pas imaginer ce que ç’avait pu lui coûter de devoir abattre son compagnon à quatre pattes, mais il avait fait le choix entre son chien et sa famille. Dans le cas d’Hunter, la décision avait dû être prise rapidement. Mais le vétérinaire en elle ne pouvait qu’être révolté qu’il en ait été réduit à agir de la sorte. Elle comprenait, mais ça la révoltait que la situation ait pu le mener à devoir sacrifier son animal.

La portion réduite de la famille Wright venait de montrer à Chris qu’elle était dans un groupe plutôt volcanique. Si ça leur garantissait de ne jamais s’ennuyer, cette propension à toujours se chamailler devenait parfois usant. Willow se promis cependant de faire regretter à Christopher ses paroles comme quoi ça devait être explosif quand elle s’en mêlait. La vérité? Elle était fort simple. C’était explosif que lorsque Hunter et elle se chamaillaient, parce que le reste du temps, elle était très sage. Mais Hunter avait le don de faire bouillir son sang.

- Tu parles d’un ami! Merci beaucoup Chris! Déjà qu’Hunter est persuadé que je suis insupportable. grommela Willow. C’est trop gentil de lui prouver qu’il a toujours eu raison.

Elle n’avait pas vraiment besoin de ça! Hunter était capable tout seul de se trouver des raisons pour la trouver insupportable. Fallait-il que son meilleur ami en rajoute une couche?

- Mais pourquoi tu ne l’as pas dit avant, espèce d’idiot? s’écria la jeune femme lorsque son ami confia qu’il avait peut-être besoin des services de Kaleb. - Tu aurais dû le dire dès le départ! protesta la jeune femme sans se soucier du fait que son ami lui avait dit de ne pas le regarder comme elle le faisait.

Elle le regardait comment bon sang? Comme une femme qui trouvait que son ami se comportait en idiot? Bah ok, elle le regardait comme «ça». Ce n’était peut-être pas une infection, mais pourquoi avait-il attendu pour en parler? Elle aurait pu l’examiner elle-même!

- Mais ça me prouve que tu dois revenir avec moi. Pas question que je te laisse ici et que je m’inquiète constamment parce que je ne sais pas ce que tu deviens. décréta Willow en se levant et en se plantant devant Chris, le cadre toujours entre les mains. Et tu sais déjà qu’essayer de t’obstiner avec moi, c’est peine perdue. S’il faut que je t’assomme et te ligote pour te ramener en ville, tu sais très bien que je vais le faire. Sans aucun remord. Et si je n’y arrive pas toute seule, je vais demander à Hunter de m’aider. ajouta-t-elle en tournant la tête pour regarder Hunter, le défiant du regard de s’opposer à sa volonté cette fois-ci.

Parce que si cet homme de malheur avait le culot de ne pas se rallier à elle, Willow était bien capable de l’assommer lui aussi.

Il écouta son beau-frère lui dire qu’Amy ne lui aurait pas donné la bise, ne lui aurait pas dit de faire attention et ne lui aurait pas demandé de lui revenir si elle le détestait. Bon d’accord, Kal avait raison. C’était barbant, son beau-frère avait toujours le mot juste. Il avait aussi raison que le fait qu’il s’inquiète toujours pour Amy et Will, le poussait à ne pas voir qu’elles savaient se défendre. Bien d’ailleurs. Sa sœur avait son lot de zombie mort à son actif. Il haussa les épaules et regarda Mac.

–Merde, ce doit être épuisant de vivre avec un mec qui a toujours raison non?

Il haussa à nouveau les épaules lorsque Chris indiqua que ça n’avait pas dû être facile de tuer son chien. Non, ce ne l’avait pas été. Mais il préférait avoir nourrit sa famille et éviter que son chien ne devienne l’une de ses bêtes. Il eut un petit sourire lorsque la jeune femme indiqua que Chris donnait des munitions à Hunt pour renforcer l’image de la femme insupportable qu’il avait déjà. Il ne passa pas de commentaire, ça ne valait pas la peine.

Il vit ensuite Willow s’inquiété sincèrement pour son ami qui venait de dire qu’il était blessé. Elle en profita pour dire qu’elle le ramenait avec elle. Elle alla même jusqu’à dire qu’elle utiliserait Hunter pour l’aider à le ligoter s’il ne venait pas. Il leva les mains lorsqu’elle le regarda, son regard disait qu’il ne devait pas aller à l’encontre de son opinion. Il eut un sourire en coin.

-Ce n’est pas toi princesse qui me disait qu’on devait demander plutôt qu’ordonner? À moins que ça ne s’applique qu’aux femmes?

Était-il heureux de lui remettre cette phrase au visage? Bien entendu. Il adorait ça. Il haussa les épaules.

-Mais tu sais bien que pour la baston, je suis toujours aux premières loges. Alors si tu as besoin d’aide pour l’assommer et l’emporter avec toi. Pas de problème, je suis ton homme.

Il baissa les mains et regarda l’ami de la jeune femme. Ce ne serait pas bien difficile de le convaincre de venir avec eux. Il était presque sur que Chris ferait n’importe quoi pour Willow. Même quitter cette maison.

- T’as pas idée. Quand le prêtre a dit «pour le meilleur et pour le pire», je savais dans quoi je m’embarquais. répondit Mackenzie sur un ton fataliste. Mais je me console en me disant qu’il a pire à supporter et qu’il est pris avec moi à vie. ajouta-t-elle avec un petit sourire taquin destiné à Kaleb.

C’était une bonne blague, mais en réalité ce n’était pas si faux que ça quand même. Parce que oui, Kal avait cette tendance à avoir toujours raison et Mac était bien prête à le supporter, mais c’était quand même lui le plus mal pris des deux : il devait la supporter advitam eternam!

- A la défense de Willow, elle a dit qu’elle allait te le demander. Elle ne t’a rien ordonné!

En ce qui concernait le libre arbitre de Christopher, ça c’était une autre histoire! Une histoire à laquelle Mackenzie n’avait pas du tout l’intention de se mêler. Elle avait suffisamment à faire avec sa propre famille pour en plus s’impliquer dans les histoires de famille des autres. Elle ne put cependant s’empêcher de sourire quand Hunter dit à Willow qu’elle lui avait déjà suggérer de demander plutôt que d’ordonner. Dans le cas ici présent, Will devait savoir ce qu’il fallait dire ou non pour son ami, après tout elle le connaissait depuis des années. Par-contre avec Hunter, ce n’était pas un conseil stupide. Mais Mackenzie éclata franchement de rire quand elle entendit son frère dire que pour la baston, il était son homme. Il était son homme dans tous les sens du terme, mais ça, c’était à lui de le comprendre. Parce que Mackenzie en avait assez d’essayer de lui ouvrir les yeux. En tout cas, il y en avait un qui avait tout compris au quart de tour. Christopher avait déjà percé le mystère. Enfin, si mystère il y avait. Tout le monde à 10 kilomètres à la ronde devait être en mesure de déclarer que ces deux-là étaient faits l’un pour l’autre.

- Aller mon toubib chéri, au boulot! déclara Mac en se levant pour permettre à son mari de se lever. Parce qu’après ça, on a quand même quelques fermes à visiter et beaucoup de pain sur la planche.

Sans oublier que Mac préférait rentrer à l’hôpital ce soir-là. Elle savait sa sœur en sécurité avec Raffael, mais elle préférait s’en assurer quand même. Et Mac voulait aussi rassurer Amy en ramenant tout ce beau petit monde à bon port.


HS: Pas terrible, mais ça fait trop longtemps que je niaise sur cette réponse-là, alors faudra vous en contenter, les enfants!

-Pris avec toi à vie, tu vois, pour moi c’est le meilleur du pire dans ta phrase.

Après qu’elle ait répondu à son frère et rit de l’expression qu’il avait utilisée, disant à Willow qu’il était « son homme », la jeune femme se leva pour qu’il puisse faire son boulot. Ils avaient d’autres chats à fouettés, elle voulait être rentrée ce soir. Il pouvait le comprendre, lui aussi avait envie de retrouvé Raff et Amy avant ce soir. Il embrassa sa femme.

-Toubib un jour, toubib toujours. Il fronça presque les sourcils en disant ça, cette phrase ne venait pas de lui. Hum … Jane m’a sortit une phrase comme lors d’un de ses passages, mais elle s’était Ainé, un jour, ainé toujours je crois. Je ne sais pas pourquoi je pense à ça maintenant d’ailleurs.

Il haussa les épaules. Jane revenait souvent dans ses pensées depuis leur dernière rencontre. Sa sœur l’inquiétait grandement. Il espérait tellement qu’elle finisse par changer d’avis et d’intégrer soit leur groupe ou celui de sa sœur. Il chassa cette sombre pensée, car elle l’était pour lui. Jane était ravagée par une telle noirceur. Christopher décida de ne pas changer de pièce, il retira simplement sa chemise. L’homme était amaigrit, on le voyait aisément, mais la situation n’était pas encore catastrophique. Il avait vu pire autrement dit. Comme les gants stériles ne foisonnaient plus, il alla simplement se laver les mains à la cuisine pour ne pas infecter la plaie. Il examina. Un seul endroit était plus moche que les autres, probablement celui que Chris ne pouvait pas atteindre en la nettoyant.

-Il y a une légère inflammation au milieu de la plaie, mais ça devrait aller. Je vais devoir retirer la peau qui s’est reformée par-dessus, ce sera un peu douloureux, ensuite je nettoierai la plaie et la panserai, ça devrait lui permettre de mieux guérir. Mais je suis aussi d’avis que vous devriez nous accompagner si possible. Cette plaie demandera d’autres soins.

Il ne pouvait que se ranger au point de vue de Willow, une septicémie pouvait tuer un homme aussi bien qu’un zombie ou un autre homme. Christopher devait les accompagner, seul, s’il ne soignait pas bien cette blessure, il mourait.

Tout s’enchaînait plutôt rapidement maintenant. Elle le remerciait de démontrer à Hunter qu’il avait raison de la trouver insupportable, il faillit lever les yeux au ciel, mais il s’abstint. Une femme insupportable, elle était tout sauf ça. Si ce crétin ne pouvait pas le comprendre, Christopher ne pouvait rien fait pour lui. Il comprit cependant que si Willow craquait pour l’homme, l’homme semblait aussi en pincer pour la jeune femme. Il avait beau lui donner du « princesse », il n’en était pas moins « son homme » pour autant. Il allait devoir suivre la situation de près, il ne laisserait pas cet idiot briser le cœur de sa petite, oh non, il devrait lui passer sur le corps pour ça.

Il aurait pu changer de pièce pour se faire soigner, mais à quoi bon? La blessure ne descendait pas au-delà de la taille, il avait simplement retiré sa chemise. Le docteur avait examiné la plaie, en était venue à la même conclusion que lui et indiquait qu’il serait mieux de les accompagner. Christopher ne pu faire autrement que de faire le tour de la pièce des yeux. Il était conscient que plus ça allait, plus la vie seul ici devenait difficile. Mais c’était sa maison, son chez lui. Il y vivait depuis toujours, il avait vu son père y mourir, sa mère aussi, car à la fin elle avait choisit de mourir chez elle. Il l’avait accompagné jusqu’à son dernier souffle. Il avait connu Willow ici, avait couru dans les champs avec elle. Camper dans ce salon, rit jusqu’à pas d’heure dans la nuit.

C’était difficile pour lui de laisser tout ça. Il regarda Hunter, ce mec avait dû tuer son chien et l’offrir en nourriture à sa famille. Ça aussi, ça avait dû être difficile. Mais il l’avait fait. Puis le toubib, son regard s’était assombrit lorsqu’il avait parlé de cette Jane. Il ne savait pas qui elle était, mais il devait s’agir de sa petite sœur puisqu’elle avait dit « aîné un jour, aîné toujours ». Si eux pouvait vivre des choses aussi difficile au quotidien, il pouvait bien vivre la séparation de sa chère maison. Il regarda Willow.

-D’accord. Et en même temps, je crois que je vais régler votre problème de bétails. Il me reste deux vaches, trois poules et une chèvre là-dedans. La chèvre ne donnera peut-être plus de lait très longtemps, à moins que Will n’arrive à la requinquer. Mais dans le pire des cas, elle fera un bon repas.

Il regarda Kaleb.

-Si ça ne vous déranges pas, j’attendrai d’être en ville pour me faire soigner. Une plaie fraîche avec tous les préparatifs à faire, ce n’est pas une bonne idée.

Son homme? Si seulement ç’avait pu être vrai.

Pendant que Kaleb examinait la plaie de Chris, Willow ne les quitta pas des yeux, voulant s’assurer par elle-même que son ami se portait bien. Bien sûr, elle avait entièrement confiance en Kal, mais c’était plus fort qu’elle. C’était son petit côté hyper contrôlant qui ressortait. Quand le médecin eut terminé son diagnostic, Will regarda la photo qu’elle tenait encore entre ses mains et eu un petit sourire triste. Oui, ses parents lui manquaient et lui manqueraient probablement toujours, mais à quelque part, elle était heureuse qu’ils n’aient pas eu à vivre ce calvaire.

La jeune femme ne put qu’approuver les dires de Chris. Il était d’accord pour les accompagner – Dieu merci, elle n’aurait pas à mettre ses menaces à exécution – mais il voulait être soigné une fois en ville, car ils avaient du pain sur la planche. Pas faux. Et à en juger par sa plaie, ce n’était pas si grave que ça si elle était bien soignée. Et elle le serait, Willow y veillerait personnellement.

- Je vais examiner la chèvre avant de partir, mais dans le pire des cas, j’aurais sans doute ce qu’il faut à la clinique.

Willow s’était peut-être spécialisée avec les petits animaux, mais avait aussi suivi une formation pour les gros animaux, les animaux de ferme. Sans oublier que chaque année, elle faisait toujours un court séjour auprès d’un vétérinaire spécialisé dans les gros animaux, histoire de ne pas perdre la main. Alors elle était en terrain connu. Et puis, c’était que la taille qui changeait, parce que pour le reste, c’était toujours la même chose. Sauf peut-être pour les bêtes ayant des maladies caractéristiques bien à elles. Mais Will savait qu’elle s’en sortirait forcément, merci au Dr Anders.

- On a délimité un certain périmètre sur le terrain de l’hôpital afin d’accueillir quelques animaux, mais on aura forcément besoin de moulée et de foin. Des graines pour les poules. On pourra sûrement trouver un fournisseur en ville, mais pour le foin, il faudra revenir dans le coin, éventuellement. Alors, qui fait quoi? Je veux examiner la chèvre, mais je vais avoir besoin de quelqu’un pour la tenir. C’est plus gros qu’un chat et elle va peut-être se débattre.

Il écouta sa sœur et son beau-frère parler de leur lien du mariage. Pour le meilleur et pour le pire … il regarda Willow à la dérober pendant qu’elle regardait Chris. Est-ce qu’il pourrait faire ça avec cette petite têtue? Vivre pour le meilleur et pour le pire? Seigneur, c’était tellement solennel. Bien sûr, Mac lui avait bien dit qu’il n’était pas obligé de l’épouser. De toute façon, il n’avait jamais cru au mariage, du moins pas pour lui. Il avait vu ses parents s’entres déchirer et il ne voulait pas vivre ça. En même temps, il regarda Mac et Kal et il avait un parfait exemple d’un mariage qui fonctionnait et qui était harmonieux. Ils avaient leur haut et leur bas, mais ils s’aimaient et comme sa sœur disait, il y avait la « réconciliation » qui pouvait être très amusant. Mais pourquoi pensait-il à ça maintenant? Il regarda Kal examiner Chris et sa Princesse qui suivait les moindres gestes de son beau-frère.

-T’en fait pas Princesse. Kal est le meilleur toubib que je connaisse. Et disons que des médecins, j’en ai connu beaucoup par le passé…

Oh oui, avec ses parents il avait eu la chance de voir les hôpitaux beaucoup plus souvent qu’à son tour et pour ne pas éveiller les soupçons, ils allaient jusqu’à changer de ville pour ne pas croiser les mêmes médecins deux fois. Il écouta Chris dire qu’il venait et décrire ce qu’il lui restait comme animaux. C’était bon, même un peu plus que ce que lui avait espéré trouver. Willow indiqua qu’elle aurait besoin de quelqu’un pour tenir la chèvre pendant qu’elle l’examinerait. Il haussa les épaules.

-Ce devrait être plus facile que de te faire tenir en place. Je vais le faire.

Il sourit en coin, son petit sourire narquois avant de se diriger vers la porte par laquelle ils étaient entrés.

-Et puis, ça donnera le temps à Christopher d’emballer ce qu’il veut apporter pour le voyage et faire ses adieux à sa maison. Je sais ce que s’est de vivre seul longtemps avant de se retrouver avec beaucoup personnes dans sa vie. C’est une période d’adaptation quand même. On dit adieu à notre solitude. Crois-moi vieux, certains jours tu regretteras d’être seul et d’autres tu béniras les Dieux de nous avoir mis sur ta route.

Sa vie d’avant lui manquait, être seul dans son garage à bidouiller ses voitures. Mais il ne connaissait pas Willow dans ce temps-là. Elle manquait à sa vie. Il faillit s’étouffer en prenant connaissance de cette information. La jeune femme manquerait à sa vie…il la regarda Willow. Merde. Il regarda ensuite sa sœur à la dérobée, la terreur devait se lire dans ses yeux. Une bande de zombie devait lui faire moins peur que ce qu’il venait de comprendre pour de vrai cette fois. Il ne dit pas un seul mot et il sortit de la pièce en vitesse. Il devait sortir, aller prendre l’air et surtout, surtout quitter la pièce où était … sa princesse…

La bonne humeur de Mackenzie baissa d’un cran ou deux lorsque son frère rassura Willow en disant que Kaleb était un bon médecin, qu’il savait ce que c’était parce qu’il en avait connu beaucoup par le passé. La jeune femme comprenait exactement ce que ça voulait dire, ce que ça impliquait. Elle avait toujours essayé de faire de son mieux pour ne pas repenser à ce qu’avait été sa vie avant l’assistance sociale et pour être franche, Mac avait plutôt bien réussi dans sa tâche. Et même si parfois elle essayait de se souvenir, elle avait du mal à le faire. Elle se revoyait demander à Hunter comment il s’était fait mal, mais le reste était flou. Elle se rappelait cependant un moment troublant, juste avant que l’assistante sociale ne les sépare. Mackenzie avait joué avec un truc qui n’était pas un jouet. Elle ne se rappelait pas ce que c’était, mais le reste du souvenir était gravé dans sa mémoire. Sa mère était tellement en colère qu’elle avait levé la main pour la frapper, mais Hunter s’était interposé entre elles. Ce souvenir ne la hantait plus vraiment, mais par moment, il revenait dans ses rêves et elle se réveillant en sanglotant. Hunter avait tellement souffert pour les protéger Amy et elle…

Mackenzie avait donc un peu l’esprit ailleurs et n’avait plus trop envie de rire. Elle n’entendit donc pas vraiment la vanne de Hunter qui disait que tenir une chèvre en place serait moins de boulot que maintenant Willow. Mais elle ne rata pas le moment où Hunter confia que bientôt Chris serait content de les avoir croisés sur sa route. Elle allait confirmer les dires de son frère, mais celui-ci se rembrunit brusquement et tourna les talons pour sortir. Elle venait d’en rater une? Qu’est-ce qui lui était passé par la tête? Mackenzie aurait bien voulu le suivre, mais Willow sortit à la suite d’Hunter. Peut-être sa Princesse parviendrait à le faire parler?

- Pendant que ces deux-là sont occupés avec les animaux. Est-ce qu’il y a quelque chose qu’on puisse faire pour vous aider? Il y a quelque chose que vous tenez à apporter avec vous en particulier?

Ils devraient peut-être revenir le lendemain pour chercher encore du matériel, mais ils rapporteraient le plus important ce soir. Les pilleurs ne reculaient devant rien pour obtenir quelques petits trucs.

Hunter parla de son expérience des médecins. Kaleb faillit secouer la tête. Un parent qui bat son enfant, c’est dégoutant, mais quand ce sont les deux, c’est encore pire. Il détestait l’idée que son beau-frère ce soit fait battre, que sa femme aussi ait été victime de maltraitance. Il ne pouvait concevoir que l’on puisse faire ce genre de chose. Mais sinon, sa femme avait manqué quelque chose elle. Oh oui, il avait vu quelque chose dans le regard de Hunter avant qu’il ne sorte de la maison comme un courant d’air. Il avait été suivit de près par Willow, mais Mac semblait perplexe alors que lui il eut un sourire.

-Ton frère vient de comprendre je crois.

Il avait vu la peur intense dans les yeux de son beau-frère après qu’il ait indiqué à Christopher que certains jours, il bénirait les Dieux de les avoir rencontré. Il devait bénir les Dieux tous les jours lui-même d’avoir mis Willow sur son chemin et c’est probablement ce qu’il venait de comprendre. Kaleb en était sûr. Sa chérie offrit de l’aide à Christopher, il devait avoir des trucs qu’il voulait emporter avec lui.

-Nous sommes à votre disposition.

Il allait surveiller de près son nouveau patient aussi, être sur que sa blessure ne le fasse pas trop souffrir. Quelques fois, la plaie avait l’air plus superficiel qu’elle ne l’était en réalité. Il allait faire attention à la moindre indication contraire à sa première observation.