Ils étaient partis seulement tous les deux. Raffael n’était pas d’accord, Hunter non plus, mais tant pis. Pour une fois, il voulait faire ça seul avec sa femme. Ils n’allaient pas très loin, il avait besoin de fourniture pour les soins et la pharmacie pouvait lui fournir quelques trucs de bases. Égoïstement, il avait envie de passer du temps sans personne autour avec Mackenzie. Savoir comment elle allait, pouvoir profiter de ne pas être entouré de tout le monde. Il adorait sa famille, mais même dans leur chambre ils n’arrivaient pas à être totalement seuls. Bien entendu, c’était dangereux de sortir seulement tous les deux, mais il savait prendre soin d’elle et elle savait prendre soin de lui. Il n’avait aucune crainte. Il n’avait pas rencontré beaucoup de zombies sur leur chemin. Tant mieux d’ailleurs. Il avait sa machette en main, tout bruit pouvait les attirer vers eux, il n’en avait aucune envie. Il avait choisit de sortir seulement avec sa femme, mais le but n’était pas que l’un ou l’autre meurt.

Lorsqu’ils arrivèrent dans la pharmacie, il prit rapidement le plus de fourniture possible, ciblant ce qui manquait présentement dans leur trousse de survie. Les fournitures de l’hôpital servaient à soigner les gens là-bas, mais après six mois, les fournitures commençaient à être sérieusement entamées. Après avoir remplit son sac, il se rendit près de Mackenzie, il approchait toujours de façon à ce que sa femme puisse le voir. Aucune surprise dans une situation dans celle-ci. Il déposa un baiser sur sa joue et approcha la bouche de l’oreille de sa douce.

-Pour moi c’est bon, tu veux rentrer ou explorer un peu plus?

Mackenzie avait fait partie de l’armée et devait intégrer le service de police avant que toute cette histoire ne débute. Elle n’avait pas peur, elle aimait le danger quand même un peu, surtout quand c’était contrôlé comme en ce moment.

C’était étrange de sortir juste avec Kaleb et non pas avec tout le reste de la tribu. Ça lui faisait tout drôle, mais pour être honnête, Mac adorait ça. Pour une fois, ils n’étaient pas entourés de toute la famille. En six mois, la jeune femme pouvait compter sur les doigts d’une seule main les moments qu’elle avait pu passer seule avec son mari. Hormis la nuit… et encore! Les têtes qu’avaient faites Hunter et Raffael lui restaient en mémoire. Ils étaient totalement contre le fait que le couple parte seul, mais ils n’allaient pas très loin. Et à eux deux, deux anciens militaires, ils pouvaient aisément s’en sortir, Mackenzie n’en avait aucun doute.

D’ailleurs, cette sortie aurait dû se faire avant longtemps. Kaleb et Willow commençaient à manquer de matériel pour rafistoler tout le monde. Et s’ils essayaient de ne pas utiliser trop de médicaments, par moment ils ne pouvaient pas faire autrement et leur stock commençait à baisser là aussi. En plus de tout ça, Mac avait eu droit à quelques demandes spéciales. Ces dames avaient besoin de tampons et de serviettes hygiéniques. Zombies ou pas, les règles revenaient quand même!

Après avoir rempli son sac à dos des trucs féminins, Mackenzie était debout devant l’étalage de condoms et regardaient pensivement les boîtes, se demandant si elle devait en rapporter. De son humble avis, ce monde de fous n’était pas pour les enfants, alors elle-même allait trouver un moyen pour éviter de procréer, mais… elle n’était pas la seule à être active sexuellement! Ou du moins, ça ne tarderait pas à se produire à son avis.

C’est ce moment-là que Kal choisit pour venir la retrouver et qu’il lui demanda si elle voulait rentrer ou explorer encore un peu. Pour une fois qu’ils étaient seuls? Non, elle n’était pas prête à rentrer à l’hôpital!

- Ah non! On se balade encore un peu. De toute façon, on aura bientôt besoin d’aller faire le plein à l’armurerie, autant joindre l’utile à l’agréable. dit Mac tout en continuant à fixer l’étalage de capotes devant elle. Tu crois que Hunter va vouloir ma peau si je lui en rapporte une boîte? Parce que entre toi et moi, je gage que Willow va finir par l’avoir à l’usure.

Et Mac espérait vraiment que Will gagne sur celle-là. Mackenzie ne comprenait pas pourquoi son frère s’entêtait autant à nier ce qu’il ressentait pour leur jolie vétérinaire.

Il regarda ce que sa femme avait mis dans son sac et repéra des trucs … de femmes quoi. Il eut un sourire, il devait avouer qu’il n’aurait sans doute pas pensé à prendre ce genre de choses dans ses fournitures. Pourtant, c’était d’une importance capitale pour ses dames. Ce n’est que lorsque la jeune femme parla de son frère et de l’envie qu’il ait de la tuer qu’il remarqua devant quelle étagère elle se trouvait. Les préservatifs. En effet, c’était un temps ou on ne voulait pas trop mettre au monde un enfant. Bon, d’accord, certaines femmes étaient déjà enceinte au moment des évènements, mais d’autres étaient tombés enceintes pendant et elles ne semblaient pas très heureuse d’avoir à accoucher dans les conditions présentes. Il eut un soupire à cette idée. Il n’était pas obstétricien, il faisait de son mieux pour ses femmes, mais n’étant pas un spécialiste, il ne pouvait faire qu’à partir de ses connaissances. Il devrait penser à faire un tour dans une bibliothèque d’ailleurs, peut-être y trouverait-il des livres médicaux traitant du sujet et qui pourrait l’aider. Il devrait penser à parler aux autres de cette sortie prochaine à faire. Le plus tôt serait le mieux d’ailleurs.

-Tu n’as qu’à en prendre pour Hunter et Raffael, pour nous aussi évidemment, mais comme ça il jugera que tu as pensé aux hommes en général et pas qu’à lui. La pilule devrait mieux passer comme ça. Et puis, si ta sœur ce décide, Raffael pourrait bien en avoir besoin lui aussi.

Il déposa un baiser dans le cou de la jeune femme. Il savait que sa femme préférerait que sa petite sœur se tourne vers un homme plus jeune, comme ce Thomas. Mais Kal savait ce que ressentait son frère pour Amy et il ne pouvait s’empêcher de prendre partie pour lui. Après tout, c’était son petit frère. Il savait qu’Amy serait bien et que Raff la protégerait toujours comme la prunelle de ses yeux. Il le faisait déjà bien sûr, mais il savait que la jeune femme pouvait apporter quelque chose de plus dans la vie de son frère, quelque chose qui manquait à ce dernier depuis si longtemps. Raffael méritait un peu de bonheur dans toute cette histoire.

-J’espère que Willow aura ton frère à l’usure comme tu dis. Seigneur, s’ils pouvaient arrêter de se battre comme chiens et chats ce seraient vraiment bien. Je ne sais pas comment ils font pour toujours être en désaccord sur tout.

Ils étaient divertissants, mais ils devraient pouvoir finir par s’entendre sur au moins un sujet. Déjà si Hunter acceptait l’idée qu’il aimait cette fille, il serait peut-être moins entêté. Son beau-frère était assez intraitable avec la jeune femme, injuste même souvent. C’était visible comme le nez au milieu du visage qu’il en pinçait pour Willow, il n’y avait que lui pour ne pas le voir.

Voilà une des raisons pourquoi elle aimait son homme. Il avait de sacrées bonnes idées. Saut peut-être en ce qui concernait Raffael et Amy. Sur ce sujet, ils étaient en désaccord. Lui, trouvait que Raff et Amy feraient un beau couple, elle, elle était d’avis que sa sœur devrait choisir un garçon de son âge. Non, elle n’avait rien contre Raffael, au contraire, elle l’adorait. Mac le trouvait juste un peu trop vieux, voire même expérimenté pour Amy. D’accord, ils feraient un beau couple, mais ça prenait plus que ça pour que ça marche.

- Je veux bien leur en rapporter, mais j’espère que ma sœur n’en aura pas besoin. répondit Mackenzie tout en commençant à mettre des boîtes de préservatifs dans son sac. Il y a déjà moi qui suis aux prises avec un vieillard que je vais devoir pousser dans son fauteuil roulant… tu souhaites vraiment ce sort-là à ma petite sœur? le taquina la jeune femme avec un grand sourire aux lèvres tout en lui donnant un léger coup d’épaule.

Si le couple n’était pas du même avis concernant Amy et Raffael, ils étaient cependant sur le même diapason en ce qui concernait Willow et Hunter. Son frère était un acharné. Il donnait à la vétérinaire du «Princesse», n’arrêtait pas de vouloir l’empêcher de participer à leurs raids… Il devait être le seul à des kilomètres à la ronde à ne pas s’apercevoir qu’il craquait littéralement pour Willow. Il était peut-être un homme ultra protecteur, mais avec Willow, ça semblait décuplé. N’empêche que là, Mac avait vraiment hâte qu’ils arrêtent de se prendre la tête.

- La prochaine fois qu’ils se bouffent le nez, je leur donne un préservatif et leur dit d’aller régler leurs différends comme des grands.

L’ambiance devenait lourde pour tout le monde à l’hôpital, dès que ces deux-là commençaient à se chamailler, ils faisaient le vide autour d’eux parce que tout le monde préférait se pousser plutôt que d’être pris à parti dans leur énième dispute. Mac savait que son frère avait trouvé son match parfait, mais restait plus qu’au principal intéressé à s’en rendre compte!

- Sans compter que je ne comprends pas pourquoi Hunter s’obstine autant pour que Willow reste à l’hôpital. D’accord, elle n’a pas notre formation militaire ou n’est peut-être pas aussi forte que lui, mais franchement… Elle et Amy se débrouillent vraiment bien. Je ne laisserais pas ma sœur nous accompagner si je ne la pensais pas capable de se débrouiller. Pareil pour Will. Je sais bien qu’il veut juste les protéger, mais il en fait trop.

Et de l’humble avis de Mackenzie, elle préférait avoir Amy à ses côtés lors de leurs raids. Si jamais il arrivait quelque chose à l’hôpital, ils seraient tous trop loin pour lui venir en aide. Quant à être séparés, Mac ne voulait même pas en entendre parler. C’était pour ça qu’elle était d’accord pour qu’Amy vienne avec eux. Elle la savait capable… mais elle était bien moins inquiète en la sachant avec eux que toute seule à l’hôpital. Allez savoir si un pauvre débile ne se déciderait pas à entrer de force dans les lieux quand ils ne seraient pas là? Tout plutôt que de risquer un truc pareil.

-Un vieillard hein? Attend de voir ce que le vieillard te réserve ce soir, je suis sur que tu changeras d’idée.

Ils n’étaient pas de « garde » la nuit prochaine, ce qui était assez rare. Habituellement, soit l’un ou l’autre faisait partit des tours de garde pour veiller sur le sommeil des autres, ils leur arrivaient souvent de ne pas dormir en même temps. La nuit prochaine, ils la passeraient ensemble et il avait bien l’intention d’en profiter avec elle. Il secoua la tête lorsqu’elle parla de tendre un préservatif à son frère lorsqu’il se prendrait de nouveau la tête avec Willow. Elle voulait qu’ils règlent leur histoire « comme des grands ». Il avait un sourire d’une oreille à l’autre. Il imaginait très bien la scène, il voyait la tête de son beau-frère et le regard que Willow aurait. La pauvre, elle ne demandait que ça oui. Comment son beau-frère pouvait ne pas le voir?

-Assure-toi que je suis dans les parages lorsque tu feras ça, je veux voir sa tête.

Il manquait de divertissement comique, la vie n’avait rien de drôle ces jours-ci. Ils manquaient d’à peu près de tout et il savait que le ravitaillement viendrait à manquer. Ils n’avaient pas de vaches sous la main, ni de poules. Les animaux sauvages, la plupart étaient mangés par les zombies. Sinon, il fallait les chasser et ça, ce n’était pas très discrets, sans compter que c’était gaspiller des munitions. La jeune femme parla ensuite de l’idée de son aîné de garder Willow et Amy à l’hôpital. Il secoua la tête, ce n’était pas une bonne idée. Amy savait se défendre, Willow aussi. Ils avaient besoin d’elles autant que de Hunter. De plus, jamais Mackenzie ne laisserait sa sœur derrière. Jamais. Elle préférait qu’elle soit avec eux et savoir où elle était et les dangers qui l’entourait que de la laisser derrière sans savoir ce qui se passait pour elle. Il pouvait le comprendre, il vivait tous les jours en ce demandant si ses sœurs allaient bien, ce qu’elles faisaient, si elles étaient en vie, en bonne santé … une inquiétude de chaque instant qui était très difficile à vivre.

-Tu sais bien que je suis avec toi, on ne laisse pas Amy derrière. Jamais.

Il prit quelques bouteilles de lubrifiant personnel, en voyant le regard de sa femme, il eut un petit sourire.

-Pour les armes ma chérie. À défaut de lubrifiant spécifiquement pour les armes, celui-ci fera l’affaire. Et quelques fois, ce peut s’avérer utile pour certains types d’examen. Je te passe les détails.

Il lui fit un clin d’œil. Pendant qu’il regardait ce qu’il pouvait prendre d’utile, il réfléchissait. Il gardait toujours un œil sur l’environnement pour ne pas se faire surprendre, mais il était du genre multitâches. Il prit quelques tests de grossesses, les serviettes hygiénique que sa douce avait prise lui avait fait pensé que certaines dames lui avait fait part de crainte d’être enceinte. Il prit donc les tests sur l’étagère et les rangea dans son sac. Cogitant il pensa à un détail que sa petite chérie n’avait, semblait-il pas, pas pensé.

-Tu sais que Willow et Hunter ont dix ans de différence? Est-ce que tu te rends compte que c’est exactement le même nombre d’années d’écart qu’on Amy et Raffael? Et puis, tu ne crois pas que Raffael est à même de bien protéger ta sœur? Bien plus que… ce tout petit bonhomme que tu aimes tant… Thomas c’est ça?

Il avait dit ça sourire aux lèvres, il taquinait sa chérie bien entendu. Car de toute façon, ce genre d’histoire ne le regardait pas. Sa belle-sœur était assez grande pour prendre ses décisions et si elle préférait Thomas à Raffael c’était son droit. Bien qu’il ne pourrait pas s’empêcher d’être triste à l’idée que son frère est le cœur brisé. Car c’était ce qui se passerait si Amy venait qu’à choisir un autre homme, Raff l’aimait sincèrement, peut-être même plus qu’il n’avait jamais aimé une femme. C’était ce qui faisait le plus peur à Kaleb dans cette histoire.

Ils dormaient si rarement ensembles que Mackenzie n’avait pas réalisé que la prochaine nuit, ils l’auraient pour eux tous seuls. Voilà qui compléterait à merveille une belle journée passée ensembles. La menace à peine voilée de son vieillard préférée la fit sourire, elle savait ce que ça voulait dire et ils ne dormiraient pas beaucoup, mais ça ne lui faisait pas peur. Elle ne put s’empêcher de rigoler quand son mari lui demanda d’attendre qu’il soit là pour donner le préservatif à Hunter. Elle n’avait aucun problème à le promettre. Son frère était entrain de rendre tout le monde fou à force de se battre avec sa jolie vétérinaire, ça ne serait que le juste retour des choses… et Mac comptait sur Kaleb pour empêcher Hunter de vouloir la tuer.

Elle allait l’embrasser pour le remercier de se rallier à sa volonté de garder Amy à l’œil lorsqu’elle le vit attraper beaucoup de lubrifiant. Un peu trop pour leurs besoins personnels de l’humble avis de la jeune femme qui allait d’ailleurs le lui faire remarquer quand il lui dit que c’était pour les armes. Et certains examens. Nah! Elle ne voulait pas en entendre parler. Il y avait des trucs qu’elle ne voulait pas savoir. Il y avait des trucs que même son mari ne devait pas savoir. Mackenzie était bien d’accord pour partager un tas de chose avec Kaleb, mais il y avait quand même une certaine limite à ne pas franchir! Du moment qu’il ne pensait pas jouer au docteur avec elle en incluant du lubrifiant, ça irait, elle n’attendait pas davantage de détails.

- Tant que tu n’envisages pas de te servir de ce truc sur moi, prends ce que tu veux!

Mac fit cependant la grimace quand Kal commença à parler de la différence d’âge entre Amy et Raffael versus celle entre Willow et Hunter. Depuis quand il faisait des mathématiques pour gagner un argument celui-là? C’était déloyal! C’était de la triche pure et simple! Ce n’était vraiment pas honnête! Même si Mackenzie préférerait que sa sœur finisse avec Thomas, tout ce qu’elle voulait, c’était son bonheur… peu importe qui elle choisirait au final. La seule chose que Mac souhaitait, c’était que Raff n’aie pas le cœur en mille miettes si jamais le choix d’Amy se portait sur Tom. Cependant, parti comme ça l’était, les chances que les espoirs de Mac se concrétisent étaient minces. Terriblement minces.

- Ça compte pas pour Hunter et Willow, bon! décida-t-elle en levant le menton. Et puis ce n’est pas les biceps de Raff qui vont faire la différence. Thomas est peut-être plus petit, mais ça peut justement jouer en sa faveur. Il est plus petit, donc plus rapide.

Et non, elle n’était pas de mauvaise foi!

Elle lui indiqua que tant qu’il n’utilisait pas le lubrifiant sur elle, ça allait. Il savait bien entendu que c’était pour un examen médical qu’elle ne voulait pas qu’il l’utilise, s’il le prenait pour son plaisir personnel, elle ne dirait rien. Il la regarda en souriant glissant la bouteille qu’il avait dans les mains dans le sac. Il en avait de la chance, avoir épousé une femme qui détestait les médecins de toutes sortes. Il était le seul qu’elle laissait approcher d’ailleurs. Habituellement, un médecin n’avait pas le droit de soigner sa famille, mais avec elle, il faisait une exception car sinon, elle ne se ferait pas soigner du tout. Il était sur que même sur le point de mourir, elle ne laisserait personne d’autre que lui, lui toucher.

Il eut ensuite droit à la célèbre grimace de son épouse. Il avait touché un point en mentionnant les différences d’âge entre Raffael et Amy et Willow et Hunter. Oh oui, il avait vraiment touché un point, car la jeune femme lui sortit le pire argument jamais sortit de sa jolie bouche, du moins, sur le sujet présent. Thomas était plus petit donc plus rapide, d’accord, mais il n’avait aucune formation, pas même un cours d’auto-défense avant de faire partie du groupe que Mackenzie avait monté. Il avait beau avoir fait des progrès, il n’avait pas le niveau de Raffael, ni sa force. Et sa tendre moitié ne voyait pas qu’Amy aimait Thomas comme un ami, un frère même, mais visiblement pas comme un amant. Il regarda sa femme, un petit sourire narquois aux lèvres.

-Ma chérie, je peux te jurer que ta sœur ne verra jamais Thomas comme un amoureux. Je suis désolé de te contredire. Et puis, ton argument ne tient pas la route. Sinon, Thomas serait de nos expéditions, mais il n’y ait pas car il est peut-être rapide, mais il n’a aucune technique et n’est pas assez bon pour manipuler les armes pour se défendre correctement. Je ne doute pas de son bon vouloir, mais de son savoir-faire ma beauté. Et si tu es honnête, tu sais que j’ai raison.

Il passa près d’elle lui volant un baiser au passage. En effet, ils ne prenaient que les meilleurs pour les accompagner. Ce qui faisait qu’ils se retrouvaient souvent entre eux, Hunter, Raffael, Amy, Mackenzie et lui. Willow venait parfois lorsque son beau-frère perdait le bras de fer entre les deux. Mackenzie et lui aidaient généralement à mettre un terme au combat. Ils avaient besoin de gens comme elle pour veiller sur leurs arrières.

-Je suis d’accord que Hunter devrait cesser de combattre et laisser Willow gagner cette partie. Il l’a dans la peau, c’est évident comme le nez au milieu du visage. Même chose pour Raffael ma chérie, il a ta sœur dans la peau depuis si longtemps. Je sais que tu ne vois pas d’un bon œil la relation qu’il pourrait avoir avec ta sœur, mais je te jure qu’il en prendrait soin. Il l’attend depuis trop longtemps pour tout gâcher. Ce n’est pas un caprice, il sait qu’elle est la femme de sa vie, comme j’ai su que tu étais la mienne.

Son frère n’était pas du genre démonstratif, ni ne parlait pas sentiment et pourtant Kaleb savait qu’il disait vrai. Raffael, le mec fort qui faisait face à tout, même à la mort, aimait Amy plus que tout. Kaleb avait vu tous les signes se manifester un à un. Son frère n’était pas facile à cerner pour ceux qui ne le connaissaient pas, mais lui, il le connaissait par cœur. On aurait pu dire qu’il l’avait « tricoté ».

- Avoue-le que ça t’amuse d’avoir toujours raison.

Il n’était pas drôle son mari à toujours avoir raison. Même si elle détestait l’admettre, Mackenzie savait qu’il avait raison au sujet de la manière dont Amy voyait Thomas. Cependant, dire que son argument ne tenait pas la route, ce n’était pas du jeu. Il pouvait le penser, mais il pouvait aussi s’abstenir de le dire. Mais Mac devait aussi admettre qu’elle comprenait pourquoi sa petite sœur craquait sur le cadet des Birmingham. Le charme des hommes Birmingham était… dangereux. Elle-même avait succombé à l’aîné, elle se voyait très mal de dire à Amy de se tenir loin de Raffael. Sans compter qu’elle n’avait strictement rien à lui reprocher. Hormis le fait qu’il soit plus vieux qu’Amy… et Kal venait tout juste de démolir cet argument-là aussi. C’était pas juste, bon! Et le baiser qu’il venait de lui voler n’aidait pas à ce qu’elle n’ait pas envie de bouder un peu, juste histoire de le punir d’avoir toujours raison.

Kaleb avait raison sur un autre point, Thomas n’était vraiment pas taillé pour utiliser les armes. Il se débrouillait peut-être au corps à corps avec quelqu’un du même gabarit que lui, mais amenez-lui un adversaire qui faisait quelques kilos de plus et il était rapidement dépassé. Finalement, c’était avec Amy que Mackenzie devrait travailler encore plus. Sa sœur ne devait pas compter sur les hommes qui l’entouraient pour la protéger. Non pas qu’elle ait attendu que ses preux chevaliers ne débarquent pour zigouiller son quotas de zombies!

- A part en attachant Hunter, je ne vois pas trop comment on pourrait laisser Will venir avec nous. On dirait qu’il ne voit plus clair quand il s’agit de sa Princesse.

A bien y penser, elles n’étaient que trois à avoir un surnom signé «Hunter». Macky, Puceron pour Amy et Princesse pour Willow. Ouais… Bah Mac était jalouse du surnom de Willow. Parce qu’Amy et elle étaient moins bien loties à ce sujet. C’était d’un ridicule… Et Mackenzie avait bien averti Hunter que s’il avait le malheur de la nommer comme ça devant quelqu’un ne faisant pas partie de la famille, elle lui referait son portrait! Ça passait encore quand elle avait 4 ans, ça pouvait même être mignon si on y tenait vraiment, mais à 27 ans, ça frisait légèrement le ridicule. Mais Hunter avait bien dit qu’il ne comptait pas arrêter de l’affubler de son petit nom, alors Mackenzie y avait mis une règle stricte: juste en famille. S’il fallait que quelqu’un d’autre l’appelle comme ça, Mac en perdrait sûrement connaissance.

- Je sais bien que ma sœur voit ton frère sans sa soupe, je sais que c’est un chic type. Peut-être que je craquerais pour lui moi aussi si je ne t’avais pas rencontré avant, mais… c’est ma petite sœur. Et je ne peux pas m’empêcher de croire que Thomas lui conviendrait peut-être mieux que Raff. Même si je l’adore et que je ne veux pas que ton frère aie le cœur brisé si le choix d’Amy se portait sur Tom.

C’était légèrement difficile à expliquer et Mac espérait que son petit mari comprendrait ce qu’elle voulait dire et ne le prendrait pas mal…

En effet, il aimait avoir raison, surtout si ça concernait la relation à venir entre Raffael et Amy. Son frère attendait depuis tellement longtemps qu’Amy ne le voit autrement que comme le frère du copain de sa sœur. Amy avait eu le cœur brisé, mais Raffael ne lui ferait jamais de mal, il ne la tromperait jamais comme son ex-copain l’avait fait. Kaleb savait que sa belle-sœur serait entre bonnes mains avec son frère. Raffael avait besoin de cette petite blonde dans sa vie, il ne pouvait faire autrement, il l’aimait depuis des années. Il méritait que cette relation se concrétise et à voir les agissements d’Amy, l’aboutissement était proche.

-J’aime avoir raison, surtout quand il s’agit des gens que j’aime et mon frère et ta sœur en font parti.

Il eut un sourire en entendant sa femme dire que s’ils voulaient que Willow soit de leur sortie, ils devraient attacher Hunter. Son frère était aveuglé lorsqu’il s’agissait de sa princesse. Sa princesse, Willow avait beau être née dans la ouate, elle n’était pas gâtée pourrit comme le laissait entendre le surnom dont Hunter l’affluait.

-En effet, SA Princesse. Elle serait autre chose qu’un enfant gâté pour lui bientôt j’en suis sûr. Tu sais quand le bonheur des uns déteint sur les autres… Lorsqu’il verra Raff et Amy ensemble et heureux, il ne pourra faire autrement que d’avoir envie de la même chose.

Il ne démordait pas. Non, il ne le pouvait pas. Sa petite chérie finirait par voir et comprendre que c’était bien qu’ils soient ensemble. Il eut un sourire triste lorsque la jeune femme parla du cœur brisé de Raff si Amy choisissait Thomas.

-Je peux te jurer que ce serait le cas Mac. Il l’aime depuis quatre ans Mac, quatre années à attendre qu’elle soit libre. Il n’a eu aucune relation stable depuis, il a bien connu quelques femmes, mais jamais rien de sérieux. Elle seule occupait toutes ses pensées.

Il continua de regarder autour de lui pour voir ce qui serait utile.

-Amy, choisira qui elle voudra Mac. Mais je te le dis, Raffael en souffrira bien plus que tu ne peux le croire. Donc, je ne le souhaite pas. Et je sais ce qui t’inquiète autant. Liam et Raffael ont le même âge, tu as la sensation de retour en arrière et tu as peur que Raff ne choisisse le même chemin que Liam. Je te jure qu’il ne le fera pas. Je le battrai de mes propres mains s’il le fait. Je t’en fais la promesse.

Il avait regardé sa femme en disant ça et il le pensait. Il ne laisserait pas son frère blessé Amy sans rien faire. Il soupira, il était temps de changer de sujet.

-Bon et si on allait à l’armurerie? Je pense qu’on a pris tout ce qui nous fallait ici. Qu’est-ce que tu en penses ma chérie?

S’il y avait bien une chose que Mackenzie enviait à son mari, c’était bien sa confiance en lui. Non, elle n’en était pas dépourvue, mais Kaleb avait ce petit je-ne-sais-quoi qui lui faisait terriblement défaut. C’était peut-être cette capacité à avoir confiance en l’avenir que Mac lui enviait. Comme lorsque Kal lui dit que Hunter finirait bien par voir sa Princesse d’un autre œil s’il voyait que Raffael et Amy étaient heureux ensembles. C’était avec ça qu’elle avait du mal. Sa sœur et son beau-frère ensembles, est-ce que ça serait suffisant pour qu’Hunter se décide enfin à s’ouvrir les yeux? Est-ce qu’elle-même pourrait finir par se faire à l’idée que sa petite sœur et son beau-frère pourraient former un couple? Pour être bien honnête, Mackenzie ne doutait. Beaucoup. L’entêtement, c’était un truc de famille, une tare qu’ils se traînaient depuis toujours et traîneraient à vie. Du côté d’Hunter, ça prendrait bien plus que de voir leur petite sœur heureuse pour qu’Hunter admette enfin ce qui crevait les yeux à tous.

Comme si Kaleb s’amusait bien et qu’il savait exactement à quoi elle était entrain de penser, il lui assena un truc comme quoi que ça faisait quatre ans que Raffael était amoureux d’Amy. D’accord, la constance était de son côté, un point pour lui. C’était déjà ça, non? Mackenzie lui accordait du crédit là-dessus, c’était mieux que rien! Et comme pour enfoncer le clou, son homme chéri lui dit qu’Amy choisirait bien qui elle voudrait. Oh, mais ça Mac le savait! S’il y avait une chose qu’on ne pourrait jamais lui reprocher, c’était de pousser sa sœur à fréquenter Thomas! Elle ne l’avait pas fait. Mackenzie donnait peut-être un peu son avis, vantait peut-être un peu le candidat qu’elle jugeait être une meilleure option pour sa sœur, mais ça s’arrêtait là. Jamais elle n’oserait aller mettre son petit grain de sel. A 24 ans, sa sœur était assez grande pour savoir ce qu’elle avait à faire.

Mackenzie en vint également à la conclusion que son mari la connaissait peut-être un peu trop bien. Parce qu’il savait pertinemment pourquoi elle ne pensait pas que son frère convienne à Amy. L’âge. Liam. Liam était plus vieux qu’Amy et il lui avait fait tellement de mal… Alors Mac en était tout naturellement venue à la conclusion qu’un homme de son âge lui conviendrait peut-être mieux. C’était peut-être complètement stupide comme logique, mais aux yeux de Mackenzie, ça tenait la route. Elle voyait bien les défauts de son raisonnement, mais c’était ainsi. La seule chose que Mac ne voulait pas, c’était voir sa sœur démolie à nouveau par un homme. Parce que Liam ne l’avait pas manquée. Et si Amy ne lui avait pas caché ce qui s’était passé la nuit de son mariage, Mackenzie serait allée elle-même botter le cul de cet imbécile. Et elle y aurait pris beaucoup de plaisir… même si elle devait le faire affublée de sa robe de mariée! La jeune femme apprécia néanmoins la promesse que lui fit Kaleb: celle de botter lui-même le train de son frère s’il faisait du mal à Amy.

- Tu as intérêt à m’en laisser. J’ai bien le droit de m’amuser moi aussi. Mais s’il fait le con, attends-toi à ce que je te serve un «je te l’avais dit».

Après tout ça, Kaleb lui offrit d’aller l’armurerie, histoire de refaire leurs stocks. Mackenzie était plus qu’emballée, elle avait besoin de nouvelles munitions pour son jouet. Dégommer de nombreux monstres de loin, c’était pratique pour créer une trouée, mais ses munitions commençaient vachement à s’épuiser!