Ils étaient tous réunis dans ce qui était leur salle de conférence. C’était dans cet endroit qu’ils prenaient leurs plus grosses décisions. Ils y étaient tous ; Mackenzie, Hunter, Willow, Raffael et Amy. Il sentait que cette discussion ne serait pas la plus facile. Il savait que ce Hunter projetait, il lui avait demandé d’être de son côté. Heureusement qu’il lui en avait parlé juste avant d’entrer dans la pièce car il n’aurait pas pu cacher la situation à Mackenzie. Il était d’accord qu’un homme fort devait rester derrière au cas où les autres y passeraient. Mais il détestait l’idée de laisser son cadet derrière lui. Ce qu’il ne pouvait pas faire cependant, c’était d’adhérer à l’idée de son beau-frère de laisser Amy derrière. Il ne le pouvait pas pour la simple et très bonne raison qu’il avait fait la promesse à sa femme de ne jamais laisser Amy derrière eux. C’était hors de question. Il soupira, il devait ouvrir la discussion, mais ça ne l’enchantait pas du tout. Comme il était un meilleur orateur, Hunter lui avait demandé d’exposer l’idée et les arguments. Il donnerait son avis par la suite.

-Bon, nous sommes là pour discuter d’une sortie prévue.

Il se gratta le menton avant de continuer.

-Willow à eu l’idée de sortir de la ville pour récupérer des animaux de ferme qui serait encore en vie. L’idée est excellente. Maintenant, il faut savoir qui viendra. D’abord, Willow puisqu’elle est vétérinaire et que c’est son idée. Hunter, car il est mécanicien et que ses talents pourraient nous être utile sur la route. Moi, en tant que médecin. Mackenzie bien sur, pour ses talents de tireuse. Maintenant, Hunter propose que Raffael et Amy reste derrière.

Il leva les mains pour que les autres attendent qu’il ait terminé avant de discuter.

-Laissez-moi terminé d’accord. Ses arguments sont tout de même bons même si je ne suis ne pas d’accord avec tous. Donc, je vous les expose et ensuite, vous pourrez vous exprimer sur le sujet.

Il regarda les autres, tour à tour, il voyait déjà son frère, le muscle de sa joue tressautait, signe évident de colère chez lui. Pas de soulèvement, parfait, il pouvait continuer.

-D’abord, on ne peut pas avoir trop de poids dans le véhicule pour une question pratique. Plus il y a de poids, plus on brûle d’essence et moins on couvre de distance. Je sais que nous aurons sans doute la possibilité de croiser des voitures sur la route, mais nous devons partir avec l’idée qu’il nous faut de l’essence pour l’aller et le retour au cas où nous n’aurions pas de chance.

Il prit une petite pause avant de continuer.

-De plus, si nous ne devions pas revenir de cette expédition, il faut un homme fort dans la place. Je crois sincèrement Raffael que tu es un guide précieux pour ses gens et que tu es nécessaire à leur survie. Donc je vais dans le sens que tu dois rester pour cette raison-ci.

Il se passa la main sur les lèvres, un geste nerveux car il savait que sa belle ne serait pas d’accord, mais d’accord du tout.

-Hunter a aussi proposé qu’Amy reste ici, pour sa protection et voir à tout le reste aux côtés de Raffael. Hunter m’a demandé mon avis sur la question. Je ne peux pas être d’accord avec lui.

Il regarda Mackenzie.

-J’ai fait la promesse de ne jamais laisser Amy derrière. Donc, si elle reste, ce sera sa décision. Mais je ne m’opposerai pas à sa venue.

Il regarda sa belle-sœur et ensuite son beau-frère. Ce dernier, les bras croisés semblait prêt à exploser. Mais Kal avait donné sa parole à sa chérie, il n’irait pas à l’encontre. Non, Mackenzie avait mis beaucoup de temps à lui faire confiance, il n’irait pas briser cette confiance en ne tenant pas sa parole.

Depuis que cette maudite réunion avait été prévue, Mackenzie avait un mauvais pressentiment. Déjà qu’Hunter en parle directement à Kaleb et non à elle, ça lui avait franchement fait bizarre. D’habitude quand son frère avait une idée, un truc à dire, il le lui disait directement et n’attendait pas la fameuse réunion. Mieux encore, il n’avait pas besoin de passer par Kaleb. A moins qu’il n’ait craint pour sa tête. D’accord, Mac était bien prête à admettre qu’elle avait la fâcheuse habitude de cogner pour poser les questions après, mais quand même! Depuis qu’il était revenu dans leurs vies, Hunter n’avait pas pour habitude de la garder dans l’ignorance ou de lui cacher des trucs. Donc s’il craignait son courroux, c’était parce qu’elle n’allait pas aimer l’idée.

Alors la jeune femme écouta attentivement l’idée qu’avait eue Willow – Mac ne parvenait toujours pas à comprendre comment Will avait fait pour convaincre Hunter de la laisser y aller – et ne put qu’approuver pour l’essentiel. Sauf en ce qui concernait Amy. Elle était d’ailleurs sur le point de protester vigoureusement à l’idée que sa sœur ne l’accompagne pas et que Kal semblait être d’accord, mais elle s’adoucie considérablement lorsque son mari confia qu’il avait promis de ne jamais laisser Amy derrière. Mais Mac ne pouvait s’empêcher d’avoir un très mauvais pressentiment. Sa sœur allait accepter de rester derrière en prétextant que les arguments d’Hunter concernant le poids et l’essence étaient plus que valables. Tout comme elle se doutait bien que l’idée de rester seule avec son petit ami – Seigner, jamais Mackenzie ne pourrait se faire à l’idée que Raffael était désormais doublement son beau-frère! – ne serait pas pour lui déplaire.

Objectivement, Mac devait reconnaitre qu’Amy serait en sécurité avec Raff, là n’était pas la question. La question était que Mackenzie refusait d’être séparée de sa sœur. Pendant longtemps, elles n’avaient été que deux et ç’avait été vachement difficile de faire entrer d’autres personnes dans la famille. Alors confier sa petite sœur à quelqu’un en qui elle savait pouvoir avoir confiance lui était difficile. Mac avait toujours veillé sur Amy et laisser à un autre cette responsabilité qu’elle avait toujours considérée comme la sienne la tuait littéralement.

- Je ne suis pas d’accord. Je veux bien croire qu’Amy sera sous bonne garde avec son petit ami, ça reste que je n’aime pas ça. commença Mackenzie toute fière de pouvoir révéler à Hunter qu’Amy et Raff c’était officiel. Et toi, explique-moi donc pourquoi tout d’un coup tu n’es plus entrain de ruer dans les brancards parce que Will veut nous accompagner? Je veux bien croire que vétérinaire c’est son job, mais ça me surprend un peu venant de toi, Hunter.

Oh! Ça, c’était chiant de sa part, mais Mac n’était pas peu fière de cette réplique. Ça faisait des mois que ces deux-là se bouffaient le nez pour un oui ou pour un non et tout ça, parce que Willow voulait les accompagner dans les raids et qu’Hunter ne voulait pas en entendre parler. Avouez que ce brusque changement d’avis était pour le moins… surprenant!

Hunter s’était croisé les bras en entendant son beau-frère aller contre son idée de laisser Amy derrière lui, Merde, si Kaleb n’était pas de son côté c’était peine perdu. Mac ne laisserait pas Amy derrière. Elle ne l’accepterait pas. Comme prévue, elle exprima son désaccord. Il dû se retenir de réagir cependant lorsqu’elle mentionna que Raffael et Amy étaient ensemble. Elle était fière, il pouvait le voir juste à la façon dont elle se tenait. Elle savait qu’Amy ne lui avait rien dit. Il jeta un coup d’œil rapide à la cadette de la famille avant de regarder Raffael de la tête aux pieds. Subtil le regard, aucune réaction, il resta de marbre même s’il avait une furieuse envie de hurler. Pourquoi d’ailleurs? En quoi ça le regardait? Sa sœur aimait Raffael et Raffael l’aimait c’était bien non? Alors pourquoi ça le mettait aussi en colère de les savoir ensemble?

Il respira et regarda Willow quand Mackenzie demanda ce qui l’avait fait prendre la décision de laisser sortir Willow. Il ne ruait pas dans les brancards, elle exagérait vraiment. Et puis, Princesse était la seule vétérinaire du groupe non? Donc, c’était normal qu’elle soit du voyage. Comment sa sœur pouvait ne pas comprendre ça d’elle-même? Non, elle avait très bien compris, elle était brillante sa sœur, mais elle aimait encore plus l’emmerder. Et toutes les raisons étaient bonnes pour le faire. Elle venait de réussir royalement, mais il ne lui ferait pas le plaisir de réagir fortement. Il haussa plutôt les épaules comme si la réponse était sans importance.

-Princesse ici présente disait qu’elle avait perdre la tête si elle restait ici, comme elle est déjà instable mentalement je nous sauve en la laissant sortir. Tu devrais me remercier.

Arrogant. C’était un trait de sa personnalité et il savait que Willow bouillerait sans aucun doute. Tant mieux, s’il devait se faire rabrouer alors qu’elle ne le soutiendrait même pas, il pouvait bien en ajouter une couche.

-Puis pour une fois qu’elle a une bonne idée, je peux bien la récompenser en la laissant venir. Elle est la seule vétérinaire. Pour un moteur, je me démerde, mais vérifier l’état de santé d’une vache, ça je ne sais pas faire. Elle oui.

Il haussa à nouveau les épaules, son argumentation se terminait souvent par ce geste qui faisait tant rager Mac et Will. Will, juste à penser à ce surnom il fronça presque les sourcils. Il détestait ce surnom, Will c’était pour un garçon et Willow était une princesse. Point barre.

Willow avait pris le soin de s’asseoir sur sa chaise et d’attendre le verdict. Elle savait que Mackenzie et Kaleb étaient d’accord avec son projet – elle leur en avait déjà glissé un mot bien avant qu’Hunter n’apprenne ce qu’elle avait derrière la tête – mais elle était quand même curieuse de voir ce que les autres penseraient des bonnes idées d’Hunter. Juste à voir la tête que faisait Raffael, il n’était pas d’accord. Kaleb n’avait pas accepté qu’Amy reste sur place, mais lui avait donné le choix. Ce qui, de l’avis de Will était une bonne technique pour s’éviter les foudres de Mackenzie qui refusait toujours carrément de laisser Amy derrière. Willow avait hâte de voir comment Hunter comptait bien se sortir de celle-là.

- Ce que Cro-Magnon ici présent ne dit pas, c’est qu’il m’a fait une proposition que je ne pouvais pas refuser. Je peux sortir à la condition express qu’il soit toujours présent. se décida-t-elle enfin à répondre à Mackenzie. Et puisque je suis une princesse capricieuse et enfantine, bah quand je me comporte bien, j’ai droit à une récompense. D’autres princesses auraient eu droit à un beau cadeau, moi je vais devoir faire mon boulot.

Il avait tellement fait preuve d’arrogance que ç’avait été plus fort qu’elle, il avait fallu qu’elle le nargue. Fallait dire que ça faisait déjà quelques jours depuis qu’il avait fait son dernier esclandre à l’épicerie. Hunter partait toujours du principe qu’elle lui reprochait tout et n’importe quoi. Il lui fallait se rendre à l’évidence, dès qu’elle ouvrait la bouche, Cro-Magnon prenait le mors aux dents. Alors Willow avait pris soin de ne pas lui adresser la parole à moins qu’il ne s’adresse directement à elle. Comme il avait fait bien attention de l’éviter, bah autant dire qu’ils ne s’étaient pratiquement pas reparlé depuis.

- Il y a un endroit en particulier où je tiens à m’arrêter. Le propriétaire de la ferme est un très vieil ami auquel je tiens énormément. Chris ne refusera pas de nous aider, mais il n’acceptera que si je suis là. Sans compter que je tiens à m’assurer personnellement qu’il va bien. Ça fait des mois que je tiens à aller là-bas pour le voir et qu’on m’en empêche à chaque fois.

En disant cela, Willow ne s’était pas tournée vers Hunter. C’était inutile et tout le monde saurait que c’était de lui qu’elle parlait. Willow tenait à aller rendre une visite à son ami, elle tenait à s’assurer qu’il allait bien. La seule idée qu’il puisse être devenu un de ces… trucs lui soulevait littéralement le cœur. Il fallait qu’elle en ait le cœur net, il fallait qu’elle le voie de ses propres yeux. Et si Christopher allait bien et qu’elle y parvenait, Willow comptait bien le faire revenir avec elle jusqu’à Houston. Rester là-bas tout seul, c’était trop dangereux. S’il n’était pas en forme, elle le ramènerait à l’hôpital pour le soigner. A ses yeux, il était un peu comme la seule famille qui lui restait et Will allait tout faire ce qui était en son pouvoir pour le garder à ses côtés.

Oh la vilaine Mackenzie qui venait de dire devant Hunter, qui ne savait pas encore, que Raffael et elle était ensemble. Elle ne l’avait pas dit à son frère car il était d’une humeur massacrante ses derniers jours. Elle savait que cette humeur était dû à Willow, chaque fois qu’il était dans ce genre d’humeur, c’était parce qu’il s’était pris la tête avec sa princesse. Elle vit son frère la regarder du coin de l’œil et inspecté Raffael de la tête aux pieds sans rien dire. Elle ouvrit la bouche pour parler lorsque Willow énuméra les raisons pour lesquelles Hunter avait accepté sa sortie.

-T’en fait pas Will, toi tu es une princesse capricieuse et moi une faiblarde incapable de se défendre. Mon frère à une vision très positive de nous deux.

Elle avait dit ça comme une banalité et avait haussé les épaules à la suite de son commentaire, comme Hunter le faisait. Elle espérait qu’il comprendrait que c’était énervant. Elle se tourna ensuite vers son beau-frère et sa sœur. Elle savait que Mackenzie ne voulait pas la laisser derrière, elle non plus elle ne voulait pas rester derrière. Mais elle avait mauvaise conscience de dire qu’elle voulait à tout prix y aller. Elle avait peur, peur de perdre sa sœur, elle allait mourir d’inquiétude de savoir sa sœur et son frère partit sans elle. Elle avait confiance en Raffael, elle savait qu’il prendrait soin d’elle. Elle savait qu’elle serait en sécurité, mais de là à être d’accord pour rester, c’était autre chose. Elle soupira et croisa les bras sur sa poitrine.

-Je ne donnerais certainement pas raison à Hunter en disant que c’est mieux que je reste derrière. Cependant, je comprends que le voyage doit contenir le moins de poids possible.

Elle secoua la tête. Pour une fois, elle était en colère contre son frère. Il avait fournit un élément valable pour qu’elle reste derrière, si elle forçait pour aller avec eux, elle serait l’égoïste entêtée. Elle n’aimait pas ça, n’aimait pas cette situation du tout. Elle lança un regard assassin à son frère.

-En ce moment, je te déteste sincèrement Hunter. Je te hais de me croire aussi faible, de croire que je ne peux pas me défendre. Je te hais de me voir comme une petite chose que l’on doit constamment protéger. Je hais que tu me donnes un argument qui me fait sentir coupable d’avoir envie de vous accompagné. Je te hais Hunter en ce moment. C’est la première fois depuis que tu es entré dans ma vie que je ressens ce sentiment pour toi et je me déteste d’autant te haïr.

Elle se tourna vers Raffael.

-Je reste seulement si tu restes. Si tu décides d’y aller, j’y vais aussi. Hors de question que je reste derrière si vous partez tous. Déjà que je vais devenir folle loin de ses deux-là, dit-elle en désignant sa sœur et son frère de la main, pas question que je reste seule ici.

Elle avait le cœur gros en disant tout cela. Elle se sentait minable de s’être laissé ainsi atteindre par son frère, elle détestait aussi la pression qu’elle mettait sur Raffael, mais elle ne pouvait pas décider pour lui. Alors, elle lui exposait ce qu’elle ferait. Elle ne resterait pas ici toute seule, elle ne le supporterait tout simplement pas. Mais c’était injuste de lui demander de faire ce choix. Elle se tourna vers Kaleb.

-Merci de ton soutient, je sais que tu l’as promit à ma sœur et que tu tiens tes promesses, mais sache que j’apprécie que tu ne désires pas me laisser derrière. Mac sait à quel point j’ai toujours eu de la difficulté à la laisser partir pour la guerre, c’est la même chose ici. Je ne supporterais pas qu’ils vous arrivent quelque chose alors que je suis ici. L’attente, ça rend fou. Et je ne saurai jamais s’ils vous arrivent quelque chose… la seule chose que je saurai c’est que vous ne revenez pas.

Elle faillit avoir un haut-le-cœur simplement à cette pensée.

Comme d’habitude, Raffael s’était tu et avait attendu que tout le monde vide son sac. Il n’était pas du genre très bavard et pour ce trait de caractère particulier, il pouvait ressembler à Hunter. Mais la ressemblance entre eux s’arrêtait là. Contrairement à son tout nouveau beau-frère, il n’était pas du genre à croire que les femmes de leur groupe ne pouvaient pas se défendre. Qu’il craigne pour la vie de ses sœurs, ça Raff pouvait le comprendre, lui-même s’en faisait constamment pour les siennes, mais il n’en faisait pas des masses pour autant. A un moment où à un autre, il avait compris qu’il ne pouvait pas prendre de décisions pour Jane et Ally. Tout comme il avait compris qu’il devait les laisser vivre leurs vies à leur goût… et ce, même si parfois ça le démangeait de leur dire que c’était bête. En particulier avec Jane. Quoique la dernière fois qu’il avait vu Jane, Raffael le stoïque avait légèrement pété les plombs! Pour ce qui était de Willow qui les accompagnerait, Raff aussi trouvait que c’était étrange ce revirement de situation de la part d’Hunter. Pendant des mois, ils s’étaient engueulés pour savoir qui allait gagner cette joute oratoire et là, tout d’un coup, il renonçait? Bizarre. Mais finalement, ce ne fut plus si étrange que ça lorsque Willow expliqua pourquoi Hunter avait accepté qu’elle sorte. Il devait être à ses côtés en permanence. Est-ce que son beau-frère avait compris qu’il avait donné à Will la clef pour être toujours avec lui? Elle n’aurait plus qu’à prétexter une sortie pour qu’Hunter soit avec elle. L’avait-il saisit? C’était à se le demander à voir la tête qu’il faisait.

Raff ne fut d’ailleurs pas sans remarquer le coup d’œil que lui avait jeté Hunter quand Mackenzie avait fait sa petite maligne et révélé qu’Amy et lui étaient désormais ensembles. Il aurait cru que sa belle-sœur allait bouder un peu plus longtemps, le prendre à part pour une discussion sérieuse « entre quatre yeux », mais elle n’en avait rien fait. Elle qui avait rué dans les brancards, comme elle le disait si bien, était toute contente d’emmerder Hunter avec une information qu’il n’avait pas encore? Enfin! Si ça l’amusait, grand bien lui fasse. Pendant ce temps-là, elle ne serait pas sur son cas à lui expliquer par le détail tout ce qu’il risquait s’il avait un jour le malheur de faire de la peine à Amy.

A la base, l’idée de Willow était vachement brillante. Ces animaux en plus de son jardin pourraient permettre d’assurer leur subsistance à tous. C’était brillant et il approuvait le plan à 100%. Saut peut-être en ce qui concernait le fait de rester derrière avec Amy. Non, il n’aurait jamais voulu être du voyage et qu’elle ne soit pas à ses côtés, mais il n’aimait pas plus que son frère et Mac partent sans lui. Sur ce point, il pouvait comprendre pourquoi Mackenzie tenait tant à ce qu’Amy soit toujours à ses côtés durant les raids. Lui-même n’était pas particulièrement ravi de savoir que son frère allait partir sans lui. Et il comprenait exactement ce qu’Amy voulait dire quand elle disait que tout ce qu’elle avait à faire, c’était de s’inquiéter pour eux et d’Attendre leur retour avec impatience. Pour la première fois, il comprenait vraiment ce que Willow et Amy avaient dû supporter à de nombreuses reprises… et il ne pouvait qu’être d’accord : cette histoire allait le rendre fou.

Il était sur le point d’en faire part aux autres quand sa belle se décida à prendre la parole et à dire à Hunter combien elle pouvait lui en vouloir. Sans bruit, Raffael tendit le bras et pris la main d’Amy dans la sienne. Il était à ses côtés et y resterait tant et aussi longtemps qu’elle voudrait bien de lui. La jeune femme consentit néanmoins à rester à l’hôpital si Raffael restait avec elle. S’il tenait à accompagner les autres, elle aussi serait du voyage. Bref, d’une manière ou d’une autre, la décision reposait sur lui.

- Tu n’es pas faible et tu sais te défendre, je t’ai vue à l’œuvre, Amy. Mais ok, nous allons rester ici.

Il n’aimait pas ça, mais avait-il vraiment le choix? Le poids dans la voiture en plus des animaux et de la remorque au retour serait déjà considérable. Si en plus il fallait y ajouter deux personnes… Ça le tuait, mais Raff ne voyait pas vraiment ce qu’il pouvait faire ou dire de plus.

- Mais vous allez apporter d’autres armes avec vous. J’en ai quelques unes de prêtes et une en chantier que je réservais pour Kal.

Et c’est à ce moment-là que Raffael eu un éclair de génie. Pour se changer les idées ce jour-là, pour changer les idées d’Amy, il l’amènerait chasser. Il était grand temps pour elle qu’elle prenne confiance en elle-même et en ses moyens. Sans compter que voir la tête que ferait Hunter au retour vaudrait tout l’or du monde!

Il aurait mis la main au feu que cette discussion ne serait pas facile. Mais jamais il n’aurait cru que ce serait Amy qui marquerait le plus en prenant la parole. C’était la première fois qu’il voyait sa belle-sœur aussi triste et dévaster. Elle avait dit à son frère qu’elle le haïssait, ce n’était pas le genre d’Amy. Jamais. Elle était donc grandement blessée, c’est ce qu’il retenait de ses propos. La jeune femme l’avait remercié de la soutenir, que pouvait-il dire à ça? Son frère enchaîna en disant qu’elle n’était pas faible et ensuite, décida qu’il restait. Raffael le surprenait ces derniers jours. D’abord cette colère immense envers Jane, ensuite sa nouvelle relation avec Amy et maintenant il capitulait et décidait de rester à l’hôpital au lieu d’être de leur aventure. Il commença par sa belle-sœur puisque c’était elle la plus affectée.

-Je déteste l’idée que Raffael et toi restiez derrière. J’en suis désolé, mais je te fais la promesse de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour te ramener ta sœur et ton frère en vie, quitte à en perdre la mienne.

Il savait que Mac n’aimerait pas cette promesse, mais elle comprendrait pourquoi il la faisait. Il se tourna ensuite vers son frère. Il hocha la tête, bien sûr qu’il prendrait tout ce qu’il pouvait comme arme. Ils en laisseraient pour qu’eux puissent se défendre ici, mais ils partiraient lourdement armés. Il savait aussi que Raffael comprenait ce qu’il venait de dire à Amy. Il était prêt à mourir pour Mac, sans la moindre hésitation, il savait que Raffael le comprendrait, celui-ci était prêt à mourir pour Amy autant que pour Jane et Ally. Il ne pouvait faire autrement que comprendre.

-T’en fait pas Raff, on apportera toutes les armes nécessaires.

Il se tourna ensuite vers Willow qui avait été un peu négligé dans la conversation.

-Nous irons directement chez ton ami, tu as assez attendu. Je suis désolé d’apprendre que tu voulais y aller depuis si longtemps. Tu aurais dû venir nous voir plutôt, mais je comprends que tu ais été réticente à le faire. Si nous pouvons le sauver et le ramener avec nous, nous le ferons. S’il peut nous aider tant mieux, s’il ne reste que lui, on n’aura pas fait le voyage pour rien. Une vie sauvé, c’est une vie de plus.

Pour lui c’était important. Tous les êtres humains avaient le droit à la vie. Il devait tuer, quelques fois même des humains, mais il ne le faisait que pour survivre. S’il pouvait les sauver plutôt que les tuer, il le faisait. Il ferait la même chose pour l’ami de Willow. La jeune femme avait été trop longtemps laissée sans droit de parole. Hunter avait des craintes, il pouvait le comprendre, mais on ne pouvait pas débiliter les gens capable de se battre simplement parce que l’on avait peur de les perdre. Si on ne leur apprenait pas à se débrouiller, comment pouvait-on espérer qu’ils survivent? Non, Willow était capable et il l’appuierait mieux à l’avenir. Il se doutait que Mac serait de son avis aussi.

Entendre sa sœur dire qu’elle haïssait Hunter lui fit… tout drôle. C’était la première fois que sa sœur disait un truc pareil et ça la remuait. Dire que quelques années plus tôt, c’était Mac qui refusait carrément de voir Hunter et de lui pardonner alors qu’Amy n’arrêtait pas de lui casser les oreilles avec ça. Comme quoi la vie était parfois drôlement faite. Cependant, il était grandement temps que Mackenzie prenne son frère à part et commence à lui faire entendre raison. Ils pouvaient bien dire qu’elle était la fichue entêtée de la famille, mais son frère n’était pas loin derrière, au contraire! Et tant qu’à l’emmerder avec ses histoires de se montrer trop protecteur voire même parfois étouffant, elle allait lui glisser un mot pour Willow. S’il continuait à la repousser comme il le faisait présentement, il finirait peut-être par la perdre pour de bon… et ça, Mackenzie savait qu’il ne le supporterait pas. Il n’était peut-être pas prêt à admettre qu’il était fou de sa Princesse et qu’il l’aimait par-dessus la tête, mais s’il continuait sur sa lancée, il la perdrait avant même d’avoir pu être heureux avec elle. La jeune femme en était là dans ses pensées quand elle entendit son mari parler à sa sœur et dire qu’il était prêt à mourir pour qu’Hunter et elle reviennent. Oh, mais elle avait quelque chose à dire là-dessus, elle aussi!

- Oh crois-moi, Bébé, tu vas revenir. Faudra me passer sur le corps pour te laisser y rester. Et ça, même si je dois battre tous mes records avec mon précieux joujou.

Oh, elle comprenait pourquoi Kaleb disait ça et elle aussi était prête à y rester si ça pouvait sauver la vie de son mari, mais la simple idée de le perdre… Ça la faisait frémir et elle sentit la bile remonter. Non, Mac remuerait ciel et terre pour s’assurer que son homme rentre à la maison. A l’hôpital en fait, mais qu’il rentre quand même. Elle avait mis le temps pour le trouver, pour lui faire confiance, pour accepter de passer un bout de sa vie avec lui, pour l’épouser… alors non, hors de question de le perdre quand le ciel était entrain de leur tomber sur la tête. Mac ne croyait pas que les rôdeurs ça pouvait se régler, l’apocalypse était arrivée, mais jamais elle ne laisserait son mari partir avant elle. Jamais.

Concernant Willow, Mackenzie était tout à fait d’accord. Elle avait un ami et avait le besoin de s’assurer qu’il allait bien. La jeune femme ne comprenait pas pourquoi elle n’avait jamais émis le besoin d’y aller avant. Non, ce n’était pas tout à fait vrai, elle comprenait. Avec Hunter qui faisait sa crise dès qu’il était question que Willow mette l’orteil dehors, ça n’avait sûrement pas été facile tous les jours. S’il avait en plus fallut qu’elle se dispute avec lui pour aller s’assurer qu’un de ses amis allaient bien… Par moment, Mac avait l’étrange impression que Will et elle étaient semblables sur bien des points. Sauf peut-être celui-là. A sa place, plus Hunter aurait gueulé, plus Mac n’en aurait fait qu’à sa tête. Ça ferait belle lurette qu’elle serait allée voir l’ami en question, qu’Hunter gueule ou non.

- Bon, c’est décidé. Nous allons d’abord à la ferme de ton ami, histoire de le retrouver. On peut même le convaincre de revenir avec nous si tu veux. Je ne sais pas comment tu fais pour être séparée de lui depuis si longtemps. Moi, je sais que je ne pourrais pas être séparée de ma famille. Ça me rendrait folle.

Par famille, Mackenzie incluait toutes les personnes autour de cette table. Même Willow. Les jumelles étaient évidemment du nombre. Ainsi que James qu’elle avait appris à connaitre et à bien apprécié. Sur ce coup-là, Ally avait mis la main sur un chic type.

Si ses bras n’avaient pas été croisés sur sa poitrine, ils seraient sans aucun doute tombés le long de son corps. S’il avait été un dessin animé, sa bouche se serait ouverte et aurait sans aucun doute atteint le sol ses yeux s’exorbitant de sa tête. Amy, sa douce petite Amy venait de dire qu’elle le détestait, le haïssait même. S’il ne pouvait plus compter sur elle, sur qui compterait-il? Il ressentit un coup au cœur, ça faisait mal il devait l’admettre. Il ne dit rien, il se contenta de s’asseoir sur la chaise derrière lui. Il en avait besoin. Il était ébranlé. Puis comment elle avait parlé de façon nonchalante en disant que s’il croyait que Willow était une petite princesse capricieuse, elle, elle représentait une faiblarde. Ce n’était pas ce qu’il croyait voyons. Les autres répondirent, faisant presque comme s’il n’était pas là. Il avait demandé l’appuie de deux personnes importantes et maintenant il se retrouvait à être celui qui était ignoré dans son coin.

Raffael et Amy restaient à l’hôpital. Il avait gagné, mais cette victoire lui laissait un goût amer dans la bouche. Sa petite sœur ne lui avait jamais parlé ainsi, c’était nouveau et douloureux pour lui. Mais qu’est-ce qu’il faisait là à les écouter alors qu’il se fichait bien de sa présence? Lorsque tout le monde eut terminé de parler. Il laissa planer un silence. Un silence qui ne sembla gêner personne à part lui. Il en avait marre d’être là. Comment pouvait-il se retrouver l’ennemi des autres. Ce n’était pas ce qu’il voulait, il ne voulait pas non plus que sa sœur le déteste. Il ne voulait que la protéger. Peut-être que finalement c’était Willow qui avait raison. Il surprotégeait trop, autant elle qu’Amy.

Il se leva lentement, prenant tout son temps. Il se dirigea vers Amy, elle le laissa déposer un baiser sur son front.

-Je t’aime plus que tout, je suis désolé que tu crois que je te prenne pour une faiblarde. Ce n’est pas le cas.

Il l’avait regardé dans les yeux en lui disant ses mots. Il était sérieux et n’entendait pas à rire. Il se dirigea vers Mac, il savait qu’elle n’était pas comme Amy, alors il ne tenta même pas de l’embrasser, il savait qu’elle ne voudrait pas.

-Toi aussi plus que tout.

Puis il sortit de la pièce. Il n’avait plus rien à faire là et n’avait aucune envie d’être dans la même pièce que ses gens. Il allait aller avec eux car il était le seul à avoir la capacité de réparer la voiture, mais il n’avait plus aucune envie de faire cette sortie. Plus aucune envie de suivre cette si bonne idée de la petite princesse. Surtout que maintenant, il savait qu’elle avait eu un but précis. Elle l’avait bien eu, elle ne lui avait même pas dit qu’elle voulait surtout aller récupérer son ami. Les autres endossaient ça. Ils allaient risquer leur vie pour un homme qu’eux ne connaissaient pas. Il espérait qu’il aurait au moins quelques animaux avec lui, sinon cette sortie aura été complètement inutile pour lui.

Le silence planait depuis un moment et personne ne le rompit. Willow avait promis d’être du côté d’Hunter pour ça et elle l’avait fait. Elle n’aurait peut-être pas dû se moquer de lui comme elle l’avait fait. Peut-être aurait-il été préférable qu’elle garde pour elle les termes de leur accord, peut-être n’aurait-elle pas dû dire qu’il l’empêchait d’aller retrouver Christopher… Finalement, il y avait tout plein de choses qu’elle n’aurait pas dû faire au final. Et Amy venait d’en ajouter une couche en disant qu’elle le haïssait. Mais bon Dieu! Ce n’était pas vrai par-dessus le marché! Ce n’est qu’en entendant Hunter dire à ses sœurs combien il les aimait que Willow se sentit encore plus mal qu’elle ne l’était déjà.

Sincèrement, elle avait le cœur brisé pour lui. Il avait tellement l’air de se sentir seul, rejeté. Elle aurait voulu courir après lui et le serrer dans ses bras, lui dire que sa sœur ne le détestait pas vraiment, qu’au contraire si ça lui faisait si mal c’était bien parce qu’elle l’aimait, mais Willow sentait qu’il n’apprécierait pas. Il ne voudrait pas d’elle à ses côtés et c’était à se demander s’il voudrait un jour d’elle. Honnêtement, Willow commençait à en douter et à se dire qu’elle devrait peut-être abandonner. Il ne lui donnait aucun signe d’encouragement, ne faisait aucun geste envers elle… Elle aurait tout aussi bien pu être invisible.

Alors non, Willow ne quitta pas sa chaise et ne le suivit-elle pas… mais elle ne put s’empêcher de le suivre du regard et de le regarder sortir de la pièce. Elle grimaça en le voyant les épaules basses, comme s’il cherchait à se cacher. Il souffrait, c’était évident.

- Décidez quand vous êtes prêts à y aller et tenez-moi au courant. En attendant, je vais aller travailler dans mon jardin.

Ce n’était pas à elle d’aller retrouver Hunter, mais elle espérait qu’une de ses sœurs se décideraient à aller le voir. Amy avait peut-être été un peu dure avec lui, mais d’un autre côté, Willow ne pouvait pas s’empêcher de se dire que ce qu’Hunter avait entendu était important. Ça le ferait peut-être réfléchir? Peut-être comprendrait-il qu’il n’en aimerait pas moins ses sœurs même s’il les laissait vivre un peu? Mais ça, ce n’était pas son rôle. Willow venait de comprendre que ce n’était pas à elle de lui remonter le moral, de veiller sur lui. Ça ne l’avait même jamais été. Il était temps pour elle de comprendre qu’elle venait de perdre, de l’admettre. Hunter avait été plus fort qu’elle là-dessus. Sa volonté avait fini par être la plus forte. Même si ça faisait mal, même si ça lui brisait le coeur.

- Mais je crois que quelqu’un devrait aller parler à Hunter. Il n’est vraiment pas dans son assiette… et si c’est moi qui y vais, ça va finir encore en dispute, on le sait tous.

A son tour, Willow se leva et quitta la pièce pour grimper sur le toit. Bosser sur son jardin, voilà qui serait bien plus constructif que d’aller se prendre la tête avec un homme qui n’avait visiblement rien à faire d’elle. N’avait visiblement jamais rien eu à faire d’elle. Il pouvait bien dire qu’il tenait à elle, Will savait que c’était juste pour ne pas la voir crever aux mains des rôdeurs, pour le reste, il semblait s’en ficher comme de l’an 40. Ah puis non! Elle n’allait pas renoncer comme ça, elle se battrait. Sauf que pour le moment, il fallait qu’elle laisse à Hunter le temps de digérer le fait qu’il n’avait pas entendu ce qu’il aurait voulut entendre…

Raffael avait glissé sa main dans celle d’Amy pendant qu’elle parlait à Hunter. Il lui disait qu’elle n’était pas faible, mais que oui, ils allaient rester derrière. Il savait lui aussi que c’était nécessaire. Lorsque Kaleb lui fit savoir qu’il détestait l’idée de les laisser derrière, elle hocha la tête. Elle pouvait le comprendre en effet. Elle apprécia aussi sa promesse, elle savait que sa sœur ne serait pas d’accord et si elle n’avait pas été aussi triste, elle aurait sans doute sourit à la réponse de cette dernière. Elle avait vu Hunter changer de position, s’asseoir pour finalement se relever. Elle étreignit la main de Raffael dans la sienne en le voyant approcher d’elle. Elle le laissa déposer un baiser sur son front. Elle avait beau détesté ce qu’il avait fait, elle aimait son frère profondément. Il avoua l’aimer plus que et être désolé qu’elle pense qu’il la prenne pour une faiblarde. Elle aurait aimé lui expliquer que tout ce qu’il lui disait indiquait ceci. Que cette façon qu’il avait de toujours vouloir la laisser derrière laissait croire qu’il la pensait trop faible. Il ne demandait pas à Mac de rester derrière. Jamais.

Elle n’eut pas le temps de lui répondre, il se dirigea vers la sortie disant à Mac qu’il l’aimait elle aussi. Enfin, à sa façon car il ne répéta pas les mots « Je t’aime ». Deux fois de suite, c’était trop pour lui. Déjà qu’il devait se croire faible de le lui avoir dit à elle. Elle se rapprocha de Raffael après que son frère ait quitté la pièce et enlaça sa taille. Elle avait besoin de son roc, besoin de lui en cet instant qu’elle trouvait si difficile. Willow quitta la pièce en disant que quelqu’un devrait aller parler avec Hunter. Elle indiqua qu’il n’était pas dans son assiette, elle voulait bien le croire. Elle venait de lui jeter à la figure qu’elle le détestait alors qu’elle n’avait jamais même élevé le ton avec lui. Elle avait toujours été la gentille Amy, celle qui pouvait laisser tout passer. Mais là c’était trop. Elle tourna son regard vers sa sœur, tentant de faire bonne figure.

-C’est ton tour cette fois Mac.

Elle se détacha lentement de Raffael pour se tenir debout devant sa sœur comme une fille solide le ferait. Elle était tout sauf solide en ce moment, mais ce n’était pas le moment de flancher.

-Je réglerai cette histoire avec lui avant que vous partiez, je te le promets. Mais pour une fois, c’est ton tour de ramasser les pots casser. Moi j’ai fait plus que ma part avec vous deux.

Elle sortie de la pièce. Elle savait que son frère irait dehors, c’était l’endroit qu’il préférait pour réfléchir. Elle aussi avait besoin de prendre l’air. Elle était encore devant la porte du local et elle fit signe à Raffael qu’elle montait. Elle avait besoin de respirer et le toit était encore l’endroit le plus calme. Elle regarderait Willow jouer dans la terre, ce serait très relaxant.

Eh merde! Voilà que ça recommençait. Raffael avait toujours détesté les affrontements et les disputes de toutes sortes. Et voilà que sa belle venait de se prendre la tête en beauté avec son frère. Raff était tout à fait d’accord pour qu’Amy tienne tête à Hunter, mais il sentait que bientôt, elle s’en voudrait de lui avoir dit tout ça. Parce que dire à son frère qu’elle le détestait c’était gros. Et parce que tout le monde savait que c’était faux. Elle l’aimait parce que sinon, elle n’en aurait rien à faire qu’il ne la croit pas en mesure de se défendre toute seule comme une grande. Son opinion, son désir de la garder à l’abri ne la vexeraient pas autant autrement.

Il pouvait cependant comprendre à quel point Amy pouvait trouver pénible qu’Hunter tienne tant à la laisser derrière alors que pour Mackenzie, il ne parlait pas. C’était juste parce que tout le monde savait que Mac était parfaitement en mesure de se défendre toute seule, que ses années dans l’armée l’avaient entraînée mieux que n’importe qui. Mieux qu’Hunter ne puisse jamais l’être. Il n’était pas vraiment en position pour la forcer à rester derrière, mais une chose était sûre, ce n’était sûrement pas parce qu’il n’en avait pas envie. Raffael se demandait si sa belle en avait conscience. Il n’osait pas le lui dire, mais il espérait qu’elle en viendrait d’elle-même à cette conclusion.

Après qu’Hunter eut quitté la pièce, ce fut au tour de Willow qui, elle, fut suivie par Amy. Elle donna à Mackenzie le job d’aller voir Hunter et de recoller les pots cassés, que cette fois-ci, c’était à son tour. Après quoi, elle lui fit un léger signe de tête pour lui montrer qu’elle allait monter sur le toit elle aussi. C’était devenu l’endroit de prédilection de ces dames quand elles étaient en pétard contre leurs hommes ou quoi? Raffael se fit la promesse de ne jamais y monter quand une femme blessée ou en colère allait s’y réfugier. C’était ça ou finir en dommages collatéraux. Très peu pour lui.

- Je penses que je vais la laisser se calmer un peu avant. marmonna Raffael plus pour lui-même qu’à l’intention de son frère et sa belle-sœur. Ce n’est pas tout ça, mais moi j’ai encore du boulot à faire en prévision de votre petite voyage. Je dois aussi songer à équiper Willow. Avec Hunter qui ne la laissait pas sortir d’ici, ce n’était pas vraiment nécessaire, mais là c’est plus que vital. Enfin! Décidez quand vous êtes prêts à partir, moi je vais bosser sur vos armes pendant ce temps-là.

A son tour, Raff se leva de son fauteuil et quitta la pièce. Franchement, il était bien content de ne pas être dans les souliers de Mackenzie. Ça ne serait vraiment pas une partie de plaisir pour elle que d’être prise entre son frère et sa sœur. Ouais, Raff ne l’enviait pas du tout!