Hunter était furieux quand il entra dans le commerce arme en main. Oh oui, un endroit neutre pour trouver à manger, c’était bien beau tout ça. Mais ça ne restait pas moins dangereux. Les traiter de paix était fait pour être brisé non? Et puis, il y avait les zombies aussi. Alors pourquoi cette tête de mule était-elle sortie seule? Sans aucune escorte. Lorsqu’il avait su, il était sorti pour la retrouver le plus rapidement possible. Il resta sur ses gardes, ses monstres pouvaient débarqués n’importe quand, n’importe où. Dès qu’ils flairaient de la viande fraîche, ils se pointaient. Il la repéra dans une allée, elle était en train prendre des conserves. Il avança silencieusement. Il arriva à elle sans aucun problème et sans même qu’elle ne se rende compte qu’il était là. Il put lui appuyer une flèche à bout rond de son arc sur la nuque sans aucun problème. Elle se figea.

-Tu vois, si j’avais été un ennemi tu serais morte Princesse. C’est pour ça que tu ne peux pas partir toute seule.

Il se recula pour la laisser bouger, il avait fait ses preuves, elle n’était pas assez prudente. Il détestait avoir raison, mais il avait su comment elle était juste en la voyant. Elle lui faisait avouer qu’il tenait à elle et ensuite elle partait en mission, seule, pour se faire tuer? C’était ça la logique humaine? Merde, il s’était mit les pieds dans les plats cette journée-là. Il se disait qu’il aurait mieux fait de se mettre les pieds dans la bouche plutôt que de lui dire ce qu’il avait dit. Elle jouait avec lui, il en était sur. Elle n’avait fait ça que pour l’énerver et qu’il vienne la chercher. Il en était sur et lui pauvre crétin, il était tombé dans le piège. Puis, il entendit un craquement sinistre sur sa droite. En un tour de main, il balança son arc sur son épaule et sortie sa machette dans un mouvement circulaire, toucha un rôdeur. Il fit un deuxième geste abattant la machette sur le crâne du zombie. Il avait manqué de force et la machette entailla le mort, mais pas assez profondément.

-Va t’en, lança t-il à Willow.

Il allait faire en sorte qu’elle ait le temps de s’en sortir quitte à y rester. Il était hors de question qu’il laisse cette chose toucher un seul cheveu de la jeune femme. Il balança un coup de pied dans le genou du mort qui s’effondra. Il pu alors reprendre la machette et asséner un autre coup, mieux placé cette fois pour fendre le crâne de cette bête.  Lorsqu’il se retourna vers la jeune femme, elle était toujours là, derrière lui en position de combat. Il s’approcha d’elle rapidement, s’arrêtant à quelques centimètres à peine de son visage.  

-Merde, t’es sourde en plus d’être bête Princesse? Mais qu’est-ce que tu fous? Tu veux absolument mourir? C’est ça? Tu tiens réellement à me donner raison à ce point? Tu ne réfléchis pas, tu agis sur un coup de tête comme une pauvre petite enfant gâtée à qui ont a jamais rien refusée.

Il était en colère, il fulminait littéralement. Il avait eu peur pour elle, en vérité, son cœur battait la chamade comme jamais après la frayeur qu’il venait d’avoir. Pas pour lui-même, mais pour elle. Elle aurait pu mourir. Qu’est-ce qu’elle faisait-là? Pourquoi n’avait-elle pas mieux surveillé l’environnement? Elle aurait vu se rôdeur, elle aurait vu qu’elle n’avait personne pour veiller sur elle pendant qu’elle faisait sa cueillette de provision. On ne partait jamais seul, quand allait-elle le comprendre bon sens?

Dès qu’elle sentit quelque chose contre sa nuque, Willow su que c’était Hunter. Pas besoin de se retourner, pas besoin d’entendre sa voix. Elle le savait, elle le sentait. Tout comme elle était pleinement consciente qu’elle allait avoir droit à sa crise. Il avait fait exprès pour ne pas faire de bruit, pour qu’elle ne l’entende pas, juste histoire de pouvoir lui faire la leçon. Elle était partie alors qu’il ne voulait pas la savoir à l’extérieur de l’hôpital et il était venu la chercher dès que quelqu’un s’était empressé de vendre la mèche. Étrangement, personne n’avait fait d’objections à ce qu’elle prenne le SUV et fasse quelques arrêts ici et là. Parce qu’elle avait deux projets qui pourraient aider à assurer leur subsistance et que ça demandait de la préparation. Mais ça, personne encore n’était au courant.

Les choses n’allèrent pas en s’améliorant quand un rôdeur se pointa le bout du nez. Avec tout le boucan qu’avait fait Hunter, le truc n’avait pu faire autrement que de se ramener dans l’allée où elle se trouvait. Ça faisait plus de 30 minutes que Willow était dans cette épicerie, plus de 30 minutes qu’elle savait que le rôdeur y était aussi. Cependant, elle avait été silencieuse et il n’avait même jamais su qu’elle était là. Et voilà qu’Hunter débarquait et que tout partait en vrille. Il assena un coup de sa machette au rôdeur tout en disant en Willow de s’en aller, mais non. Elle ne le fit pas. Au contraire, elle sortit son couteau de chasse – gracieuseté de Joshua, un homme avec qui elle avait passé un bout de temps avant qu’il ne finisse par mourir – se plaça en position. Si elle devait venir en aide à Hunter, elle serait prête. Il n’eut pas besoin d’elle, mais juste en voyant la tête qu’il fit lorsqu’il vit qu’elle ne l’avait pas écouté, elle sut que ça barderait encore.

Willow commençait sérieusement à croire qu’elle savait prédire l’avenir! Il lui balança tout un tas de trucs, du genre qu’elle était sourde, bête. Elle ne réfléchissait pas, agissait sur un coup de tête, était une enfant gâtée à qui on avait jamais rien refusé. Tout y passait, il n’en ratait pas une. Ça la démangeait de lui dire ses quatre vérités, mais Willow décida de lui servir la pire torture qu’elle connaissait, celle que sa mère lui servait lorsqu’elle était en colère quand elle était gamine puis adolescente: l’ignorer. Tant qu’Hunter ne se serait pas décidé à arrêter de l’abreuver de bêtises, Will se contenterait de faire comme s’il n’était pas là. Allez savoir combien de temps ça prendrait pour qu’il comprenne le message, mais Willow savait se montrer patiente. La preuve? Voilà six longs mois qu’elle supportait cet homme et ses crises d’autoritarisme. Plus rien ne devait pouvoir l’atteindre après ça!

Alors Willow attrapa quelques conserves supplémentaires, les mis dans le panier et repris place derrière pour poursuivre ses courses. Elle contourna le rôdeur et s’avança dans l’année, prenant ici et là quelques petites choses. Elle sentait Hunter sur ses talons et il la fusillait du regard, elle le sentait, mais elle ne lui accorda pas davantage attention.

La jeune femme l’ignorait, il aurait pu en rire s’il n’était pas aussi en colère. Il venait de tuer cette chose pour la sauver et elle faisait comme s’il n’était pas là? Très bien, il se tût et la suivit. Il était capable de jouer à ce jeu lui aussi. Mackenzie l’avait ignoré pendant presque un an et il savait que ça ne servait à rien d’essayer d’entrer en contact avec elle. C’était pire, elle se braquait, elle lui criait dessus qu’elle ne lui avait pas parlé ou bien elle faisait simplement comme si elle n’avait rien entendu alors qu’elle saisissait très bien ce qu’il avait dit. Il suivit Willow dans un silence total, la jeune femme continuait de mettre certains produits dans son chariot. Il l’a laissait faire, ne demandant pas à l’aider une seule fois. Oh non, il était là pour assurer ses arrières, pas pour jouer au commis d’épicerie.

Une vraie petite princesse capricieuse, voilà ce qu’elle était. Mais il ne pouvait s’empêcher de la regarder de la tête aux pieds, il restait concentré sur ce qui se passait autour, mais il ne s’empêchait pas de la regarder s’étirer pour prendre des objets dans le haut des étagères, voir le mouvement de son corps lui rappelait qu’il avait eu ce corps sous ses doigts. Son suçon dans le cou de la jeune femme paraissait encore un peu, mais la trace s’estompait de plus en plus. Les doigts lui démangeaient, il avait envie autant de la soulever pour la sortir de là au plus vite que de la toucher d’une façon qui n’aurait rien de fraternel ou de poli. Il s’en abstient, ce n’était vraiment pas le moment.

C’était ça qu’il trouvait dangereux. Ces envies de toujours la toucher, toujours avoir envie de la regarder sans pouvoir détacher ses yeux d’elle. Hunter détourna le regard, il observa en silence autour de lui pendant qu’elle prenait ce don elle avait besoin. Le temps passait comme une tortue, il avait l’impression que ça faisait des heures qu’il était là, mais en fait non. Ils étaient là que depuis quelques minutes seulement. Il tourna les yeux vers la jeune femme à nouveau, juste à temps il fallait le dire. Elle était montée sur une étagère pour atteindre quelque chose. Il devait avouer qu’elle avait été silencieuse, mais maintenant, elle perdait l’équilibre. Il rangea son machette le plus rapidement possible et comme elle tombait vers l’arrière, il l’intercepta.

Sa chute avait été silencieuse. Elle ne s’était pas accrochée à l’étagère, les gens avaient tendance à faire ça pour ne pas se blesser, mais souvent, le poids entraînait l’étagère. Le boucan aurait été horrible et aurait sans aucun doute attiré tous les zombies du coin. Il l’a remit sur ses pieds faisant en sorte qu’elle soit face à lui. Il s’approcha plus près et se pencha sur elle.

-Princesse, chuchota Hunter.

Il se pencha et posa doucement ses lèvres sur la marque qu’il avait laissée sur le corps de la jeune femme lors de cette unique fois où il lui avait cédé. Après avoir fait ceci, il se redressa pour la regarder dans les yeux.

-Tu devrais être plus prudente, sinon tu finiras avec une autre marque que celle là sur ton joli corps.

Il se recula doucement, sans la lâcher des yeux.

Comment Hunter trouvait-il ça le traitement du silence? Willow ne saurait le dire tellement elle s’absorbait dans le fait de l’ignorer. Elle sentait ses yeux posés sur elle, tout comme elle avait terriblement conscience qu’il la suivait comme son ombre. Néanmoins, elle était persuadée qu’il avait décidé de faire comme elle, comme s’il souhaitait voir lequel d’entre eux allait se fatiguer de ce petit jeu le premier. De plus, Will était à peu près certaine de ne pas se tromper en pensant qu’il devait croire qu’elle le faisait exprès de se mettre en danger alors qu’il lui avait dit tenir à elle, qu’elle devait bien se moquer de lui. Mais c’était tellement faux! Concernant le danger auquel elle s’exposait, Willow ne pouvait pas nier qu’il y avait une part de vrai. C’était vrai que cette sortie toute seule n’était peut-être pas la meilleure décision qui soit, mais elle ne l’avait pas fait dans le but de se moquer d’Hunter. Peut-être que, s’il n’essayait pas tant de lui imposer ses vues, Will lui aurait demandé de l’accompagner. A supposé qu’il ne lui aurait pas dit qu’elle devait rester à l’hôpital.

Tout compte fait, Willow avait fait toutes ses courses avant qu’Hunter ne débarque. Elle s’était arrêtée dans une boutique où ils vendaient des trucs pour faire la cuisine. Willow en avait profité pour s’équiper: machine à pain, moules, plaques de cuisson, poêles, ustensiles de cuisine… Après, elle avait pris la direction d’un jardin mobile laissé à l’abandon et elle avait fait le plein de sacs de terre, d’outils de jardinage, de graines pour les plantations de légumes. Mais avant ça, elle avait commencé par s’arrêter dans une quincaillerie avant de ramasser des planches, des clous et des marteaux, histoire de construire son beau jardin. Des légumes frais, voilà qui pourraient contribuer à améliorer grandement leur alimentation. Même que ça pourrait être un truc à échanger contre des voyages en métro. Willow avait cependant une autre idée en tête, monter une petite ferme à l’hôpital. Cependant, ça allait demander un voyage à l’extérieur de la ville et Willow connaissait quelqu’un qui ne serait pas d’accord du tout qu’elle y aille… mais il n’aurait pas le choix, c’était elle la vétérinaire du lot. Son boulot pourrait leur être utile et Hunter n’aurait plus qu’à s’incliner. Ça promettait d’être joyeux!

Enfin! Pour l’instant, la jeune femme devait s’efforcer de continuer à ignorer Hunter et faire ses emplettes. C’est dans l’allée de la farine tout usage que Willow se mis à sourire. Elle chargea 3 sacs de farine en se disant qu’ils n’auraient qu’à revenir plus tard si nécessaire puisqu’il y en avait encore beaucoup. Une fois les sacs posés dans le chariot, Will se lança à la recherche de la levure et du lait en poudre, voilà ce dont elle avait besoin pour faire du pain. Le lait en poudre ne fut pas difficile à trouver, mais la levure, elle était hors d’atteinte, sur une tablette bien trop haute pour elle. Will aurait pu demander à Hunter de lui donner un coup de main, mais comme elle l’ignorait, ce n’était pas le temps de flancher. Elle fit le truc qu’elle trouvait toujours stupide, elle grimpa sur les étagères pour atteindre les pots de levure.

Elle ne sut jamais réellement comment elle avait fait son coup, mais elle était tombée à la renverse – en songeant à ne pas entraîner les étalages avec elle – et Hunter l’avait rattrapée afin qu’elle ne tombe pas sur le sol. Après l’avoir remise sur ses pieds, Hunter posa ses lèvres sur la marque du suçon qu’il lui avait fait quelques jours plus tôt et lui dit que si elle n’était pas plus prudente, elle finirait avec une autre marque sur le corps. Ça la fit rire un peu et elle murmura:

- Merci pour le sauvetage.

Willow aurait pu ajouter qu’elle aurait pu se démerder toute seule, qu’une chute n’était pas la mer à boire, mais elle préféra s’en abstenir. Sa colère semblait s’être apaisée et elle n’avait pas particulièrement envie de revoir la fureur luire dans ses yeux. Et puis, même s’il s’était écarté, elle n’avait pas détesté sentir ses bras autour d’elle. Et sentir ses lèvres dans son cou lui avait donné de délicieux frissons… Will espérait qu’il ne s’était rendu compte de rien parce qu’elle n’avait pas envie qu’il se moque d’elle par-dessus le marché!

- Parce que tu viens de m’éviter de me casser la gueule en beauté, je vais te faire don d’un petit conseil universel, chéri. Si tu veux que quelqu’un fasse ou non quelque chose, il te suffit de le demander gentiment et non de l’ordonner. Essaie, tu vas voir, ça risque d’être beaucoup plus efficace. Surtout avec les femmes.

Durant tous ces mois, comment pouvait-il ne pas avoir compris qu’il suffisait peut-être de lui demander quelque chose gentiment pour qu’elle accepte peut-être de l’écouter plutôt que de se rebeller contre son autoritarisme? Mais parce qu’il s’était adressé à elle plus gentiment cette fois-ci, elle était bien prête à lui donner une chance de marquer quelques points… et aussi parce que bientôt, elle aurait besoin de le convaincre de la laisser aller à la recherche d’animaux et que ça, ça ne serait pas de la tarte!

Que lui avait servit Amy déjà comme expression? « On attire pas les mouches avec du vinaigre »? C’était ça non? En tout cas, il savait que pour « apprivoiser » une personne sauvage comme Mackenzie ou même Willow, il ne fallait pas aller contre eux, mais dans le même sens qu’elle disait. Et lui? Qui allait dans son sens hein? Il se le demandait bien. Est-ce que les femmes de ce monde étaient faites pour le contredire et le faire plier à tout ce qu’elles voulaient? Il essayait bien de ne pas se laisser faire, mais malheureusement, toutes les situations auxquelles il avait fait face contre des femmes lui avaient démontré qu’il devait plier plus souvent qu’à son tour. Elle l’avait remercié pour le sauvetage et lui avait donné ce conseil, ne pas ordonner. Merde, ne pas ordonner. Il ne put s’empêcher d’avoir un soupir.

-Non, c’est vrai. Si vous n’avez pas le contrôle, vous ne pouvez pas accepter. C’est pour ça que Mackenzie t’aime bien, vous êtes pareilles toutes les deux. Il faut que vous contrôliez tout.

Il avait parlé sur un ton neutre. S’il avait su ce que je la jeune femme avait en tête, il aurait sans aucun doute pété un plomb. Heureusement pour elle, il ne savait pas lire dans la tête des autres et encore moins dans celle de sa princesse. Il eut presque un mouvement de recul lorsqu’il réalisa qu’en pensée, il avait fait de Willow SA princesse. Comme si elle lui appartenait. Non, elle n’était pas SA princesse, elle était UNE princesse. Ce n’était pas la même chose. De plus, il détestait l’idée de couper le prénom de la jeune femme. Si tous les autres l’affluaient de « Will », il n’en était pas de même pour lui. Jamais il n’avait diminué son prénom. C’était Willow ou princesse. Will était un surnom de mec, pas de femme. Il détestait entendre ce surnom et comme il détestait ça, Mack ne cessait de nommer la jeune femme ainsi. Amy faisait plus attention, mais quelques fois, elle faisait exprès de dire Will simplement pour l’embêter lui. Est-ce que Willow avait remarqué ce petit jeu des filles? Il ne le savait pas. Et pourquoi ce détail lui venait en cet instant d’ailleurs? Il faillit secouer la tête, mais la jeune femme aurait su qu’il était en grande discussion avec lui-même et plutôt crever que de lui faire part de ses conneries qu’il avait en tête.

-S’aurait été dommage d’abîmer cette belle gueule que tu as. J’ai pu faire en sorte de l’éviter, tant mieux. Ça ne vaut pas un merci Princesse, encore moins un conseil. De toute façon, que j’ordonne ou demande, tu ne m’écoutes pas. Alors qu’elle différence ça fait?

Il savait qu’il jetait de l’huile sur le feu, le miel avait vite tourné au vinaigre. Il en avait marre d’être celui que l’on considérait comme le méchant. Était-il donc le seul à se soucier de ce qui pouvait arriver? Amy n’avait pas été interdite de sortie, non, Mackenzie et les autres jugeaient qu’elle était assez forte. Elle n’avait pas brisé les rangs malgré l’envie folle qu’elle avait eu de suivre Raffael lui avait servit Mackenzie. Elle était plus forte et plus intelligente qu’il ne voulait bien le croire avait ajouté sa sœur. Seigneur, Amy était une petite fille, il refusait de la voir comme une adulte et pourtant, il avait manqué tout son enfance, tout son adolescence aussi, il ne l’avait pas vu grandir, ou du moins, très peu. Elle était déjà une femme lorsqu’il était entré dans sa vie. Mais si Mackenzie à toujours eu l’air forte et solide, Amy incarne la délicatesse et la fragilité. Pourtant, elle avait dû être solide, elle était restée seule si souvent quand Mack partait en mission.

-De toute façon, j’ai toujours tord semble t-il. Tu as raison sur un point, je ne comprends rien aux femmes et je crois que je n’y comprendrai jamais rien. Amy est une femme forte et moi, tout ce que je vois, c’est qu’elle est une petite chose fragile. Je ne veux que la protéger et on dit que je la surprotège. Il semblerait que je fais la même chose avec toi. Pour moi, c’est de la foutaise.

Il se détourna de la jeune femme. Il était maître dans l’art de cacher ses émotions, mais là. Il ne voulait pas voir ce que elle, elle pensait. Il ne voulait pas qu’elle lui donne raison, il ne voulait pas qu’elle le contredise non plus. Il voulait juste qu’elle sache comment il voyait la situation de son point vue. Personne ne semblait comprendre que le cœur lui manquait chaque fois qu’il voyait Amy sortir son couteau ou une des armes de fortune que Raffael lui faisait. Il détestait la voir combattre, ce n’était pas sa place. Pourtant, elle avait fait son lot de mort elle aussi, elle se défendait bien. Willow aussi, mais qu’est-ce qu’il en avait à fiche qu’elles se débrouillent? Il risquait de les perdre chaque fois qu’elles engageaient le combat. Amy savait se servir d’un arc apparemment, il ne l’avait jamais, ne l’avait jamais laissé essayer la sienne, il avait peur qu’elle ne se blesse. C’était un peu illogique, car si elle savait s’en servir, elle n’avait plus besoin de se battre au corps-à-corps. Merde, il n’avait pas pensé à ça avant.

-Je dois être simplement stupide alors.

Il avait chuchoté la dernière phrase. Il se parlait à lui-même et en fait, il n’avait pas eu conscience de l’avoir dit tout haut.

Mackenzie et elle étaient pareilles parce qu’elles aimaient bien tout contrôler? Willow ne pouvait pas parler pour Mac et ne s’y risquerait pas, mais dans son cas, ce n’était pas tout à fait vrai. Pas tout à fait faux non plus d’ailleurs. Willow avait toujours eu la main mise sur sa vie et depuis 6 mois, elle n’était plus vraiment maîtresse de sa vie et ça, c’était difficile. Avec Hunter qui se mêlait de lui interdire de sortir de l’hôpital, c’était invivable. Will n’avait jamais aimé être enfermée entre 4 murs, parce qu’à un moment ou à un autre, elle finissait toujours par avoir l’impression d’étouffer. C’est pour ça qu’elle avait si souvent besoin d’aller se ventiler sur le toit de l’hôpital. C’était bizarre qu’Hunter ne soit encore jamais venu l’y débusquer.

Mais avant que Willow puisse dire quoique ce soir, Hunter poursuivit sur sa lancée en disant qu’il semblait avoir toujours tort, que peu importe ce qu’il disait, elle ne l’écoutait pas. Qu’avec elle et Amy, il entendait toujours dire qu’il en faisait trop et les surprotégeait. Bref, il ne comprenait pas les femmes et ne les comprendrais peut-être même jamais. Après quoi, il ajouta qu’il devait être stupide. Il s’était finalement détourné d’elle et Willow avait les yeux écarquillés. C’était peut-être aussi bien qu’il ne puisse pas la voir. Comme il lui tournait le dos, Will se rapprocha de lui, mais garda une certaine distance entre eux. Elle n’était qu’à quelques centimètres de lui, elle ne faisait qu’un pas et elle aurait été appuyée contre son dos.

- Arrête Hunter. Tu n’es pas stupide, au contraire. Tu ne m’intéresserais pas si tu l’étais. Je t’interdis de penser ou de dire que tu es stupide, parce que ce n’est pas vrai. dit doucement la jeune femme sans le toucher. Et j’ai un scoop pour toi, chéri. Si on était si faciles à comprendre, il n’y aurait plus de mystère. Soit dit en passant, vous suivre vous les hommes, c’est pas de la tarte non plus. ajouta-t-elle avec un petit sourire amusé.

Si elle ne pouvait pas dire qu’il avait raison ou tort à propos de ses sœurs, en ce qui la concernait, elle pouvait lui expliquer pourquoi elle était comme ça, que ce n’était pas spécialement dirigé contre lui.

- Je ne peux pas parler pour tes sœurs et de toute manière, ça ne me regarde pas, c’est entre elles et toi, mais je peux te dire comment c’est pour moi. commença-t-elle calmement, ne voulant pas se disputer avec lui. Mes parents m’ont toujours traitée comme une adulte, m’ont toujours laissée prendre mes propres décisions parce que j’ai toujours été raisonnable. Donc si je me rebelle, ce n’est pas contre toi, d’accord? C’est parce que j’ai toujours pris ma propre vie en main sans attendre que quelqu’un d’autre le fasse à ma place. Je me rebelle peut-être, mais ce n’est pas contre toi. Tu dois saisir la différence, Hunter.

Willow ne savait pas comment l’expliquer autrement, mais elle devait quand même le faire. Peut-être qu’après cette explication, les tensions entre eux diminueraient un peu. Will ne fondait pas particulièrement d’espoirs à ce sujet, mais que perdait-elle laisser une petite part d’elle-même… espérer?

- Rester à l’hôpital à me tourner les pouces quand vous partez, ça me tue. Ça me tue de ne pas savoir si vous allez tous revenir. Si tu vas revenir. Ça me tue de toujours dépendre de quelqu’un, de dépendre de toi. Ça me donne l’impression d’être un poids mort et de ne servir à rien. Aujourd’hui, tu tiens à me protéger de tout, mais s’il t’arrive quelque chose demain matin, je fais quoi? Je ne peux pas toujours dépendre de toi, de ta sœur, de Kaleb et de Raffael. A ma place, tu serais le premier à vouloir faire à ta tête.

Et sur ça, elle n’avait aucun doute. Il ne supporterait pas une seule minute de rester confiné, qu’on l’empêche de faire quelque chose qu’il voulait vraiment faire. Hunter ferait sans doute comme elle avait fait, il prendrait la poudre d’escampette et subirait plus tard le courroux de la personne qui aurait décrété qu’il devait rester à l’hôpital. Après tout, ne disait-on pas qu’il était plus facile de s’excuser que de demander la permission?

- Je me sens tellement inutile par moment… soupira Willow, les yeux fixés au sol. J’aide peut-être Kaleb à soigner les gens, mais je suis vétérinaire. Je peux me rendre utile, recoudre, l’assister s’il y a une opération à faire, soigner des plaies et des bosses, voire même donner un traitement quelconque, mais c’est tout. J’ai l’impression de ne servir à rien, d’être un poids mort que vous devez continuellement supporter. C’est pour ça que je veux sortir de ce maudit hôpital. C’est pour ça que je suis venue jusqu’ici après avoir fait quelques arrêts. Il faut que je m’occupe, que je fasse quelque chose parce que je vais devenir folle.

Ça et le fait que la semaine d’avant, en voyant un calendrier qu’ils utilisaient pour garder une certaine trace du temps qui passait, Willow avait réalisé qu’elle n’avait même pas pensé à ses parents le jour où ç’avait fait un an qu’ils avaient péri dans un accident de voiture. Elle avait tellement honte d’elle. Ou peut-être avait-elle intentionnellement oublié ce jour funeste? Elle ne saurait le dire. L’anniversaire – comme si on pouvait vouloir célébrer ça – s’était déroulé environ quinze jours plus tôt. Ou bien était-ce vingt? C’était difficile de garder le compte. Mais Willow se sentait tellement coupable, elle était honteuse… mais d’un autre côté, elle était reconnaissante à la vie d’avoir fait en sorte qu’aucun membre de sa famille ne puisse vivre ce cauchemar éveillé. Les avoir perdus dans un accident, à cause d’un chauffard ivre qui avait brûlé un feu de circulation et les perdre aux mains de rôdeurs… le choix était vite fait. N’empêche, Willow se sentait coupable et cette seule pensée lui fit monter les larmes aux yeux. Larmes qu’elle chassa d’un revers de la main tout en se détournant d’Hunter pour poursuivre ses emplettes. Tout pourvu qu’il ne la voit pas pleurer. Ça serait le comble.

Ah merde, il avait parlé tout haut. Il avait dit cette phrase de façon audible, il devrait vraiment faire attention. Il ferma les yeux quelques secondes. Les ouvrir à nouveau rapidement, il ne pouvait pas rester sans voir son environnement très longtemps. Il sentait la jeune femme dans son dos, elle était tout près, il le savait. Elle n’avait qu’à tendre le bras pour le toucher, il en était presque sur. Il lui fût reconnaissant de ne pas l’avoir touché. Il se sentait idiot et si elle l’avait touché en plus, il se serait sentit encore plus stupide. Elle lui balança qu’elle ne pourrait pas s’intéresser à lui s’il était stupide. Les hommes n’étaient pas de la tarte non plus, il voulait bien la croire. Finalement, l’espèce humaine était compliqué et incompréhensible.

Elle lui parla de ses parents, de comment ils l’avaient élevé et de son besoin d’indépendance. Rester derrière la tuait, Amy lui avait dit la même chose. Il avait envie de secouer la tête, il ne le fit pas. Il se contenta d’écouter ce qu’elle avait à dire. Son argument tenait la route, elle devait savoir se débrouiller, s’ils mouraient, elle devait être en mesure de continuer. Elle avait raison aussi, à sa place il voudrait faire à sa tête et il le ferait bien entendu. Il le faisait d’ailleurs et c’est ce qu’elle avait fait aussi aujourd’hui. Pourtant, il lui en voulait de l’avoir fait.

Elle lui raconta à quel point elle pouvait se sentir inutile, il pouvait le comprendre. Lui aussi, il lui arrivait de se sentir inutile. Elle était là pour pouvoir s’occuper, pour pouvoir faire en sorte de ne pas perdre l’esprit. Il la sentit se détourner de lui rapidement. Il se retourna et vit qu’elle vaquait à ses occupations. Il s’était passé quelque chose dans la tête de la jeune femme, c’était évident. Il la prit doucement par le bras et fit en sorte qu’elle pivote vers lui. Elle avait les yeux plein d’eau. Ce n’était pas leur discussion qui avait fait ça. Non, sa voix était solide lorsqu’elle lui avait parlé.

-Princesse?

Il ne l’avait pas dit avec un ton méprisant, il passa son pouce sur la larme qui avait roulé sur sa joue. Il l’essuya.

-Si je suis intelligent à tes yeux, tu dois savoir que j’ai compris que tes larmes ne sont pas pour moi en ce moment. Quelle pensée ta rendue aussi triste?

Il laissa sa main glisser le long de la joue de la jeune femme, jusqu’à son cou. Il détestait la voir ainsi, détestait voir cette tristesse dans son regard. Il était habitué au feu qui brûlait dans sa prunelle, là, elle semblait s’être éteinte.

Si elle avait espéré qu’Hunter se fâcherait contre elle – à n’importe quel sujet, Willow n’était pas difficile – et que le fait qu’il soit fou de rage ferait en sorte qu’il se défoule sur elle et que, par ricochet, ça lui permettait à elle aussi de se libérer de ce trop plein d’émotions, bah elle pouvait bien oublier ça. On ne pouvait décidément pas compter sur lui quand on en avait vraiment besoin. Parce que plutôt que de se fâcher, au contraire, il lui avait doucement pris le bras, l’avait fait pivoter et avait essuyé une larme qui roulait sur sa joue. Pour la première fois, elle ne se révolta pas contre le «Princesse» qu’il venait de lui servir, au contraire, c’était… ce n’était pas méprisant en tout cas et ça, ça faisait énormément de bien. Lorsqu’il lui demanda ce qui la rendait si triste, les larmes lui montèrent à nouveau aux yeux et Willow battit sottement des cils pour éviter que le niveau d’eau ne déborde encore, mais sans résultat. Elle renifla de façon peu élégante et détourna le regard, honteuse.

- C’est… c’est juste qu’il y a quelques jours, j’ai réalisé que mes parents étaient décédés depuis un an… et je n’y ai même pas pensé ce jour-là.

Elle avait honte d’elle. Elle était le seul enfant de ses parents et elle n’avait même pas eu une pensée pour eux ce jour-là. Non, c’était faux. Dès qu’elle ouvrait les yeux, Will avait une pensée pour ses parents. Mais son esprit avait dû essayer d’occulter ce jour-là, histoire de ne pas lui faire vivre l’enfer. Elle aurait été déprimée, elle aurait pleuré toute la fouttue journée, c’était inévitable. Alors oui, son cerveau détraqué de fille indigne devait lui avoir rendu un immense service ce jour-là.

- Désolée, je suis stupide. dit-elle faiblement en se dégageant de la poigne d’Hunter. Ce n’est pas comme si c’était un scoop pour toi après tout.

Willow s’écarta de lui et tenta de chasser ses larmes. Ce n’était pas le moment de s’apitoyer sur son sort. Pas quand des monstres pouvaient débouler à tout moment. Elle ne méritait pas qu’on la console. Elle devait se reprendre et trouver le moyen de s’occuper l’esprit, histoire de penser à autre chose. Se concentrer sur les emplettes qu’elle avait à faire, il n’y avait rien de mieux. Peut-être était-ce aussi pour cette raison-là que Will s’était lancée dans tous ses beaux projets. Avoir un dérivatif à sa peine, s’occuper l’esprit en faisant autre chose. Ouais, finalement, c’était aussi peut-être pour cette raison-là qu’elle s’était aussi souvent chamaillée avec Hunter dernièrement. Quand elle était en colère contre lui, et ce peu importe la raison, elle pensait à autre chose…

Quant à sa pique concernant le fait qu’elle était stupide, bah… n’était-ce pas ce qu’Hunter lui ressassait inlassablement depuis des mois? Il serait peut-être content de voir que, pour une fois, elle était du même avis que lui.

Il s’attendait à tout sauf à cette réponse. Selon ce qu’elle disait, ses parents étaient morts avant l’avènement des zombies. Elle avait oublié le jour de leur mort, elle s’en voulait. Mais seigneur, comment pouvait-elle s’en vouloir d’avoir oublié cette journée? Ils étaient occupés à survivre. Mais il pouvait comprendre que c’était important pour elle, qu’elle soit triste de ne pas y avoir pensé. Elle se traita de stupide, lui indiquant au passage que ce n’était pas une information nouvelle pour lui puisqu’il la pensait stupide. Elle se détourna de lui. Elle s’était dégagée de lui, non, ça n’allait pas fonctionner de cette façon. Il l’obligea à nouveau à la regarder. En fait, il fit pire que ça. Il se laissa toucher profondément par sa peine et il fit la seule chose qu’il pouvait pour tenter de chasser les larmes dans les yeux de la jeune femme. Il l’embrassa, un baiser spontané, presque dur. Lorsqu’il la relâcha, il s’écarta légèrement pour reprendre ses esprits. Elle lui faisait un effet qu’il détestait, du moins essayait-il de s’en convaincre.

-Ce sont tes actions qui sont stupides, pas toi.

Machinalement, il se passa la main sur les lèvres. C’était un geste qu’il faisait souvent et qui trahissait une certaine anxiété. Il haussa les épaules, il faillit sourire sachant qu’elle détestait se geste qu’il faisait presque par habitude. Mais il n’y avait rien de drôle dans cette situation.

-J’imagine qu’on devait être trop occupé à se prendre la tête toi et moi pour que tu penses à cette journée si importante pour toi. Ou bien à survivre contre les zombies.

Son ton était neutre. Les émotions n’étaient pas une bonne façon pour lui de communiquer. Il détestait la voir ainsi, détestait ce qu’il avait fait pour tenter de la consoler. À quoi ça rimait de l’embrasser de cette façon? Elle n’avait pas besoin de ça du tout. C’était lui l’idiot dans l’histoire. Mais il n’allait pas lui dire vu toute l’histoire qu’elle lui avait faite un peu plus tôt quand il avait passé un commentaire de ce genre. Il soupira avant de faire une chose qu’il n’aurait jamais crue possible de faire. Il savait ce qui allait aider la jeune femme à ce moment.

-Tu veux sortir? D’accord, je vais t’éviter de devenir folle dans ce nouveau monde. Une condition. Tu ne sors plus jamais seule, je suis de chaque expédition que tu veux faire compris? Sinon je continuerai à m’opposer à ta présence dans nos raids. C’est à prendre ou à laisser Princesse.

C’était le mieux qu’il pouvait lui offrir. Déjà que cette offre ne lui plaisait pas, mais il gardait au moins le droit de veiller sur elle. Il était hors de question qu’elle aille ou que ce soit sans lui et surtout, pas seule. C’était une décision stupide qu’elle avait prise, il l’avait dit plutôt, ce n’était pas elle qui était stupide, mais sa décision. Il savait qu’elle était intelligente, il ne voulait plus la voir sortir seule ainsi, elle ne l’avait fait que pour le contredire, il en était sur. Alors il ne s’opposerait plus, mais il serait de la partie.

Wow! Hunter avait pris l’initiative de l’embrasser. Si Willow avait eu à parier sur qui embrasserait l’autre en premier, c’est sur sa propre petite personne qu’elle aurait mis tout son fric. Pas Hunter. Décidément, cet homme avait le chic pour la surprendre. La jeune femme n’avait pu faire autrement que de répondre à son baiser. Bien qu’un peu… brusque, le mouvement avait été spontané. Peut-être un peu comme lorsqu’ils s’étaient jetés l’un sur l’autre. Enfin! Toujours était-il que ce baiser avait eu le mérite de la faire arrêter de pleurer. Finalement, c’était peut-être le but que recherchait Hunter. Mais… ça lui semblait un peu énorme qu’il l’embrasse juste pour qu’elle arrête de pleurer. Surtout quand on songeait que quelques jours plus tôt, il lui avait clairement fait comprendre que coucher ensembles ne se reproduirait pas. S’il n’avait pas souhaité qu’elle se fasse des idées, bah ce baiser venait de détruire tout son beau travail. Alors autant dire que Willow était d’avis que c’était tout à fait spontané, qu’il n’avait pas pris la peine de réfléchir à ce qu’il faisait.

Mais ce satané haussement d’épaules, était-il vraiment nécessaire? Il marqua cependant un point en disant que le fait qu’elle ait pu oublier ses parents ce jour-là était peut-être dû à leurs nombreuses prises de tête. A cela, Will ne pouvait qu’acquiescer. Ils se prenaient la tête pour tout et pour rien. Elle prenait trop de temps sous la douche, il ronflait, la salle de bain sentait trop « féminin » quand elle sortait de la douche, elle lisait trop tard et ça l’empêchait de dormir, il laissait traîner ses bottes au beau milieu du plancher de leur chambre… Tout était un prétexte pour se chamailler. D’un autre côté, c’était peut-être aussi pour eux une façon de passer du temps ensembles. C’était ridicule comme raisonnement, mais ça se tenait quand même!

Néanmoins, Willow ne put s’empêcher de faire la moue quand Hunter lui dit que c’était ses décisions qui étaient stupides. A ses yeux, le fait qu’elle soit partie toute seule faire des courses, c’était stupide. Tandis que pour Will, c’était le contraire. Elle essayait de reprendre sa vie en main, ça faisait trop longtemps qu’elle laissait les autres – en particulier Hunter – prendre des décisions à sa place. D’un autre côté, elle comprenait que c’était parce qu’il s’était inquiété pour elle. Jamais elle ne lui poserait la question, mais Willow se demandait en combien de temps il avait fait le trajet entre l’hôpital et l’épicerie. La colère aidant, des ailes avaient dû pousser à sa moto.

Double Wow! Elle devrait être dans un état catastrophique parce qu’Hunter venait de lui permettre de sortir de ce maudit hôpital. Il devait cependant être là à chaque sortie, mais Willow aurait été prête à marcher sur la tête pour qu’il accepte enfin d’arrêter de la laisser derrière. Sans compter qu’au final, ça l’arrangeait bien pour son projet de petite ferme à l’hôpital. Il faudrait qu’elle pense à arrêter dans sa clique pour chercher du matériel, mais maintenant qu’Hunter était prêt à l’accompagner, Will n’allait pas perdre sa chance. Elle était prête à prendre ce qu’il voudrait bien lui donner.

- Je dois vraiment faire peur à voir si tu es prêt à m’accorder ces sorties-là. Mais d’accord, j’accepte.

Pendant un moment, elle était bien prête à se plier à ses exigences. Si elle avait le malheur de quitter l’hôpital sans lui, Hunter était capable de trouver un moyen pour l’enfermer dans leur chambre afin de s’assurer qu’elle ne partirait pas sans lui. Donc, pendant un certain temps, Willow serait sage… mais inévitablement viendrait un moment où elle allait se rebeller et vouloir faire des petites choses par elle-même, toute seule.

- Sois prévenu, nous avons une sortie au programme dans quelques jours et avant, nous devrons faire un saut à ma clinique.

Heureuse qu’il ait enfin accepté de la laisser l’accompagner quand il sortait de l’hôpital, Willow lui sauta au cou et l’embrassa fougueusement. Était-ce sa manière à elle de le remercier? Peut-être, mais peut-être aussi tout simplement eu envie de l’embrasser à son tour?

Dans quoi s’était-il mis les pieds? La jeune femme venait de lui sauter au cou et l’embrassait fougueusement. Il ne pouvait même pas la repousser c’est lui qui avait commencé. D’accord, il ne l’avait fait que sans le but de la réconforter et faire disparaître cette vague d’eau dans ses yeux. Ça avait fonctionné, mais maintenant il payait pour et elle allait encore se faire des idées à son sujet. Lorsqu’elle le laissa enfin respirer, il essuya les dernières traces de larmes sur son visage avant de replacer une mèche rebelle derrière l’oreille de la jeune femme.

-Tu ne fais pas peur. Que veux-tu, je ne peux simplement pas supporter une femme qui a une expression aussi triste. Je me laisse avoir à chaque fois.

Il avait dit ça sur un ton ironique. Comme s’il n’était pas sérieux, mais en fait, il détestait voir les femmes qu’il aimait en larmes ou triste. Seigneur, il aurait pu défoncer la gueule de Liam la fois où il avait fait pleurer Amy et la deuxième fois, il l’avait vraiment fait. Quoi? On ne faisait pas de peine à sa petite sœur c’était clair non? Elle avait une sortie de prévue, une sortie qui impliquerait de passer par sa clinique tout d’abord. Seigneur, mais qu’avait-elle en tête? Il soupira et hocha la tête.

-Explique-moi ton idée que je puisse me préparer mentalement à ce que tu as en tête.

Il remarqua à ce moment qu’ils étaient toujours enlacé, il s’écarta doucement de la jeune femme. Il ne voulait pas non plus qu’elle croit qu’il la repoussait. Il voulait juste pouvoir ce concentrer sur son projet et avoir les idées claires. Ou alors, encore une fois, la proximité de la jeune femme le troublait et il ne voulait pas se l’avouer. Difficile d’être le gros dur de la famille. Difficile aussi de laisser entrer quelqu’un dans sa vie quand les deux personnes qui auraient dû être les plus importantes de votre vie vous ont repoussé, battu, traiter comme un moins que rien. Ensuite, le tribunal qui l’avait jugé inapte à s’occuper de ses sœurs, la famille d’accueil qui refusait qu’il entre en contact avec elles et vingt plus tard la colère de sa sœur et son désir de le voir partout sauf près d’elle. Disons que les relations interpersonnelles et lui faisait deux. La seule personne qui semblait comprendre un peu son fonctionnement était Sofia. Elle avait passé des heures en silence à l’observer avant de lui adresser le moindre mot.

-J’imagine que si tu veux passer à la clinique, c’est que ton idée concerne des animaux.

C’était une affirmation, pas une question. Non, il était sur qu’elle avait un projet de fous. Mais bon, il avait dit qu’elle devrait l’amener dans toutes ses sorties, alors il irait. Il était tout de même soulager que le fait de parler de ce projet avait fait fuir cette tristesse qui avait envahit la jeune femme un peu plus tôt. Bah quoi, il se souciait d’elle après tout non?

Hunter s’était légèrement écarté d’elle, mais il était encore tout près d’elle. Et il semblait de bonne humeur. Enfin, il l’était si on comparait à la fureur qui l’habitait quand il avait débarqué à l’épicerie un peu plus tôt. Alors elle allait en profiter pendant qu’elle le pouvait encore. Parce qu’avec lui, tout pouvait changer en l’espace de quelques secondes. Allez savoir quand il finirait par se mettre à nouveau en colère contre elle! Sinon, malgré l’ironie qu’il s’efforçait de faire transparaitre dans sa voix quand il dit qu’il n’aimait pas voir les femmes pleurer et qu’il se laissait avoir à chaque fois, Willow compris. Elle comprit que ce n’était pas tout à fait vrai. Pas tout à fait faux non plus. Il fallait qu’il tienne à la femme en question. Enfin, c’était ce que Will en déduisait. Hunter semblait bien mystérieux pour certaines personnes, ne parlant pas beaucoup ou juste quand il n’avait vraiment pas le choix, mais quand on commençait à le connaitre, quand on commençait à vraiment bien écouter ce qu’il pouvait raconter, on comprenait qu’il en révélait beaucoup plus qu’il ne pouvait le penser.

- La nourriture, c’est notre problème majeur, tu le sais comme moi. Les conserves, c’est bon un temps, mais on finira par épuiser nos réserves. Alors j’ai pensé qu’on pourrait carrément faire un jardin sur le toit de l’hôpital. On a le climat pour se le permettre, ça serait bête de s’en priver.

Willow avait conscience qu’il fallait qu’elle vende bien sa salade. Hunter avait accepté de l’accompagner dans ses sorties, mais si c’était pour des futilités, il allait rapidement trouver le moyen de mettre un terme à tout ça, Will en mettrait sa main à couper. Alors il fallait qu’elle profite de cette occasion pour convaincre Hunter du bien-fondé de ses projets. Parce qu’elle n’en aurait sûrement pas d’autre.

- Il y a beaucoup de fermes dans les environs de Houston. On pourrait faire le tour. Si on tombe sur une ferme abandonnée et que les animaux sont encore plus ou moins en santé, on pourrait les ramener, leur faire des enclos et s’en servir. Des vaches et des chèvres pour le lait, des poules pour les œufs… Et s’ils sont plus ou moins en forme, bah je pourrai les soigner.

Ça lui donnerait une occasion de faire quelque chose de ses dix doigts, de se sentir utile pour une fois. Mais bon, elle n’irait pas épiloguer là-dessus, Hunter avait dû le saisir. Pour qu’il lui fasse cette proposition qu’elle ne pouvait pas refuser, il avait parfaitement compris qu’il fallait qu’elle s’occupe afin de ne pas finir par devenir complètement folle.

- Comme on pourrait bien tomber sur des fermes dont les propriétaires sont toujours sur place, on pourrait leur proposer des échanges de services. Je pourrais soigner les animaux, on pourrait y retourner avec Kaleb pour soigner les gens, leur donner des armes, voire même des munitions. Ça serait un échange qui serait profitable à tout le monde. J’en ai parlé avec Mackenzie et Kaleb… ils sont d’accord.

Ne restait plus qu’à savoir si Hunter allait ou non approuver ses plans. Willow y avait longuement réfléchi, avait longuement pesé le pour et le contre… elle en était arrivée à la conclusion que l’idée était bonne et qu’en plus, elle était facilement réalisable. Octroyer des soins en échange d’animaux, ça rendrait service à tout le monde. Sans compter qu’ils n’iraient pas prendre tous leurs animaux dans la même ferme, ils pourraient faire le tour. Des produits frais feraient également une sacrée bonne monnaie d’échange pour emprunter la rame de métro. Ça serait long, ça voudrait aussi dire qu’il leur faudrait faire plusieurs allers-retours, qu’ils devraient construire des enclos, aller à sa clique et ramener du matériel, des médicaments, des cages pour les poules… mais tout ça ensemble, ça pourrait grandement contribué à leur survie. Et à garder les conserves pour les moments où les récoltes ne seraient pas fameuses. Ou pour quand ils partiraient pour un raid durant quelques jours. Parce que plus le temps passait, plus ils devraient se faire à l’idée qu’ils devraient s’éloigner de Houston pour se réapprovisionner.

Il laissa la jeune femme parler, exposer toute son idée avant de dire quoi que ce soit. En effet, la nourriture était problématique et oui, ils finiraient par en manquer. Ils rationnaient tout ce qu’ils avaient pour tenir le coup. Les réserves s’amenuisaient rapidement et la nourriture serait bientôt un vrai problème. Pour le moment, ça allait, ils arrivaient à garder un bon rythme, mais en effet, l’idée du jardin était bonne. Il aimait un peu moins l’idée des animaux, mais c’était seulement parce que ça impliquait une sortie loin, très loin. Il croisa les bras sur la poitrine, écoutant le reste de l’idée. Il entendait la jeune femme parlé de troque avec les fermiers vivants et compagnie. L’idée était bonne, ce n’était pas ça. Les pensées défilaient dans sa tête à toute vitesse. Il voyait tous les dangers à prévoir et qu’ils pourraient affronter. Il se passa la main au visage et regarda la jeune femme dans les yeux.

-L’idée est bonne, il n’y a pas à dire. C’est risqué cependant, on peut rencontrer des problèmes très graves sur la route. Si la voiture ne fonctionne plus, si l’essence manque, ou le moteur qui chauffe. Bien sûr je suis mécanicien, donc je pourrai m’occuper de ses problèmes mais avec les zombies ce ne serait pas de tout repos.

Il continua de se frotter le menton réfléchissant toujours à tout ça. Tous les détails s’affichaient un à un. Une image entre autre n’arrêtait pas de tourner dans sa tête en boucle, deux en fait. Il voyait Amy, morte sur le bitume, ensuite c’était Willow, suivit de Mac … au final, trois images se succédaient dans sa tête. Ce n’était pas bon du tout. Il soupira, ils n’avaient pas le choix, c’était la meilleure solution et il le savait, même si ça ne lui plaisait pas.

-Toi, Mac, Kal et moi. On n’emmène personne d’autre. Amy et Raff reste à l’hôpital. Il faut que tu sois avec moi sur ce coup-là. Déjà qu’à quatre se sera périlleux. L’un des Birmingham doit rester au cas où l’autre y resterait et Amy … je ne pourrai pas convaincre Mac de rester, alors on laisse Amy. Raff la protégera. On fera en sorte qu’ils s’occupent de bâtir ce qui faut pour le jardin et les animaux dans le pire des cas.

Il s’approcha de la jeune femme et la regarda le plus sérieusement du monde. La question était importante à ses yeux. Trop importante pour être prise à la légère. Déjà que Mac serait en danger, il voulait savoir Amy en sécurité avec un homme fort pour veiller sur elle.

-Est-ce que tu vas pouvoir faire ça pour moi? M’appuyer dans cette décision-là?

Il savait que Raffael ne serait pas enchanté. En même temps, ils ne pouvaient pas se permettre d’y aller à six, ils seraient trop dans la voiture et brûlerait l’essence plus vite. Puis, Amy accepterait mieux de rester derrière si Raffael restait aussi. Il avait bien vu comment sa petite sœur regardait l’homme. La pilule passerait mieux sans contredit.

Hunter n’avait pas ouvert la bouche une seule fois pendant qu’elle lui exposait son idée et Willow commençait à craindre qu’il se mette en tête que son idée était complètement bête. Pourtant, elle avait bien pris le temps de réfléchir à tous les points importants, à peser les pours et les contres, à trouver de solutions aux problèmes que les autres pourraient soulever, alors… qu’est-ce qu’il avait à attendre pour répondre? S’il lui disait que c’était une mauvaise idée et qu’il ne la laisserait jamais aller chercher des animaux, Willow allait… elle allait faire quoi? Que pourrait-elle ajouter pour le convaincre du bien-fondé de son projet? Willow avait exposé toutes ses idées, l’angle sous lequel elle voyait les choses et ce qu’ils pourraient faire pour que ça fonctionne. Que fallait-il ajouter de plus?

Enfin, Hunter mis fin au suspense en disant que son idée était bonne, mais exposant des failles qui selon lui étaient importantes. Ennuis mécaniques, manque d’essence, le trajet était risqué. Il pouvait fort bien s’occuper des problèmes mécaniques, mais Willow ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel lorsqu’il mentionna les zombies. Quoi? Il croyait qu’elle resterait plantée là à attendre qu’il finisse de les zigouiller un par un? Par moment cet homme était impossible. En admettant qu’ils aient des ennuis mécaniques, elle ferait le guet pendant que son mécano préféré bricolerait la voiture. C’était à se demander à quoi il pensait par moment. Concernant l’essence… la solution était simple: ils s’arrêtaient au parking, siphonnaient quelques voitures pour mettre de l’essence dans des bidons et ça irait. Dans le pire des cas? Ils trouvaient d’autres voitures à vider, ce n’était pas catastrophique non plus.

Cependant, son homme lui assena le coup de grâce avant qu’elle puisse donner des solutions aux problèmes qu’il souleva. Il fallait que Mackenzie et Kaleb les accompagnent. Quant à Amy et Raffael, ils devraient rester à l’hôpital. Willow voyait bien où il voulait en venir, mais elle était bien d’avis que s’il y avait quelqu’un qui pouvait créer des problèmes avec ce plan-là, ça ne serait pas elle. Mackenzie laisser Amy derrière? Même en la sachant avec Raffael? Elle avait hâte d’être là et de voir cette décision se concrétiser! Enfin, si Hunter pensait pouvoir la convaincre, grand bien lui fasse. Et s’il voulait se bercer d’illusions, ça ne serait pas Will qui l’en empêcherait.

Elle avait cependant un bémol à émettre concernant son jardin. Elle voulait le faire de ses propres mains. C’était son projet, son idée. Ce n’était pas à Amy et Raffael de le faire à sa place. Surtout qu’à la base, c’était pour s’occuper l’esprit et éviter de trop réfléchir. Transpirer sous le chaud soleil du Texas devait être son dérivatif, hors de question que quelqu’un d’autre le fasse à sa place. Il faudrait lui passer sur le corps d’abord.

- Franchement, t’es dur en affaires, Wright. soupira Willow en croisant les bras sur sa poitrine. Je n’ai pas le choix d’accepter toutes tes fouttues conditions parce que sinon tu es capable de m’empêcher de sortir de l’hôpital à vie, surtout qu’on sait tous les deux que t’en crèves d’envie.

Elle était bien prête à se plier à ses fichus exigences, mais elle avait quand même son mot à dire sur le jardin.

- Et le jardin? Il faudra me passer sur le corps pour que je laisse quelqu’un d’autre s’en charger à ma place. C’est ma thérapie! Entre mes parents et toi qui t’amuse à me gouverner, laisse-moi au moins mon fouttu jardin! Si tu veux jouer dans la terre, d’accord, mais personne d’autre.

Willow pouvait bien le laisser labourer la terre si ça l’amusait, mais il serait bien le seul!

Elle n’avait pas compris, seigneur Dieu était-il si difficile à comprendre que ça? Ou le faisait-elle exprès de ne pas comprendre? Elle lui avait dit de ne pas ordonner, de demander, là il le faisait et ce n’était toujours pas au goût de la jeune demoiselle. Il en venait à se perdre dans tout ça. Et puis son foutu jardin, il n’avait pas dit que Raff et Amy pourraient le faire à sa place, il avait simplement suggérer qu’ils l’aident à faire les supports, ça ou bien les enclos où il mettrait les animaux. Il secoua la tête.

-Je ne te demande pas d’accepter mes conditions Princesse, je te demande d’adhérer à mes arguments. Il me semble qu’ils sont logiques non? Plus la charge sera lourde dans le véhicule, plus on brule d’essence, plus on brûle d’essence, moins loin on va pour quérir tes animaux. Est-ce que ça a du sens pour toi ça?

Si ça n’en n’avait pas, il devrait renoncer. Il savait que Mac ne voudrait pas laissé Amy derrière, mais il devrait compter sur le bon sens des deux autres hommes pour combattre ses deux petites sœurs au plan des arguments. Si Willow était de son côté en plus, les filles n’auraient aucune chance. Mais elle semblait s’entêter à voir le mauvais côté de Hunter. Elle croyait qu’il ne faisait que tenter de lui mettre des barreaux dans les roues. Ce n’était pas ça, pour une fois qu’il admettait qu’elle avait raison, elle trouvait encore le moyen de lui faire des reproches. Sacré bonne femme, voilà pourquoi il n’en voulait pas dans sa vie c’était beaucoup trop compliqué.

-Et pour ton fichu jardin, je n’ai aucune envie de jouer dans la terre. Je te proposais seulement qu’ils t’aident à créer des bacs ou je ne sais pas moi… de ses trucs suspendu pour que tu puisses encadrer tes plans et ne pas les mettre directement sur le bardeau du toit. Raff et Amy sont assez habiles de leurs mains pour t’aider. Ça ou faire des enclos, ne vient pas me dire que ce ne serait pas utile.

Il haussa les épaules en signe de dépit.

-Et puis fait comme ça te chante, de toute façon, que j’approuve ou non, tu le feras quand même. Et je ne vois vraiment pas comment tu peux espérer qu’il se passe quelque chose entre nous quand nous ne sommes pas aptes à nous comprendre l’un l’autre. Pour une fois j’étais de ton côté, pour une fois je te demandais quelque chose. Alors dis-moi ce que j’ai encore fait de mal pour que ça parte en vrille tu veux me dire?

Il se fichait de la « relation », il avait été clair, il n’en voulait pas. Mais il voulait comprendre comment il pouvait se retrouver dans la galère à chaque fois qu’il ouvrait la bouche avec elle. Il secoua la tête, il ne voulait même pas entendre sa réponse. Il lui tourna plutôt le dos pour surveiller et la laissa terminer ses emplettes en silence.