Le membre 'Kill 'Em All' a effectué l'action suivante : Russian Roulette

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'Agony' :

Résultat :

Hunter nous avait emmurés ensemble Zackary et moi, j’étais couchée par-dessus mon ami, une position qui me donnait une sensation de malaise. Je ne sais pas pourquoi, je sais pourtant que Z ne me fera rien, je ne sais pas. Peut-être que c’était simplement parce que c’était une position plus envers un amoureux qu’envers un ami ou alors c’était le mélange de toute cette situation. Je dû m’avouer que j’avais peur. J’avais peur de perdre la seule personne ici qui comptait plus que moi-même. En même temps, je ne pouvais pas rester là. C’était impossible. Je n’étais pas le genre de fille qui se cache quand les ennuis arrivent. Je ne veux pas être ce genre de fille. Je suis forte, je suis rapide, je peux aider. Et j’étais aussi très consciente que nous devions partir d’ici le plus rapidement possible. La survie des humains en dépendant. Oui, la mienne, celle de Hunter et cette autre femme métamorphe en dépendant aussi, mais nous avions quand même plus de chance de survie que les humains. Ce qui me décida fût d’entendre Kaleb retirer une balle de l’épaule de Hunter, puis Lisa indiqua qu’il ne lui restait que quatre balles. Non, je ne pouvais pas rester là sans rien faire.

-Z, il faut que je fasse quelque chose. Je ne peux pas rester cacher pendant que les autres risques leur vie. Reste à couvert, je ne veux pas te perdre d’accord.

Non, c’était une certitude pour moi. J’aimais bien Mackenzie, Hunter et compagnie, mais Z était celui qui m’importait le plus même si je souffrirais quand même de perdre les autres. Je me devais d’être discrète. C’est à ce moment que j’entendis un combat s’engager, ce devait être l’autre policière selon ce que j’entendais. Je sortis de ma couverture pour découvrir celle qui nous avait avertit de la première salve en train de se défendre contre un homme. Je fis un tour d’horizon du regard pour m’apercevoir que plusieurs armes se braquaient … sur Kaleb. Non, il était le seul à pouvoir nous sortir d’ici. Ils l’avaient compris. Je me mis à courir espérant arriver à temps pour l’empêcher d’être flingué de partout.

Tout s'était passé très vite. Une minute, elle était auprès d'Hunter, la minute suivante, elle était carrément dans ses bras, quasi au niveau du sol... et lui s'était pris une balle. Une balle qu'elle avait, elle-même, faillit se prendre. En pleine tête si elle en jugeait par l'endroit où elle se tenait quelques secondes plus tôt. Il lui avait sauvé la vie, mais merde, il s'était mis lui-même dans la trajectoire du projectile! C'était complètement con ce qu'il avait fait! Hunter aurait pu y rester, bon Dieu!

- Espèce de cervelle d'oiseau! Tu tiens tant que ça à crever ou à jouer au héro? lui lança-t-elle, furieuse de voir qu'il s'était mis en danger, même si c'était pour la protéger.

L'entendre siffler à cause de la douleur parce que Kaleb s'appliquait à retirer la balle avec ses doigts la fit grincer des dents. Et lui fit comprendre qu'elle s'était peut-être montrée un peu injuste avec Hunter. Alors quand le vampire eut fini par retirer la balle - qui lui était restée collée aux doigts, ce qui allait lui faire une sacrée brûlure - Willow s'approcha du métamorphe et l'embrassa. Impulsion subite du moment, il n'y avait rien à comprendre, pas de signification particulière dans ce geste.

- La prochaine fois, essaie d'éviter les balles toi aussi, Tigrou. Avec qui je me chamaillerais si tu n'étais plus là, hein? murmura-t-elle avant de s'écarter de lui pour voir Zackary essayer de prendre les choses en mains pour aider les deux policières.

Et parce que la chance était vraiment de leur côté, pendant que Lisa se battait avec un des tireurs, Kaleb était maintenant la cible des chasseurs qui avaient compris que sans lui, ils seraient vraiment vulnérables. Bah... ça c'était avant que Mackenzie décide de lui coller des balles dans le bide et qu'il s'écroule sur le sol.

La douleur était supportable, jusqu'à ce que Kaleb ne mette ses doigts à l’intérieur de la plaie. Ce dû être évident car Willow cessa de le traiter de cervelle d’oiseau et après, lorsque Kal eut terminé, elle l’embrassa avant de lui dire d’éviter les balles, elle ne savait pas avec elle pourrait se chamailler sans lui. Il haussa les épaules sans y penser, grimaça de douleur avant de lui répondre.

-C’était mon épaule ou ta tête, le choix était facile à faire. Je préfère ta tête dans l’état où elle est présentement.

Il fit un rapide tour du regard, Zack aidait Lisa qui se battait avec un homme, Ayana avait foncé sur Kaleb, tentant de le protéger. Mac avait finalement abattu la menace, heureusement car le petit chaton n’aurait probablement pas survécu à ceci. Il secoua la tête.

-Ayana! Tu n’es pas un gilet par balle. Ne recommence pas ça! Jamais.

Il s’élança ensuite pour aider Lisa et Zackary. Ils se débrouillaient bien, mais ils devaient avancer. Il attrapa l’homme par la nuque et le souleva de son bras valide avant de l’immobiliser, les bras le long du corps.

-Je n’ai qu’une chose à faire tu sais? Une seule… je transforme ma tête. Bon d’accord, deux au final, car après avoir transformé ma tête, je te mords et tu es infecté. Que feras-tu pauvre humain hein? Tu feras ce que j’ai fait… survivre. Alors maintenant, bonne nuit connard.

Hunter lui pinça un endroit précis dans le cou et s’endormit. Hunter émit un grognement de dégoût envers l’homme et leva la tête.

-Il faut avancer, maintenant. Nous allons finir coincé sinon.

Il invita Lisa et Zackary à avancer, allant vers les autres. Ils devaient bouger, maintenant.

Quand elle avait abattu l'homme qui tirait sur Kaleb, Mackenzie avait réagit sans réfléchir. Elle avait tiré pour le protéger, ne voulant absolument pas qu'il soit blessé. Ce n'est qu'après coup que son cerveau se remis à fonctionner correctement: il était un vampire et les balles ne pouvaient pas le tuer. Contrairement aux autres. Bon, c'était toujours un tireur de moins, mais quand même! Quant à Kaleb, il avait l'air mal en point, mais ce n'était qu'un air, Mac en était bien consciente. D'eux tous, il était le seul à pouvoir ressortir de sans craindre de se prendre une décharge de munitions. Enfin, il venait de s'en prendre une, mais c'était une autre histoire.

Quant à Lisa, si Mac n'intervenait pas, c'était parce qu'elle savait son amie capable de venir à bout de son assaillant. D'un autre côté, la policière ne perdait pas de vue le fait que tant que Lisa se battait, elle était la seule à pouvoir dégommer des tireurs et qu'il ne fallait pas qu'elle relâche la garde. Bon, la bagarre ne dura pas longtemps quand Zack décida d'intervenir. C'était un bon point pour lui, mais il aurait été préférable qu'il garde Ayana loin de la mêlée. Sinon, Mackenzie entendait du bruit derrière elle et elle avait entendu que son frère s'était pris une balle et qu'il faisait maintenant la leçon à Ayana en lui disant qu'elle ne portait pas de gilet par balles. Quoi? Elle n'était pas supposée être à l'abri, elle? Mac se promettait bien de lui tirer les oreilles une fois qu'elles rentreraient à la maison. Parce que c'était certain qu'elles rentreraient chez elles à la fin de cette nuit, Mac s'en faisait la promesse. Ils rentreraient tous chez eux.

Lorsque les tirs se calmèrent et que Mackenzie estima qu'il était pour eux de dégager avant que d'autres fous de la gâchette les prennent pour des lapins, elle tourna la tête pour voir un type tomber aux pieds d'Hunter. Elle fronça les sourcils, mais décida de ne rien dire. Elle se releva lentement et pointa son arme devant elle, marchant à reculons en direction du groupe.

- Aller, on bouge avant que les autres débarquent. Hunter, tu gardes Ayana à côté de toi. Tu l'attaches s'il le faut. ordonna-t-elle tout en fouillant dans sa poche, à la recherche d'un chargeur qu'elle tendit à Lisa. J'en ai deux autres plus celui dans mon arme à ma cheville, mais après ça, je suis à sec.

Il venait de servir de cible mouvante, c’était douloureux, mais il avait toujours la possibilité de retirer la balle et de continuer. Il vit un mouvement du coin de l’œil et reçu une petite adolescente téméraire, elle tentait de le protéger. Hunter lui fit comprendre qu’elle n’était pas un gilet par balle, Mackenzie ordonna à son frère de tenir près de lui Ayana, quitte à l’attaché s’il le fallait. Kaleb regarda l’enfant.

-Merci. C’était totalement stupide, tu aurais pu mourir, mais sache que j’apprécie le geste.

Il la poussa doucement vers Hunter, s’assura que son ami au drôle de cheveux les suivaient, Lisa, Mac et Willow étaient là aussi. Ils pouvaient donc aller de l’avant.

-J’ouvre la voie.

Il passait le premier, c’était non négociable. Il était le seul à pouvoir être plombé sans mourir. Il avança lentement, ils tournèrent un coin, rien d’anormal. Il fit signe à Mac de la main, le signe indiquant que le passage était dégagé. Pas besoin de parler, elle avait fait l’armée, elle connaissait le geste silencieux. Il était a peu près sur que Lisa et Hunter devaient avoir compris. En fait… peu d’entre eux ne pouvait comprendre ce geste, il était presque universel. Ils avancèrent encore un peu lorsqu’il entendit un bruit derrière les bottes de foin. Il fit signe d’arrêter et attendit un instant. Il plongea rapidement la main au travers de la botte de foin à sa droite. Lorsqu’il la ramena, il y avait un homme peu ravi d’être découvert au bout. Kaleb le désarma rapidement avant de le regarder.

-Mesdames, je crois que je vous ai dégotté un suspect vivant.

Il regarda Mackenzie et Lisa.

-Qu’est-ce que j’en fais?

Mackenzie n’était pas si loin, Lisa non plus. Il n’eut donc pas besoin de parler très fort, mais il mit la main sur la bouche de son suspect pour que ce dernier ne vende pas la mèche.

-Son acolyte est à onze heures les filles. Si vous visez au milieu de la botte du bas qui le cache, vous ne devriez pas le rater.

Je m’étais porté malheur en parlant du contenu de mon chargeur. Les tirs fusant de tous côtés, je fus contrainte de le vider en quelques secondes. Combien étaient-ils, ces assaillants ? Quel était leur objectif, leurs revendications ? Je n’eus pas le temps d’y réfléchir. Un ennemi me sauta à la gorge, tentant de me déséquilibrer. Le bougre était dégourdi mais il ne faisait pas le poids face à ma ceinture noire. Pendant ce temps, Kaleb se prenait des tirs et la gamine faisant n’importe quoi. Le jeune homme acheva mon adversaire en l’assommant avec un bâton. Je lui lançai un sourire en me recoiffant. « Bien joué ! »

Je hochai la tête lorsque Hunter nous proposa d’avancer puis remerciai Mackenzie lorsqu’elle me tendit des munitions. Quel genre de flic se trimballe avec trois chargeurs supplémentaires dans son sac pour aller à la fête foraine ? Peut-être que j’avais sous-estimé les menaces qui pesaient sur nous, moi qui refusais jusqu’à peu de conserver mon arme de service en dehors du travail. Nous commençâmes à avancer progressivement. Je me mis en queue de cortège afin de couvrir le groupe. Soudain, Kaleb sortit un homme d’une botte de foin, nous demandant ce que nous souhaitions faire de lui. Je jetai un oeil à Mackenzie. La situation était délicate, nous avions décidé de ne pas annoncer notre statut, de ne pas appeler de renforts. De même, l’interrogatoire que ce type méritait ne pouvait clairement avoir lieu dans un commissariat. La question du légiste méritait réflexion. « Ce charmant monsieur va nous suivre. »

Le charmant monsieur en question semblait sourire, il était presque serein. Je le surpris en train de faire un clin d’oeil dans le vide. Birmingham m’indiqua alors la localisation d’un nouvel ennemi. Je braquai mon arme vers la botte de foin, refusant toutefois d’appuyer sur la gâchette. « Je ne vais pas lui tirer dessus s’il ne… » C’est alors que l’acolyte en question se mit à découvert et qu’un coup de feu partit. Je répliquai aussitôt, l’abattant d’un tir en plein thorax. Lorsque je me retournai, je vis le front de notre prisonnier criblé d’une balle parfaitement bien placée. Cette image me glaça le sang, nous avions réellement affaire à des cinglés prêts à tout pour rester dans l’ombre. Je détournai le regard puis pressai les autres. « Allez, on avance, il ne faut pas traîner. »

On me traitait comme une petite chose précieuse, fragile, incapable de faire quoi que ce soit. Je détestais ça. Non, je ne pouvais pas les laisser croire que j’étais faible. Je n’étais pas sans défense. J’avançai avec les autres, j’avais écouté Mac dire à Hunter de me garder près de lui quitte à devoir m’attacher, j’avais eu un merci de Kaleb, mais il avait aussi dit que ce que j’avais fait était stupide. Il appréciait le geste, la belle affaire. Puis, le chasseur que Kaleb attrapa ce fit descendre par son collègue et lors policière sembla prendre panique en réalisant qu’ils avaient affaire à des malades. Mais dans quel monde vivaient-ils tous? Je ne comprenais pas tout ce qui se passait, mais je devais mettre mon pied à terre. Un son guttural sortie de ma bouche, un râle de chat en colère, voilà ce que c’était. Je fonçais tête baissé et plongeais dans une balle de foin la pourfendant. J’attrapais le chasseur caché derrière et l’apporté à Mackenzie comme un trophée de chasse.

-Je ne suis pas un enfant, je ne suis pas une petite chose fragile, je vis par moi-même depuis longtemps et jamais, tu m’entends, jamais, je ne me laisserais mettre en laisse par personne. Pas même pour te faire plaisir. Tu peux me remettre à la rue, mais tu ne m’empêcheras pas d’aider, que ça te plaise ou non.

Je me retournai vers Kaleb.

-Ce n’est pas parce que tu peux survivre que l’on doit accepter que tu sois une cible. Les balles te font souffrir autant que nous. Elle te brûle.

Je me tournai vers Hunter.

-Mon ami Zack à plus besoin de ta protection que moi. S’il meurt, je vais vous en vouloir pour ça. Si je meurs, je n’aurais conscience de rien.

J’allais me remettre en marche lorsque je me retournai vers Zackary.

-Et toi, ne t’avise pas de mourir.

Je me remis en marche, prenant la tête, le chasseur avait été remis dans les mains de la policière, elle pouvait en faire ce qu’elle voulait. Peut-être allait-il être tué par un collègue lui aussi. Je m’en fichais. J’étais en colère que l’on me traite ainsi. J’avais réagit en chochotte au début de cette histoire. Vivre dans une maison m’avait rendu confortable, on ne m’y reprendrait plus. J’étais courageuse, je n’allais plus les laisser me le faire oublier.

Hunter venait carrément de lui dire que sa tête était plus importante que son épaule. Du moins, c'est ainsi que le comprenait Willow. Elle commençait à voir les "phrases" cachées dans les propos du tigre. Elle essayait peut-être même trop de le décoder, d'essayer de comprendre les sous-textes et de leur trouver un sens. Si ça se trouvait, Will était complètement dans le champs et il avait simplement voulut dire que c'était moins grave d'être blessé à l'épaule que d'avoir une balle dans la tête. Et puis merde, depuis quand est-ce qu'elle avait commencé à jouer à ce petit jeu? Était-ce depuis ce fameux matin où il lui avait dit tenir à elle? Ce même matin où elle s'était réveillée dans son lit parce qu'il avait simplement voulut la ramener à bon port pour être sûr qu'il ne lui arrive rien? Était-il entrain de gagner des points, subtilement? Enfin, si c'était le cas, il menait bien sa barque parce que Willow commençait à se poser de sérieuses questions. Sur son compte à elle. S'il ne la laissait pas indifférente, chose qu'il savait pertinemment, il était entrain de prendre une place importante dans sa vie. Peut-être un peu trop importante d'ailleurs. Une chose était sûre, il comptait pour elle désormais. Beaucoup trop pour la tranquillité d'esprit de la panthère noire.

Au moment où Willow se traitait d'imbécile parce qu'elle laissait ces questions lui brouiller les idées, elle entendit Ayana émettre quelques commentaires qui la firent sourire. Will n'était pas assez vieille pour ne pas se rappeler sa propre adolescence, ses premières métamorphoses et ce sentiment d'être trop couvée. D'où le fait que certaines personnes la surnommaient "Princesse". Dont Hunter. Cette discussion ne la concernait pas, alors elle aurait dû se mêler de ses oignons, mais c'était plus fort qu'elle, il fallait qu'elle dise quelque chose à la gamine.

- C'est tentant de vouloir montrer que tu peux te débrouiller. On le sait tous, mais il faut aussi que tu comprennes que ce n'est pas parce qu'on ne te prend pas au sérieux qu'on te protège comme on le fait. Comme Mackenzie le fait. Tu n'es plus toute seule maintenant, il y a des personnes qui tiennent à toi... alors ne leur en veut pas de vouloir te protéger. lança-t-elle doucement à l'adolescente. Quant à Zack, je veille sur lui et tu as ma parole qu'il n'y restera pas.

C'était là le mieux qu'elle puisse faire. En espérant ne pas avoir empiré les choses par des paroles mal interprétées.

HJ: Oups. Trop long. Désolée!

-Bien parlé Princesse, c’est pour cette raison que je t’aime.Souffla t-il en regardant Willow.

On pouvait dire que c’était une déclaration, directe pour une fois, sans sous-entendu. Après tout, elle l’avait embrassé, il pouvait bien être honnête sans se fendre la gueule pour autant non? D’accord, il allait peut-être le regretter après toute cette histoire lorsqu’elle le repousserait, mais tant pis, il aurait au moins le mérite d’avoir été honnête et clair. Puis, il se rendit à la hauteur de Zackary et lui mit la main sur l’épaule.

-T’en fait pas, Mac n’est pas du genre à abandonner au premier coup de gueule, je ne serais pas là sinon et lui non plus.

Il avait pointé Kaleb en disant « lui non plus ». Le vampire avait en effet perdu quelque point avec Mac lorsqu’elle avait découvert qu’il était un être mort en vérité. Mais elle l’appréciait encore, sinon elle l’aurait envoyé sur les roses et il ne serait pas resté avec eux très longtemps dans le labyrinthe. Il s’avança vers Ayana et lui secoua les cheveux sur la tête.

-Tu n’es pas un enfant, nous le savons. Nous savons aussi que tu veux faire ta part, mais nous, nous voulons que tu restes en vie avec nous. Ta vie est aussi importante que n’importe laquelle de ceux qui sont ici en ce moment. Donc ensemble, nous allons faire en sorte de tous nous sortir d’ici vivant, mademoiselle. Alors reste à mes côtés, je veille sur tes arrières, tu veilles sur les miens.

Il eut un sourire, il chuchota pour que les humains n’entendent pas, en fait, pour que sa sœur n’entende pas.

-Et laisse Kaleb reprendre la tête, il a des preuves à faire avec ta mère d’accueil et il aime être le héros de l’histoire. Tu ne vas quand même pas lui gâcher son coup non?

Il fit un clin d’œil à l’adolescente espérant qu’elle se calmerait et laisserait le vampire reprendre la tête de cette compagnie. Il était leur écran de sûreté, il détestait que ce soit le cas, mais Kaleb se relèverait de ses blessures, eux non.

Mackenzie s'empêcha de lever les yeux au ciel, mais elle n'en pensait pas moins. Elle devrait avoir une bonne conversation avec Ayana lorsqu'elles rentreraient à la maison. Parce qu'ils allaient tous pouvoir rentrer à la maison, Mac se le promettait bien. Elle était néanmoins reconnaissante à Willow d'avoir essayé de parler à la gamine, mais elle redoutait un peu l'effet que ça pourrait avoir sur la gamine en question. Mac chassa tout ça de ses pensées. Ce n'était pas le moment de se rappeler qu'elle avait vu son frère se faire embrasser par Willow et que ça semblait lui avoir beaucoup plu, pas plus que c'était le temps de se demander ce que son frère avait pu dire à Ayana, mais elle était prête à mettre sa main à couper que ça la concernait. Elle et Kaleb. Parce qu'elle n'avait pas manqué le moment où il avait désigné Kaleb. Une autre histoire.

Notre prisonnier capturé par Kaleb ne le demeura pas assez longtemps pour pouvoir répondre à leurs questions. Merde. Il leur faudrait en attraper un autre et ça ne serait peut-être pas facile à faire puisqu'ils veillaient à rester loin de leur groupe. Celui-là avait été un peu téméraire. Ou stupide

Le fait de ne pas entendre de sirènes ou de ne pas voir le flash quasi rassurant des voitures de flics à l'extérieur du labyrinthe ne lui disait rien de bon. Ça voulait dire que personne n'avait appelé la police. Lisa et elle auraient donc à répondre à de nombreuses questions. En commençant par la plus importante: pourquoi ne pas avoir appelé de renforts. Parce que leurs supérieurs le demanderaient forcément. Et si les flics débarquaient, ça serait d'autant plus de questions auxquelles répondre. Bref, d'une manière comme de l'autre, Kaleb, Raff et leurs copains vampires auraient du pain sur la planche.

-Non mais attend vieux matou, tu vas me sortir comme exemple à toutes les sauces ou quoi? Non, mais c’est quoi ces histoires? Tu ne vas quand même pas faire accroire à tout le monde que je suis du genre à voler la vedette. Tout ce que je veux c’est que tout le monde sorte de là en vie, tout comme toi chat de gouttière.

Mais qu’est-ce qu’il était en train de faire? Le vampire secoua la tête et murmura pour la panthère.

-Tu lui as grillé les neurones avec ton baiser. Il voit des preux chevaliers partout maintenant. N’importe quoi.

Il espérait sincèrement que Mackenzie n’avait pas entendu ça. C’était puéril et vraiment inutile dans cette situation aussi critique. Il regarda Mackenzie, à qui Ayana avait remis un autre chasseur.

-Je vais le garder près celui-là. Question qu’il nous en reste un de vivant à la fin.

Il prit l’autre par le collet, faisant comme écran de son corps. Il passa près de Hunter et le bouscula de façon intentionnelle, question de se venger des propos déplacés. L’autre, le chasseur, sortit une lame et tentant de d’entailler le vampire. Kaleb eut vite faite de stopper la menace, il ne prit pas de chance et lui brisa le poignet en le désarmant.

-Désolé, c’est douloureux, mais au moins comme ça ta main dominante est hors circuit. J’ai autre chose à faire que d’éviter des coups en traître.

Il se remit à avancer, ils devaient vraiment tous sortir de là, c’était urgent. Ils avaient eu de la chance si on peut dire jusqu’à maintenant, ils n’en auraient sans doute pas toujours.

J’étais excédée. Nous étions pris au beau milieu d’une fusillade et quand certains se roulaient des galoches et se faisaient des déclarations d’amour, d’autres piquaient des fards, se mettaient en danger et suscitaient de véritables scènes mélodramatiques. Il n’était pas étonnant que nous nous fassions repérer aussi aisément, même un sujet presbyacousique ayant oublié son sonotone à la maison de retraite aurait pu nous localiser. Quant à Birmingham, il venait tout naturellement de briser le poignet du chasseur débusqué par la gamine. La situation commençait à devenir hors de contrôle. Je lançai un regard exaspéré à Wright qui semblait également agacée. Il était temps de reprendre la main sur la situation. Je m’imposai d’une voix ferme. « Bon, ça suffit maintenant, tout le monde se tait. » Un objet brillant jonchant le sol à quelques mètres attira mon attention. Je m’en approchai et le ramassai, il s’agissait d’une douille. Je fronçai les sourcils et jetai un coup d’oeil au delà de l’angle qui se trouvait juste devant pour découvrir les décombres de la maison de foin improvisée par Hunter.  Je me retournai vers les autres, dépitée. « On tourne en rond. Je reviens. »

Il n’était plus question d’avancer à l’aveuglette, chaque seconde perdue dans ce piège pouvait nous être fatale. J'avais besoin d'avoir une vision globale du labyrinthe. Je m'éloignai afin de ne pas attirer l'attention sur le groupe, dépassant le virage. Je rapprochai une des bottes de foin déjà au sol du mur végétal et m’en servis pour l’escalader. J’eus droit à quelques secondes de paix pour mémoriser la topographie des lieux avant qu’un tireur ne surgisse, arme braquée sur moi. Alors que je venais d’appuyer sur ma propre gâchette, je sentis une violente douleur me déchirer le mollet. Je plongeai au sol, roulai à terre puis jetai un oeil aux dégâts, la balle de l’assaillant n’avait fait que me frôler. Je me relevai tant bien que mal et me hâtai de rejoindre les autres en boitillant, ouvrant déjà l’application boussole de mon téléphone portable. « Ok. On est quasiment au milieu du labyrinthe, légèrement vers l’ouest. La sortie officielle est vraiment trop éloignée et j’imagine qu’un comité d’accueil nous y attend, je pense qu’il est préférable d’atteindre une des parois extérieures, il suffira ensuite de démonter les bottes de foin ou de passer par dessus. La plus facile d’accès est la bordure nord, il faut prendre la première à gauche puis la seconde à gauche… j’ai pas eu le temps de mémoriser la suite mais il suffit de bien garder le cap. »

Je me sentais comme une enfant gâtée qui faisait la crise. Bon d’accord, je n’avais jamais été gâtée, du moins pas avant de connaître Z qui m’apportait souvent des surprises même lorsque nous étions dans la rue, et maintenant avec Mackenzie qui m’avait offert un toit et plus de vêtements que je n’en avais jamais eu. D’accord, alors peut-être qu’être une « enfant gâtée » m’avait pourrie alors. Je me sentis stupide en les entendant me dire que c’était parce qu’ils tenaient à moi qu’ils agissaient ainsi, pas parce qu’ils voulaient me traiter en enfant. À ma défense, je n’avais connu que peu de gens qui me portait assez d’intérêt pour se soucier de ce qui pourrait m’arriver. Je n’avais pas l’habitude que l’on se soucie de ma sécurité, sauf de la part de Z. Je laissai donc Kaleb passer devant moi, puis Lisa aller vérifier où nous étions. J’écoutai ses propos et hochai la tête. Nous savions où nous étions et vers où nous devions aller. Nous avancèrent dans la direction indiquée. Une odeur putride me vint au nez, une odeur qui manqua me rendre malade. Qu’est-ce que c’était? Je ne pouvais pas savoir de quoi il s’agissait. On aurait dit… que l’on brûlait quelque chose? Une carcasse quelconque ou je ne sais trop. L’odeur était horrible et la nausée m’empêcha d’avancer.

-Mais qu’est-ce que s’est?

Je regardai derrière moi, Mac, Lisa et Zackary ne semblaient pas affectés, mais je perçus quelque chose de différent sur le visage des métamorphes et du vampire. Eux, ils le sentaient.

Willow allait répondre à Kaleb lorsque Lisa se fit entendre et demanda à tout le monde de se taire. Si Hunter avait attiré les foudres du vampire, elle en faisait les frais et elle allait le faire payer au tigre. Il avait tourné quelque chose de positif en négatif. Lorsque Lisa leur eut fait le topo de la situation ils s’étaient remis en marche. Willow ouvrit grand les yeux lorsqu'une odeur fétide lui arriva aux narines. Ayana fût celle qui en fût le plus affectée. Tellement qu'elle dû s’arrêter de marcher et on voyait qu’elle n’allait pas bien. La panthère voulait bien le croire. Si l’adolescente n’avait pas reconnu l’odeur, elle, elle n’avait aucun doute sur sa provenance. Zackary aida le jeune serval à avancer. En effet, ils devaient bouger et vite. Willow suivi le conseil de l’humain et respira par la bouche, mais elle eut l’impression de pouvoir goûter la mort de son semblable. Elle chuchota plus pour elle-même que pour les autres:

- Ils les brûlent. Ils brûlent les dépouilles des métamorphes.

Les chasseurs ne se contentaient pas de les tuer, non. Ils les brûlaient. C’était abominable. Abject. Il n’y avait pas de mot assez fort pour décrire pareille horreur. Un hurlement à faire déchirer les tympans traversa la nuit. Celui-là n’était pas mort, ils ne l’avaient pas abattu et l’avait allumé comme une torche. Un grand frisson de dégoût la traversa. Elle ne pouvait pas laisser faire ça. Elle ne pouvait pas laisser les siens subir ceci sans rien faire. Elle fonça, ne prêtant aucune attention aux cris derrière elle. Ce hurlement, elle connaissait cette personne, elle connaissait tous les métamorphes. Elle ne savait pas qui brûlait, mais elle savait qu’elle connaissait cette personne et ne pouvait pas rester là sans rien faire.

La bonne nouvelle, Ayana c’était calmée et avait laissé Kaleb passer le premier. Mauvaise nouvelle, Kaleb et Willow lui en voulaient. Ce n’était pas le plus grave à ce moment. Non, la découverte olfactive qu’ils venaient de faire les stoppa net. Ayana en avait l’estomac retourné, il pouvait la comprendre. Elle n’avait pas identifié l’odeur, mais lui oui, Willow aussi et Kaleb devait avoir sa petite idée. Il ne s’attendait pas cependant à entendre sa princesse mettre en mots ce qui se passait et encore de moins de la voir partir comme une flèche se jeter dans la gueule du loup. Il avait entendu le hurlement lui aussi bien sur, il savait même avec certitude de qui il venait. C’était un de ses employés, il l’avait déjà entendu hurler ainsi lorsqu’il s’était ouvert la main sur une pièce chromé d’un riche client qui avait vraiment fait mettre une partie d’argent véritable dans l’esthétisme de sa voiture. Il couru derrière la jeune femme, il avait tenté de l’arrêté en criant de revenir, mais elle n’avait pas écouté. Il dû mettre les turbo pour la rattraper, elle était rapide. Il se plaça directement devant elle avant de l’enfermer dans ses bras pour l’empêcher d’aller plus loin.

-Arrête, c’est trop tard pour lui tu m’entends? C’est trop tard. Si tu te montres maintenant, ils te tueront et te feront subir exactement la même chose Willow. Il faut réfléchir et trouver un plan tu m’entends? Tu m’entends? Il nous faut un plan. Nous allons les tuer un par un ses fumiers, mais il nous faut un plan. Il est hors de question que s’assiste à ta mort en directe. Alors penses avec ta jolie tête panthère. Nous allons agir, mais il faut réfléchir.

Il serra la jeune femme contre lui avant de lui faire savoir.

-C’était Sacha, j’aurais reconnu ce hurlement entre milles. Je le connaissais, alors je comprends ta colère, ton besoin d’agir. Mais on ne peut pas se permettre de mourir, sinon personne d’autre ne les sauvera. D’accord?

Il la regarda dans les yeux. Il espérait que quelques uns des mots qu’il avait dit franchirait la barrière de panique qu’il lisait dans les yeux de la jeune femme.

Bon Dieu de merde! Et puis quoi encore? Si jamais Hunter avait le malheur de lui dire qu'il n'avait pas cette Willow dans la peau, elle se ferait un immense plaisir de le traiter de menteur et de lui rappeler à quelle vitesse il s'était élancé derrière elle quand elle s'était mise à courir en direction des hurlements. Le problème? C'est qu'il s'agissait de son frère et que même si elle était furieuse contre lui, elle ne le laisserait pas aller se faire descendre sans rien faire pour l'en empêcher. Alors elle ordonna à Kaleb de garder Ayana et Zack à l'oeil avant de se lancer à la poursuite de son frère. Lui, quand elle mettrait la main dessus, il en entendrait des vertes et des pas mûres! Mackenzie arriva à temps pour entendre Hunter dire qu'il connaissait la personne qui hurlait et que c'était trop tard pour lui. C'était triste, mais Mackenzie n'avait pas le temps de s'arrêter à ça. Ils devaient d'abord et avant tout s'occuper des vivants.

- Ramène ta petite amie chérie avant que je te botte le cul pour être parti comme ça. Si tu tiens à te faire descendre, fais-moi plaisir... pas quand je suis là.

Du menton, elle leur fit signe d'avancer. Se séparer comme ça, c'était la chose la plus stupide à faire, Mackenzie espérait qu'ils en avaient tous deux conscience. Mac se promettait bien de remonter les brettelles à son frère et à Ayana. Une bonne crise de nerfs et un peu de rage, voilà qui lui ferait le plus grand bien quand ils sortiraient de là. Ça ou taper dans un punching-ball.

- Si être en amour ça rend aussi con, je veux être vaccinée, moi! maugréa-t-elle lorsqu'ils arrivèrent tout près du reste de leur groupe.