You shall not pass

Le chien! Elle le tenait toujours en « laisse »! Elle s’était penchée pour détacher l’animal quand Joshua lui demanda de relâcher le chien. Taylor s’abstint de lui faire remarquer qu’elle était déjà sur le point de laisser la bête rejoindre son maître. Josh était déjà à cran avec l’agression dont elle avait été victime, alors l’arrivée impromptue de ce duo de rigolos n’était pas pour améliorer la situation. Sans compter qu’un des deux semblait bête à manger du foin. Plutôt que de répondre à la question alors qu’ils n’étaient pas en position de force, il s’entêtait à la ramener et à vouloir récupérer son clébard. Heureusement pour lui, son comparse semblait plus sensé.

- Vous devriez peut-être songer à lui trouver une laisse. Ça éviterait qu’il aille fouiner un peu partout. rétorqua Taylor en libérant le chien après lui avoir accordé une dernière caresse. Ce n’était pas de la faute de cet animal si son maître se comportait en idiot.

Quand le plus malin des deux expliqua qu’ils avaient franchi la clôture en pensant que ça serait un raccourci, Taylor leva les yeux au ciel. Personne n’avait compris que les raccourcis ça n’existaient pas? Essayer de gagner du temps c’était toujours s’exposer à tenter quelque chose pour se rendre compte au final que le temps qu’on a perdu, c’était exactement le temps qu’on aurait pris à passer par la route habituelle.

Jane lança un regard réprobateur à Lincoln lorsqu’il commença à exprimer des exigences concernant l’animal qui vraisemblablement lui appartenait. Sa vie était sur la sellette et il prenait le risque de se retrouver avec un nouvel orifice pour un vulgaire chien ? C’était stupide. La jeune femme se retourna vers Ally et se contenta d’un sifflement silencieux uniquement audible par sa jumelle, marquant son exaspération accentuée par son angoisse. « Tssss. »

Will prit la parole et tenta de fournir une explication. James ne semblait néanmoins pas totalement dupe. La jeune femme n’avait pas tous les éléments en main pour négocier au mieux, ignorant elle-même la vérité. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il devenait urgent de mettre un terme à cette confrontation qui menaçait de dégénérer à chaque seconde. Elle fit un pas en avant, de manière à se positionner entre les deux groupes, dans une position de médiation. Elle regardait tour à tour les habitants de l’hôtel et les deux intrus, affichant le visage le plus calme et pacifique possible. « Je pense qu’ils ont bien compris la leçon, non ? On pourrait tous oublier ce malheureux incident et retourner à nos activités, qu’est-ce que vous en dites ? »

PS : Désolée pour le délai, le wifi est terrible dans l'île où je me trouve en ce moment !

Je laisserais Will parler à l'avenir, James (AKA Grand Surfeur) et Josh semblant prêts à avaler tous ses bobards. Et c’est moi l’idiot ici, hein? Nous avions bien traversé la clôture comme raccourci, mais nous nous étions arrêtés lorsque j’avais proposé de fouiller l’hôtel. Aucun garde, une grille ouverte… Tout indiquait un lieu abandonné. Ce groupe cherchait vraiment à se faire attaquer. Heureusement pour eux que nous n’avions pas l’intention de procéder à un raid armé contre leur bande.

Je fis un large sourire à Grand Surfeur en me relevant, mais en laissant mes yeux lui envoyer le vrai message. Un jour, je te couperai tes cheveux de prince durant ton sommeil. Les autres ne le suivaient apparemment pas pour son QI, mais pour sa force et ses armes. Grosse mitraillette, petite... L’autre type ne semblait guère plus disposé à diriger, préférant se mettre à dos la copine de son collègue en menaçant Jane. Et moi qui croyait que les rôdeurs avaient le monopole de de la stupidité! Avec un peu de chance ils s’entretueraient tous avant d’avoir pu s’en prendre à nous ou à Buster.

N’avais-je pas répété que j’étais ici pour le chien, pas pour les attaquer? Will n’avait rien révélé de plus croustillant, mais ses mots sonnèrent comme paroles d’Évangile à leurs oreilles tandis qu’on me traitait comme un menteur. Je ravalai ma colère, uniquement heureux de me retrouver avec Buster à mes côtés de nouveau. Se mettre dans un tel pétrin pour un chien semblait idiot, mais il avait sauvé la vie de l’une de nos amis et son odorat nous avait permis d’éviter nombre de rôdeurs, ces derniers ayant oublié les rudiments de l’hygiène. Une exploration sans lui revenait à jouer sa vie à pile ou face. Notre relation était réciproque et jamais je ne laisserais quelqu’un s’en prendre à Buster, quitte à mourir pour qu’il puisse s’enfuir. Ces crétins étaient tellement bornés, ils auraient pu le torturer pour qu’on leur réponde, nous qui n’avions rien de mieux à leur dire que ce que nous leur répétions inlassablement depuis le début. Tout en caressant mon chien et en laissant ma peur pour sa vie redescendre, je tentai un contact visuel avec la jeune femme cachée derrière Josh. « Merci. Et vous vous devriez penser à la même chose pour les gardes à l’entrée. » Dans tes dents petite maligne.

Jane venait de parler. J’attendais la suite des choses, préférant laisser ces attardés décider tant que nous étions dans leur tanière. Autant essayer de me montrer docile maintenant que j’avais eu ce que je voulais et que mes craintes au sujet de mon chien étaient écartées. Ils avaient les armes, et nous n’avions que Jane qui était de notre côté. Je jetai un regard vers elle et lui pointai James des yeux, espérant qu’elle décrypte mon message. Pas étonnant que tu préfères vivre seule…

HS : Beaucoup de lignes, mais mon perso en a beaucoup contre vous tous alors… Haha!

Non, il refusait de les croire. Ils ne disaient pas tout et il restait sur ses gardes. James avait beau lui demander de relâcher la pression, il fit signe que non de la tête. Si l’un était une grande gueule, l’autre n’était qu’un beau parleur. James ne pouvait pas le croire, il était plus intelligent que ça. Il n’était pas dupe. Il devait seulement vouloir calmer le jeu. Pas lui. Taylor parla de garder le chien en laisse pour éviter ce genre de chose. La grande gueule fit en sorte d’établir un contact visuel avec Tay et lui dit qu’ils devraient penser à faire la même chose avec les gardes à l’entrée. Josh releva son arme et avança vers l’autre. Il lui colla le canon sur le front.

-Et toi tu devrais apprendre à fermer ta bouche. Je peux très bien de faire servir d’exemple pour ceux dehors qui n’ont pas fait leur devoir si tu vois ce que je veux dire.

Il arma le fusil, le gardant sur la tête de l’autre pendant quelques secondes encore. Il recula ensuite près de Tay, l’arme toujours pointé sur cet homme qui l’énervait au point de lui faire perdre son sang froid. Il fit signe à l’autre qui semblait avoir un peu plus de cervelle.

-Tu devrais le faire sortir d’ici avant qu’un accident ne lui arrive.

Il pointa son arme vers le sol à nouveau, restant toujours en alerte. Il aurait pu le tuer bien sûr, mais il ne valait même pas la peine qu’il perde une balle pour lui. C’était un homme stupide dont il ne restait plus que la langue acérer pour subsister. Joshua, respira et tente de retrouver son calme. Il l’avait eu, il devait l’avouer. Cet homme avait réussi à le mettre hors de lui alors qu’il était habituellement d’un calme froid.

Alicia vit le regard que lança un des hommes à Jane et elle n’eut aucun mal à le déchiffrer. Subitement, elle en eut par-dessus la tête. L’un était tout miel, un beau parleur et l’autre était une grande gueule. Et voilà que Jane se mettait dans la ligne de mire. Elle était devenue suicidaire ou quoi? C’était nouveau dans sa panoplie? Si c’était l’œuvre de ses nouveaux amis, Ally ne pouvait faire autrement que réprouver ses nouvelles fréquentations. Dire que Jane les avait fuis comme la peste, les garçons et elle… tout ça pour se tenir avec une grande gueule et un beau parleur.

- Je n’ai jamais émis de commentaires sur tes fréquentations, mais là je dois dire que ça ne vole pas haut. commenta Ally en secouant la tête.

Elle jeta un vague coup d’œil à sa sœur avant de réaliser une chose. Jane n’avait-elle pas dit qu’elle avait vu ses copains de loin? Que faisait-elle dans le coin? Elle qui les fuyait comme s’ils étaient des pestiférés, voilà qu’elle se baladait dans un secteur où elle était sûre de voir un membre de sa famille. Ally ne se faisait pas d’illusions, sa sœur n’était certainement pas venue la voir après l’histoire de l’hôpital. Pas plus que leurs frères ne l’avaient fait d’ailleurs. Voilà qui voulait tout dire songea-t-elle amèrement.

- Ça suffit. Ramassez votre cabot et fichez le camp d’ici. Vous récupérerez vos armes une fois que vous serez de l’autre côté de la grille. Et si vous êtes aussi intelligents que vous pensez l’être, arrangez-vous pour ne pas recroiser notre route sans avoir une bonne raison.

Alicia croisa les bras sur sa poitrine et attendit que ces deux imbéciles s’exécutent. Elle avait hâte de voir ce que Jane choirait de faire. Partirait-elle avec ses nouveaux copains ou voudrait-elle rester?

Il regarda le plus brillant des deux, du moins, il lui semblait que c’était le plus brillant. Il avait compris qu’il devait arrêter les mensonges, il avait aussi compris que Josh était sérieux lorsqu’il avait braqué son arme directement sur la tête de son compagnon. Il n’avait pas ouvert la bouche et s’était contenter de faire reculer son ami avec lui vers la porte.

-Hey l’homme au chien. Je vais te donner une petite leçon de langage non verbal d’accord?

Il n’attendit pas la réponse de l’autre. Il continua un sourire narquois sur les lèvres.

-Quand une femme reste bien cachée derrière un homme et que cet homme prend bien soin de la protéger de son corps, on ne tente pas une chose aussi stupide que de dire une ânerie à cette femme et surtout pas en tentant un contact visuel en outrepassant l’homme qui la protège.

Il secoua la tête, la situation l’amusait à présent. L’autre avait été stupide, il avait clairement provoqué Josh que ce soit intentionnel ou simplement parce qu’il était stupide.

-Tu dois être un foutu bon combattant pour avoir survécu jusqu’ici. J’aimerais voir ça un jour, mais pas ici, pas dans ses murs. Ne revenez jamais ici, nous ne seront pas aussi clément.

Ses traits c’étaient fait plus sérieux sur la dernière phrase. Il ne voulait plus voir ses deux clowns ici. Ils leur avaient démontrés une lacune importante dans leur sécurité, ils auraient pu les remercier pour ça s’ils n’avaient pas été aussi idiots et provocateurs.

hj: désolé, c'est mauvais. J'ai la tête qui déraille ce soir et je ne voulais pas vous faire attendre plus longtemps!

Taylor n’avait pas voulu s’en mêler jusque là, jugeant que Joshua et James avaient les choses en main, mais là l’abruti dépassait les bornes. C’était qu’un conseil qu’elle lui donnait! Un chien qui n’était pas fouttu de rester avec son maître, ce n’était pas sérieux. Alors oui, la putain de laisse était de mise. En temps normal, c’était le cas alors par les temps qui courent… ou bien le maître de la bête était un abruti de la pire espèce ou bien il était tout simplement inconscient. Elle mourait d’envie de dire à cet imbécile sa façon de penser, mais sachant que ça ne ferait qu’ajouter de l’huile sur le feu, Taylor préféra s’abstenir de tout commentaire. «Il vaut mieux se taire et passer pour un con plutôt que de parler et ne laisser aucun doute à ce sujet», voilà une phrase que son père répétait souvent quand elle était gamine. Si elle l’avait souvent entendue, elle en avait aussi rapidement compris le sens. Peut-être que la grande gueule ne connaissait pas ce dicton populaire.

Joshua était de plus en plus tendu, Taylor le comprenait simplement en voyant sa posture. Il fallait calmer le jeu avant que quelqu’un ne pète les plombs. Depuis ce qui l’avait conduite à l’hôpital, Josh était devenu plus nerveux, comme s’il se reprochait qu’on l’ait agressée, alors il mettait les bouchées doubles. Comme s’il voulait se rattraper.

- Je suis d’accord avec Ally, vaut mieux leur montrer la sortie. chuchota Taylor à l’intention de Joshua. Il ne fait que nous prouver que c’est un imbécile. On a pas de temps ni de munitions à perdre pour lui. ajouta-t-elle en haussant la voix juste un peu, histoire que l’abruti en question l’entende clairement.

Jane lança un regard désespéré à Will lorsque son acolyte se permit une nouvelle remarque acerbe concernant les gardes qu'il faudrait tenir en laisse. Elle aurait presque eu envie qu'il lui en mette une pour le faire taire. Sa jumelle semblait également avoir tiqué en l'entendant. Sa petite remarque lui fit froncer les sourcils et se mordiller la lèvre supérieure. Une partie d'elle-même ressentait l'envie de défendre les deux hommes tandis que l'autre lui sommait de ne pas envenimer la situation, ses relations avec Alicia étaient déjà suffisamment complexes. Elle chuchota à l'attention de sa soeur : « Je t'assure que je vais leur en toucher deux mots la prochaine fois que je les croise. »

La situation semblait se dénouer. Malgré tout, l'atmosphère était électrique. Les deux intrus s'étaient certes dirigés vers la sortie mais sous les brimades et les insultes. Jane croisait les doigts pour que Lincoln réussisse à garder les répliques sarcastiques qui devaient se bousculer dans son cerveau pour lui. Toujours positionnée entre les deux camps, elle espérait ainsi dissuader les membres du groupe de l'hôtel d'ouvrir le feu ainsi que ses deux récentes connaissances de dire ou faire quoi que ce soit susceptible de la mettre en danger.

Mouhahahaha!! C'est à mon tour maintenant parce que... bah ç'a été décidé ainsi et que ça m'amuse de venir vous pourrir un peu l’existence! Alors... qu'ai-je donc pu aller inventer pour vous embêter un peu? Voyons voir...

La grille était grande ouverte, une invitation à entrer en terrain hostile. Ce n’était pas la première fois que ça se produisait, mais c’était clair que ça serait bien la dernière. Les gens dont le job était de s’occuper de la sécurité des habitants de l’hôtel allaient en prendre pour leur grade. Pourquoi? Parce que d’ici quelques secondes près, les belligérants qui vociféraient presque à l’intérieur de l’hôtel vont avoir un ennemi commun à affronter. Une toute petite horde de rôdeurs a été attirée par le raffut qu’ils faisaient, occupés qu’ils étaient à se disputer en vain. Il leur sera difficile de dire combien il y avait de monstruosités à abattre, mais c’est clair qu’ils seront surpassés en nombre. A sept contre un troupeau de zombies, ils auront du pain sur la planche!

Eh oui! Une quarantaine de zombies vient d’investir la cours de l’hôtel. Tout le monde est bloqué à l’intérieur. Qu’allez-vous choisir de faire? Surmonter votre animosité et essayer de vous barricader dans l’hôtel? Est-ce que ça sera chacun pour soi? Ou mieux, choisirez-vous de vous entraider et d’aller massacrer des rôdeurs? Enfin! Peu importe la décision que vous prendrez, n’oubliez pas une chose… il faudra bien veiller à ce que la grille soit rapidement fermée. On ne voudrait pas attirer d’autres rôdeurs, non?

A vous de jouer les loulous!

Après ce que je venais de vivre, il était étonnant que mes pantalons n’aient pas été souillés. Josh (AKA Terminator) m’avait pointé son arme sur la tête! Parce que j’avais osé jeter un regard à sa copine! Non mais quel genre de relation malsaine était-ce s’il essayait de fusiller chaque personne qui posait l’œil sur elle? Ce n’était pas comme si j’avais tenté de l’approcher ou que je l’avais menacée. Bande de malades! Cette altercation m’avait profondément troublé, bien que j’essayais ne pas le laisser paraître tandis que l’acier froid de son arme embrassait mon front. Je sentais tout de même tous mes muscles faciaux trembler, sûr que cet enfoiré aller tirer. Lorsqu’il recula, la chute de pression me fit tourner la tête.

Je suivi Will qui me tira par la manche, trop dans les vapes pour réfléchir à autre chose qu’à la porte. J’entendis tout de même Grand Surfeur essayer de faire de l’esprit avec le grain de sable qui lui servait de cervelle, mais je gardai le silence, préférant sortir en vie en compagnie de mon chien que d’apprendre à Monsieur L’Oréal que le langage verbal de Mademoiselle disait le contraire de celui non-verbal. Si elle voulait effectivement passer inaperçue, elle n’aurait pas essayé de jouer à la reine du sarcasme avec le vrai pro de la pièce. Et elle en rajoutait encore, la preuve, n’ayant pas encore réalisé qu’elle n’était pas de taille à me répliquer. Trop gentil de garder tes balles pour toi, je vais me retenir de t’humilier encore plus et te laisser le dernier mot. Elle pouvait bien se la jouer dure à cuire, cachée derrière son pitbull armé. Tout ce que je voulais, c’était de sortir de cet enfer au plus vite. Toutefois, la vie semblait m’en vouloir aujourd’hui, puisque quitter DébileTown allait devenir le dernier de mes soucis.

Will leur avait bien dit que la grille était toujours ouverte, mais ils étaient bien trop occupés à s’entredéchirer et à menacer de pauvres survivants désarmés pour un regard de trop. Durant ce temps, une meute de carnassiers venaient de faire son entrée dans la cour et était sur le point de franchir la porte automatique du lobby. Combien? Beaucoup trop. Et rien ne disait qu’ils seraient les derniers…

Je me postai devant Buster tel un bouclier. Sortir en vie allait nécessiter des compromis, pensai-je en soupirant. Je me retournai vers Grand Surfeur, Terminator et Clone-de-Jane tout en évitant de jeter le moindre coup d’œil à la petite blonde. J’employai mon ton le plus calme tout en débitant mon discours à toute vitesse. « Écoutez, je sais que vous ne m’aimez pas du tout… et j’en prend le blâme. J’ai craint que vous vous en preniez à Buster et j’ai perdu les pédales. Mais voilà, vous semblez avoir pire sur le dos que nous maintenant et deux paires de bras supplémentaires ne seraient pas de trop. James, tu voulais voir comment je me débrouille? Donne-nous nos armes et nous te montrerons qu’on peut viser les vrais méchants. Après, tout le monde sera libre de repartir chez-soi sans qu’il y ait eu effusion de sang de part ou d’autre. » Je levai les deux bras pour voir s’ils étaient aussi doués en décryptage du langage verbal qu’ils ne le disaient. Tout ce que je voulais, c’était retourner à Houston avec toute ma cervelle. « Pas d’embrouilles. Alors, marché conclu? » Allez, j’ai réussi à aligner trois phrases sans vous insulter, je mérite mon pistolet…

HS : Encore désolé pour le nombre de lignes…

Avant même que la grande gueule ne parle, il avait aperçu ce qui arrivait dehors. Merde. Le chien avait rameuté tout un groupe de zombies. La grille était toujours ouverte, tant qu’elle le serait, d’autres pourraient entrer. Le but premier était de fermer la grille. Il se tourna vers Taylor pendant que l’autre leur faisait un autre discours. Bon, pour une fois quelque chose d’intelligent sortait de sa bouche, mais il n’avait pas envie de l’écouter. Il alla vers la jeune femme.

-Si tu vois qu’on y arrive pas, cours et prévient les autres. Ne te laisse pas avoir, quoi qu’il arrive.

Il l’embrassa rapidement avant de se retourner vers James. Le calcul rapide de ses armes, de ses munitions fait, il prit les armes que James avait ramassées et les tendit aux deux autres clowns. En temps crise, il savait faire face. Il regarda dehors.

-Le but premier est d’aller fermer cette foutu grille. Il va falloir faire diversion.

Les idées tournaient en tout sens dans sa tête. C’est là qu’il rêverait que le frère d’Ally et son double, celui qui était démineur, ait fait des bombes artisanales. Lui aurait su les manipuler, mais il pouvait comprendre que l’homme n’avait pas envie qu’un simple civil ne s’arrache les doigts en l’utilisant… ou pire. En regardant dehors, il constata que le groupe arrivait par le côté droit surtout, était moins nombreux par la gauche.

-La fenêtre dans la cuisine. Elle a été condamnée, mais je crois que c’est notre seule chance de fermer la grille. Elle nous permettrait de contourner le groupe par derrière. C’est risqué, mais faisable. Je peux me charger de faire le plus de bruit possible pour qu’ils viennent sur nous, mais ça aussi c’est risqué.

Il était conscient des dangers, mais de toute façon, ils étaient déjà tous dans le pétrin. La fenêtre était condamnée, mais avec le bon outil, une personne pouvait rapidement la libérer.

Eh merde! Un plus gros problème venait de leur tomber dessus sans crier gare. Ils n’étaient pas nombreux et il semblait y avoir pas mal de bêtes dans la cours. Et s’ils allaient chercher Stasia et Niko? Deux de plus, ça ne pouvait que leur être bénéfique. C’est au moment où Alicia pensa à ses deux amis qu’elle se rappela qu’ils n’étaient pas rentrés dans leur raid. Elle espérait qu’il ne leur était rien arrivé, mais pour le moment, il fallait qu’elle se concentre. Quand Josh suggéra la fenêtre barricadée de la cuisine pour aller fermer la grille, elle hocha la tête. Ils auraient beau se battre contre les rôdeurs, tant que la grille serait ouverte, ils couraient le risque d’en voir d’autres débouler à cause du bruit qu’ils feraient forcément.

- Je m’en occupe!

Elle embrassa James, serra Jane contre elle et s’éloigna en courant, sans attendre de voir si quelqu’un aurait quelque chose d’autre à dire. Ils n’avaient pas de temps à perdre. Ally espérait seulement que James et Joshua feraient confiance aux amis de Jane. Une fois arrivée à la cuisine, Ally se précipita vers l’endroit où ils avaient décidé de laisser un pied de biche afin de pouvoir sortir rapidement de l’hôtel en pareil cas. Ensuite, comme une forcenée, la jeune femme entrepris de retirer les planches une à une. Elle ne savait pas combien de temps avait duré cette étape, mais dès qu’elle sut qu’elle aurait assez d’espace pour pouvoir se glisser par la fenêtre, elle fracassa le verre en fermant les yeux. En veillant à ne pas se couper sur les bouts de verre, Alicia escalada le comptoir et sortit par la fenêtre. La prochaine étape serait la plus facile. Il y avait une échelle appuyée contre le mur de l’hôtel, échelle qui avait été laissée là pour justement ce type situation. Redescendre de l’autre côté serait un peu plus difficile, la grille était haute, mais Ally ne pensa pas au fait qu’elle avait toujours le vertige quand elle montait sur une chaise. Sans regarder en bas, la jeune femme grimpa à l’échelle et une fois parvenue au sommet, elle regarda les alentours. Pas de rôdeurs à l’horizon. Étaient-ils tous dans la cour? Ally leva la jambe pour franchir la clôture et descendit en priant le ciel qu’elle ne se casse pas la gueule. Elle ne serait d’aucune utilité le cas échéant. A un mètre du sol, Alicia se laissa tomber par terre et atterrit sur ses pieds. Ne lui restait plus qu’à faire le tour, massacrer les rôdeurs qu’il y aurait sans doute en chemin et entrer dans l’enceinte de l’hôtel en refermant la grille. Pour massacrer d’autres morts-vivants. Un jeu d’enfant!

Heureusement, elle ne croisa qu’une bestiole avant d’arriver à la grille. Où étaient les autres? Elle ne les voyait pas. Avaient-ils attendu qu’elle parvienne à refermer la grille avant de sortir? D’un autre côté, il y avait tellement de rôdeurs, qu’elle n’arrivait pas à voir la porte d’entrée, alors de là à savoir s’ils s’amusaient à zigouiller des rôdeurs… Où étaient James et Jane?


Désolée, c'est un peu trop long! Mais je pouvais difficilement faire en sorte que ça soit rapide, aussi!

James maudissait Joshua d’avoir eu cette bonne idée de la fenêtre pour la simple raison que ce fût Alicia qui se porta volontaire. Il regarda la jeune femme partir, mais ne se laissa pas déconcentré. Sa belle était capable et elle allait y arriver. Il avait confiance en elle. Joshua avait redonné ses armes aux deux hommes. James évalua la situation en se positionnant près de celui qui semblait la tête entre les deux. L’heure n’était plus aux paroles, mais aux actes. Il hocha la tête quand l’homme à ses côtés indiqua qu’il fallait laisser entrer les zombies pour pouvoir les abattre.

-Ok!

Il se tourna vers Jane et Taylor.

-Les filles, fermez les portes coupe-feu dans le passage. Il faut les empêcher d’aller trop loin.

La porte tournante allait les empêcher d’entrée rapidement. Ils étaient trop lent ses rôdeurs et ils devaient faire vite car Alicia était dehors. Il s’approcha de la porte destiné aux gens souffrant d’un handicap et pour l’arrivée des gros bagages. Il regarda les autres.

-Ok, c’est partit!

Il ouvrit la porte en grand la bloquant avec un bloque de ciment pour qu’elle reste ouverte. Il prit ensuite son arme de poing et tira le premier zombie. Là, ils allaient s’amuser. Il se recula pour être à la même hauteur que les autres et tira un autre rôdeur, le bruit les attirait comme des mouches. Il voulait qu’Ally ait le champ libre.

HJ: Désolé pour le délai, si c'est les vacances pour certains, ça veut dire sur-temps au boulot pour moi!

Pourquoi fallait-il que le ciel leur tombe sur la tête ce soir-là? Pourquoi il fallait que ce soit pendant que deux des leurs – évidemment, deux membres du groupe capables de manier les armes – étaient absents? Voilà qu’en plus des intrus, ils avaient à se coltiner une bande de zombies. Rien de plus. Comme s’ils étaient assez nombreux. Comme si c’était encore à eux à se farcir tout le boulot. Dès que Joshua avait parlé de la fenêtre des cuisines, Alicia était partie en courant. Elle-même aurait pu s’en charger, mais à voir la tête que faisait James en regardant sa copine s’éloigner, Taylor ne se faisait pas d’idées : jamais Josh ne l’aurait laissée partir comme ça.

Les portes coupe-feu. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé? C’était la logique même d’empêcher les monstres d’entrer dans l’hôtel. Il n’y avait pas des tas de portes, mais il fallait bien les fermer. Elle était sur le point de se dire que les coups qu’elle s’était pris avaient affectés son cerveau, elle ne réfléchissait plus de façon cohérente. James avait raison, il fallait empêcher les rôdeurs d’avancer dans l’hôtel. Lorsqu’il leur donna, à Jane et elle, la mission d’aller les fermer, Taylor hocha la tête et pivota sur ses talons sans attendre de voir si Jane la suivait ou pas. Elle se contenta de lancer par-dessus son épaule :

- Suis-moi. On devrait pouvoir revenir les aider dans quelques minutes.

Sur sa droite, il y avait la porte qui menait aux chambres. C’était celle qu’il fallait impérativement fermer. En pleine nuit, presque tout le monde dormait, c’était donc sa priorité. La jeune femme se rua vers la porte qu’elle pu fermer manuellement. Taylor ne se souvenait pas qui avait eu l’idée de débrancher toutes les alarmes quand ils avaient investi l’hôtel, mais c’était brillant. Aucun risque d’attirer d’autres rôdeurs!

Les atroces images de son cauchemar de la nuit passée s'imposèrent à son esprit lorsque sa jumelle la serra dans ses bras avant de disparaître vers la cuisine. Les consignes de son beau-frère la ramenèrent à la réalité. Elle emboita le pas de Taylor, prête à exécuter la tâche qu'on lui avait confiée mais son esprit était ailleurs. Elle ne pensait qu'à sa jumelle et au fait qu'elle devrait être à ses côtés.

Taylor et elle se mirent toutes deux à l'ouvrage. Jane connaissait mal la topographie des lieux et ignorait ce qui se cachait derrière certaines portes. Elle se contentait de les fermer, machinalement. Elle agissait comme un automate tandis que son esprit était obnubilé par une angoisse intense. Elle ne pensait qu'à rejoindre Ally. Les deux jeunes femmes arrivèrent rapidement à bout des portes coupe-feu. Jane jeta alors un regard vers l'entrée de l'hôtel. La voie jusqu'au reste du groupe était libre, Taylor pourrait les rejoindre seule sans danger. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure quelques secondes. Elle ne tenait plus. « Il faut que j'aille aider ma soeur, ok ? »  

Sans attendre de réponse, Jane se précipita vers la cuisine. Elle ne tarda pas à trouver la fameuse fenêtre. Sa progression fut plutôt aisée, Ally avait déblayé la voie. Elle monta à l'échelle afin d'avoir une vue globale du terrain et aperçut rapidement sa jumelle du côté intérieur de la grille. Elle avait accompli sa mission et était saine et sauve. Un soupir de soulagement lui échappa. Elle repéra rapidement le chemin qu'elle devrait emprunter pour la rejoindre en longeant la clôture de l'intérieur puis descendit de l'échelle et se mit en marche, progressant le plus discrètement possible pour ne pas attirer l'attention des rôdeurs qui se pressaient autour de la porte principale. Alors qu'elle n'était plus qu'à quelques mètres de sa soeur, elle trébucha sur une racine. Deux rôdeurs se détournèrent alors de la horde et s'approchèrent d'elle. Calmement, elle dégaina son couteau et l'enfonça dans le crâne du premier puis répéta l'opération avec son petit copain. Ally était vivante, elles seraient réunies dans quelques secondes, c'était tout ce qui comptait.

Refermer la grille était une priorité indéniable, mais j’étais moins convaincu de la nécessité d’obstruer les portes derrière nous. Non seulement cette décision nous avait privé de deux tireuses supplémentaires, mais elle nous empêcherait également de fuir si la situation tournait au vinaigre. Vu comme les membres du groupe appréciaient mes talents d’orateur, je préférai ne pas relever et laisser Grand Surfeur (James, les surnoms doivent cesser en situation de crise) décider de la gestion de l’hôtel.

Les quatre hommes dans la pièce avaient tous choisi de zigouiller les intrus à coup de flingue. Donnez un pistolet à un homme et il voudra se la jouer comme dans un film de Michael Bay. Comme nous étions ridicules. Pendant ce temps, c’était Ally qui se chargeait du vrai boulot dangereux à elle seule. L’indépendance est de famille, assurément. Je restai à la même distance de la porte que les autres tireurs, mais m’écartai légèrement de mes compatriotes tout en gardant Will à l’œil. Mieux valait de pas former un bloc monolithique tel un buffet à volonté pour rôdeurs si nous voulions les inciter à se disperser. Dès qu’un visage ennemi se pointa dans le lobby, les premiers coups de feu se firent entendre et résonnèrent dans le hall. Mes oreilles de survivant n’étaient plus habituées à autant de bruit. Plus de temps pour la discrétion. Un couteau faisait l’affaire contre les zombies isolés, mais un raz-de-marée de corps nécessitait de se tenir à distance.

Je visai mon premier rôdeur et ma balle traversa sa tête. Pas le temps de se réjouir, un autre pouilleux venait de prendre sa place. Je visai et tirai encore et puis encore et puis encore… Je n’abattais pas au rythme d’un zombie par seconde, mais mieux valait ajuster sa mire contre eux. Une balle dans la jambe ou dans le cœur ne suffisait pas à les arrêter, il n’y avait que le headshot qui fonctionnait. Malgré nos tirs combinés, le hall grouillait maintenant de carnassiers et il nous fallait changer de direction à chaque coup de feu. Collé à ma jambe, je senti Buster gronder contre les monstruosités qui approchaient dangereusement de nous. Une poussée du mollet lui fit comprendre de se tenir tranquille. Je n’ai pas manqué de me faire flinguer pour toi pour que tu ailles te faire dévorer bêtement.

Ally était partie fermé la grille, Jane et Taylor s’étaient occupées des portes, James avait fait en sorte d’ouvrir la porte pour qu’ils puissent affronter les zombies. Ils les avaient canardés. Gaspillé plusieurs balles. Il était temps de passer à un autre niveau. Il rangea rapidement son pistolet et sortit une machette, il adorait cette arme. Il en prenait un soin presque jaloux.

-Je passe à l’arme blanche, me tirez pas dessus les mecs.

Il savait que l’homme au chien en aurait sans aucun doute une très grande envie, mais il s’en fichait. Il s’avança dans le tas et s’occupa de détruire des cerveaux. Il grognait sous l’effort, mais aussi pour attirer les autres vers lui. Il voulait éviter qu’Ally, car il ne savait pas que Jane était partie rejoindre sa sœur, ne soit submergé par des zombies. Il avait dit qu’il ferait diversion, avec les armes à feu, ils l’avaient fait. Maintenant, il continuait à faire du bruit pour garder l’attention des monstres sur eux.

Il se devait de faire confiance aux autres pour ne pas leur tirer dessus, mais ils étaient tous trop occupé à survivre pour pouvoir se permettre de le tuer. Il le savait, ces deux mecs pouvaient bien être des menteurs nés, ils voulaient vivre. Si l’un pouvait être stupide, il avait l’instinct de survie. Josh l’avait compris dans ses propos. Il abattait tout ce qui se présentait devant lui. Il ne se laissait pas submergé non plus. Ils étaient nombreux, mais la porte n’était pas assez large pour tous les laisser passer. Ils allaient en venir à bout, il avait confiance en leur capacité.

Un rôdeur venait de la voir. Avait-elle fait du bruit? Ally dégaina son couteau et laissa le monstre s’approcher d’elle avant de lui enfoncer le couteau dans le crâne, en grimaçant à cause du bruit dégueu que la lame faisait en ressortant. Elle aurait pu prendre son arme et tirer, mais il était hors de question de se mettre à tirer dans le tas. Ça ne ferait qu’attirer l’attention des rôdeurs. Sans oublier que toute seule, elle ne ferait pas le poids très longtemps… et puis même si elle savait tirer – merci Mac et les garçons – elle ne voulait pas risquer de rater sa cible et d’atteindre quelqu’un dans le lobby de l’hôtel. S’il fallait qu’une balle touche sa sœur ou James…

C’est à ce moment-là qu’elle vit un mouvement du coin de l’œil. Tournant brusquement la tête pour voir ce qui venait sur sa gauche, Alicia eut la surprise de voir débouler son double. Mais… que faisait-elle? Pourquoi n’était-elle pas à l’intérieur? Ally ne se posa pas davantage de questions, elle savait. Si c’était Jane qui s’était portée volontaire pour fermer la grille, Alicia aurait fait exactement la même chose: elle se serait débrouillée pour rejoindre sa jumelle. Le seul problème avec l’arrivée impromptue de Jane, c’était qu’elle n’était pas la seule à s’en être rendu compte et ce n’était pas parce que Jane avait fait du bruit. Elle avait dû être dans l’angle de vision de la chose. Alors avant que le truc ne soit trop près de sa sœur – Ally ne comptait pas attendre de voir si Jane avait vu la bête ou non – elle s’élança et lui planta son couteau dans le crâne. Une première par l’arrière de la tête.

- Comment ça se passe là-dedans? chuchota la jeune femme en se demandant quelle stratégie adopter. Alors, t'en dis quoi? On fonce dans le tas ou on attend qu’ils viennent à nous?