If someone puts their hands on you make sure they never put their hands on anybody else again.

Au final, Christopher avait eu raison d’elle. Il avait fini par la convaincre de revenir à l’hôpital avec lui. Absence dont personne n’avait eu vent par ailleurs. Si les choses se passaient plutôt bien entre eux, Andrea ne pouvait pas en dire autant en ce qui concernait ses anciens clients qui s’amusaient à lui faire du chantage pour tout et pour rien. Elle n’était pas en position de marchander, n’avait rien pour les menacer à son tour. Elle ne comprenait que trop ce que devaient ressentir les bêtes traquées. Aussi, pour éviter ces hommes, Andy se réfugiait-elle très souvent dans sa cuisine depuis qu’elle était de retour. Personne ne venait l’y embêter, ils avaient tous trop peur qu’elle ne les mette à l’ouvrage. Seuls ceux qui désiraient l’aider venaient jusque là et encore, c’était rare. Mais ça n’embêtait pas la jeune femme, elle avait toujours préféré travailler toute seule, sans avoir personne pour la conseiller.

Cet après-midi-là, Andy était en train de façonner des petits pains pour le dîner. Amy était retournée à la chasse avec Raffael et ils avaient promis de lui ramener de la viande. Au programme, pâté chinois, une recette que sa mère avait dénichée sur internet voilà longtemps. Ne lui manquait que la viande et pour ça, elle comptait sur Amy. Ça n’aurait peut-être jamais le même goût, mais au moins, ça leur permettrait de passer les pommes de terre avant qu’elles commencent à ramollir. Ils ne pouvaient pas se permettre de gaspiller de la nourriture.

Il ne lui restait plus qu’une vingtaine de petites boules de pâte à façonner quand elle entendit la porte des cuisines s’ouvrir derrière elle. Stupidement, Andy ne se retourna pas et cru que c’était les chasseurs qui lui ramenaient leurs prises. Grosse bêtise.

Il entra dans la cuisine ayant fait bien attention à ce que personne ne le voit entrer. Cette petite garce se terrait ici depuis des jours. Il n’était plus question qu’il attende. Il entra, elle était si stupide, elle façonnait de la pâte sans même se méfier de qui entrait. Elle se sentait un trop en sécurité cette fille de joie. Il allait régler la situation. Elle avait tellement peur qu’il dise la vérité aux autres. C’était trop important aux yeux de la jeune femme pour qu’elle puisse dire non à tout ce qu’il demandait. Il savait qu’il n’était pas le seul. Après tout, elle avait eu plusieurs clients. Il s’approcha d’elle lentement et regarda. Elle avait laissé les couteaux plus loin, probablement pour avoir plus de place pour travailler. Il eut un petit sourire carnassier. Il adorait avoir le pouvoir sur elle. Arrivée derrière elle. Il l’attrapa à la nuque et lui coucha la tête dans ses boules de pâte sans aucun ménagement. Il lui fit écarté les jambes mettant la sienne entre pour être sur qu’elle soit en position de soumission et ne puisse pas lui jouer de mauvais tour. Il était en position équilibrer. Un ancien judoka pensait à ce genre de détails. Dire qu’il pourrait lui briser la nuque seulement avec sa main.

-Alors petite pute, tu croyais pouvoir te cacher éternellement?

Il se passa la langue sur les lèvres. L’excitation le gagnait.

-Tu vois comme c’est facile de te faire écarter les cuisses, c’est l’habitude ça ma poulette. Et maintenant tu vas être très gentille. Sinon tu sais ce qui va se passer, moi je n’ai pas de femme qui m’attend, qu’ils sachent que je payais pour tes services ne me dérange pas. C’est toi qui aurait la honte et qui se ferait passer dessus à longueur de journée par tous les hommes de cet endroit.

Il avait envie de lui taper dessus, il voulait qu’elle voit qu’il était le maître. Elle sache que c’était lui qui avait le pouvoir, pas elle.

Ce qu’elle était conne! Andrea n’avait même pas tourné la tête pour voir qui entrait et cette erreur allait lui coûter cher. Très cher. Shawn était entré et l’avait forcée à s’allonger sur son plan de travail en lui maintenant bien la tête de sorte qu’elle ne puisse pas bouger. Mais le pire, ce fut lorsqu’il lui écarta les jambes. Andy savait qu’elle était dans le pétrin et si elle sentait les larmes lui monter aux yeux, si elle avait peur de ce qu’il voulait lui faire, elle refusait de le lui laisser savoir. Lui montrer qu’elle avait peur ne ferait que l’inciter à faire pire, à lui faire du mal. Il ne fallait pas qu’il ait le dessus sur elle… mais Andrea n’était vraiment pas en position pour tenter quoique ce soit. Même se débattre ne lui servait à rien. Elle jeta un coup d’œil rapide autour d’elle, mais ne vit rien de suffisamment dur pour lui servir d’arme. Ses précieux couteaux de chef que lui avaient rapporté Mackenzie et Kaleb étaient trop loin, elle ne pouvait pas les atteindre. Pas de rouleau à pâte, rien. Tout ce qu’elle avait sous la main, c’était de la putain de farine! A part tenter de l’aveugler en lui en lançant dans la figure, il n’y avait rien à faire. A supposer qu’elle parvienne à l’atteindre, ce qui n’était pas gagné vu ses faibles capacités à savoir viser. Alors elle allait tenter de le raisonner.

- Tu vas avoir ce que tu veux, d’accord? Mais pas comme ça. Pas ici. Quelqu’un pourrait nous surprendre. Tu… tu ne voudrais quand même pas qu’on se fasse interrompre quand on a du plaisir, non?

N’importe quoi pourvu qu’il la relâche. S’il voulait se vautrer sur elle encore une fois, elle le laisserait faire, mais bon sang… pas comme ça!

-J’ai pris soin de verrouiller la porte, t’en fait pas beauté. Personne ne viendra nous déranger.

Allons, elle le prenait pour un con ou quoi? Il n’avait pas l’intention de se faire interrompre. Personne n’allait se mettre en travers de son chemin avec sa petite pute favorite. Il resserrait légèrement son étreinte sur la nuque de la jeune femme pour la contraindre à rester en place. Il prit le couteau qu’il avait à la ceinture et ne s’embêta pas avec les vêtements de la jeune femme. Il passa le couteau dans la ceinture et coupa. Il troua le pantalon avant de remontrer pour le découper. Ce ne fût pas facile d’une main, mais il réussit quand même avec des efforts. Il fit en sorte de faire tomber le vêtement au sol, il vit du sang perler sur la peau de la jeune femme. Il l’avait coupé légèrement. Une petite coupure juste en haut de la raie des fesses. La vue du sang l’excita encore plus. Il n’avait qu’une envie, lui faire mal. Il lui caressa les fesses en riant.

-Hum, je sens que je vais bien m’amuser. Tu vas prendre ton pied petite pute. Tu vas voir. Tu vas en redemander.

Willow était en train de lui raconter comment Hunter avait eu l’air surpris lorsque sa petite sœur, son bébé sœur pour être plus précis, avait tué un animal devant lui. Il avait insisté pour les accompagner Raffael et elle. Willow était aussi allée avec eux. Il sourit à l’entendre, elle était tellement heureuse. Elle respira le bonheur, c’était tellement évident. Il était content de voir son amie ainsi. Ils se dirigeaient vers la cuisine, Andy serait contente, elle aurait de la belle viande à mettre dans son repas du soir. Il avait déjà hâte de la regarder travailler. Il était content qu’elle ait acceptée de revenir. Une fois arrivée à la cuisine, il tenta d’ouvrir la porte, mais elle était verrouillée. Ce n’était pas une habitude de la jeune femme. Puis, il entendit un gémissement assez fort, sans aucun doute une femme, Andrea. Il donna un coup d’épaule dans la porte. Le manque d’entretien la fit céder rapidement, ou alors l’adrénaline l’avait bien servit. Peu importe, la scène qu’il découvrit le fit voir rouge. Un homme agressait Andy. Il se rua vers l’homme et l’arracha à la jeune femme. Il le frappa au visage, une fois, deux fois. Il avait envie de le tuer pour ce qu’il avait fait. Il l’attrapa par le collet et l’assomma dans le mur derrière lui. Il continua à frapper comme un déchaîné ne laissant aucune chance à l’homme de se défendre.

Willow avait passé une bonne journée en compagnie d’Amy, Raffael et Hunter. Au départ, il n’était pas prévu qu’Hunter et elle les accompagne, mais finalement ç’avait été une bonne idée. Hunter avait pu voir de ses propres yeux que sa petite sœur était douée avec un arc. Elle avait fait de belles prises et c’était ce qu’ils apportaient à Andy quand Hunter et elle avaient croisé Christopher qui avait décidé de les accompagner. Willow voulait également offrir ses services à Andrea, même si elle n’était pas très douée. Ce n’était pas juste que la jeune femme – que son meilleur ami voyait dans sa soupe – soit toute seule à se décarcasser pour nourrir tout le monde. Ils étaient devant la porte quand ils entendirent un cri. Chris enfonça carrément la porte et ce que Willow vit… lui retourna l’estomac. Chris se rua à l’intérieur et Will ne s’occupa même pas de ce qui se passait, elle n’avait de yeux que pour Andrea dont les vêtements, enfin ce qui en restait était en lambeaux. Willow se précipita vers la jeune femme en attrapant les grands linges à vaisselles qui étaient sur un des plans de travail pour l’en couvrir. Il était déjà humiliant pour Andrea de se faire agresser de la sorte et qu’en plus il y ait des témoins, elle n’allait pas y ajouter une couche en la laissant à moitié nue. Pas quand d’autres pourraient arriver.

- Ne t’inquiète pas Andy. murmura Willow en prenant la jeune femme dans ses bras. Il ne te fera plus jamais de mal. Tu as ma parole.

Will savait déjà que cet homme devrait fouttre le camp. Chris ne tolérerait jamais qu’un homme qui s’en était pris à la femme qu’il aime puisse rester et recommencer son manège. Quant à Hunter, tel qu’elle le connaissait, il avait probablement déjà des envies de meurtre.

Il ne pourrait plus jamais dire que son puceron n’était pas assez forte ou incapable de tuer quelqu’un ou quelque chose. Elle avait chassé, il était bon à l’arc, mais sa technique était meilleur à l’arbalète. Sa sœur en revanche avait une technique à l’arc impeccable. Meilleure que la sienne, il devait l’avouer. Maintenant, il écoutait Willow papoter, elle avait adoré les suivre, aimé voir Amy se débrouiller et elle avait aimé le voir être aussi surpris des talents de sa cadette. Elle gesticulait, racontait tout dans les moindres détails à Christopher qui écoutait la jeune femme avec un réel intérêt. Les choses s’étaient gâchées lorsqu’ils étaient arrivés à la cuisine pour découvrir la porte verrouillée, Chris l’avait enfoncé en entendant Andy crier de l’autre côté. La scène derrière cette porte resterait gravée dans sa tête. Chris se retrouva à taper sur le type qui adressait Andy, Willow attrapa des linges pour couvrir la pauvre femme pendant qu’il allait prêter main forte à Chris. Il connaissait un peu Shawn, il savait qu’il était judoka. Il mit une main sur l’épaule de Chris pour qu’il arrête. Il ne pouvait pas le tuer, ils allaient régler ça autrement. Il commença par mettre son arbalète contre la gorge de Shawn.

-Si tu bouges, je t’épingle au mur. Le doigt me démange, alors si j’étais toi, je tenterais de respirer moins fort.

Il fouilla l’homme d’une main. Chris l’avait désarmé sans le vouloir. Il avait tiré sur l’homme si fort que même Andrea avait faillit tomber à la renverse. Hunter resta immobile pendant un moment avant de lever l’arbalète d’un coup sec atteignant l’homme au visage, son nez pissa le sang. Hunter enchaîna en frappant l’homme dans ses précieux bijoux de famille. L’autre plia en deux sous l’effet de la douleur. Il le braqua à nouveau avec son arbalète.

Tout s’était passé tellement vite. Tellement qu’Andrea avait à peine eu conscience de Chris qui avait déboulé dans les cuisines et qu’il s’était rué sur Shawn. C’est à peine si elle vit Hunter aller lui prêter main forte. Tout ce qu’elle savait, c’était que Willow était à ses côtés et qu’elle lui avait donné un des immenses linges à vaisselle pour se couvrir du mieux qu’elle pouvait. Andy pleurait en silence et tremblait comme une feuille, elle était incapable de regarder qui que ce soit tellement elle avait honte. Qu’elle saigne – que ça soit minime ou qu’elle pisse le sang – elle n’en avait rien à faire. Tout ce qui lui importait, c’était la honte, la mortification. Tous les trois, ils avaient vu ce qui était sur le point de se passer, ce qu’ils avaient pu empêcher. Christopher avait également eu sous les yeux ce qu’elle voulait tant lui cacher. C’était terminé… plus jamais il ne la regarderait comme il l’avait fait par le passé. L’histoire qui aurait pu se dérouler entre eux était morte avant même de commencer…

Mais une autre pensée tournait en boucle dans sa tête. Il lui faudrait partir. C’était une chose que Chris sache ce qu’elle avait dû faire par le passé, c’en était une toute autre d’y être confronté. Avec deux autres personnes. Alors sa décision fut prise rapidement. Dès qu’elle serait en état de se relever et que ses jambes la porteraient, elle attendrait d’être seule et elle partirait. Cette fois-ci, personne ne pourrait l’en empêcher. Pas même Chris.

Merde comment il avait fait ce mec? Il n’avait même pas eu le temps de se défendre. L’autre avait défoncé la porte et lui était tombé dessus avant même qu’il ait le temps de lâcher la jeune femme. Il était sonné maintenant, le nez en sang. Il ne comprenait pas. C’étaient des mecs merde, qu’avaient-ils à défendre une fille qui couchait pour du fric. Elle ne demandait que ça. À travers le sang qui coulait de son nez, gracieuseté de Hunter, il rit et annonça à la ronde.

-C’est une pute les mecs, rien qu’une pute. Elle se faisait payer pour ça avant.

Maintenant la petite verrait ce qu’ils allaient faire ses deux-là. Ils regretteraient sans aucun doute d’avoir agit ainsi envers lui. Ils venaient de déranger une transaction entre la jeune femme et lui. Il achetait son silence en échange de sexe c’était équitable. Mais là, il n’avait pas eu ce qu’il voulait, alors il diffusait l’information. Il rigolait et lécha le sang sur ses lèvres. Hunter ne lui tirerait pas dessus, il en était sur. Ils se connaissaient depuis longtemps. Shawn allait au garage faire réparer sa voiture par Hunt.

Il était secoué. Il avait tapé cet homme sans même en avoir conscience, il avait vu rouge littéralement. Il n’écoutait pas Hunter, n’écoutait pas l’autre non plus. Il se dirigea vers Andy, son regard était éteint. Elle n’était plus là, il savait qu’elle était loin dans sa tête. Comment n’avait-il pas pu comprendre. Les voilà les conséquences de sa vie d’avant. Il alla vers elle et lui toucha la joue.

-Andy, Andy, regarde-moi. Regarde-moi!

Il avait parlé d’un ton doux mais ferme. Il attendit que la jeune femme lève les yeux vers lui. Il savait ce qu’elle avait derrière la tête, c’était tellement évident. Il ne pouvait que voir son envie de fuir, son envie de disparaître. Il n’était plus seul à savoir maintenant. Il la serra contre lui, en mettant la main dans le bas de son dos, il sentit quelque chose il regarda sa main, il y avait du sang dessus.

-Tu saignes.

Il la fit tourner doucement, elle avait une coupure d’environ dix centimètres dans le bas du dos.

-Merde, souffla-t-il.

La blessure n’était pas profonde, rien d’extraordinaire, mais ça lui fichait la rage de voir que cet homme lui avait fait du mal. Il fit en sorte qu’elle se tourne vers lui et il prit son visage dans ses mains. Il lui chuchota pour que l’autre ne l’entende pas. Il n’avait pas à savoir, n’avait pas à entendre ce qu’il avait à dire à Andrea.

-Je t’aime tu m’entends, ça ne change rien pour moi. Tu m’entends? Je t’aime et je te protégerai à l’avenir, ce genre de chose n’arrivera plus. Ils vont devoir me passer sur le corps.

Jamais il ne permettrait que cette situation ne se reproduise. Jamais.

La jeune femme ne prêta pas particulièrement attention à ce qui se passait autour d’elle. De toute manière, Chris et Hunter géraient l’ordure qui avait osé s’attaquer à Andrea, aussi n’avait-elle pas à s’inquiéter de lui. Quant à Andy, c’était une toute autre histoire. Elle avait beau lui parler, la jeune femme semblait ailleurs. Elle pleurait en silence, elle tremblait de tous ses membres, mais rien de ce que pouvait lui dire Willow ne semblait l’atteindre. Will lutta pour contenir les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle n’osait pas imaginer ce qui aurait pu se passer s’ils étaient arrivés quelques minutes plus tard.

Willow eut la nausée lorsqu’elle entendit ce sale type dire qu’Andy n’était qu’une pute et qu’elle se faisait payer avant. Will releva brusquement la tête et à voir l’air que faisait Chris, c’était clair qu’il savait. Mais qu’est-ce que ça changeait? Absolument rien! Même si Will ne connaissait pas beaucoup Andrea, elle pouvait affirmer hors de tout doute que si elle avait fait le trottoir, c’était parce qu’elle n’avait pas pu faire autrement. Et quand bien même elle aurait aimé faire ce job – chose dont Willow commençait à douter fortement vu l’attitude d’Andy – ça n’en faisait pas une moins que rien pour autant.

Ce n’est que lorsque Christopher vint rejoindre Andrea qu’elle s’écarta pour le laisser la prendre dans ses bras. Encore une fois, elle lutta contre les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle s’approcha d’Hunter et souffla:

- Qu’est-ce qu’on fait de lui? Si ça ne dépendait que de moi, je me ferais un plaisir de le castrer pour qu’il ne puisse plus faire de mal à qui que ce soit.

Il ne s’occupait pas de ce qui se passait derrière lui. Il n’irait certainement pas voir la jeune femme pour la réconforter. Elle n’avait pas besoin d’un homme autre que Christopher pour le moment. Shawn énonça qu’Andy était une fille de joie. Il le savait, mais contrairement à l’homme, il s’était tu et n’avait pas rappelé son visage à la mémoire de la jeune femme. Parce que oui, il avait passé une nuit avec Andy, mais ils n’avaient pas couché ensemble. Enfin, bref. Il n’était pas du genre à profiter de la situation. Il dit juste assez fort pour être entendu sans que l’on croie qu’il élevait la voix.

-Juste, c’est un boulot. Tout le monde doit faire ce qu’il faut pour manger dans la vie.

Il eut un regard de dédain pour l’homme. Il lui faisait pitié. Être obligé d’agressé une femme pour avoir ce qu’il voulait, il était pathétique. Hunter passa un message clair pour la jeune femme. Il voulait qu’elle sache qu’elle était chez elle et qu’il ne permettrait pas que ceci lui arrive à nouveau. Comme si elle avait lu dans ses pensées, Willow s’approcha pour demander ce qu’ils faisaient de lui. Hunter continua s’adressant à l’homme qu’il menaçait toujours de son arbalète.

-On ne ramène pas le boulot à la maison, surtout pas du boulot en ton genre. Ici, c’est sa maison. Andy y est la bienvenue tu comprends?

Il attendit que l’autre hoche la tête doucement. Il lui fit un sourire narquois, se pourléchant de la suite. Trop heureux d’avoir gardé son calme, il voyait Shawn se décomposer, perdre sa belle assurance d’enfoiré. Il enfonça le clou.

-Mais malheureusement pour toi, ce n’est plus la tienne à partir de maintenant. Tu n’es plus bienvenue en ces lieux.

Il ne lâcha pas l’homme des yeux.

-Princesse, si tu veux jouer au tortionnaire, je ne vois aucun inconvénient. Plus il perd de sang, plus vite les rôdeurs lui feront sa fête.

Carnassier, son sourire était passé de narquois à celui d’un homme qui savait qu’il venait de trouver sa proie et allait lui faire sa fête. Voilà comment il voulait que l’homme se sente, comme une bête que l’on chasse. Il avait fait du mal à la jeune femme, il lui en ferait à lui.

C’est à peine si Andrea compris ce que lui disait Christopher. Ou bien elle avait compris, mais son cerveau embrumé refusait de croire ce qu’elle avait entendu. Il l’aimait? Comment pouvait-il l’aimer? Comment pouvait-il supporter de la toucher après ce qu’il avait vu? C’est à peine si Andrea se rendit compte que Chris l’avait fait pivoter quand il s’était rendu compte qu’elle saignait. De son côté Andy avait le regard fixé sur Shawn. Elle voyait ses yeux luirent de colère, elle savait qu’il était fort. S’en prendrait-il à Hunter, Chris ou Willow parce qu’ils… parce qu’ils étaient venus à son secours? Il pratiquait les arts martiaux, mais serait-il assez stupide pour vouloir s’attaquer à eux même si Hunter braquait son arbalète sur lui? Shawn était furieux et il était vexé de s’être fait mettre au sol… Andy était bien placée pour savoir que c’était toujours explosif quand ces deux ingrédients étaient réunis. Elle voulait parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche quand elle l’ouvrit pour les mettre en garde. Ne serait-ce que pour que Willow ne reste pas près de cette brute. Jamais Andy ne se le pardonnerait s’il fallait qu’il arrive quelque chose à cette jeune femme qu’elle appréciait beaucoup.

Non, elle ne pouvait pas rester là! Sa seule présence mettait les autres en danger. Ce fou furieux les laisserait peut-être tranquille si elle partait? C’était bête comme raisonnement, Andy l’aurait compris si elle n’était pas aussi… déboussolée. Qu’elle soit là ou non, rien n’empêcherait Shawn de sévir. De son côté, tout ce qu’il fallait qu’elle fasse, c’était partir. Loin de préférence.

- Je… je suis désolée! Il faut que je parte! s’écria-t-elle en repoussant Chris de toutes ses forces. Je… je ne voulais pas que ça arrive, c’est… c’est ma faute! Vaut mieux que je quitte l’hôpital!

Elle attrapa vivement son sac et un couteau dans bloc de bois où ils étaient rangés. C’était tout ce dont elle aurait besoin. Et avec de la chance, les rôdeurs mettraient enfin un terme à sa pitoyable existence. Le plus tôt serait le mieux.

Il n’était plus chez lui? C’était quoi ça encore? Hunter le menaçait de son arme, il disait que sa « princesse » pouvait jouer au tortionnaire. Mais que pensait-il? Qu’il allait le laisser faire? Non, certainement pas. Il attrapa l’arbalète de la main, il avait l’intention de désarmé Hunter, il allait lui faire sa fête à ce mec. Ensuite, il achèverait l’autre et il se ferait les deux petites minettes. Il imaginait déjà les deux femmes hurlant dû à ses bons soins. Il voyait rouge, il venait de perdre le sang froid qu’il avait habituellement. Il allait venait de bouger l’arme lorsqu’il sentit une douleur intense lui traverser l’épaule. Il regarda. Merde. Hunter avait tiré. Merde, ce mec était complètement fou ou quoi? Il venait de lui tirer dessus avec l’arbalète. Un rond de sang s’élargissait sur son épaule. Mais habituellement, le sang ne giclait-il pas seulement quand on enlevait la flèche? Il regarda Hunter, l’homme avait un regard dur et froid. Il n’avait en rien perdu son sourire qui semblait être celui d’un boucher abattant sa proie.

Elle ne semblait même pas l’avoir entendu, elle était complètement ailleurs, sous le choc. Il entendit comme un bruit de fond Hunter dire que ce n’était qu’un boulot et qu’on ne ramenait pas de boulot à la maison. Il ajouta qu’Andy était la bienvenue ici, que c’était sa maison. Il aurait pu embrasser ce mec pour avoir dit ça. Mais la principale intéressée n’avait rien entendu. Elle s’accusa de la situation, elle prit son sac, son couteau ne se rendant même pas compte qu’elle avait un linge à vaisselle seulement pour couvrir ses jambes, son pantalon ayant été déchiré par cet homme.

-Andy…

Il laissa sa phrase en suspend. Il venait de se passer quelque chose. L’autre avait bougé, Chris n’avait pas vu ce qui s’était passé, mais ce qu’il savait c’était que l’autre saignait, une flèche de Hunter fiché dans son épaule. En fait, il se souvenait d’un détail, Hunter lui avait dit qu’il avait modifié son arbalète afin qu’elle puisse lancer deux projectiles en même temps. Il leva les yeux, une autre flèche ornait le mur et il semblait que celle-ci avait transpercé la peau et fait quelques dégâts. Il s’en fichait, tout ce qu’il voulait s’était d’empêcher Andrea de franchir cette porte, il se tourna vers son amie.

-Willow!

Elle était la seule assez près pour pouvoir l’arrêter. Hunter en avait plein les bras avec le mec.

Si Willow avait envie de rire parce qu’Hunter lui disait qu’il n’avait aucune problème à la laisser jouer au tortionnaire, la jeune femme déchanta bien vite. Elle n’avait pas vu ce qui s’était passé, tout ce qu’Elle savait, c’était qu’Hunter avait décoché deux flèches dont une qui traversait l’épaule du salaud de service.

- Chéri! s’exclama Willow faussement fâchée. A cause de ta flèche, il va supporter moins longtemps la torture. Je vais avoir beaucoup moins de plaisir, maintenant. ajouta-t-elle un brin dépitée en désignant la flèche toujours fichée dans l’épaule de Shawn.

La jeune femme n’eut pas vraiment le temps d’en dire davantage, car Chris cria son nom et elle se retourna vivement. En un coup d’œil, elle comprit ce qui se passait. Andrea avait attrapé son sac et était prête à ficher le camp. Un couteau, immense couteau, de cuisine à la main. Will était celle qui était la plus près de l’entrée, alors elle s’interposa en levant les mains devant elle, comme pour arrêter Andy.

- Andy, je comprends que tu veuilles partir, j’aurais envie d’en faire autant. commença-t-elle lentement en espérant ne pas dire de conneries qui ne feraient que compliquer la situation davantage. Il n’y a personne ici qui te repproche quoique ce soit. Comme Hunter l’a dit, tu es ici chez toi. Tu fais partie de la famille. Personne ne te juge pour ce que tu as fait, on s’en fiche.

Elle jeta un rapide coup d’œil à Chris avant de fixer à nouveau son attention sur Andy.

- Je ne peux pas t’empêcher de partir si c’est vraiment ce que tu veux. Mais je sais aussi que Chris t’aime et qu’il voudra te suivre. Et moi, je vais perdre une des personnes que j’aime le plus au monde. Je sais, c’est égoïste de ma part, mais c’est comme ça. dit-elle sans quitter Andrea des yeux. J’ai entendu Chris dire que tu saignais… je ne peux pas te laisser partir comme ça. Je peux aller chercher Kaleb pour qu’il te soigne. Je peux le faire moi-même si tu préfères. Laisse-nous au moins t’examiner avant que tu partes, si c’est réellement ce que tu souhaites. Mais je tiens à ce que tu saches que personne ne souhaite que tu nous quitte.

Ce n’était pas elle qui faisait les discours habituellement, aussi Willow espérait-elle qu’elle ne s’était pas plantée en beauté. Et qu’elle n’avait pas empiré les choses.

Le con, Shawn avait tenté de le désarmer. Il avait cru sans aucun doute que Hunter ne tirerait pas. Mais il avait eu tord, dès que Shaw avait bouger, Hunt avait tiré sachant qu’il ne pouvait pas rivaliser physiquement avec l’homme et que celui-ci pourrait faire du mal autant à Chris, à Andy , à sa princesse qu’à lui. Il n’avait pas hésité. L’autre était blessé maintenant, tant mieux. Il écouta Willow lui expliqué qu’elle avait abîmé le jouet qu’elle convoitait. Il eut un petit sourire, c’est ce qu’il aimait d’elle, elle n’avait pas été offusquée qu’il lui offre de jouer au tortionnaire. Il entendit ensuite Chris crier le nom de sa Princesse. Il ne se détourna pas de Shawn pour voir ce qui se passait. Shawn perdait du sang, il arracha la flèche de son épaule faisant saigner la plaie plus vite. Il prit la ceinture de Shawn, se dernier l’avait détaché pour pouvoir s’amuser avec Andy. Il s’en servit pour attacher les mains de Shawn dans son dos. Il le coucha au sol, le laissant saigner. Il avait entendu la conversation de Willow avec Andrea. Il alla s’adosser au cadrage de la porte de cuisine, bloquant le chemin derrière sa princesse. Il croisa les bras sur sa poitrine et attendit que Willow termine. Il soupira, il détestait ce qu’il allait faire, mais il le ferait car il ne voulait pas que la jeune femme parte.

-Andy, je vais te dire quelque chose d’accord. Ensuite, tu prendras ta décision.

Il regarda Willow, Chris avant de ramener son attention vers la jeune femme.

-Je te connais d’avant. Un soir, je suis entré dans le salon de massage simplement dans le but d’avoir de la compagnie. Cette nuit-là, tu l’as passé avec moi. Nous n’avons rien fait de sexuelle, nous avons discuté et il y a même eu de très longue période de silence. Je me sentais seule, tu as accompagné ma solitude.

En effet, il lui était arrivée de payer juste pour avoir de la compagnie, ne pas renter seul chez lui. Il n’avait pas envie de sexe en tant que tel, juste d’une présence.

-Une autre fille que toi ne l’aurais pas fait aussi bien. Tu n’es pas ton métier, tu n’es pas une mauvaise fille, tu n’es pas une femme facile non plus. Je t’ai choisi parmi toutes ses filles parce que j’ai senti que tu étais différente. Je le pense toujours.

Il l’avait vu dans son coin, elle n’essayait pas de l’attirer comme les autres femmes, n’essayait pas de lui raconter n’importe quoi pour se vendre. C’est pour ça qu’il l’avait choisi.

-Tu n’es pas une pute, tu es une femme. Une femme attentionnée qui a su écouter un homme seul qui avait besoin d’une oreille attentive. Je savais dès ton arrivée à l’hôpital qui tu étais, je n’ai jamais oublié ton visage. Je ne t’en ai pas parlé, parce que ça m’est égal ce que tu étais avant, ça m’est égal que tu ais vendu ton corps que ce soit par choix ou non.

Il le pensait sincèrement, il n’en avait rien à faire. Il voulait aussi apporter un point. Ce n’était pas un secret ce qui s’était passé, donc il se permit de l’utiliser.

-Tu as vu Ayana, elle vient ici t’aider. Elle aussi a eu un problème avec un ancien client. Elle vivait dans la rue, elle couchait pour manger. Il a voulu faire comme avant, il s’en ait prit à elle, il a été jeté à la rue. Shawn subira le même sort. Ce n’était pas la faute d’Ayana quand elle s’est faite agressée, ce qui vient de se passer dans cette cuisine n’est pas ta faute non plus. Tu peux décider de partir, mais tu as ta place ici et personne ne te juge. Tu es la seule à te juger.

Il se redressa et regarda la jeune femme dans les yeux.

-Est-ce que ce que tu ressens envers toi-même vaut la peine que tu quittes la sécurité de cet endroit? Que tu quittes cet homme qui t’aime? Nous sommes une grande famille ici, tu en fais partie. Chris, Ayana, Willow et moi serions très triste de te voir partir. Et là, je ne parle que pour nous, mais je suis sur que pour les autres ce serait la même chose. Kaleb le jour de l’agression d’Ayana à mit la situation au claire, Chris et toi faites partie de la famille autant que Willow, Amy, moi … c’est comme ça. Tu ne peux pas changer ce que nous ressentons, tu ne peux que l’accepter et en profiter.

Son plus long discours à vie. Il valait la peine cependant. Il espérait seulement que Willow ne lui en voudrait pas trop d’avoir fait appel aux services d’une fille de joie pour combler sa solitude. Il ne voulait pas de sexe avec une étrangère, simplement une présence qui serait autre que ses soeurs.

Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous à vouloir l’empêcher de partir? Ne comprenaient-ils pas qu’elle n’était qu’une pute, comme l’avait si clairement énoncé Shawn? Pourquoi s’entêtaient-ils? Ne comprenaient-ils pas que si elle restait, la situation serait encore plus compliquée? Et maintenant que son secret était éventé, ce n’était plus qu’une question de temps avant que tous les autres ne l’apprennent. Si certains ne la jugeaient pas, Andrea n’était pas assez stupide pour croire que tout le monde les imiterait. Non, ce qu’elle avait de mieux à faire, c’était de partir.

Willow parvint enfin à retenir son attention lorsqu’elle mentionna Christopher. Selon la jeune femme, si elle partait, son meilleur ami la suivrait et elle perdrait l’une des personnes qu’elle aimait le plus au monde. Mais pourquoi Chris voudrait la suivre? Ici, il avait un toit, une famille, des amis… il était en sécurité. Sans elle, il ne serait pas la risée des autres. Si elle restait, il deviendrait forcément la cible des moqueries des autres. A cause d’elle. Pourquoi n’avait-elle pas suivi son instinct et n’avait-elle pas mis des tonnes de kilomètres entre elle et Houston quand elle en avait l’occasion? Pourquoi avoir bêtement pensé que d’attendre que le soleil ne se lève était la meilleure solution? Dieu qu’elle avait été bête!

Ce n’est que lorsque Will lui dit qu’il faudrait la soigner avant qu’elle ne parte qu’Andy réalisa comment elle était vêtue. Et qu’elle saignait. Est-ce que les rôdeurs étaient attirés par le sang? A vrai dire, Andrea n’en savait rien et s’en fichait pas mal à l’heure actuelle. Tout ce qu’elle désirait, c’était partir. Mais elle avait un autre problème sur les bras. Chris. Il fallait qu’elle trouve le moyen de partir sans qu’il ne se mette en tête de la suivre. Ce n’était pas gagné.

Elle allait accepter de se faire soigner avant de partir – d’enfiler également un pantalon – quand Hunter ouvrit enfin la bouche pour s’adresser à elle, lui racontant l’histoire d’Ayana, mais ce qui retint le plus son attention fut de l’entendre lui dire qu’il l’avait tout de suite reconnue. Comment ça? De quoi parlait-il? C’est là qu’Hunter se mis à lui raconter l’histoire de leur rencontre. C’était lui. C’était lui le client qui n’avait voulu profiter que d’un massage et de sa compagnie. Andy avait eu tellement de clients qu’elle ne parvenait pas toujours à mettre un visage sur eux. A moins d’être des réguliers. Par-contre, elle se souvenait très bien de cette nuit-là. On l’avait payée et elle n’avait même pas eu à écarter les cuisses.

- Vous… vous ne comprenez pas! chuchota Andrea, les yeux rivés sur ses pieds. Ça ne vous dérange peut-être pas, mais… ce n’est pas le cas de tout le monde. Ils sont nombreux ceux qui vont me juger comme Shawn l’a fait. Et ne vous bercez pas de mensonges, certains voudront en profiter quand ils le sauront.

Et là, Andy ne parlait même pas des trois autres clients qu’elle avait dans cet hôpital. Parce que si Shawn avait rapidement compris comment obtenir ce qu’il voulait d’être contre son silence, il n’était pas le seul.

-Argh.

Grogna-t-il quand Hunter le retourna sur le ventre pour lui attacher les mains dans le dos. Il avait mal, il souffrait le martyre oui. Cette pute allait lui payer, il ne la laisserait pas gagner ainsi, mais maintenant il était en colère et pas que contre cette putain. Non, il en voulait à Hunter qui se mettait contre lui et approuvait qu’elle reste là, alors que lui devait partir. Ce n’était pas juste, il avait juste voulu la baiser, quoi c’était son travail. Ils avaient beau dire, ce n’était pas une maison ici, du moins, elle n’était pas la bienvenue, même elle voulait partir.

-Je vais te le faire payer Hunter, je te le promets. Je vais baiser ta princesse devant tes yeux avant de l’égorger. La pute subira le même sort.

Il cracha par terre.

-Vous allez tous crevez pour ça, je vous le jure.

Oh oui, il allait les faires souffrir, il tuerait ses sœurs aussi s’il le devait. Il allait le faire payer en triple, en quadruple. Jamais il ne laisserait cette humiliation resté impunie.  Il gémit de nouveau, il avait mal. Il tira sur ses liens, la douleur fût pire bien entendu. Il souffla comme un bœuf pour ne pas perdre connaissance. Ses enfants pourris allaient tous mourir de ses mains. Il s’en faisait la promesse. Il rit lorsque la pute indiqua que d’autres en profiterait.

-Oh oui petite chienne, ils vont continuer à te baiser comme ils le font, pauvre conne. Tu n’es rien d’autre que de la viande fraîche.

Il se lécha les lèvres pour lui démontrer ce qu’il voyait en la regardant.