Je fronçais les sourcils en l’entendant répondre qu’elle ne tenait pas particulièrement à sa vie et me repris en comprenant que ce ne m’était pas destiné. On ne s’habitue jamais au comportement étrange des autres même quand le pays est envahi d’humain mort se promenant un peu partout. En fait, je ne m’habituerai jamais à tout cela je crois. Depuis le temps, je me suis forgé un tempérament pour tenter d’ignorer toutes les misères de cette vie mais, pour ce qui est de certaine chose, on ne peut s’empêcher de réagir. Je dois dire aussi que mes interactions avec d’autres personnes se limitent à quelques minutes avec Riley à la fin de la journée pour se résumé ce que nous avons trouvé et aussi parfois un affrontement avec un autre survivant pour obtenir des ressources. Je dois dire que je ne fais pas dans la dentelle quand on parle de récupérer des vivres, des médicaments ou des armes. Si j’étais là en premier, l’autre n’a probablement aucune chance de s’en sortir intact et surtout pas avec ce que j’ai trouvé. C’est la loi du plus fort après tout, mais dans certaines situations je peux faire preuve de bienveillance.

Un peu comme en ce moment. Je n’ai aucune idée de qui elle est et de ce qu’elle est prête à faire, mais je ne pouvais tout simplement pas la laisser marcher vers ce que je considère comme étant la chose la plus dangereuse sur terre, les rôdeurs. Une morsure et c’est fichu. Je sais que certaines personnes croient qu’un remède existe ou que couper le membre attaqué peut sauver la vie de la personne, mais pour moi, il n’y a rien à faire. J’ai vu bien des gens se transformer même après des essais insatisfaisants et tuer quelqu’un n’est jamais chose agréable. On m’a déjà dit : C’est le premier le pire, après on s’en rend plus vraiment compte. Malheureusement, ce n’est pas comme ça pour moi. Mettre fin à la vie de quelqu’un est bien plus horrible que tout ce que j’ai vécu avant l’apocalypse.

Lorsqu’elle me remercia, je hochais la tête pour éviter de parler pour rien. Avec les quelques phrases que nous avions prononcés, nous aurions pu attirer les morts vers nous, valait mieux ne rien ajouter. Mais il me semble qu’il est trop tard pour les règles simples de sécurité. J’entendis les grognements un peu après elle et empoignais le manche de mon couteau, la tête tourné vers le bruit. Elle m’informa que mon plein d’essence devra attendre à plus tard et je répondis par un grognement (rien de semblable à celui d’un zombie par contre). Je me précipitais silencieusement vers mes bidons vides pour les récupérer, histoire de ne pas avoir à m’en trouver d’autres en ces temps difficiles. Je les accrochais à une corde attachée à mon sac, espérant qu’ils ne feraient pas trop de bruit si nous avions à fuir. Je m’approchais de la jeune femme, les sens aux aguets, prêt à m’enfuir si la situation devenait critique. Nous avions encore une chance de sortir d’ici par le chemin qu’elle venait d’emprunter, mais qui dit que les rôdeurs ne s’étaient pas déjà empressé de prendre cette voie aussi pour atteindre le bruit. Avec tous ces grognements, c’était difficile de se croire en sécurité.

« On devrait dégager avant qu’ils ne rappliquent. »

Je n’eu qu’à prononcer ces quelques mots pour que le premier zombie fasse son apparition dans mon champ de vision suivit de ses autres compagnons. J’attrapais l’inconnue par le bras et l’incitais à me suivre. C’était la fuite ou la défense, j’avais choisit la fuite. C’aurait été presque suicidaire de rester là à essayer de les éliminer.

« Plus vite, plus vite ! » Dis-je en jetant un regard derrière moi, les voyant se précipiter vers nous.