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 The scent of summer rain. (pv Lincoln)

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Elena Birmingham
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Message(#) Sujet: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyLun 3 Aoû - 15:19:49

Jane courait, elle courait à en perdre haleine sous la bruine tiède qui décorait la capitale texane d’un linceul perlé. A peine quelques foulées avaient été suffisantes pour distancer le troupeau de rôdeurs à ses trousses quelques minutes plus tôt mais elle ne parvenait plus à s’arrêter, maintenue en mouvement par une incontrôlable inertie. Un air presque frais lui cisaillait les joues tandis que le paysage urbain nimbé de grisaille défilait devant ses yeux. Elle sentait sa respiration haletante brûler sa trachée irritée par l’effort. Jane ne savait plus si la fuite était pour elle un réflexe, une habitude ou un jeu. A cet instant précis, elle n’en avait que faire. Elle courait.

Elle franchit les grilles en fer forgé du cimetière et s’arrêta net. Les feuilles des arbres creusées sous le poids de l’eau de pluie tels des berceaux végétaux déversaient leur contenu cristallin sur les allées bordées de pierres tombales et de buissons verdoyants. L’atmosphère était chargée d’une lourdeur surannée. Ce lieu appartenait à un monde ancien où les humains pouvaient encore se permettre de dissimuler la mort derrière les hautes grilles des cimetières ou entre les murs épais des hôpitaux, loin de leurs yeux, loin de leur conscience. Désormais, la ville entière, le monde entier était un tombeau. Jane poursuivit son chemin d’un pas régulier, au hasard des sentiers. Les murs clairs de l’église se dressèrent devant ses yeux. Sans réfléchir, elle en gravit les quelques marches qui menaient au palier puis en franchit le seuil. Les bénitiers étaient encore remplis mais l’eau était recouverte de particules grisâtres. Une odeur rance de renfermé lui agressait les narines. Jane parvenait néanmoins encore à ressentir l’atmosphère puissante et spirituelle dont l’endroit était imprégné. Certains auraient invoqué la présence du divin en ces lieux. La jeune femme ne prétendait détenir aucune forme de certitude mais il lui semblait que le halo de sainteté entourant les lieux de culte venait moins de l’essence de ces derniers que du filtre que l’esprit leur appliquait. Le pouvoir de la perception, nourrie de millénaires de culture, de symboles, de représentations.

Jane jeta un oeil à la statue du Christ sur la croix qui surplombait l’autel, pensive. Que resterait-il de leur civilisation ? Les incarnations du divin en vogue ces derniers siècles seraient-elles remplacées par d’autres figures ou se verraient-elles renforcées dans leur forme contemporaine ? Ils étaient tous les témoins privilégiés d’une ère charnière mais seraient-ils encore en vie pour en faire le récit et resterait-il des oreilles pour les écouter ? La jeune femme se demandait parfois si certains avaient l’idée de prendre la plume ou le crayon pour laisser une trace matérielle des moments historiques qu’ils étaient en train de vivre. Le désir de transmission et, d’autant plus, sa concrétisation en actes portaient en leur sein l’espoir, l’espoir que ces tragiques événements ne parviendraient pas à décimer l’Humanité, à mettre un terme à l’Histoire. Jane n’était pas apte à être cette personne, du moins pas encore. Elle écrivait, elle écrivait beaucoup, mais la majorité de ses textes finissait consumée par les flammes d’un feu de camp.

La jeune femme s’assit sur un banc et fronça les sourcils. Elle qui luttait chaque seconde pour résister à la tentation de l’autoflagellation n’était probablement pas dans le lieu le plus adapté à son combat interne. L’atmosphère commençait à devenir de plus en plus pesante à mesure que sa culpabilité l’envahissait à nouveau. Jane, pourtant femme dénuée de foi, n’avait aucune difficulté à se considérer comme une pécheresse. Elle se leva promptement puis traversa la nef et se pressa de sortir à l’air libre. La pluie avait cessé, laissant derrière elle cette odeur si caractéristique qui réveillait en elle une poétique nostalgie. Elle se souvenait de ces soirs d’orage de fin d’été pendant lesquelles elle tournoyait pieds nus dans l’herbe sous les remontrances de sa mère qui la sommait de rentrer à la maison. Jane s’assit alors sur les marches blanchâtres, humant ce doux parfum d’une époque révolue.
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Lincoln C. Foster
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Lincoln C. Foster

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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyLun 3 Aoû - 21:16:00

Je n’avais jamais cru en Dieu. Oh bien sûr, enfant j’avais trouvé toutes ces histoires de déluge, d’homme crucifié et de serpent parlant plutôt amusantes, voir fascinantes. Mon négativisme caractéristique avait très vite fait ses marques dans mon imagination et j’appréhendais avec une certaine hâte le prochain châtiment divin à s’abattre sur nos têtes. Pouvait-on alors parler d’une réelle foi? J’en doute. Toutes ces histoires avaient pour moi l’allure des contes et étaient classées dans le même registre que Cendrillon ou Peter Pan dans mon esprit. Ensuite, les méandres de l’adolescence eurent sur moi le même effet que sur les autres et le puissant sentiment d’égoïsme et de supériorité apporté par la puberté avait mis la hache dans les bourgeons de mes convictions religieuses. Dieu n’existe pas, je suis seul maître de mon destin. Si j’avais su… Une fois adulte, l’église était devenue un lieu de travail et je n’y allais que pour photographier les cérémonies, la fuyant comme la peste en dehors de ces événements.

J’étais convaincu que plusieurs voyaient la prolifération subite des rôdeurs comme une punition pour nos péchés, un nouveau fléau s’abattant sur une humanité éloignée des sentiers de la vertu. Pour ma part, j’y avais d’abord vu une main tendue. Cette perception me semblait aujourd’hui tellement erronée, ayant à vivre depuis quelques temps les réalités de ma condition de survivant. Je n’avais aucune certitude sur la nature de l’arrivée des zombies, qu’elle soit biblique ou scientifique. J’avais tout de même pris l’habitude de prier dans ma tête lors de situations périlleuses, le lien avec Dieu étant la seule chose qui m’offrait un quelconque sentiment de sécurité. Depuis que toutes les institutions nées de la civilisation moderne n’étaient plus, la foi en une puissance supérieure était tout ce à quoi je pouvais me rattacher lorsque le canon d’un fusil fixait mon front d’un peu trop près.

Considérant que j’avais poussé ma chance au cours de mes dernières altercations, j’avais pris sur un coup de tête la décision de me rendre à l’église histoire de remonter dans l’estime de celui qui avait le pouvoir de faire pencher la balance. Même la bruine n’avait pu me décourager, ayant l’esprit complètement absorbé par cette obsession du repentir. Je n’étais pas accompagné de Buster ce jour-là. Will avait déclaré que je semblais avoir une mauvaise influence sur lui et qu’il valait mieux qu’il essaie de le dresser de son côté, histoire de réprimer sa capacité à n’en faire qu’à sa tête au plus mauvais des moments. Plus je me rapprochais du lieu de culte, plus la pluie semblait s’éloigner, finissant par ne laisser derrière elle qu’un brouillard au sol qui s’envolait à chacun de mes pas. Une fois arrivée devant ma destination, je vis Jane assise sur le perron de l’église, les rayons du soleil semblant se concentrer sur sa personne. Était-ce les gouttelettes de la brume qui reflétait la lumière ou bien un réel signe de là-haut sensé me pointer mon moyen de rédemption? Dans les deux cas, je ne pouvais pas laisser passer l’occasion de discuter des événements passés avec elle. Je lui avais bien fixé rendez-vous le lendemain de notre capture à l’hôtel, mais je n’avais pas pu m’y rendre, retenu à l’autre bout de la ville par une meute de bêtes sanguinaires humanoïdes. Je n’avais jamais su si Jane s’était pointé au lieu de rencontre, exaspérée ou effrayée par l’attente que je lui avais imposée.

« Bonjour Jane. Vous vous sentiez d’humeur pieuse vous aussi? » J’étais retourné au vouvoiement en sa présence par instinct, comme si cette forme de respect pouvait mieux lui faire comprendre à quel point je m’en voulais pour mon comportement. Bien qu’en sortant du repaire du groupe de sa sœur je considérais que la faute était partagée entre ce dernier et moi, j’en étais venu à réaliser que mâter le Lincoln aux répliques sardoniques aurait pu éviter la moitié des problèmes. « J’aurais envie de discuter de certaines choses avec toi, je crois que tu sais de quoi je parle. Si tu préfères ne pas blasphémer contre moi sur le seuil d’un lieu saint, il reste toujours le cimetière pour aller se balader. L’endroit devrait être sécuritaire, je crois que tous les morts ont eu le temps de se réveiller depuis. » Un sourire idiot étira mes lèvres. Que serait une un entretien avec Lincoln Charles Foster sans une blague vaseuse pour bien ancrer la conversation dans le malaise?
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyMar 4 Aoû - 17:27:01

Jane suivait des yeux le trajet de l’eau de pluie qui tombait de la gouttière pour venir s’échouer sur la terre mouillée. Un discret sourire se dessina au coin de ses lèvres alors qu’elle se surprenait à penser qu’elle ne passait pas une si mauvaise journée. La température était agréable, elle avait mangé à sa faim, bu à sa soif, fait un peu d’exercice en plantant quelques rôdeurs et, surtout, elle était parvenue à rester à l’écart de toute forme de mélodrame. Ce jour-là, à cet instant précis, elle avait le sentiment d’avoir un semblant de contrôle sur sa vie. Depuis qu’elle avait confié son secret à ses frères et sa soeur, elle commençait à entrevoir la lumière à travers les opaques nuages noirs qui planaient au dessus de sa tête. Il lui restait un long chemin à parcourir mais elle s’était mise en marche.

La jeune femme se figea lorsqu’elle perçut un bruit de pas au loin. Elle releva la tête tandis que sa main se crispait sur le manche de son couteau. Elle ne tarda pas à reconnaître la silhouette qui se dessinait à l’horizon. Lincoln. Elle soupira puis se détendit, attendant tranquillement qu’il vienne à sa rencontre. Lorsqu’il fut à sa hauteur, la jeune femme fronça les sourcils. Elle avait immédiatement remarqué qu’il n’était pas accompagné de son semeur de trouble de chien. Il la salua, elle en fit de même. Lincoln ne tarda pas à lui faire savoir qu’il souhaitait discuter. Jane leva les yeux au ciel en prenant une grande inspiration. Peut-être qu’elle aurait droit à son mélodrame, finalement. Jane pouffa lorsqu’il envisagea qu’elle puisse blasphémer contre lui. Elle haussa un sourcil, amusée par l'idée qu'il puisse s'apparenter au divin. Cet homme était décidément un curieux personnage. « Blasphémer contre toi ? Serais-tu le nouveau prophète ? » Jane fit rapidement disparaître le sourire qui s’était dessiné sur son visage. Elle fronça les sourcils et jeta un oeil vers la porte de l’église. Elle ne considérait aucun lieu ni aucun objet comme sacré mais elle avait toujours respecté les croyants, au même titre que tous les hommes. A ce titre, probablement par habitude, blasphémer à cet endroit la mettait mal à l’aise. Elle se leva promptement et descendit les quelques marches.

Lincoln lui avait proposé une balade dans le cimetière. Quoi de plus convivial que de régler ses comptes entre deux pierres tombales ? La jeune femme qui fuyait les altercations comme la peste aurait sans doute préféré terminer cette journée d’une autre manière. Elle se sentait néanmoins obligée d’accepter la proposition de son interlocuteur. En effet, elle n’avait pas honoré le rendez-vous qu’il lui avait fixé  afin de mettre les choses au clair après l’incident de l’hôtel, jugeant qu’elle n’avait pas besoin de s’embarrasser l’esprit avec des conflits interpersonnels sans intérêt. Elle savait qu’elle n’avait rien à se reprocher. Après tout, elle ne lui avait pas donné de réponse formelle. Comme à son habitude, Jane n’avait cependant pas pu s’empêcher de ressentir une certaine pointe de culpabilité en imaginant Lincoln seul au milieu de cette sordide caserne. Elle avait espéré que leurs routes ne se croiseraient plus et qu’elle pourrait définitivement ranger les événements de l’hôtel dans le classeur des histoires anciennes mais l’univers avait une énième fois décidé de lui compliquer l’existence.

Jane s’engagea dans une allée, cherchant fébrilement un sujet de conversation susceptible de rompre le silence qui menaçait de s’installer. « Joe a décidé de sortir sans Lassie aujourd’hui ? » Elle regretta rapidement sa remarque. Les probabilités pour que la stupidité de l’animal l’ait conduit vers une issue fatale étaient loin d’être négligeables. Peut-être que Lincoln s’était rendu à l’église afin de prier pour le salut de son âme canine. La jeune femme réprima un gloussement puis se blâma intérieurement pour cet accès de cruauté.
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Lincoln C. Foster
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyMar 4 Aoû - 23:37:10

Bien, Jane commençait avec humour. Peut-être que la discussion qui s’annonçait ne serait pas aussi orageuse que je l’avais craint. Je n’avais pas eu l’occasion de converser souvent avec la jeune femme, mais notre seul entretien en tête à tête m’avais appris qu’il valait mieux éviter de la contrarier si elle ne se sentait pas d’humeur au dialogue. Considérant que le sujet de notre rencontre concernait sa famille, un point que je savais très sensible pour elle, je ressentais un poids dans mon estomac causé par la pression de la performance. Les excuses sont comme les premières impressions, on n’a qu’une seule chance de les réussir. Je répliquai aussitôt à sa question sur un ton faussement chagriné : « Non, Will a jugé que Joe et Lacy formaient un duo trop explosif. Et il semble que Joe doive régler un jour ou l’autre son problème de dépendance affective. » Et dépendance il y avait. Moi qui craignais tant cette solitude qui me rappelait ma misérable vie passée, je m’accrochais à ce chien comme à une bouée de sauvetage lors d’une tempête en mer, mes semblables faisant preuve d’une méfiance à mon contact qui faisait trop souvent place à la violence. Cela, je l’avais appris à mes dépends au cours des dernières semaines.

Lors de ce fameux incident avec ceux que j’appelais maintenant La reconstitution de Thriller, mes excuses expresses avaient été acceptées par Jane. Néanmoins, je sentais que j’en devais beaucoup plus à ma camarade. Notre intrusion en ces lieux lui avaient valu d’être menacée par ce psychopathe de Joshua alors qu’elle n’avait fait qu’intervenir en notre faveur, elle qui n’était là au départ que pour visiter sa sœur. Je n’avais toujours pas abordé le thème principal, me contentant de déambuler au travers des pierres tombales, écoutant les bruits de la nature qui formaient la musique d’ambiance de ce lieu : sifflement des oiseaux, vent dans les feuilles, grattements quelconques aux alentours. Si l’on n’avoue pas ses péchés, on ne sera jamais pardonné. « Jane… Tu sais je ne sais pas comment expliquer mon propre comportement de ce jour-là… Je… Ce chien…. » Merde! Je n’avais jamais été doué pour ces trucs. Toutes ces conversations sérieuses, la reconnaissance de ses torts, l’attente de la réponse de l’autre dans l’incertitude… J’étais un bouffon, je prenais tout à la légère pour dédramatiser, j’utilisais à profusion l’autodérision sans problème. Ce n’était pas tant cette position de rabaissement volontaire que la formalité de cette rencontre qui me déstabilisait. Jane méritait plus que deux-trois blagues bancales et une poignée de main et pour cela je devais sortir de ma zone de confort.

J’inspirai et poursuivi sur une lancée plus maîtrisée : « Buster est souvent ma seule compagnie et comme tu sais bien que je ne suis plutôt affable d’une présence autre que la mienne… J’ai eu peur quand ils sont arrivés avec leurs armes et mon chien en laisse et… Bref, Lincoln a agi comme un connard pour sauver son cabot, du moins encore plus que d’habitude. » L’utilisation de la troisième personne sonnait à mes oreilles comme une façon de me distancier des gestes commis, comme si je n’avais été qu’un spectateur de mes propres décisions plutôt que l’investigateur. Je me repris tout de suite, ne désirant pas passer pour quelqu’un qui faisait les choses à moitié. « J’ai agi comme un connard. Je regrette sincèrement d’avoir presque déclenché une fusillade alors que tu rendais visite à ta sœur. J’avais l’impression que je te devais plus que ces excuses vites faites là-bas. » Voilà, c’est fait. La balle était dans le camp de Jane maintenant et j’espérais que je n’aurais bientôt plus à revenir sur cette histoire que je parvenais difficilement à laisser derrière moi. Bien que je fusse préparé à devoir affronter n’importe quelle réaction de sa part, j’avais espoir que sa réponse à l’hôtel avait été sincère et non une répression des véritables sentiments que je lui inspirais afin de ne pas souffler sur les cendres de l’altercation. Je ne connaissais pas beaucoup d’autres survivants et je ne désirais pas perdre le peu de liens que j’avais réussi à nouer lors de mes vagabondages. Aurais-je pu apposer l’étiquette de l’amitié sur notre relation? Dans le contexte actuel, pouvait-on considérer qu’une arme abaissée et une discussion avinée étaient ce qui se rapprochait le plus de la camaraderie? Une chose était sûre, j’estimais grandement Jane et j’avais envie de la revoir, d’en apprendre un peu plus à chaque rencontre sur sa personne, sur son passé, sur ses projets… J’avais espoir que sa prise de position en notre faveur à l’intérieur de l’hôtel constituait une preuve qu’elle avait la même opinion à propos de moi. À moins que tout ceci n’ait été que pour sauver Will… En attente de sa réponse, je continuais notre ballade mains dans les poches, bercé par le rythme de nos pas.
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyMer 5 Aoû - 18:33:36

Jane pouffa lorsque son interlocuteur lui parla de sa dépendance affective. Le terme semblait en effet totalement approprié. Ce chien était un véritable aimant à problèmes et il n’avait de cesse de mettre leurs vies en danger; pourtant, Will et lui s’obstinaient à se le coltiner jour après jour. La jeune femme ne pouvait s’empêcher de trouver ce comportement quelque peu irrationnel mais elle ne se permettrait pas de leur jeter la pierre. Tous avaient besoin de se raccrocher à quelque chose, qu’il s’agisse d’un sot animal, d’un objet, d’un rituel ou d’un congénère. Jane aurait pu braver un mur de flammes ou se jeter au milieu des rôdeurs pour sauver la petite boîte en bois sculpté dans laquelle elle conservait les seuls souvenirs qui lui restaient de sa vie passée.

La jeune femme ne tarda pas à décrypter l’objectif de cette discussion à travers les balbutiements de son interlocuteur : il voulait s’expliquer, s’excuser. Jane le laissa s’embourber sans rien dire, se contentant d’arquer un sourcil. Cela serait sa petite vengeance personnelle. Lincoln parvint finalement à s’exprimer clairement. Elle était contente qu’il ait la courtoisie de faire ce geste mais, fondamentalement, cela n’altérait en rien sa position par rapport aux événements. Jane ne lui en voulait pas. Elle avait certes été irritée par son comportement, mais elle ne lui en voulait pas. La différence était ténue et elle ne parvenait elle-même pas à la verbaliser clairement, mais elle savait nommer ce qu’elle ressentait. Elle hocha la tête, esquissant un sourire. « C’est bon Lincoln, je t’ai déjà dit que je te pardonnais. »

Jane resta silencieuse quelques secondes. Alors qu’ils continuaient à cheminer parmi les sépultures, elle sentait monter en elle un irrépressible besoin de laisser le fond de sa pensée exploser à l’air libre. Elle s’arrêta soudain, fit face à Lincoln puis s’adressa à lui comme une mère à son gamin : « Tu te rends compte que j’aurais pu me faire descendre là-bas ? Et encore, ce n’est rien à côté des chances que Will et toi aviez de sortir de là les pieds devant avec un nouvel orifice entre les yeux. » Joshua ne lui aurait jamais fait de mal, elle le savait. Elle ne le connaissait pas suffisamment pour avoir pu se forger sa propre opinion à son propos mais elle faisait confiance au jugement de sa jumelle. Elle ne pouvait néanmoins pas être aussi catégorique concernant le sort qu’auraient pu subir les deux hommes. Par ailleurs, s’ils étaient tombés sur certains membres du groupe contre lesquels Ally l’avait maintes fois mise en garde, la situation aurait réellement pu tourner au drame, aussi bien pour eux que pour elle.

Plus elle côtoyait Lincoln, plus la jeune femme avait l’impression d’avoir affaire à un enfant inconscient, suivant ses lubies et cédant à ses pulsions au péril de sa vie. A vrai dire, elle n’en avait que faire de ses excuses. Ce n’était pas d’elle et de ses états d’âme dont il s’agissait. S’il continuait à se comporter ainsi, il allait crever. Or, les regrets n’ont jamais sauvé personne de l’au-delà. Jane se sentait obligée de le secouer, quitte à ce qu’il la déteste. Cela n’avait aucune importance. Quelqu’un devait le faire avant qu’il ne soit trop tard. Il fallait qu’il perde ses illusions, qu’il regarde la réalité en face et qu’il se protège. Des rôdeurs, certes, mais surtout de ses congénères. Ce monde n’était pas un gigantesque salon de thé, ce monde était une putain d’arène à ciel ouvert où la loi du plus fort était désormais la règle suprême, laissant les hommes libres de céder à leurs vices les plus inavoués, à leurs perversions les plus cruelles. Servir ses sarcasmes à l’homme qui vous tient en joue relevait du suicide et la jeune femme doutait qu’il en ait réellement conscience. Elle se devait de lui remettre les pieds sur terre, quitte à paraître dure et intrusive. Pourquoi se préoccupait-elle du sort de cet homme qu'elle n'avait vu qu'à quelques reprises ? La jeune femme n'en avait aucune idée. Peut-être qu'elle aussi aurait dû davantage se préserver. Trop tard. Jane regarda son interlocuteur dans les yeux et soupira. « J’ai peut-être l’air froide, méfiante voire misanthrope mais ce n’est pas une histoire de caractère, Lincoln. C’est comme ça qu’on survit. Il est temps que tu ouvres les yeux si tu veux que ton espérance de vie dépasse celle d’un agneau dans la fosse aux lions. Il n’y aura pas toujours un troupeau de zombies ou une folle comme moi pour te sortir du pétrin. »
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Jack
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyMer 5 Aoû - 20:10:46

Une balade au cimetière, quelle bonne idée en ces temps de…. Réjouissance? Qui a dit que Lincoln était homme a attirer les ennuis? Lui? Jane? Will? À moins que ce ne soit Buster? Toujours est-il qu’encore une fois, les emmerdes l’accompagnent. Notre Lincoln préféré serait-il atteint d’une malédiction? Si c’est le cas, je lui suggère de se trouver un porte-bonheur. Ou mieux, de rompre la malédiction! Parce que là, ça commence à être handicapant ces problèmes à répétions! Quoique moi, ça m’amuse bien. Pas vous?

Alors, jouons les troubles fêtes encore une fois! D’accord, j’aime bien jouer les troubles fêtes, c’est plus fort que moi. Un petit sujet tranquille et ça me démange de venir pimenter un peu les choses. Donc… que vais-je encore aller inventer? Qui m’aime me suive! Vous êtes mieux de faire la file parce que sinon… je vais me venger. Et vous savez comme moi que je peux être sadique et cruel!

Lincoln en marchant se prend le pied dans un piège. Qui l’a posé? Aucune importance, le fait est que Linc se trouve tête en bas. A deux mètres du sol sinon c’est moins drôle. Jane ne peut pas l’atteindre sans grimper.

Petite règle du jeu? Parce qu’il ne faut pas que ça soit trop facile non plus, hein! Aucune échelle à porter de main. Jane devra se débrouiller pour sortir notre ami de sa fâcheuse position sans qu’il ne se brise le cou. Sans qu’elle brise le sien aussi, évidemment! Avouez que ça ne serait pas d’avance. Sans oublier que nous ne voulons quand même pas que nos membres commencent à tomber comme des mouches! Ah oui, n’oubliez pas que Jane a quelque peu le vertige dans une échelle. Qu’est-ce que ça sera sans…!

J’ai bien hâte de voir comment vous allez vous sortir de celle-là! Et une dernière petite chose pour la fin: si vous vous en sortez trop facilement, je reviens pour compliquer le jeu un peu plus! Mouhahahaha (rire diabolique, of course!)

A vous de jouer les loulous! The scent of summer rain. (pv Lincoln) 364763625
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Lincoln C. Foster
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyMer 5 Aoû - 21:28:02

Bien que Jane n’ait rien dit de plus que lors de notre dernière rencontre, j’avais l’impression que ses quelques mots avaient plus de poids, de substance maintenant que j’avais tenté de verbaliser les motifs derrières mes actions. Je hochai la tête suite à ses paroles, heureux que la rencontre se soit déroulée sans confrontation, bien que les raisons pour cela ne manquaient pas. Je cru qu’après avoir fait ce que je m’étais promis depuis cet incident, la conversation prendrait une tournure moins formelle. Maintenant que je savais que Jane avait une jumelle dans le groupe habitant l’hôtel, je pensais pouvoir enchaîner sur ce sujet avec une amorce lamentable du genre : « Ça fait longtemps que ta sœur et toi êtes jumelles? » Le casse-tête qu’était le passé de mon interlocutrice semblait avoir progressé de quelques pièces, mais je ne pouvais toujours pas en déterminer l’image d’ensemble. Avait-elle elle aussi vécu dans cet hôtel, avant d’en avoir marre? Qu’est-ce qui avait bien pu motiver sa fuite si elle ne semblait avoir aucun problème à y retourner pour rendre visite à sa sœur?

Avant que je puisse me mettre les pieds dans les plats en abordant un sujet tabou, Jane décida que le sujet ne serait pas clôt sur de simples excuses. Je ravalai ma salive tandis qu’elle me sermonnait, essayant de calmer le bouillon d’émotions contradictoires qui montait en moi. De tous mes sentiments, la honte était le plus puissant. Je n’avais pas besoin que Jane me rappelle que je n’avais pas uniquement mis ma vie en danger, mais celle de deux autres personnes. Je le savais aussi bien qu’elle. Will et Jane n’étaient peut-être pas des connaissances de longue date et la jeune femme devant moi semblait même considérer que la peste bubonique était moins létale que de passer plus de quelques heures en ma compagnie, mais je n’aurais pas pu me regarder dans une glace de nouveau si j’avais su que mes paroles avaient été responsables de leur mort. Avoir été le seul être impliqué, je ne serais pas sorti aussi ébranlé de ce lieu malgré l’arme qui avait dangereusement flirté avec mon front. J’avais déjà essayé de me tuer avant que toute cette histoire de zombies ne commence et bien que je tentais maintenant de profiter au maximum des plaisirs de l’existence, je n’étais pas dupe. J’allais mourir un jour et sûrement plus tôt que je le pensais. Houston n’était pas le berceau de la vie. Tôt ou tard les provisions manqueraient, les munitions également, mais une seule chose continuait de proliférer : les rôdeurs. Mon instinct de survie prenait toujours le dessus lorsque je devais les affronter, mais en dehors des séances de tuerie, ma propre survie me semblait bien un phénomène éphémère, une légère flammèche pouvant être soufflée à chaque instant.

Bien vite, le désaccord fit trembler mes mains. Oh, pas que je croyais que Jane avait entièrement tort. Elle vagabondait depuis bien plus longtemps que moi dans cette ville ravagée par la mort et la violence et sa seule présence devant moi confirmait qu’elle avait la survie d’incrustée en elle. Néanmoins, je ne pouvais me résoudre à m’endurcir comme elle l’avait fait. Ma vie d’avant n’avait été que cela, un mélange d’isolation, de choix pratiques, de répression de ce que je ressentais et de qui j’étais. Encore aujourd’hui, je ne pouvais me résoudre à adopter la même ligne de conduite bien que le contexte l’exigeait de moi. Je revoyais toujours ce Lincoln qui ne souriait qu’une fois par an à Noël, si la dinde avait été bonne, et je ne pouvais me forcer à endosser le même costume. Est-tu vraiment plus heureuse ainsi Jane? Pourquoi vis-tu si ce n’est que pour mieux mourir à petit feu de l’intérieur?

Je respirai pour conserver mon calme, tentant de répondre avec retenue. Je n’étais pas venu pour chercher la confrontation, mais bien la tranquillité d’esprit. Malheureusement, je perdis mon sang-froid au fil des mots, profondément blessé par la vérité enfouie dans les mots de ma compagne et par les souvenirs qu’ils avaient réveillés en moi. Ma voix tremblait lorsque j’énonçai mes pensées. « D’accord. Je l’admets volontier Jane, je ne sais pas ce que je fais la moitié du temps. Je ne sais plus comment agir avec les autres. Je fonce tête baissé dans chaque rencontre possible, j’entre mains levées comme si chaque conversation avait lieu dans un contexte de normalité, je joue au plus malin avec ceux qui se prennent pour des mâles alpha… Mais je ne peux pas me forcer à vivre dans l’isolation, c’est au-dessus de mes forces. Je ne peux pas le faire deux fois. » Cette rencontre était une mauvaise idée. J’avais l’impression que je ne faisais que prouver à Jane que je n’étais aucunement fréquentable, un être agissant avant de réfléchir, à peine capable de demeurer seul plus que quelques jours. « J’aimerais vraiment être comme toi, d’accord? J’aimerais être capable de vadrouiller dans les ruines qui nous entourent seul comme les pierres, j’aimerais avoir la faculté de faire comme tu l’as fait et aller jusqu’à repousser ma propre famille pour ne pouvoir compter que sur moi-même, mais je ne peux pas m’y résoudre. » Aussitôt que ces mots franchirent mes lèvres, je sentis que j’avais franchi les limites. Mon ton avait monté sous l’effet de ce raz-de-marée de souvenirs, menaçant de dévoiler notre position à tous les zombies à dix kilomètres aux alentours. Mais pire que le ton, il y avait le sujet…

En réalité, je ne savais rien de la famille de Jane, des raisons qui la poussaient à s’éloigner des siens. La bataille contre les rôdeurs m’avait tout de même appris une chose à propos des relations que Jane entretenait avec ceux qui partageaient son sang. J’avais vu de l’amour pour sa sœur lors de leur rencontre, la jeune femme ayant même été jusqu’à se jeter au travers des rôdeurs afin de veiller sur sa jumelle. Bien que la survivante m’avait indiqué elle-même préférer ne pas s’embarrasser des autres, ma réplique sur sa famille était baignée d’incompréhension, les mots d’un homme qui parlait de ce qu’il ne connaissait pas. J’avais été cruel sans vraiment le vouloir. « Jane, ce n’est pas ce que je voulais dire. » Je suis définitivement plus grillé de la cervelle que ces rôdeurs. Si j’avais eu mon pistolet en main en ce moment, je l’aurais porté contre ma propre tempe. Les mains de chaque côté du front, je reculai en soupirant, cherchant une réplique pour me sortir de cette impasse. C’est alors qu’en un instant, je me retrouvai la tête vers le sol, suspendu par la cheville tout en haut d’un arbre. Le souffle coupé par la force de propulsion de la corde, je vis mon pistolet et la lame cachée dans mes bottes filer devant mes yeux en direction du sentier. Le changement de situation avait été tellement subit que je ne réalisai ce qui venait de se passer qu’après un long moment d’ébahissement.  Je venais de me mettre les pieds dans les plats pour la seconde fois en trente secondes, cette fois littéralement. Je regardai en bas le visage de Jane, la seule personne capable de me sortir de ce bourbier. Jane, que je venais d’insulter dans la minute précédente.
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyMer 5 Aoû - 23:21:21

Quelques mots suffirent pour que Jane se mette à soupirer. Il y avait tout de même une différence entre vivre dans l’isolement et le mutisme les plus complets et réfléchir quelques instants aux potentielles conséquences de ses paroles et de ses actes avant de tendre le bâton pour se faire battre. Lincoln semblait tout à fait hermétique au bon sens. Elle se demandait pourquoi elle perdait son temps avec lui. Après tout, s’il voulait continuer à vivre comme bon lui semblait, ce qui revenait peu ou prou à arpenter Houston avec une énorme cible dessinée au marqueur sur le visage, libre à lui. Elle n’allait pas s’obstiner à secourir le monde entier alors qu’elle ne parvenait même pas à se sauver elle-même.

La conversation prit une toute autre tournure lorsque Lincoln lui fit l’affront d’utiliser sa famille comme argument. Jane en resta littéralement bouche bée. Cet élément n’apportait rien à son propos, il s’agissait d’un détestable coup bas totalement gratuit, porté dans le seul but de la déstabiliser. En outre, il ne pouvait ignorer qu'il jouait avec de la dynamite les yeux bandés, n’ayant aucune idée précise de sa situation personnelle. La jeune femme sentit une rage incontrôlable s’emparer d’elle. Si elle n’avait pas été terrassée par le choc des mots qu’elle venait d’entendre, Jane lui aurait sans aucun doute mis une droite en pleine figure afin de le faire taire. Pour peu que ses yeux aient été des armes à feu, il aurait été criblé de plus de balles qu’un condamné à mort devant un peloton d’exécution. Ce type cherchait réellement à se faire descendre !

Lincoln avait vraisemblablement réalisé qu’il était allé trop loin mais le mal était fait. Il voulait qu’elle lui en veuille ? Il avait gagné. Jane luttait pour contenir l’accès de violence qui la submergeait. Malheureusement pour l’intégrité physique de son interlocuteur, elle était trop furieuse pour élaborer une phrase à la hauteur de sa colère. Mieux valait pour lui qu’elle parte immédiatement s’il ne voulait pas se faire refaire le portrait. Personne ici bas ne souhaite goûter au poing d’un Birmingham, homme ou femme. Elle s’apprêtait à tourner les talons non sans lui avoir jeté un regard noir et méprisant lorsque l’univers se chargea de lui donner une petite leçon. Jane regarda Lincoln décoller du sol, abasourdie. Elle mit plusieurs secondes à intégrer ce qui venait de se dérouler sous ses yeux : il venait de tomber dans un piège et se balançait désormais tête en bas au bout d’une corde, entre deux pierres tombales. La jeune femme fut brutalement prise d’un fou-rire devant l’absurdité de ce qui venait de se produire. Elle porta sa main devant sa bouche afin d’assourdir les éclats qui s’en échappaient puis parvint enfin à se calmer.

Jane fit une rapide analyse de la situation. Elle repéra un chêne aux branches longues et vraisemblablement robustes planté à proximité. Etre contrainte de grimper aux arbres ne l’enchantait guère mais elle allait devoir se faire violence. Lincoln avait de la chance qu’il lui reste davantage d’égard pour ses congénères qu’il ne semblait le penser. Une fois en haut, elle devrait pouvoir se débrouiller pour attraper la corde, l’attirer vers le végétal et lui permettre d’accrocher à une branche. Elle pourrait ensuite le libérer à l’aide de son couteau sans qu'il ne s'écrase sur le sol. Une fois son plan élaboré, la jeune femme mit ses poings sur ses hanches et jeta un regard amusé au captif qui pendouillait lamentablement dans le vide. « La vengeance est censée être un plat qui se mange froid mais j’avoue que là, même brûlante, je me régale. Le karma est une sacrée pute, hein ? » Jane mentirait si elle niait que l’idée de lui tourner le dos et le laisser à son triste sort, transformant cette facétie du destin en travaux pratiques illustrant sa leçon sur la cruauté des hommes ne lui avait pas traversé l’esprit. Elle ne pouvait bien évidemment pas se résoudre à abandonner Lincoln en si mauvaise posture mais elle voulait que le doute s’insinue dans son esprit, rien que quelques secondes.
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyJeu 6 Aoû - 18:30:36

« Et ton karma, tu crois qu’il te réservera quoi si tu me laisses crever ici? » Voici la réponse que j’aurais aimé lui servir. La colère que je ressentais contre moi-même avait besoin d’un exutoire, mais j’avais tout de même le bon sens de ne pas la déverser sur Jane après tout ce que je venais déjà de lui dire. Ainsi me contentai-je de mon plus beau sourire, celui dont je servais pour couvrir le flot d’insulte qui passait dans ma tête dans les moments où je réussissais à contrôler mon fiel. Pourquoi avais-je eu à tomber dans le seul piège de tout ce satané cimetière? Au lieu de me sauver de la réaction de Jane, il lui avait uniquement donné le pouvoir de me punir comme elle l’entendait.

J’aurais dû me mettre à genoux (pas littéralement bien sûr). J’aurais dû m’excuser mille fois, lui promettre de ne plus jamais la revoir si elle se décidait à m’aider, lui offrir de sacrifier Buster sur l’autel de l’église en échange de ma délivrance… Mais ses éclats de rire résonnaient toujours dans mes oreilles, m’empêchant de faire le choix qui semblait le plus évident. Je savais ma réaction complètement enfantine, mais je refusais d’être le dindon de cette farce de très mauvais goût. Me laisser mourir, suspendu la tête en bas, pour avoir parlé au travers de mon chapeau? Voilà pourquoi tu as perdu foi en l’humanité Jane, tu te sais très bien capable des mêmes atrocités que le reste de nos semblables. Mes paroles était-elle si loin de la vérité? Ce n’était pas comme s’il n’y avait pas de décalage entre ses mots et ses gestes. Déclarer préférer rester seule mais refuser d’abandonner les siens. Avouer rester attachée à sa famille mais les laisser dans l’inquiétude en vadrouillant en solo. Étais-je le seul qui en avait mal à la tête à force d’y chercher un sens?

Puis je me repris. Jane n’était aucunement responsable de ce qui m’était arrivée et elle ne méritait pas toutes ces réflexions horribles. Tous et chacun avait le droit à son jardin secret et de mener sa vie comme il ou elle l’entendait. Je choisissais de me mettre les pieds dans les plats en agissant selon mes impulsions et Jane choisissait de se méfier de tout ce qui avait deux yeux. Humain, animal ou rôdeur. Amis, inconnus ou famille. Ma curiosité à son sujet devrait apprendre à côtoyer le respect de ses choix. Après tout, j’appréciais la compagnie de Jane malgré son caractère taciturne et je lui serais toujours redevable d’avoir pris notre défense lors de notre intrusion à l’hôtel, Will et moi. Dans cette histoire, j’étais le seul coupable. Coupable de mon intarissable stupidité et de ma gueule trop grande ouverte.

Toute cette nouvelle maturité était bien belle, mais je doutais que de conserver la tête en bas m’aiderais à devenir un ange de vertu. Le sang qui me montait à la tête aurait tôt fait de mettre fin à mes jours avant que Jane ne réalise que la situation n’était amusante que de son côté. Je contractai le peu d’abdominaux que la salle de gym du manoir m’avait permis de développer et je m’étirai, tentant de remonter mon tronc. Les bras devant moi, je tentais d’agripper une prise pour me remettre à la verticale, mais dans le bon sens. Tirer sur mes jeans ne fit que les faire se resserrer douloureusement au niveau des testicules et je laissai tomber cette idée. Je ne désirais pas nécessairement avoir d’enfants, surtout pas dans cette époque tourmentée, mais le fait d’avoir un appareil reproducteur intact avait certains avantages. En retombant, le mouvement de pendule que je fis m’incita à me balancer avec plus de force afin de pouvoir agripper le tronc de l’arbre. Toutefois, je n’avais aucune idée de la solidité de cette corde ni de celle de la branche à laquelle elle était attachée et je cessai mes mouvements par crainte de m’écraser au col le nez en avant.

Je me retrouvais dans une impasse. Je refusais de demander l’aide de Jane, ne voulant pas une fois de plus ramper à ses pieds pour me faire pardonner mes gestes inconscients. J’avais compris que mes excuses ne servaient souvent qu’à me rendre encore plus coupable par la suite et je ne désirais pas vraiment lui être redevable dans le futur. J’avais également l’impression que Jane voudrait que cette rencontre soit notre dernière et je ne pourrais donc plus tenter de rembourser ma dette de vie envers elle. La décision était difficile, mais j’avais l’impression d’avoir suffisamment perturbé la vie de Jane depuis ce feu de camp et je préférais limiter les dommages que je pourrais causer. Je devrais faire comme elle et survivre en solitaire, je ne suis qu’une malédiction ambulante pour tous ceux qui m’entourent. Ce piège en est la preuve. Néanmoins, plus le sang me montait au cerveau et plus le sablier de ma vie s’écoulait en vitesse… « Jane, si tu ne comptes pas m’aider à sortir d’ici, je te serais reconnaissant de me laisser mourir dans l’intimité. Ton rire à sûrement ameuté tous les rôdeurs du coin maintenant, tu as encore la chance de t’en sortir si tu commences à courir tout de suite. » Je recommençai mon mouvement de balancier, préférant tenter la mort que d’attendre qu’elle ne me cueille sans bouger. Si seulement je pouvais atteindre ce foutu tronc! Peut-être que je pourrais me remonter sur la branche et dénouer ce nœud autour de ma cheville. Cette cheville commençait justement à me faire un mal de chien. J’avais eu une chance de fou de ne pas me la briser en étant propulsé à cette vitesse vers le ciel, mais cette fortune serait vite épuisée lorsque la corde me scierait le pied.
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyVen 7 Aoû - 15:47:08

C’en était trop pour la jeune femme, elle ne supportait plus de le voir dans cette pathétique posture. Elle n’avait qu’une seule envie : en finir avec cette malheureuse rencontre, reprendre sa route et fracasser le crâne de quelques zombies pour se défouler. Jane jeta un oeil vers l’arbre auquel le piège était attaché et que Lincoln tentait d’atteindre en imprimant à son corps un mouvement de balancier. Il s’agissait également d’un chêne mais ce dernier ne lui inspirait absolument pas confiance. Les feuilles supérieures présentaient une coloration jaunâtre ainsi qu’un aspect sec; quant aux rameaux, ils paraissaient flétris. Aux alentours, de nombreuses branches mortes jonchaient le sol. Les sourcils froncés, la jeune femme s’approcha du tronc et passa sa main sur l’écorce recouverte de tâches sombres. Son coeur s’emballa lorsque ses doigts se maculèrent d’un liquide noirâtre. Elle releva brusquement la tête vers le captif, faisant les gros yeux, peinant à cacher l’inquiétude qui pouvait aisément se lire sur son visage.  « Lincoln ! Ne bouge surtout pas. » La jeune femme fit quelques pas en arrière. La branche à laquelle la corde était accrochée semblait solide mais il était évident que ce chêne était rongé par un parasite. Nul ne pouvait présager de sa réelle robustesse. Jane leva les yeux aux ciel et soupira. Quelle idée de poser un piège sur un tel arbre ? Cette ville était vraiment peuplée d’amateurs. La jeune femme devait se concentrer. La situation était urgente, il fallait absolument qu’elle le libère avant que la branche ne cède sous son poids. Jane réalisa que sa précédente intervention avait été plutôt anxiogène et peu informative. D’une voix calme, elle apporta donc à Lincoln quelques précisions : « Je te conseille de rester tranquille si tu tiens à tes cervicales. Cet arbre est complètement pourri. »

Jane s’approcha du végétal feuillu qu’elle avait repéré plus tôt. Ses branches étaient plus éloignées du piège que celles de l’arbre malade mais, à l’aide d’un outil, elle devrait tout de même réussir à atteindre la corde sans trop de difficultés. Quant à Lincoln, une fois l'axe de rotation de son mouvement pendulaire dévié, il pourrait facilement s'agripper à l'une des longues branches situées plus bas. Elle mit ses poings sur ses hanches et leva les yeux vers la cime. Le caractère critique de la situation n’était pas nécessairement un mal, cela l’aiderait à se focaliser sur son objectif et à passer au delà de ses difficultés avec l’altitude. Jane avait toujours été victime de sensations vertigineuses lorsqu’elle évoluait en hauteur sur un support fixe. Les médecins évoquaient un problème de discordance entre sa proprioception et sa vision qui mettait parfois en défaut son équilibre. Lorsqu’elle était enfant, ce léger souci ne l’handicapait absolument pas et monter aux arbres comptait parmi ses activités préférées. Néanmoins, depuis une mauvaise chute qui aurait pu lui coûter la vie pendant son adolescence, elle appréhendait avec angoisse les situations susceptibles de déclencher cette sensation divergente, ce qui était totalement contreproductif car le manque d’assurance en découlant augmentait son risque de perdre pied.

La jeune femme s’agenouilla puis ouvrit son sac et en sortit une bobine de fil de fer. Elle en découpa un bon mètre cinquante puis modela l’une des extrémités en forme de crochet. Elle plia à plusieurs reprises l’ustensile fraîchement confectionné puis le cala sous l’entre-gorge de son soutien-gorge. Après avoir répété une ultime fois dans son esprit le trajet qu’elle devait effectuer, Jane prit une grande inspiration et se lança à l’assaut du chêne. La partie verticale du parcours fut relativement aisée. Le végétal était âgé et les prises le long du tronc nombreuses et larges. La jeune femme mit à peine une minute à atteindre l’origine de la branche horizontale sur laquelle elle devait poursuivre, à environ trois mètres du sol. C’est alors que les choses sérieuses commencèrent. Jane plaça ses cuisses de part et d’autre du bois et commença doucement à s’éloigner du tronc, se propulsant à la force de ses bras et tentant de se stabiliser en contractant sa ceinture abdomino-lombaire. Alors qu’elle commençait à prendre de l’aisance, elle fit l’erreur de regarder en bas. La fameuse sensation qu’elle redoutait tant ne tarda pas à l’envahir, l’obligeant à plaquer son corps sur la branche qu’elle enlaça de ses bras. La jeune femme sentit l’adrénaline la paralyser. Son coeur menaçait d’exploser tellement il battait fort. Elle se sentait complètement coincée, persuadée que le moindre mouvement la déstabiliserait. Elle voyait déjà dans son esprit les images de son corps écrasé sur le sol, baignant dans une mare de sang. Jane se secoua. Elle se mit à respirer très profondément, tentant de reprendre le contrôle.


Dernière édition par Jane Birmingham le Ven 11 Sep - 12:59:32, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyVen 7 Aoû - 18:11:04

Les cris de Jane me firent cesser automatiquement mon déhanchement malhabile. Si j’avais été à sa place, j’aurais profité de la situation au maximum, feignant même de m’éloigner pour me délecter des cris de supplication du piégé. Mais cette urgence dans sa voix… Je remmenai mes bras à mes côtés et la fixai de ma position en me demandant ce que serait la suite de ses paroles, bien que mon esprit juvénile me hurlait d’ignorer la femme en contrebas. Mes mouvements avaient presque réussi à me faire atteindre le tronc. Plus qu’un mètre, peut-être mois à franchir. Si ce n’est que pour se moquer du type au visage rouge tomate qui gesticule comme un damné…

Super, le chêne était pourri jusqu’à la moelle! Moi qui voulais montrer à Jane que je savais très bien faire preuve d’indépendance, je devais maintenant attendre qu’elle vienne à mon secours. Tout ce que j’avais voulu éviter. Ce piège ne pourrait pas tomber plus mal encore. Dans ma situation, je n’avais rien d’autre à faire de de regarder la femme mettre en œuvre ses préparatifs et s’approcher de l’arbre. Je revis alors l’image de Jane accrochée à une échelle, déstabilisée par sa peur des hauteurs, et un rassemblement de rôdeurs au sol qui cherchaient à agripper ses chevilles. Ma salvatrice avait le vertige. Bon Dieu, et moi qui croyais que la situation ne pouvait pas tomber encore plus dans le mélodrame. J’étais à deux doigts de m’écraser au sol, me rompant le cou et me faisant écrabouiller par le poids de ce tronc en décomposition du même coup, et la seule personne pouvant empêcher ma mort imminente était une femme effrayée par les hauteurs, que j’avais insultée de plus en dérapant sur la pente glissante de ses relations familiales. Je souhaitai mourir tout de suite. Mon cerveau pourrait-il se noyer dans mon propre sang? Si oui, serait-ce plus rapide que la suite d’événement inévitable qui se faisait de plus en plus sentir? Tic-tac-tic-tac-tic-tac…

J’avalai une grande goulée d’air, tentant de reprendre mes esprits. Jane se débrouillait très bien pour atteindre le sommet de l’arme adjacent au mien. Pourquoi brave-t-elle une peur aussi puissante pour aider l’imbécile que je suis? Je ne savais pas si le changement de perspective physique avait un rôle à y jouer, mais j’étais maintenant retourné dans un état d’esprit que j’aurais préféré ne plus jamais retrouver et m’en départir semblait nécessiter plus que de grandes inspirations. Mes objectifs avaient changé depuis l’apparition des zombies, mais une chose semblait ne pas vouloir me quitter complètement : la déception. L’échec était attaché à moi comme un tatouage. Pire, une tache de naissance que je portais depuis ma sortie de la matrice originelle. Je n’étais pas parvenu à réussir ma vie précédente et je gâchais tout ce que j’avais accompli dans celle-ci, dans le cas présent ma relation avec Jane.

Une fois sur la branche qui menait à moi, le vertige sembla soudain la terrasser Jane et la fit s’aplatir sur la branche, fixant le sol comme si les bouches de l’enfer venait de s’ouvrir sous nos pieds. Je pouvais très bien vivre avec le fait d’avoir causé ma propre mort (haha), mais je me savais condamné à la damnation éternelle si j’entraînais une innocente vers son funeste destin bien avant l’heure. Jane n’avait rien fait pour mériter ça, bien au contraire. Si quelqu’un méritait de s’en sortir entre nous deux, il s’agissait bien d’elle. « Jane, je t’en supplie… Recule. On trouvera un autre moyen de me faire redescendre une fois que tu seras de retour sur le plancher des vaches. » À peine eu-je prononcé ces mots que j’entendis un craquement. Je pensai tout de suite à ma cheville, mais l’irritante douleur n’avait pas encore franchi les limites du supportable. Je tournai la tête du mieux que je pu. Oh non, il s’agissait de la branche soutenant mon poids. Combien de temps tiendrait-elle encore? Devant la réalité de ma mort, je n’avais soudainement plus envie de rejoindre l’au-delà. En vie, il me reste toujours la possibilité d’arranger les choses. Le pardon n’est pas aussi satisfaisant une fois six pieds sous terre. Je jetai un regard vers Jane, une énorme boule dans ma gorge m’empêchant de prononcer le moindre mot.
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptySam 8 Aoû - 10:36:30

Jane était quasiment entrée dans un état méditatif lorsque la voix de Lincoln qui la suppliait de descendre de cette saloperie d’arbre la ramena à la surface. Elle soupira bruyamment puis se redressa sur ses avant bras et cria d’un ton sec : « LA FERME ! » La jeune femme avait besoin de toute sa concentration pour surmonter cette épreuve et elle n’allait pas y arriver s’il continuait à agresser ses oreilles en l’incitant bruyamment à abandonner. Jane détestait au plus haut point qu’on lui dise qu’elle était incapable d’accomplir quelque chose. Le fait qu’il le sous-entende eut au moins le mérite de faire émerger en elle une rage qui court-circuita une partie de sa peur. La seule personne qui avait le droit de la rabaisser, c’était elle-même et surtout pas un type qu'elle connaissait depuis quelques jours. Jane décolla son corps du bois, se cambra puis reprit sa progression. Il fallait qu’elle laisse ses pensées, ses angoisses glisser sur elle sans l’atteindre. A cet effet, elle concentrait l’ensemble de ses ressources sur sa posture et sa respiration, fixant un point droit devant elle.

La jeune femme se figea lorsque la branche commença à plier sous son poids. Une décharge d’adrénaline la traversa, la pétrifiant totalement. Jane parvint à trouver la force de ne pas dévier son regard d’un millimètre puis contracta davantage les muscles de ses jambes. Elle se demanda l’espace d’un instant ce qui lui avait pris de se mettre dans une telle position. Elle venait de sermonner Lincoln car il laissait son caractère social mettre sa vie en danger mais n’était-ce pas exactement ce qu'elle était en train de faire ? La jeune femme chassa cette pensée de son esprit, ce n’était pas le moment de se laisser aller à ce genre de réflexions. Une fois correctement stabilisée, elle analysa la situation. Il était clair qu’elle n’allait plus pouvoir avancer bien loin. La corde était à plus d’un mètre d’elle mais elle allait devoir s’en contenter. Il était temps de passer à la deuxième phase de l’opération.

Tout en retenant sa respiration, Jane décolla sa main droite de la branche, déplaçant simultanément sa main gauche afin de centrer son appui. Doucement, elle dégagea son outil en fil de fer de son soutien-gorge, utilisa ses dents pour le déplier, le cala dans sa bouche puis reprit sa position initiale. Elle s’allongea ensuite afin de se rapprocher au maximum de sa cible puis enroula ses jambes autour du bois, fermant le cercle en les entrelaçant afin de pouvoir se rattraper en cas de chute. Après plusieurs tentatives, elle parvint à prendre la corde dans le crochet et à la ramener vers elle. Elle fut obligée de lâcher complètement la branche afin de s’en saisir à la main tout en maintenant le fil de fer. Durant l’opération, alors qu’elle tentait d’être la plus rapide possible, son esprit s’embrouilla et elle laissa tomber l’outil. Lorsqu’elle s’en rendit compte, la jeune femme grimaça, laissant échapper un juron. Ils n’avaient désormais absolument plus droit à l’erreur.

Jane commença à tirer la corde vers elle, l’enroulant progressivement autour de sa main. Elle tentait de résister à son envie de se hâter pour en finir au plus vite, consciente que tout mouvement précipité pourrait leur coûter la vie à tous les deux. Elle jeta un bref regard en contrebas pour s’assurer que son plan était efficace et que Lincoln s’approchait bien du chêne. « Accroche-toi à une branche et donne-moi ton signal quand t'es prêt, que je puisse enfin couper cette putain de corde. » Jane commençait sérieusement à appréhender cette dernière étape. En effet, elle n’aurait jamais assez de longe pour pouvoir ramener la corde jusqu’à la branche. En conséquence, elle devrait à nouveau opérer les deux mains en l’air, cette fois ci pendant une durée bien plus longue et en gérant les forces qui s’exerçaient sur le piège et par extension sur elle-même, l’attirant inexorablement vers le vide. Encore fallait-il que la branche pourrie qui avait la lourde tâche de soutenir l'ensemble du dispositif ne cède pas, les déstabilisant tous deux par la même occasion. Ils étaient loin d’être sortis d’affaire.
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptySam 8 Aoû - 19:12:42

Il semblait que j’avais une fois de plus ouvert la boîte de Pandore et j’en restai figé. Le ton de Jane me fit momentanément oublier la situation fâcheuse dans laquelle je me trouvais tandis que je cessai de béer la bouche et que mon expression faciale s’apparentait à celle d’un cerf voyant s’approcher à toute vitesse les phares d’une voiture. Puis vint une légère frustration. Jane devait détester autant que moi passer pour faible, mais je n’avais pas pensé une seconde à l’humilier en lui intimant de redescendre. La situation était périlleuse même pour la meilleure des acrobates. Ce n’était pas une réaction d’un macho qui te prend pour une bonne à rien, je cherche uniquement à t’éviter une très probable chute aussi vertigineuse que celle qui m’attend. Penser à mon futur baiser avec le sol en contrebas fit remonter à moi le souvenir de ce sinistre craquement et je réalisai alors qu’il ne restait plus beaucoup de temps pour trouver une nouvelle façon de me sortir de là sans mettre ma camarade d’infortune en danger. Il n’était plus question de plan B.

Bien que je fixais toujours Jane avec mon expression abasourdie, j’en étais venu à réaliser que mon intervention devait bien avoir eu du bon, puisqu’elle  s’était remise en mouvement sous l’effet de l’irritation. Dans le sens contraire à sa propre sécurité, mais tout de même en déplacement. Au moins elle ne regarde plus le sol en attendant que le destin se charge d’en finir avec elle. Puis, tandis que la branche se ployait lentement et que Jane relâchait sa prise sur l’arbre afin d’atteindre la corde avec son outil de fortune, je me dis que le silence aurait été une option envisageable. Tout le monde qui savait compte réalisait qu’un mort était préférable à deux. Un regard vers le sol me rappela soudain que ce mort, ce serait bientôt moi. Sous l’effet de la peur et des poussées d’adrénaline, j’alternais entre la frayeur de mourir et la culpabilité de voir Jane tomber et se rompre le cou. Je ne pouvais décider quelle option me rendait le plus malade, préférant ignorer la nausée, la situation n’étant pas idéale pour dégobiller.

Cet idiot de poseur de piège n’aurait pas pu choisir un arbre en santé? Et cet enfoiré de chêne pourri aurait pu suivre sa médication plutôt qu’attraper un parasite à la con! Bien que je maudissais le ciel et la terre de m’avoir mis dans cette position (de nous avoir mis dans cette position), je ne pouvais pas chasser le sentiment de responsabilité qui m’emplissait tandis que Jane agrippa la corde de sa main, laissant son outil plonger vers le sol durant l’opération. Quand je disais qu’il n’était plus question de plan B... Ma gorge avait la texture du sable lorsque je ravalai ma salive. Alors que la corde se déplaçait, Jane m’ordonna de m’agripper à une branche à proximité pour qu’elle puisse ensuite couper la corde. J’étirai les bras en direction du tronc adjacent, mais mes doigts ne pouvaient qu’effleurer sa surface. Aucune branche de ployait dans ma direction propre, j’allais devoir entreprendre un mouvement de pendule afin de prendre prise. Jane pourrait-elle soutenir la corde bien longtemps? Je la savais forte, mais je ne pouvais dire avec exactitude si je pourrais atteindre l’arbre en trente secondes ou bien en trois minutes. Au poids que je faisais, ce court laps de temps faisait une énorme différence.

Je me poussai du mieux que je pu avec l’aide de l’arbre. Dès mon premier retour en arrière, la branche soutenant le piège craqua de nouveau. J’étais descendu de quelques centimètres vers le sol. Horrifié, je réalisai que je n’aurais pas de seconde chance de m’agripper. Tandis que le mouvement de balancier me ramenait vers l’arbre, le temps sembla s’écouler plus lentement, ma vision se précisant pour voir tous les détails de l’écorce. Mes mains entrèrent en contact avec la rudesse du tronc et je les resserrai de toutes les forces, ma joue se râpant contre le bois. Que ce soit par un coup de chance ou une intervention divine, j’avais réussi. Je raffermis ma prise en attrapant une branche noueuse qui partait de l’arbre perpendiculairement à moi et en enroulant ma jambe libre autour du végétal. Quelle vision je dois faire, enlaçant cet arbre la tête en bas. Un vrai baiser à la Spider-Man! Je ne pouvais plus voir ce qui se passait avec Jane tout en haut, je lui criai donc pour lui faire part de ma situation : « J’y suis Jane, tu peux couper! » Une fois sans corde, la gravité reprendrait ses effets sur moi. Je devrais tenter par tous mes moyens de rester accroché à l’arbre pour ensuite me retourner. Néanmoins, cette partie ne m’effrayait pas particulièrement. J’étais plutôt préoccupé par Jane qui devait encore soutenir mon poids pour l’instant, ses seules jambes lui permettant de rester sur cette branche. Un nouveau craquement se fit entendre. Ma salvatrice pourrait-elle couper la corde avant que la lourdeur de la branche nous tire tous les deux en direction de la mort? Si ça continue, je vais m’évanouir. Je me mordis la langue. Ce n’était décidément pas le temps pour perdre connaissance.
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyDim 9 Aoû - 17:10:41

Jane retint sa respiration lorsque le bruit du craquement de la branche rongée par la maladie atteint ses oreilles, serrant vigoureusement la corde entre ses doigts. Elle luttait à grand renfort de contractions musculaires pour conserver son équilibre précaire, mis en danger par chaque mouvement qu’entreprenait Lincoln qui tentait probablement d’atteindre une prise. Une décharge d’adrénaline traversa la jeune femme lorsqu’il lui donna le signal. Le grand final de l’opération sauvetage allait pouvoir commencer, c’était désormais à elle de jouer. Jane se redressa quelque peu afin d’avoir une meilleure amplitude de mouvement. Elle se tint droite puis prit une grande inspiration et lâcha la main qui la stabilisait sur la branche. Tout en expirant calmement, elle dégaina son couteau de l’étui qu’elle portait à la ceinture puis commença sa découpe. L’imbécile qui avait posé ce piège semblait avoir davantage d’expertise en matière de cordes que d’arbres. Les fibres étaient coriaces et, pour des raisons d’équilibre, la jeune femme ne pouvait pas se permettre d’utiliser toute sa force. Jane tentait de rester concentrée sur la tâche malgré les gouttes de sueur qui perlaient sur son visage et les crampes qui brûlaient ses quadriceps, plus contractés que jamais.

La corde céda brutalement, tellement brutalement que le mouvement de recul engendré lui fit perdre l’équilibre. Elle flancha sur le côté et se retrouva suspendue dans le vide sous la branche, uniquement retenue par ses jambes qui l’entouraient et sa main gauche qui, par chance, s’était calée dans une aspérité. La jeune femme contracta ses abdominaux afin de se redresser et planta violemment son couteau qu’elle tenait toujours en main dans le bois. Si la situation n’avait pas été aussi critique, elle se serait probablement fait une réflexion concernant son sens des priorités. En effet, elle avait instinctivement choisi d’accroître son risque de chute pour sauver son arme qu’elle aurait très bien pu lâcher, comme si cette dernière était devenue un prolongement de son propre corps, un espèce d’organe vital externe qu’elle se devait de garder à proximité, prêt à l’usage à tout moment, en tout lieu, même perchée sur un chêne à trois mètres du sol. Ce n’était pas si absurde, Jane ne comptait plus les fois où ce bon vieux Ka-Bar lui avait sauvé la vie si bien qu’elle avait développé une relation quasi sentimentale avec cet objet. Après tout, c’était bien lui et lui seul qui partageait ses sorties, ses repas et son lit depuis les six derniers mois.

Jane se stabilisa dans la fort fameuse position du cochon pendu afin de reprendre sa respiration. Elle savait qu’elle ne pourrait pas tenir ainsi éternellement. Cela faisait un certain temps déjà qu’elle souffrait de dénutrition. Il n’y avait qu’à la regarder pour remarquer l’amyotrophie qui touchait l’ensemble de ses muscles. En clair, elle n’avait plus aucune force dans les bras. Les efforts qu’elle avait déjà fournis l’avaient complètement épuisée. L’idée d'abandonner, de se laisser aller, de céder à la mort la traversa un instant. Elle se trouvait dans une position tellement périlleuse que personne n’irait penser qu’il s’agissait d’un suicide. Elle pourrait partir paisiblement, sans faire porter à sa famille la culpabilité de ne pas avoir pu la sauver de ses funestes démons. Son cauchemar pouvait prendre fin, ici et maintenant. Tout ce qu’elle avait à faire était de lâcher prise.  

Une vague de rage la traversa. Cette putain de flamme qui nourrissait son instinct de survie ne voulait définitivement pas s’éteindre. Puisant dans ses dernières ressources, étouffant un gémissement, elle parvint à se hisser à cheval sur la branche grâce à une acrobatie manquant indéniablement de grâce mais qui eut le mérite d’être efficace. A bout de souffle et tremblante, elle laissa échapper quelques éclats de rire. Lincoln avait intérêt à être sain et sauf, hors de question qu’elle ait lutté ainsi pour rien. Elle l’interpella tout en dégageant son couteau du tronc avant de le ranger dans son étui. « Encore vivant ? » Jane jeta un bref regard derrière elle afin de se rendre compte du chemin qu’elle allait devoir parcourir en marche arrière jusqu’au tronc, ce qui ne manqua pas déclencher en elle une nouvelle sensation vertigineuse. Fallait-il qu’elle soit en danger de mort imminente pour que son corps la laisse tranquille ?
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyDim 9 Aoû - 21:46:31

Ainsi serré contre le tronc, j’attendais patiemment que la corde soit rompue. À ce stade, je ne pouvais qu’espérer que Jane réussisse à le faire sans tomber au sol du même coup. Tout de même, malgré l’appréhension que cette pénultième étape du plan faisait naître en moi, je souhaitais qu’elle se passe au plus vite. Je voyais déjà une multitude de points argentés danser devant mes yeux, menaçant de devenir un écran compact me brouillant la vision. Je fermai les paupières et me concentrai sur la seule chose qui me permettait d’évaluer le degré d’avancement de la tâche de Jane, soit le son de la lame sur la corde. Je maudis intérieurement le poseur du piège une nouvelle fois. Tant qu’à bâcler ton travail, tu n’aurais pas pu prendre une fibre plus facile à trancher? Toutefois, une telle ficelle aurait pu céder plus rapidement sous mon poids et m’envoyer au sol bien avant que Jane ne se décide à m’aider.

Je resserrai ma prise autour de l’arbre dès que je sentis mes mains devenir moites. Une fois le piège rompu, je n’aurais que les muscles de mes bras pour me retenir et m’éviter une chute de quelques mètres. L’instant ne parut jamais venir… puis soudainement je me senti attiré vers le noyau terrestre. Ma joue frotta douloureusement contre l’écorce et mon bras droit, agrippé à une branche, élança lorsqu’il se tordit en une position inconfortable. Toutefois, mes jambes et ma force de préhension me permirent de rester accroché au tronc comme un bébé koala à sa mère. Un bébé koala beaucoup moins mignon et beaucoup plus stupide.

Je me savais toujours dans le pétrin. Je devais maintenant me remettre en position normale, la tête vers le ciel. Après m’être assuré que ma prise était toujours solide, je décollai ma main gauche du tronc et l’accrochai à la branche du côté opposé, à côté de mon autre main. J’étais désormais tordu, les jambes enserrées autour de l’arbre en position de rodéo, mais le torse en direction de la branche sur le côté du végétal. Je poussai légèrement pour remettre mon épaule droite dans une position moins inconfortable. Bien. Si je tombe, je pourrai me rattacher à cette branche. La pire étape approchait. Je devais maintenant bouger l’une de mes jambes. Si je perdais pied, il ne me resterait plus que mes bras pour me garder à l’abri d’une chute. Je déplaçai ma jambe gauche plus bas sur le tronc, n’osant pas regarder ce qui se passait plus haut de peur de perdre mon équilibre si précaire. Je tâtonnais lentement, les mouvements brusques étant à proscrire en situation d’instabilité. Toutefois, je sentais des tremblements parcourir mes bras, signes avant-coureurs d’une perte de contrôle sur mes capacités musculaires.

Enfin, je sentis mon pied toucher une branche et je le calai contre cette prise. Toujours à vitesse de tortue, je dégageai mon autre pied et le fit passer de l’autre côté du tronc pour venir l’appuyer contre la même ramure. J’étais maintenant positionné en diagonale, la tête en bas, mais je me savais capable de me redresser. J’entreprise de trouver une nouvelle assise pour mes jambes plus bas sur l’arbre.  J’entendis les paroles de Jane qui s’enquérait de ma vie. Je ne pris pas le temps de lui répondre, désirant conserver tout mon souffle pour me redresser. Maintenant à l’horizontale, j’enserrai la branche de mes jambes et essayai le plus possible de mettre mes fesses vers le haut. Une fois ma prise assurée, je détachai ma main droite de sa poigne et l’utilisai pour pousser sur le tronc. Petit à petit, je me retrouvai à califourchon sur la ramure, fixant l’écorce de l’arbre. Je testai la solidité de mon siège et une fois rassuré, je me permis de souffler. « Ça va Jane. Et toi, toujours là-haut? » Bien sûr que oui idiot, tu n’as pas entendu de bruit de chute encore! Toute la pression retenue durant mes acrobaties s’envola dans un stupide gloussement qui se termina sur un hideux bruit de gorge.

Tandis que le sang se déplaçait vers le bas de mon corps, je me collai contre le bois, attendant que mon état se stabilise avant d’entreprendre le reste de la descente. Mes muscles endoloris frissonnaient, enfin soulagés de leur pression. Il me faudrait bien quelques minutes avant de pouvoir retourner sur le plancher des vaches, mais l’attente m’importait peu maintenant que je me savais hors de danger. Je respirai bruyamment et entrepris de remercier le ciel de toujours être en vie. Ce n’est pas ce Dieu invisible que tu devrais remercier. C’était bien vrai, sans Jane je n’aurais jamais pu espérer retrouver la terre ferme les pieds avant le nez. « Jane… Merci. Merci mille fois. »

Je jetai un regard dans sa direction, essayant de voir si elle pourrait redescendre sans problème après toute cette gymnastique. Je ne me faisais pas d’illusion sur ce qui se passerait une fois au sol. Nos chemins se sépareraient définitivement et l’amitié que j’avais prévu construire avec Jane ne serait plus qu’une pile de gravas effondrés sous le poids de ma remarque. Toute cette conversation me semblait dater d’au moins une décennie, mais je me doutais bien que ses empreintes étaient toujours fraîches dans la mémoire de ma sauveteuse. J’espérais tout de même qu’elle accepte de m’écouter une dernière minute. Mes excuses et ma gratitude ne signifieraient sûrement plus rien pour elle, mais je comptais lui montrer toute ma reconnaissance en laissant parler mes actions futures.
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyLun 10 Aoû - 18:40:47

Jane était aux aguets, attendant la réponse de Lincoln qui mit une éternité à lui parvenir. Etait-ce si difficile d’ouvrir la bouche et de produire ne serait-ce qu’un son ? Elle se surprit à penser qu’il avait intérêt à être vraiment mort, que son trépas serait la seule raison valable à son silence. Dans le même temps, elle tentait de se concentrer sur un point fixe afin que le monde cesse de tourner autour d’elle. Fort heureusement, cette sensation se dissipa rapidement. Dans un sens,  cette situation avait eu du bon : elle l’avait obligée à affronter frontalement son problème avec les hauteurs et à trouver seule des stratégies pour passer outre, sachant que cette fois-ci Kaleb ne serait pas là pour la rattraper si elle tombait. Jane esquissa un sourire. Commençait-elle à retrouver son légendaire optimisme et à voir, comme l’avait dit Churchill, l’opportunité dans chaque difficulté ? Depuis qu’elle s’était confiée à sa famille, elle avait enfin l’impression d’avancer. Elle progressait, retrouvant peu à peu les pièces du puzzle qui composait la Jane d’avant.

L’ex captif daigna enfin lui signifier qu’il faisait encore partie de ce monde, lui demandant par la même occasion si elle était toujours là-haut. Où voulait-il qu’elle soit ? Qu’est-ce qu’il s’imaginait, qu’elle s’était faite kidnapper par un commando de singes volants ? La jeune femme garda ses sarcasmes pour elle, ce n’était pas le moment de le déstabiliser après tous les efforts qu’elle avait fourni pour le secourir. « Oui, je profite de la vue. » Jane n’avait qu’une seule idée en tête : que ce calvaire prenne fin le plus rapidement possible. Elle se mit donc en mouvement, progressant vers l’arrière de manière saccadée, décimètre par décimètre. Elle résistait de toutes ses forces à l’envie de regarder derrière son épaule afin d’évaluer la distance qui lui restait à parcourir. La jeune femme sentit qu’elle perdait de l’altitude, elle devait se rapprocher de l’origine de la branche. Elle ne tarda pas à buter contre le tronc. Le dénouement était proche.

Jane s’accroupit sur la branche et fit volte face, prenant appui avec ses mains sur l’écorce. Après avoir repéré le chemin à emprunter, elle se lança dans la dernière étape du parcours, se concentrant sur l’arbre et non sur le vide autour. Alors qu’elle était à moitié suspendue dans les airs, Lincoln la remercia. Mille fois, rien que ça. La jeune femme soupira, il n’avait même pas attendu qu’ils soient de retour sur la terre ferme pour lancer le festival des rivières mielleuses du mélodrame et des sentiments. Jane en avait déjà la nausée. Elle n’avait qu’une seule envie, prendre ses jambes à son cou et s’enfuir en courant. Malheureusement, cela ne serait pas une option tant qu’elle serait en équilibre précaire au milieu d’un chêne. Si elle avait réussi à réprimer ses sarcasmes quelques secondes plus tôt, elle ne parvint cette fois-ci pas à les retenir. Alors qu’elle venait de se stabiliser à hauteur de la branche où se trouvait Lincoln, elle lui répondit sur un ton sec tout en lui jetant un bref regard glacial. « T’emballe pas, je l’ai fait pour les habitants de ce cimetière. Ils n’avaient pas besoin que la version zombie de ta personne pendouillant au bout d’une corde vienne troubler leur sommeil éternel. »

La jeune femme n’attendit pas sa réaction pour poursuivre sa progression, suivant le même chemin et utilisant les mêmes prises qu’à l’aller. Elle prit quelques risques afin de d’en finir au plus vite, manquant à deux reprises de perdre l’équilibre. Lorsque ses pieds touchèrent enfin la terre ferme, une joie intense l’envahit. Elle se laissa tomber au sol et s’assit entre deux pierres tombales, le temps de reprendre son souffle. Une chose était sûre, elle ne comptait pas s’éterniser en ces lieux, ni en cette compagnie.
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Message(#) Sujet: Re: The scent of summer rain. (pv Lincoln) The scent of summer rain. (pv Lincoln) EmptyLun 10 Aoû - 21:25:27

Je soufflais toujours, complètement vidé de mon énergie. J’en vins même à me demander si le malaise ne passerait jamais et je m’imaginais rester assis sur cette branche au moins jusqu’au soir. Le cœur au bord des lèvres, je tentais farouchement de retenir le contenu de mon estomac. La nourriture se faisait de plus en plus rare et je ne voulais pas gaspiller celle que j’avais avalée avant de m’en venir dans ce lieu saint. Si j’avais su ce qui m’attendait, je me serais tourné vers Bouddha. Je gardai les yeux clos, me concentrant sur le bruit des feuilles m’indiquant le retour imminent de ma sauveteuse. Dès que Jane arriva à ma hauteur, je vis à son regard que son excès d’altruisme n’avait aucunement altéré la haine à mon égard. Elle ne voulait pas que le Lincoln revenu des morts ne trouble le sommeil éternel des habitants de ce cimetière. Le message était clair. J’eu la sagesse de ne rien répondre, autant essayer de jeter de l’eau sur une casserole pleine d’huile embrasée.

J’attendis que Jane termine sa descente pour entamer la mienne. Après toute cette histoire, elle n’avait aucunement besoin que je perde pied et que je l’entraîne dans ma chute. Durant ce temps, je pris le temps de réfléchir à ses paroles. Elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait, je pensais que ma vie lui avait importé plus qu’elle ne l’avait signifié. C’était la Jane en colère qui m’avait répondu dès que la situation s’était stabilisée, mais j’avais encore en tête l’intonation de sa voix lorsqu’elle m’avait intimé de ne plus bouger sous peine de me retrouver la tête à la place du thorax. S’il y avait une chose dont je ne pouvais pas me vanter, c’était bien de comprendre Jane et ses intentions. Toutefois, je conservais ce minuscule espoir en moi que peut-être une seconde durant elle avait véritablement craint pour ma vie. Une fois Jane au sol, j’entamai mon propre retour sur terre tandis qu’elle s’asseyait entre deux tombes, reprenant son souffle pour mieux me quitter.

Je rassemblai mes dernières forces et essayai de mettre mes pieds dans les mêmes prises que Jane avait employées. Je perdis l’équilibre à cinquante centimètres du sol et j’atterris en équilibre précaire, les bras se balançant dans tous les sens afin de m’éviter de tomber. Je venais d’être suffisamment humilié, inutile de rajouter une couche de honte supplémentaire. Sans un œil pour la femme assise au sol, je retrouvai mes armes et les remis dans leurs étuis respectifs. Je ne voulais pas envenimer encore plus la situation, mais je savais que si je ne disais rien, Jane en profiterait pour fuir sans un regard en arrière. Je devais faire l’un de mes fameux discours à la Lincoln tandis que j’en avais encore l’occasion. Je fixai la même direction que ma sauveteuse, sachant qu’un autre de ses regards de glace suffirait à me pétrifier.

« Tu as raison Jane, personne ne mérite que je revienne lui pourrir la vie en tant que rôdeur. Ou encore que je la leur gâche sous ma forme actuelle. J’ai l’impression que ma gratitude te passe bien au-dessus de la tête, mais saches que tu n’auras pas risqué ta vie aujourd’hui pour que j’aille perdre la mienne demain. » Je me tournai vers la sortie du cimetière du côté opposé à l’église, décidant que les lieux de cultes n’étaient définitivement plus une option pour moi. « Je crois pouvoir dire sans me tromper que tu préfèrerais ne plus jamais me revoir que de recevoir d’autres remerciements de ma part. Eh bien tes vœux seront exhaussés. Et si par malchance nos chemins finissent par se recroiser, sois sûr que je ne tenterai pas de dévorer ta cervelle. » Je m’en allai, me sentant étrangement au bord des larmes. Si nous étions toujours avant cette épidémie, probablement que Jane et moi n’aurions été l’un pour l’autre que de vagues connaissances. Cette époque avait le don de faire de chaque rescapé un compagnon de survie à mes yeux, comme si le fait de dégommer des rôdeurs côte à côte aurait pu faire de nous des membres d’une même famille. Après tout, qu’est-ce que je peux bien connaître à la famille? Je n’ai même pas cherché à secourir la mienne lorsque toute cette épidémie s’est déclenchée.

Je gardais les yeux en mouvement, cherchant à éviter un second piège ou une troupe de marcheurs. Je pensais réellement ce que j’avais dit à Jane. Il n’y avait pas une chose que je désirais moins au monde que de me retrouver seul et de me défier de tous mes semblables, amicaux ou non. Toutefois, il semblait que courir vers le danger en espérant qu’il en ressorte du bon ne soit plus une option pour moi. Si je voulais que ma dette envers Jane soit repayée en entier, capital et intérêts, il me faudrait dorénavant mesurer chaque pas et chaque parole, l’humain étant tout autant digne de méfiance que le zombie. Une fois en dehors des grilles du cimetière, je respirai un bon coup et laissai sortir mes sanglots, simplement heureux d’être ressorti en vie de toute cette aventure. Mes nerfs venaient de me lâcher pour de bon.

HS : Désolé, mais je ne peux pas clore de RP sans en faire une finale quétaine à l’américaine. Merci Hollywood!
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