Had a bad day {Raffael}

Je regarde tout autour de moi, où suis-je donc? Ah oui, dans l’atelier de Raffael, c’est là que je me suis réfugiée. Cet homme, je le connais. Il est nouveau ici, mais je le connais. Il a déjà fait appel à mes services quand j’étais dans la rue et là il croit que je fais toujours ça. Ici, je me suis toujours cru à l’abri, il semble que ce ne soit pas le cas. Je passe ma main sur mon visage, c’est humide, je regarde ma main. Il y a du sang sur le revers de ma main. Merde, je saigne du nez. Cet abruti m’a frappé et je saigne du nez. Je baisse les yeux, mon t-shirt est un peu abîmé et du sang à coulé dessus. J’ai dit à Mackenzie plus tôt cette semaine que les choses étaient différentes ici quand ils n’y sont pas et j’ai raison. Cet homme ne m’aurait pas attaqué ainsi s’ils avaient été là. Mais je ne peux pas leur dire ce qui s’est passé pendant leurs absences. Ils ne doivent pas savoir sinon ils laisseront quelqu’un derrière pour veiller sur moi et ils ont besoin de toute l’équipe pour les sorties.

Je me sens mal, ils sont sortis en partis pour moi. Mac voulait que j’aie des livres que je pourrais aimer. L’un des but de l’expédition d’aujourd’hui est d’aller chercher des livres à la bibliothèque. Je ne veux pas qu’ils s’inquiètent pour moi. Je me débrouille seule, c’est ce que j’ai fait aujourd’hui aussi. J’ai tapé dans les parties sensibles de ce mec et je me suis enfuie. Le seul endroit où je me sens vraiment en sécurité quand ils sont tous de sortie, c’est l’atelier de Raffael. Personne ne vient ici sans sa permission. Ils savent qu’il peut se fâcher si quelqu’un touche à ses affaires et comme il est celui qui arme les gens, ils ne veulent pas le contrarier. Comment on dit déjà, ah oui, un armurier. C’est ça le terme pour son rôle. C’est lui qui m’a appris ce que ça veut dire.

Raffael, Amy, Mac, Kaleb, Hunter et même Willow, ils m’apprennent tous beaucoup. Je me rends compte maintenant que mes yeux pleurent. C’est étrange comme on peut se sentir fort dans certains moment et que le simple fait de penser à des gens qui nous aident autant peut nous faire sentir faible. C’est comme ça que je me sens en ce moment. Je suis toujours assise au sol dans un petit coin de l’atelier, le coin où je m’installe habituellement pour lire tranquille en regardant Raffael travailler de temps à autre. Mes genoux sont ramenés sur ma poitrine comme un enfant qui a peur. En fait, j’ai eu peur, vraiment peur. Allez, il faut que je me lève et bouge de là. Si Amy, Raff ou un autre me voit dans cet état, je n’ai pas fini d’en entendre parler. Je bouge, lentement. Déplie une jambe, l’autre ensuite et commence à pousser sur mes bras pour me lever. J’ai mal au visage. Je soupire. J’espère ne pas avoir de bleu, sinon ce sera impossible à cacher.

Je suis debout, je regarde autour de moi. Je n’ai aucune envie de quitter cet endroit qui me semble si sûre. Mais il le faut, je dois partir. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là. Est-ce que j’ai perdu connaissance après m’être caché ou juste un trou de mémoire dû au choc de l’agression? Et pourquoi je suis autant choqué? Après tout, ça m’arrivait souvent dans la rue ce genre de chose. Je me suis sentie en sécurité trop longtemps. Je suis trop bien ici, je ne sens plus le danger. À cet instant, je sens que je vais avoir des problèmes cependant. Raffael entre dans la pièce et il vient de me repérer. Son regard ne me donne aucun doute sur la tête que j’ai. J’essaie de lui sourire.

-C’est si pire que ça?

Ça ne va pas le faire, je le sens tout de suite. L’humour avec lui ne prend pas dans ce genre de situation. Je devrais le savoir pourtant. Il est tellement sérieux quand il parle de Jane et de sa sécurité. Mais en même temps, je ne suis que la petite qui vient d’arriver dans sa vie et qu’il appelle « nièce ». Je ne comprends pas pourquoi il tient tellement à dire qu’il est mon oncle. Mais j’aime cette familiarité avec lui.

Il venait de rentrer d’une sortie plutôt mouvementé à la bibliothèque et à d’autres petits endroits pour chercher des livres pour Ayana et aussi des fournitures pour leur groupe qui s’agrandissait de jour en jour. La bibliothèque grouillait de zombies, la quête de livre n’avait pas été facile. Mais le dictionnaire avait été le pire. C’était un coin où les rôdeurs semblaient avoir trouvé un repas particulièrement succulent, il y était allé avec Kal et en avait profité pour dégommer plusieurs bêtes et détruire la tête de leur repas. Ils avaient réussit à prendre quelques dictionnaires. Mac aurait aimé les choisir avec soin pour Nana, mais ils n’en avaient pas eu le loisir. Ils en avaient quand même pris quelques uns, Mac les regarderait pour choisir le meilleur pour sa fille d’adoption, il n’en doutait pas.

Cette petite était une enfant adorable. Elle n’avait pas eu de chance dans la vie, il n’avait pas besoin d’entendre les histoires sordides de sa vie dans la rue, elle en avait les conséquences dans chaque geste, chaque doute, dans la méfiance qu’elle avait envers les gens. Elle était une enfant blessée, laissée à elle-même. Elle ne savait pas ce qu’était l’amour d’un parent et il voulait qu’elle sente qu’elle avait une famille maintenant. Kaleb avait choisit d’être la figure paternelle de cette enfant, il était d’accord. Son frère ferait un père génial et sa belle-sœur une maman extraordinaire. Lui, il était l’oncle qui s’assurerait que tout irait bien pour sa nièce.

Mais la vie était drôlement faite quelques fois, car alors qu’il pensait à la protéger et qu’elle soit en sécurité, il entrait dans son atelier pour y découvrir l’adolescente, le nez en sang et les joues ruisselantes de larme. Elle avait le dessous des yeux qui commençait à bleuir. On lui avait visiblement brisé le nez. Il en était sûr. Elle lui offrit un sourire et demanda si c’était si pire que ça. Il s’approcha doucement d’elle, lui prit le menton avec une extrême douceur et examina son nez. Oui, il était cassé. Il pouvait le replacer mais elle aurait mal et il n’était pas médecin. Il préférait que Kal s’occupe de ce genre de chose. Il baissa les yeux, le sang sur son t-shirt avait attiré son attention, mais maintenant qu’il regardait de plus près, il vit que le vêtement était abîmé, on l’avait déchiré.

Il serra l’un de ses poing et fit entrer ses ongles dans la paume de sa main. C’était le seul moyen de garder la tête froide, garder le contrôle. Il avait envie de tuer, envie de frapper la personne qui lui avait fait ça jusqu’à sa cervelle lui sorte par les oreilles. Les images qui défilaient dans sa tête étaient d’une violence inouïe.

-Ton nez est cassé. Kaleb va devoir le replacer.

Il caressa doucement la joue de l’adolescente dans un geste de réconfort, serrant toujours l’autre poing.

-Qui t’a fait ça?

Il tentait de garder le contrôle. Il le voulait pour elle, elle méritait qu’il reste calme car elle tremblait et avait visiblement peur. Elle pouvait toujours sourire, comme Jane, mais elle ne pouvait pas le bluffer. Il était le meilleur au jeu de cacher ses émotions. Il connaissait tous les petits signes que les gens pensaient invisibles. Non, elle ne pouvait pas le bluffer, il savait qu’elle avait eu une trouille bleue, c’est pour ça qu’elle avait cherché refuge ici, elle savait que personne ne venait ici sans sa permission. À part les membres de sa famille bien entendu.

Je le laisse approcher de moi, je sais qu’il ne me fera pas de mal. Il prend mon menton dans sa main, je le laisse examiner mon visage. Il n’est pas content, son regard me le dit. Je sais que ce n’est pas contre moi qu’il en a. Je sais que ce n’est pas contre moi qu’il est en colère. Je suis déçue, si j’avais bougé plus vite, il ne m’aurait pas vu. Je n’ai jamais eu le nez cassé, je ne sais pas que mes yeux sont devenus bleu en dessous. Il m’annonce que mon nez est cassé et que Kaleb va devoir replacer mon nez. Il me demande ensuite qui a fait ça. Non, non, je ne peux pas le lui dire. Je secoue la tête doucement car j’ai mal. Je ne peux pas. Je baisse les yeux et c’est là que je vois un tout petit filet de sang s’échapper de sa main. Son poing est fermé si fort.

Je prends son poing crispé dans ma petite main. Son poing remplit ma petite main. Sa main est tellement grande lorsqu’elle est ouverte. Elle doit faire le triple de ma main. Cette pensée me fait sourire. Je l’oblige à ouvrir la main, desserre ses doigts un à un. Il a de petites demi-lunes dans la paume de la main. Elles saignent. Je soupire. Il ne doit pas faire ça, pas pour moi. Je ne veux pas non plus que l’harmonie de l’endroit soit brisé parce qu’un homme stupide a voulut que je lui donne du plaisir et que j’ai refusé. Je pense que j’ai fait une erreur. J’aurais dû lui donner ce qu’il demandait plutôt que de causer tout ceci. Je ne veux pas, je ne veux pas recommencer et je ne veux pas non plus qu’il y ait de bagarre par ma faute.

-Tu ne peux pas juste le replacer? Je ne veux pas que Kaleb ou Mackenzie s’inquiètent comme toi tu le fais présentement. Regarde ce que tu t’es fait par ma faute.

J’ouvre sa main toute grande pour qu’il puisse voir les dommages qu’il a faits en serrant ainsi le poing. Je me sens triste de le voir se faire du mal. C’est ma faute tout ça, je ne veux pas que Mackenzie ou Kaleb en arrivent à faire de même.

-C’est pas important Raff qui a fait ça. Je … je ne veux pas causer de problème d’accord. Je resterai ici à l’avenir quand vous partez et c’est tout. Ça ne mérite pas qu’on se dérange pour autant … c’est … c’est un ancien client qui a cru que je faisais encore ce genre de chose. C’est rien de grave.

Est-ce que j’essaie de faire en sorte que ce soit moins grave que ce l’était? Peut-être. Mais qu’allaient-ils faire de l’homme? Il a une femme, elle est enceinte. Je les ai vus à leur arrivée. Si je parle, Raff ou même Mackenzie voudront faire sortir cet homme d’ici, la femme le suivra sans doute. Non, je ne peux pas accepter ça.

Elle demandait s’il pouvait le replacer, bien sûr qu’il le pouvait, mais elle ne s’était pas regarder dans une glace, elle ne pourrait jamais faire passer inaperçu ses yeux qui allait virer au noir bientôt. Elle ne voulait pas que Mac ou Kal s’inquiètent comme lui. Elle ne pouvait pas faire ça, c’était impossible. Il était content qu’elle soit venue ici, elle se serait cachée et les auraient évité pour ne pas créer de remous. Cette personne serait toujours dans la nature. Cette personne pourrait recommencer avec une autre femme ou un autre enfant. Elle croyait que c’était sa faute à elle s’il s’était fait du mal. Il n’avait pas besoin de regarder sa main pour savoir qu’elle saignait, en fait, la petite s’en était aperçue justement parce qu’il saignait.

-Nana, ce n’est pas à cause de toi que je me suis fait ça. C’est à cause de la personne qui ta fait du mal. Je ne le supporte pas.

Il respira, inspira calmement et expira. Il refit cet exercice discret deux à trois fois avant de parler à nouveau à l’adolescente qui lui faisait face.

-Tu ne peux pas cacher ce qui s’est passée. Tu as les dessous des yeux bleuis, presque noir. Quand je me suis fait briser le mien, j’ai eu des marques pendant presque deux semaines. Tu ne pourras pas éviter Mackenzie aussi longtemps.

La jeune fille lui fit part qu’un ancien client l’avait attaqué. Un ancien client! Merde, il ne savait pas que l’adolescente avait dû faire ça. Il s’en doutait bien sur, comment pouvait-elle manger en se débrouillant seule chaque jour. Mais merde, comment pouvait-on faire ça. Comment un homme pouvait faire ça. Il ne comprenait pas, ne comprenait pas qu’un homme puisse avoir envie d’une enfant de cet âge. C’était une enfant, à ses yeux elle ne pouvait être autre chose et pourtant, elle avait survécu comme une adulte le ferait. Son expression avait dû changer, il avait vu une ombre passer dans les yeux de la jeune fille. Il secoua la tête.

-Je suis désolé. Je ne te juge pas. Je n’arrive juste pas à comprendre qu’un homme adulte puisse avoir envie de faire à une jeune fille de ton âge ce que l’on fait à une femme adulte, tu comprends, pour moi c’est inconcevable.

Il avait vingt-quatre ans quand Amy en avait quatorze, il ne pouvait imaginer qu’il aurait pu avoir une relation avec la jeune femme à cet âge. Déjà que certains voyaient leur différence d’âge comme énorme, il ne voulait pas qu’on le voit comme ça, qu’on le voit comme un homme qui serait capable de faire l’amour à une femme qui serait aussi jeune qu’Ayana. Amy n’avait rien d’une enfant maintenant, mais tout de même. Sa situation n’avait rien à voir avec la présente, il devait chasser ses pensées de sa tête sinon il terminerait ce qu’il avait eu tant de difficulté à avoir. Mais il ne pouvait accepter que l’on fasse du mal à cette petite. Mac ne l’accepterait pas plus.

-C’est grave Nana, s’il t’a fait ça à toi, il peut faire pire à une autre tu comprends. Mackenzie aura envie de le tuer tout autant que moi, j’en conviens ce n’est pas la meilleure façon. Mais imagine qu’une femme, une enfant soit agressé parce qu’il n’arrive pas à réprimer ses envies?

Il avait eu envie d’ajouter un commentaire du genre « tu ne pourrais plus te regarder dans une glace et moi non plus d’ailleurs », mais il ne le fit pas. Il ne voulait pas qu’elle se sente responsable de ce qui pourrait se produire. Il voulait seulement qu’elle comprenne la situation et toute sa gravité. Si cet homme pouvait agresser une adolescente, il pouvait le faire avec une autre ou même avec une femme qui serait en position de faiblesse. Il ne pouvait pas laisser passer ça. C’était impensable.

Il me dit qu’il ne supporte pas qu’une personne m’ait fait du mal. Mes yeux s’embues. Il m’a appelé « Nana », il dit que c’est le surnom d’un chien dans l’histoire de Peter Pan. Il m’a expliqué que Nana était un chien intelligent qui prenait soin des enfants comme un humain le ferait. Qu’il aimait beaucoup le caractère de ce personnage même s’il n’était pas très présent dans l’histoire. Raffael ne parlait pas beaucoup, mais quand il le faisait j’adorais ça. En ce moment, j’aime moins ce qu’il me dit. Il veut prendre soin de moi comme Mac et Kal, Amy et Hunt … je ne comprends pas pourquoi. Ils ne me connaissaient pas avant, pourquoi ont-ils envie de prendre soin de moi ici?

Il me dit que je ne peux pas cacher ce qui se passe. Mes yeux ont des marques dues à la cassure du nez. Merde. Je me passe la main au visage sans penser à mon nez cassé et je sens un liquide chaud couler de mes narines pendant qu’il me raconte ne pas comprendre ce qu’un homme adulte peut avoir envie de faire avec une enfant de mon âge. Il m’explique ensuite que c’est grave, que l’homme qui m’a fait ça peut s’en prendre à une autre femme ou une autre adolescente. Je n’ai pas pensé à ça. Merde, merde et re-merde. Il a raison bien sûr. Mon nez saigne, je ne sais plus comment l’arrêter. J’ai mal. Je ne veux pas aller voir Kaleb, pas maintenant. Si j’attends ce sera sans doute pire. Je regarde ce grand gaillard devant moi.

-Tu peux le replacer ou non? Je ne suis pas prête à aller voir Kaleb. Je veux … je voudrais me laver et me changer avant. Mais je sais que si j’attends encore, ce sera pire.

Je regarde l’homme, le supplie du regard. Je dois remettre de l’ordre dans ma tenue. Il a bousillé mon t-shirt préféré. C’est celui que Hunter m’avait choisit la première journée. Je l’ai toujours aimé ce t-shirt et cet abruti me l’a déchiré. La peur fait place à la colère. Oui, Raffael à raison, je ne peux pas laisser cet homme s’en prendre à une autre. Je lui ai fait mal, le coup que je lui ai donné était bien placé et l’a fait souffrir. Je le sais. Mais si je pense à Linda, cette femme qui n’arrive pas à se défendre malgré tout ce que Mac lui a appris. Comment elle fera contre lui? Elle n’y arrivera pas. J’aime bien Linda. Et même pour celles que je n’aime pas et qui me le rendent bien, je ne veux pas qu’ils leur arrivent quelque chose parce que je me suis tue. Non, je ne peux pas.

-Replace-le, je vais me laver rapidement et on parlera aux autres. Ça te va? Tu viendras avec moi?

Je me rends compte que je veux qu’il soit à mes côtés quand je parlerai aux autres. Raffael est fort, Amy l’appelle souvent son roc et elle a raison. Cet homme est un roc et c’est ce dont j’ai besoin à ce moment-ci. Besoin d’un roc pour ne pas m’effondrer quand je leur parlerai. Merde, je sens que ce ne sera pas facile.

S’il pouvait replacer son nez, bien sûr qu’il le pouvait, mais il avait des scrupules de le faire. Il n’était pas médecin. Il avait replacé le sien seul, après tout, le médecin le plus proche était à deux heures de route et il avait de la difficulté à respirer. Alors il l’avait fait et il en gardait une légère courbe dans le nez. Il ne voulait pas qu’elle reste marquer. Il la regarda. Cette petite puce de Kaleb, la coccinelle de Mac, le petit cœur d’Amy, le bout d’choux de Hunter et sa petite Nana. Il eut un soupire. Elle lui demandait de la laisser reprendre contenance. Il pouvait le comprendre, lui-même avait failli tout démolir en la voyant ainsi, alors il imaginait la réaction de Mackenzie ou même de Hunter ou Kaleb. Il la guide lentement vers le tabouret près de sa table de travail. Non, ça ne va pas. Il doit pouvoir être bien placé pour procéder délicatement. Il enlève les objets de sa table, il se tourne ensuite vers la jeune fille et la soulève sous les bras pour la faire asseoir sur la table où il fabriquait ses armes. Il la regarde et se passe la main au visage.

-Ce ne sera pas agréable ma petite chérie.

Il prit une grande inspiration et vit que la jeune fille en faisait autant. Il plaça ses mains chaque côté du nez de l’adolescente, comme s’il l’enfermait entre ses mains. Il donna un coup sec et replaça le nez de l’enfant dans sa cavité. Le nez de la fillette se mit à saigner abondamment. Il pinça le nez de Nana entre ses doigts pour que le saignement cesse. Le sang se tarit finalement, il fût vraiment content. La fillette était vraiment courageuse, si ses yeux avaient pleurés, elle n’avait pas dit un seul mot. Il la souleva doucement pour la faire descendre.

-Vient petite, je vais avec toi. Tu pourras te laver et te changer. Ensuite, je vais t’amener à la cafétéria. Mac et compagnie sont là. Je devais aller te chercher pour jouer avec nous après avoir déposé mes trucs dans mon atelier.

Il ne la lâcherait pas d’une seule semelle. Il était hors de question qu’il laisse quoi que ce soit lui arriver d’autre. Il avait envie d’écrabouiller la face de cet homme, le démolir et le démembrer morceau par morceau pour ce qu’il avait fait aujourd’hui, mais aussi pour ce qu’il avait fait avant. Nana devait manger bien sûr, elle avait fait ce qu’il fallait pour survivre, mais il détestait que des hommes aient pu trouver normal de payer cette gamine pour les satisfaire. Il la guida jusqu’à la sortie de l’atelier. Elle ne devait pas voir grand-chose pour le moment. Il eut un autre soupire, mettant sa main sur l’épaule de la jeune fille. Il savait que la tempête arrivait bientôt.