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 Born to run - ft Sheyenne

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Elena Birmingham
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Elena Birmingham


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Message(#) Sujet: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyVen 25 Déc - 18:51:53



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Sheyenne + Jane


***

Victoire par K.O. Je regardais d’un air presque amusé le corps de l’homme gisant inconscient à mes pieds. Un filet de bave mousseuse dégoulinait de sa commissure, humidifiant le sol en terre battue de la cave austère qui venait d’être le théâtre de ce qui aurait pu être une fable fort fameuse si les morales avaient encore un sens. Je m’étirais quelques instants. J’ignorais combien de temps j’avais passé à croupir ici, suffisamment pour que mes muscles s’engourdissent. J’avais le sentiment qu’une nuit au moins s’était écoulée depuis qu’ils m’avaient enlevée et enfermée dans ce sordide trou à rat. Je connaissais bien ces types, ils étaient tout sauf discrets et se plaisaient à parader fièrement sur de grosses cylindrées dans les rues désertes de la ville. Ils ne manquaient de rien, jouissant des fruits de leurs multiples activités criminelles. Certains murmuraient qu’ils pratiquaient même le cannibalisme. Je doutais cependant qu’ils m’aient kidnappée pour me mettre au menu du soir. J’étais une Birmingham. La réputation de ceux qui partageaient mon nom et mon sang avait eu le temps de faire le tour de la ville. Les plus avertis savaient pertinemment que les groupes de l’hôpital et de l’hôtel détenaient des cartons de vivres, des dizaines d'armes et des gallons de pétrole. J’étais parfaitement consciente que mon statut de potentielle monnaie d'échange faisait de moi une cible, probablement bien plus qu’Ally et mes frères. Je n’avais jamais évoqué le sujet avec eux, nul besoin de les inquiéter davantage. A ce propos, j’espérais de tout mon coeur qu’aucun d’entre eux n’avait été prévenu. Le niveau intellectuel des énergumènes que j’avais pu côtoyer pendant ma détention laissait néanmoins penser que le cerveau de la bande n’était pas encore rentré au bercail et qu’aucune décision n’avait donc été prise concernant une éventuelle rançon.  

L’imbécile étendu à terre ne faisait pas exception. C’était lui qui avait été chargé de m’attacher. Probablement mû par la certitude qu’il n’avait rien à craindre d’une représentante du sexe faible de mon espèce, il m’avait sommairement lié les poings à l’aide d’une fine corde avant de me jeter au fond d’une cellule improvisée dans le sous-sol d’un pavillon de banlieue où se trouvait déjà une jeune femme qui avait vraisemblablement eu droit au même traitement. Après de longues heures difficilement comblées par quelques échanges de regards et de banalités était venu le moment de la libération. Tout s’était déroulé en silence, dans cette connivence particulière qui semble lier chaque jour plus étroitement les survivants qui se battent quotidiennement pour sauver leur peau. Nous avions dû renouer avec nos instincts primaires, apprendre à maîtriser les formes les plus basiques de langage, celles qui ne nécessitent aucun mot. La corde que je frottais depuis des heures contre la tranche plus ou moins affutée d’une étagère rouillée avait fini par céder. J’avais attrapé le canif que je cachais dans la doublure de ma botte gauche, j’avais libéré ma compagne de captivité, j’avais sagement regagné ma place. J’avais crié à l’aide puis feint l’évanouissement. Un homme s’était précipité. Ma lame était venue se loger dans son mollet, la jeune femme l’avait assommé avec une vieille lampe immonde, il s’était écroulé. Fin de l’histoire.

Je récupérai et chargeai l’arme à feu que l’être inanimé portait à la ceinture puis me dirigeai vers l’escalier menant au rez-de-chaussée. Un second homme apparut dans l’embrasure de la porte et leva aussitôt son pistolet vers nous. Son index commença à se plier sur la gâchette. Je fus plus rapide. Un frisson me parcourut l’échine. Je restai immobile quelques instants puis grimpai les dernières marches d’un pas tremblant, murmurant entre mes lèvres. « Sept ». Une fois dans le couloir, je vis par la fenêtre un groupe de cinq individus clope au bec et armes de guerre à la main se diriger au pas de course vers la maison, probablement attirés par le coup de feu. De manière tout à fait inconsciente, je fis un bref détour par le salon afin de récupérer mon sac et mon sabre avant de foncer vers la porte de derrière et de détaler aussi vite que possible. Je courais, courais à en perdre haleine. Mon coeur menaçait de transpercer ma poitrine à chaque battement et mes jambes de ne plus me soutenir à chaque foulée. La jeune femme fuyait à mes côtés. Nous poursuivîmes à un rythme effréné pendant de longues minutes avant de nous arrêter. A bout de souffle, je me penchai en avant, posant mes mains sur mes genoux puis levai les yeux vers ma partenaire d’évasion. « Est-ce que ça va ? »


***





Dernière édition par Jane Birmingham le Lun 28 Déc - 12:53:28, édité 7 fois
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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptySam 26 Déc - 15:32:07

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"Again, run. Run, run."


Il avait fallu que je confonde les silhouettes.

Je savais qu'il y avait des zombies dans le secteur que je venais de gagner, mais je ne pensais pas à un gang. C'était d'ailleurs la première fois depuis que j'avais remis les pieds à Houston que j'en croisais. Je me doutais que la vie s'était organisée de manière un peu plus archaïque qu'avant, mais je ne pensais pas en croiser d'aussi tôt.

Les silhouettes s'étaient confondues dans la pénombre de la nuit et j'avais ouvert le feu par prudence. Prudence que j'avais payé par ma capture et une nuit gratuite dans une cave qui empestait la moisissure. Ce qui n'avait pas manquer de provoquer une crise de panique et de paranoïa. La transe dans laquelle m'avait mis cette séquestration m'avait laissé lessiver et incapable de réfléchir correctement. Sans grande surprise, mon épisode psychotique les avait pas mal ébranlé et ils avaient conclu que c'était le Chef qui allait décidé de mon sort. Les larbins du dit Chef se contentèrent alors de m'ignorer en fermant la porte de la cave. Ce ne fut que quand ils jetèrent une autre femme dans la cellule improvisée que je réussis vraiment à me calmer.

Je ne savais pas ce qu'ils nous voulaient, mais ce n'était certainement pas quelque chose que le pasteur qui se tenait dans la cellule aurait approuvé. Il m'avait fixé pendant des heures, récitant des psaumes assommants, m'empêchant de me concentrer sur les rares discussions entamées par ma compagne de bagne. A vrai dire, j'avais la gorge desséchée à force d'avoir hurlé et je n'avais pas la force d'essayer de me raccrocher à la réalité.

Finalement, la suite était survenue comme le dénouement logique pour deux survivantes peu désireuses de finir leurs jours ici. Je ne la connaissais pas et pourtant il y eut une symbiose silencieuse dans nos mouvements qui nous permit de regagner l'extérieur. Un mollet planté et une lampe brisée plus tard, nous avions récupéré nos affaires et nous évacuions le pavillon. Il y avait cinq hommes qu'on entendait crier à pleins poumons qu'il fallait nous ramener.

Alors qu'on détaillait comme des lapins, le prêtre en soutane continuait de livrer ses psaumes dans ma tête et j'essayais tant bien que mal de suivre la femme. Elle finit par bifurquer dans une rue et s'arrêter, mains sur les genoux. Dans ma poitrine, le battement était douloureux, la gorge me brûlait et mon sang battait dans les tempes. Je m'appuyais contre un mur pour reprendre ma respiration et arrêter les tremblements de mes jambes.

- Est-ce que ça va ?

Je relevais la tête vers la survivante et croisais son regard. Elle avait du cran, il fallait le reconnaître. J'en avais rencontré des femmes, mais la plupart prenait leur survie trop à la légère, en se disant que cette situation était temporaire et qu'on allait venir les chercher. Si elles ne mouraient pas dans les jours qui suivaient, elles finissaient par se suicider. C'était rare, les femmes qui savaient tenir sur leurs jambes, sans pour autant oublier les autres. J'aurais aimé être comme elles.

- Tu crois vraiment que ça ira, Sheyenne ? Avec tout le boucan que vous avez fait, vous avez dû attirer plus de zombies que d'habitude... Railla l'hallucination qui se tenait derrière l'épaule de la femme.

Ce n'était pas le prêtre, mais mon frère. Je serrais les dents, ignorant sa présence irréelle. Je me raclais la gorge en me redressant.

- J'ai connu mieux, mais ça va aller. Et vous ? C'était un joli tir, tout à l'heure. Finis-je par répondre.

Je pris mon sac à dos et commençais à vérifier son contenu. Je manquais de laisser échapper un juron qui aurait offusqué mon prêtre et me redressais. Ils m'avaient pris mes armes à feu, je me retrouvais donc juste avec des couteaux et une hache.

- Vue ta tronche, ils ne t'ont pas mis de chocolat dans le sac. Soupira l'hallucination qui s'était rapproché de moi.

Je me retenais de le fusiller du regard et sortis un couteau.

- Je ne pourrai pas vous couvrir, si jamais. Je n'ai que des couteaux.

Rien ne me disait que nous allions faire route ensemble, mais je voyais mal nous séparer maintenant alors qu'on avait peut-être ameuté une vingtaine de cannibales fraîchement morts.

Question de stratégie.


©Setsu Nekos


Dernière édition par Sheyenne S. Wells le Mer 27 Jan - 8:39:21, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyLun 28 Déc - 12:46:00



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***

Ma respiration se stabilisait progressivement même si j’avais toujours l’impression que chaque bouffée d’air s’infiltrant à l’intérieur de mes voies aériennes me brûlait la trachée. Je répondis à la jeune femme qui me retournait ma question d’un hochement de tête puis esquissai un sourire amer lorsqu’elle loua mes talents de tireuse. J’avais visé le centre de la masse, au niveau du diaphragme. J’essayais dans la mesure du possible d’éviter les organes vitaux tout en assurant ma sécurité mais il était difficile de faire preuve de précision dans ce genre de situations. J’avais peut-être l’air sûre de moi mais j’étais une fausse calme. Je n’aurais jamais pu faire le même métier que Mackenzie ou James. Quoi qu’il en soit, peut-être que le type survivrait mais dans mon esprit et jusqu’à preuve du contraire, je l’avais tué. Cet acte dont j’avais à nouveau été l’auteur me soulevait toujours autant l’estomac mais je tentais ces derniers temps de faire fi de mes scrupules, de ne plus sciemment me torturer. Il ne s’agissait pas d’une amnistie mais d’une grâce. Je reconnaissais les fautes et les crimes que j’avais commis, mes nuits étaient toujours agitées de cauchemars perturbants et, lorsque j’avais le malheur d’être oisive, mes pensées prenaient parfois d’obscurs détours mais j’avais lâché les armes, déclaré une trêve. J’avais appris à apprivoiser mes démons, à les sublimer, à les contempler parfois. J’avais trouvé un équilibre, certes insatisfaisant, certes précaire, mais qui me permettait de poursuivre ma route.

Je me redressai tout en balayant les alentours du regard. Nous nous trouvions au beau milieu d’une banlieue pavillonnaire cossue où se succédaient allées désertes en gravier et parterres verdoyants. Mes yeux furent attirés par un panneau publicitaire aux couleurs criardes planté au bout de la rue et faisant la promotion d’un fast-food. L’adresse en bas de l’affiche m’apprit que nous étions à Sugarland. Je laissai échapper un soupir, cette bourgade se situait à plusieurs dizaines de kilomètres du centre-ville. Je m’en étais doutée pendant le voyage que j’avais passé les yeux bandés sur la banquette arrière de la voiture du gang mais j’en avais désormais la confirmation. La route s’annonçait longue, à moins que nous ne  trouvions un véhicule. C’est alors que mon interlocutrice m’annonça qu’elle n’avait plus d’arme à feu. J’esquissai un discret sourire en coin. « Heureusement que nous ne vivons pas dans un monde où les zombies peuvent débarquer de nulle part à n'importe quel moment ! » Je pris un air plus sérieux. « Ils m’ont pris mon flingue aussi. Je n’ai plus que ça. » J’agitai doucement l’arme que je tenais encore à la main et en profitai pour la décharger avant de la ranger à ma ceinture.

Je levai un instant les yeux vers le soleil qui brillait haut dans le ciel, il devait être approximativement onze heures du matin. Nous étions en décembre, à quelques jours du solstice. Les journées étaient courtes, il fallait se hâter. Je sortis ma carte et ma boussole de la poche latérale de mon sac puis pris un temps de réflexion pour me repérer et visualiser le chemin à effectuer. Je sortis brusquement de mes songes et reportai mon attention vers la jeune femme. Force de l’habitude, il m’arrivait parfois, lorsque j’avais de la compagnie, d’oublier pendant quelques fractions de secondes que je n’étais pas seule. « J’ai planqué quelques armes à l’université, tu devrais y trouver ton bonheur. Suis-moi, il faut qu’on se dépêche. » Je n’avais pas réfléchi une seule seconde avant de lui faire cette proposition. Laisser quelqu’un s’aventurer seul dehors sans arme à feu était de la non-assistance à personne en danger, ni plus ni moins. J’avais déjà suffisamment de raisons de ne pas trouver le sommeil. Je rangeai ma carte dans la poche de mon sac, accrochai la boussole à l’une des lanières afin de la garder à portée de main puis me mis en marche.


***



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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyJeu 31 Déc - 5:18:54

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Pas d'armes, juste quelques couteux, une dizaine de kilomètres à faire, quelques morts-vivants dans le coin plus un gang sûrement un peu haineux à nos trousses, j'avais connu de meilleure situation. Et pour couronner le tout, le ciel se couvrait d'un épais nuage gris.

Je me frottais la tête, en proie à une migraine. Mon dernier repas remontait à il y a un ou deux jours et il me restait encore trois barres de céréales dans mon sac que j'avais caché dans la doublure du fond. Elles étaient sûrement en miettes, mais ce n'était pas du rat d'égout au moins. Je glissais la main dans mon sac et en attrapais deux tout en commençant à marcher.

Je tendis la première à ma compagnon d'infortune et entame la deuxième. J'observais discrètement le décors. C'était un pavillon résidentiel où les demeures fantomatiques s'enchaînaient. Leurs silhouettes dans la pénombre naissante avaient quelque chose d'inquiétant et de fascinant. Comme des géants lointains, elles s'élevaient pour défendre la vie qu'elles avaient abritée, figées dans un passé où l'on se demandait parfois s'il avait vraiment existé.

Je me demandais si c'était le cas de tout le monde. Cette impression d'avancer dans un flou total, où les seuls repères étaient devenus notre estomac et le sommeil. J'avais l'impression d'être un primate à l'affut de sa prochaine victime, un vulgaire homme préhistorique n'ayant pour besoin que de nourriture, de sommeil et un peu de compagnie de temps à autre. A l'heure actuelle, ma vie ne rimait à rien. Je me posais souvent la question de ce que j'aurais dû faire au moment où j'avais repris conscience dans ce monde. Ce jour où j'ai ouvert ma boîte et que je n'avais plus d'antipsychotiques. Plus de médicaments, plus de protection contre la folie... Les effets dissipés, j'ai vue mes démons. J'ai vue l'enfer et j'ai traversé une ville vide de sens, croisé des gens vide d'humanité avant d'essayer réellement de survivre. Celle que j'avais été était souriante, prête à tout pour tout le monde. Quelqu'un qui ne connaissait pas la peur et des jours sans lendemain. Moi si.

- Bouges-toi Sheyenne et concentre-toi un peu. T'es pas seule sur ce coup-là, donc si tu veux te faire sauter la cervelle, fais le plus tard.

Je plissais les yeux en dévisageant l'hallucination de mon frère en tenue de militaire, maquillé pour le combat. Son casque n'était pas fermé et ses bras étaient croisés sur sa poitrine aux multiples poches emplis de munitions et d'armes. Sa mine était sévère, pas la trace d'amusement cynique. J'avalais la dernière bouchée de ma barre de céréales et me tournais vers la femme.

- Nous allons être ralenti s'il commence à pleuvoir.  

Je m'approchais du grillage d'une maison. Je la reconnaissais vaguement, me souvenant que je coupais par là pour me rendre à l'université. Je me retournais vivement pour regarder le quartier et je me souviens enfin que je n'étais pas loin de chez moi. Je secouais la tête. Vaut mieux pas y retourner.

-   On pourrait couper par le jardin. Cela débouche sur la route principale, ça devrait être plus court. Je le prenais de temps en temps.

J'offris un petit sourire en me disant que si elle voulait faire le long chemin, cela ne posait pas de problème. Retourner à l'université allait me faire bizarre. J'imaginais que l'apocalypse zombies n'avait pas épargner les cerveaux de nos universitaires. J'avais été heureuse dans ces bâtiments et je sentais une certaine impatience à l'idée d'y retourner. J'avais aussi quelques affaires dans un des dortoirs que j'avais planqué à l'époque où j'étais amie avec un écologiste un peu frappé.

- Proposes-lui de passer devant, comme ça elle se fera sauter dessus en première, au cas où !
-  Tais-toi. Grinçais-je entre mes dents en faisant tout pour ne pas qu'elle m'entende.

Je me raclais la gorge et m'accrochais au grillage avant de me tourner vers elle.

-  En fait, je suis Sheyenne. Je suis une cuisinière assez médiocre, mais j'ai étudié les plantes et leurs vertus médicinales.
- Si déjà tu fais ton CV, tu pourrais aussi lui dire que t'es schizo, t'en qu'on y est.

Je me contentais de sourire, espérant ne pas être trop désagréable, bien qu'irritée pour des raisons compréhensibles. Je me demandais qui était cette femme avant. Était-elle enseignante ? Femme d'affaires ? Caissière ?

Finalement, qu'importe ce qu'on était avant, tout le monde pouvait survivre avec un peu de raisonnement...


©Setsu Nekos


Dernière édition par Sheyenne S. Wells le Mer 27 Jan - 8:38:05, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyDim 3 Jan - 18:50:47



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***

La luminosité chuta brutalement comme si le soleil s’était soudain drapé d’un voile opaque. Je levais les yeux au ciel en fronçant les sourcils tandis que ma partenaire d'évasion exprimait tout haut mes inquiétudes. Le temps virait à l’averse et quelques gouttes téméraires s’étaient déjà échouées sur le dos de ma main. Le temps avait changé depuis la fin de l’été mais le climat demeurait un paramètre difficile à gérer. Je ne regrettais pas les chaleurs caniculaires, la sécheresse et la déshydratation mais les fluctuations météorologiques incessantes de ces dernières semaines avaient également leur lot d’inconvénients. Les nuits étaient parfois glaciales et les matinées souvent fraîches mais, lorsque le soleil frappait sur Houston, il m’arrivait de suffoquer sous mes couches d’habits. Se vêtir était devenu un véritable calvaire. Mon sac pesait plus lourd car j’avais dû m’équiper pour résister au froid. Par ailleurs, j’étais affaiblie par les infections virales qui se propageaient aisément à travers la ville et dont je parvenais difficilement à me remettre. A chaque saison sa peine, à chaque saison ses règles. Il allait falloir s’adapter, à nouveau.

La jeune femme proposa que nous empruntions un raccourci à travers un jardin. Je fronçai les sourcils, quelque peu dubitative. Je n’aimais pas m’embourber dans des voies potentiellement sans issue. Je préférais avoir une vision d’ensemble de la situation, ou, à défaut, la certitude d’une échappatoire possible. Le grillage qui entourait la propriété prenait pour moi l’apparence d’un piège. Je m’imaginais déjà acculée contre ce dernier par une horde de rôdeurs affamés faisant claquer leurs mâchoires à quelques centimètres de mon visage. Je soufflais. Peut-être étais-je trop méfiante. Mon ancienne co-détenue m’assurait avoir emprunté ce chemin plusieurs fois. Elle avait survécu jusqu’ici, elle ne devait pas être stupide ni imprudente. Je jetai un nouveau regard au ciel encombré, chassant de mon front quelques gouttes de pluie. Il fallait se hâter. J’allais opiner du chef pour lui signifier mon adhésion à son plan lorsqu’il me sembla l’entendre me sommer de me taire. Mes yeux se mirent à rouler tandis que je dirigeais mon regard vers elle, circonspecte. Je me mis à douter lorsque, sans transition aucune, elle se présenta. Probablement avais-je mal entendu. Quelque peu surprise par la forme employée par la jeune femme qui avait jugé nécessaire de lister quelques unes de ses capacités, je fronçai légèrement les sourcils tout en esquissant un sourire amusé avant de lui répondre, sur le ton du sarcasme. « Jane. J’étais hôtesse de l’air. Malheureusement, ça fait bien longtemps que je ne suis plus en mesure de servir des rafraîchissements à volonté ni d’indiquer les sorties de secours. » J’étais excessive dans mes propos. Certes, le rôle que je jouais dans la société d'avant était désormais totalement obsolète mais mon ancienne profession m’avait tout de même permis d’acquérir et de développer des compétences dont je me servais quotidiennement et sur lesquelles il serait ingrat de cracher.

Je m’approchai de Sheyenne qui s’était déjà accrochée au grillage. Je la laissai passer de l’autre côté avant de l’imiter. Après m’être réceptionnée au sol, je me mis à scruter les alentours, les sens en alerte. Nous débutâmes ensuite notre progression à travers la végétation laissée à l’abandon. J’avais dégainé mon couteau dont je serrai le manche au creux de ma main. Au milieu des herbes qui proliféraient dans l’anarchie la plus totale se trouvait une piscine à moitié remplie d’une eau trouble dans laquelle flottait un cadavre. Je tentai de ne pas y prêter attention, restant focalisée sur Sheyenne qui ouvrait la route. Soudain, je crus distinguer quelques éclats de voix derrière nous. Je tournai la tête et aperçus trois membres du gang qui martelaient le bitume de la rue dans laquelle nous nous trouvions quelques instants plus tôt, inspectant attentivement les alentours. Nous étions encore dans leur ligne de mire, visibles à travers les mailles du grillage. Sans réfléchir, je saisis ma compagne de fuite par la veste et l’attirai brusquement à l’intérieur d’un abri de jardin. Instinctivement, je me plaquai contre le mur, retenant mon souffle et lançant quelques regards furtifs à travers la petite fenêtre, espérant que la voie serait bientôt libre.


***



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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyVen 8 Jan - 6:54:39

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Une hôtesse de l’air, obligée de garder le sourire jour et nuit, devoir trimballer sa valise de pays en pays, être à disposition de chaque personne qui vous interpellait, quelque part ce n’était pas un travail des plus simples. Du moins, c’était l’impression que ça me donnait quand on voyageait entre deux fuseaux horaires. Le professionnalisme de cette profession était élevé et d’après ce que je savais, il n’y avait que deux catégories de personne capables de le faire : les déterminés et les débrouillards. Les déterminés étaient les passionnés de leur profession, prêt à se plier en quatre pour leur plaisir personnel et le plaisir de la clientèle. Les débrouillards étaient sûrement les plus intelligents. Ceux qui savaient dans quoi ils mettaient les pieds sans sourcilier, demandant une maîtrise de soi sans faute.

C’était un portrait réducteur mais assez représentatif de n’importe quelle profession. Dave avait cette vision là, toujours aussi cynique, mais il me disait souvent que ce n’était pas pour ça que le monde ne marchait pas, bien que ça n’empêchait pas quelques meurtres d’agacement. Je pensais qu’il avait tort en classifiant ainsi les gens et que ça donnait l’impression de les rabaisser, mais il devait sûrement avoir raison quelque part. Pour l’instant, tout ce que je pouvais conclure sur Jane, c’était qu’elle avait survécu et que ce n’était peut-être pas grâce à la politesse excessive des hôtesses de l’air, mais à d’autres compétences apprises dans les airs. Comme quoi, la survie était un pied de nez à beaucoup de chose.

Sa remarque m’arracha un sourire. Au moins, je ne t’étais pas la seule à faire du cynisme.

J’escaladais le grillage le plus silencieusement possible. Le fer était froid entre mes doigts, les prises n’étaient pas des plus fantastiques, mais j’arrivais de l’autre côté sans faire trop de bruit. Jane me suivit de près et très rapidement, nous fîmes silence pour écouter les alentours. Il n’y avait pas d’odeur de pourriture rapporté par le léger vent chargé d’un souffle de pluie, donc pas de rôdeurs pour l’instant. Cependant, cela ne voulait rien dire s’ils étaient à contre vent. Mordillant ma lèvre, j’écoutais le chuchotement du vent dans les fondations de la maison figée dans le temps.

Marchant lentement, je vis la piscine trouble avec un cadavre flottant. D’après ce que je voyais, il était là depuis un moment, mais à cause de l’eau il était dur de le confirmer. J’espérais juste qu’il n’allait tout bonnement pas se réveiller. En continuant d’avancer, je garder un œil sur le flotteur, essayant de me focaliser sur le décor pour retrouver le chemin. La maison avait un jardin arrière où il y avait un petit portail caché par les buissons qui donnaient sur la grande rue. Mais l’herbe avait poussé et je croisais les doigts pour le retrouver rapidement. Alors que nous passions devant un abri de jardin, on me saisit fermement en m’attirant dedans. Plaquée contre le mur, je me retenais de pousser un cri. S’il y avait une chose que je détestais le plus, c’était d’être touché. Je pris cependant sur moi en attendant les voix et les pas. Mon cœur s’accélérait dans ma poitrine en comprenant qu’ils nous cherchaient encore.

Alors que je me décalais légèrement pour jeter un coup d’œil, je m’immobilisais net. Je retins ma respiration, fixant avec attention la silhouette que je venais de voir sortir du pavillon de la maison. Mes membres s’étaient raidis et mon instinct de survie commençait à me dicter des ordres presque automatiquement. Il fallut que je prenne une respiration pour me concentrer et je chuchotais.

-  Jane, ne te retournes pas. Surtout, ne te retournes pas.

Ne pas faire de bruit, pas de mouvement brusque, ne pas l’attirer. Si la porte avait été fermée, ça aurait été plus simple, mais elle ne l’était pas et Jane faisait dos au rôdeur. Les voix l’avaient sans doute attiré et il se balançait mollement en descendant les marches. C’était un homme, au vue de sa tenue, mais je n’aurais rien pu dire d’autre, bien trop décomposé pour émettre une hypothèse valable.

Il faudrait que les brailleurs l’attirent vers la grille. Ils l’éliminent et vous déguerpissez.

J’entendais la voix dans ma tête et je jetais un coup d’œil à la fenêtre. Je ne pouvais pas voir ce qui se passait, Jane avait une meilleure vue que moi. Elle surveille le gang, je surveillais le rôdeur. Celui-ci semblait chercher quelque chose, si ce n’était pas nous.

- Est-ce que tu peux ouvrir la fenêtre sans bruit ? Il faudrait lancer un truc pour l’attirer vers la grille…

Ma voix était presque inaudible, mais je savais qu’elle m’entendrait. J’espérais qu’elle pouvait le faire et en attendant sa réponse, j’attrapais mon couteau.


©Setsu Nekos


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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyVen 22 Jan - 19:45:04



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***

Aplatie contre le mur comme si je tentais de ne faire plus qu’un avec lui, je sentais les aspérités de la paroi me meurtrir le dos. Mon attitude contrastait avec celle des énergumènes qui s’agitaient dans la rue, patrouillant torse bombé comme s’ils étaient les shérifs de la ville. Je n’avais pas attendu l’apocalypse pour détester ce genre de personnages. Leur arrogance me donnait une féroce envie de bondir de ma cachette et d’aller leur apprendre la vie mais je me retins, me contentant de lever les yeux au ciel et de soupirer silencieusement. Je me surprenais à devenir de plus en plus impulsive et brutale alors que j’avais toujours été un modèle de diplomatie. Mon seuil de tolérance n’était plus le même et mes réactions bien plus explosives. Je montrais aisément les crocs sans même m’en rendre compte, comme si j’avais instinctivement adopté un mode de communication primaire, animal où l’agressivité est un mécanisme de défense

Sheyenne me murmura de ne pas me retourner. Je me crispai, serrant les mâchoires et luttant de toutes mes forces pour ne pas faire l’exact contraire de ce qu’elle m’avait intimé. L’audition se substitua à la vue lorsqu’un grognement se distingua du silence.  Venir à bout d’un seul rôdeur n’était pas bien sorcier mais le faire sans attirer l’attention du gang qui paradait à quelques mètres de là était une autre paire de manches. De plus, je n’avais pas eu le temps de repérer avec exactitude la topographie des lieux et je n’avais qu’une idée flou de la direction à prendre pour nous sortir de cette fichue propriété. Un second grillage à escalader nous attendait-il quelques mètres plus loin ? Je détestais avancer à l’aveugle. J’avais décidé de faire confiance à ma partenaire de captivité, je n’avais plus qu’à assumer. Je sentais mes paumes se recouvrir de sueur. Etait-ce sous l’effet de l’adrénaline ou une simple conséquence de mon état de faiblesse générale après tant d’heures d’enfermement sans sommeil ni nourriture ? Quoi qu’il en soit, je savais que je n’étais pas au meilleur de ma forme. Je sentais encore mon coeur tambouriner dans ma poitrine suite à l’effort que j’avais dû fournir pour pénétrer dans ce  fichu jardin.

Mon interlocutrice me suggéra d’ouvrir la fenêtre et de trouver le moyen d’éloigner le rôdeur vers la grille. Je fronçai les sourcils. Le plan était périlleux, stimuler ainsi le zombie allait sans aucun doute attirer l’attention du gang vers le pavillon. Utiliser l’indésirable comme diversion était bien évidemment le but de l’opération mais nous allions devoir être très rapides et discrètes. Je fis visuellement l’inventaire des objets à ma disposition dans l’abri de jardin puis attrapai quelques marrons qui traînaient dans une caisse sous l’établi. J’approchai ensuite doucement ma main de la poignée de la fenêtre que j’ouvris avec moult précautions, tentant de limiter tant bien que mal le volume des grincements. Une fois l’entrebâillement suffisant, je jetai mes projectiles à travers, en direction de la grille. Je retins mon souffle jusqu’à ce que j’aperçoive le rôdeur faire irruption dans mon champ de vision, attiré par le bruit. Les membres du gang ne tardèrent pas à le remarquer. Ils se précipitèrent vers la grille qu’ils se mirent à secouer en riant grassement afin d’attirer la proie. Je grimaçai. Je me demandais souvent si tuer chaque zombie que je croisais avait un sens, une justification, si c’était la bonne chose à faire. Je m’en persuadais, parfois. Néanmoins, piéger un indésirable ne représentant aucun danger immédiat dans le simple but de le mettre à mort pour le plaisir me paraissait bien plus triste qu’amusant.

Je me mis à fixer Sheyenne en lui indiquant la porte de l’abri de jardin. Il fallait déguerpir rapidement avant que les imbéciles du gang d’écervelés se lassent et cessent de torturer le rôdeur. Je la laissai prendre les devants. Nous traversâmes la propriété jusqu’au portail derrière lequel nous attendait la rue principale. Une fois sur la voie publique, je m’adossai quelques instants contre un bâtiment et poussai un soupir de soulagement. Je levai les yeux vers un panneau de direction. Il ne nous restait plus qu’à rejoindre et suivre la route 69 vers le nord est, jusqu’à Houston. Je tentai d’ouvrir la portière d’un premier véhicule en vain. J’eus davantage de chance avec le second. Je relevai les yeux vers Sheyenne. « Dis-moi, est-ce qu’on t’a appris à voler une voiture entre deux cours de botanique ? » J’esquissai un petit sourire. Je n'aurais su expliquer pourquoi mais j'étais persuadée que le visage d'ange de mon ancienne co-détenue dissimulait quelque chose d'intéressant.



***



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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyMer 27 Jan - 9:40:28

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Je revoyais le rôdeur se jeter sur le grillage avec fracas entouré des rires du groupe qui s'amusaient à voir l'animal en cage s'énerver. Cette scène tournait dans ma tête alors que je suivais Jane - qui venait de faire diversion digne de ce nom -.

Je ne sais pas pourquoi cette scène m'obsédait soudainement. Étrangement, j'avais l'impression d'avoir été à la place de ce rôdeur. Puis doucement, alors que la scène se rejouait dans ma tête, les traits du zombie prirent ceux d'un fauve. Ou plutôt d'un lion, immense, secouant sa crinière, fortement agacé. Je voyais sa gueule s'ouvrir et mordre le vide en rugissant à chaque fois. Puis je voyais le gang se marrer devant le grillage devenu une vitrine. Le lion se jeta à nouveau sur la vitre et au moment où la vitre cédait sous le poids de l'animal, je faillis trébucher en escaladant le portillon.

L'accrochage de ma chaussure à la grille me ramena à la réalité et la scène s'arrêta de tourner. Le lion disparut, le rôdeur et les membres du gang aussi me laissant un peu hébétée par cette vision. Me frottant le front, j'observais la rue déserte avant de sentir une goutte d'eau orpheline tomber sur ma tête. L'obscurité du ciel me fit frissonner et je serrais mes bras autour du moi en fixant mes chaussures. Nous devions partir et vite. Rejoindre Houston et filer droit devant.

- Pour faire quoi ?

Je tournais la tête vers la voix. C'était le prêtre en soutane de tout à l'heure. Celui-ci me dévisageait avec ses yeux globuleux, mais l'air sévère qu'il avait abordé ces deux derniers jours avaient disparu. Sa soutane noire moulait son petit ventre sur lequel reposaient ses deux mains jointes. Je rangeais mon couteau que j'avais gardé en main à ma ceinture sans perdre des yeux l'hallucination. Cela faisait longtemps que j'avais arrêté de me demander pourquoi.

Encore une fois, ce fut Jane qui me tira de mes pensées. Elle s'approcha d'abord d'un véhicule puis d'un autre avant de l'inspecter. Partir en voiture était une bonne idée, mais je n'aimais généralement pas, ça faisait trop de bruit, puis on rencontrait souvent des bouchons. De temps en temps, on croisait aussi des bandits à la recherche de la moindre goutte d'essence.

Cependant, nous devions faire vite. Ces gangs s'acharnaient assez souvent et je ne voulais plus rester dans cet endroit, j'en devenais presque claustrophobe. Tirant sur la lanière de mon sac d'un geste nerveux, je jetais des coups d'œil à droite et à gauche. Partir. Oui, partir, vite, vite.

-  Dis-moi, est-ce qu’on t’a appris à voler une voiture entre deux cours de botanique ? Fit Jane avec un petit sourire qui se voulait peut-être encourageant.

Je regardais la voiture et le prêtre en soutane. Des brides de souvenir me revenaient et je me demandais si je savais le faire.

- Ton frère a servi son pays et le sert encore aujourd'hui en te maintenant en vie. Fit le religieux en hochant la tête.

Je ne voyais pas où il voulait en venir. Alors que j'allais répondre que je ne savais pas, je me souvins de mon frère, penché sur le capot ouvert de ma voiture. Cela me revenait. J'eus un sourire.

- Tu serais surprise de la notion de travaux pratiques de certaines personnes !

Sans attendre, je m'approchais de la voiture qui était un modèle des années 90. Dans la panique, son propriétaire avait pris les clefs, mais laissé la voiture ouverte. Je me faufilais à l'intérieur, côté conducteur. Je retirais le cache placé sous le volant en donnant quelques coups secs dessus.  Trois faisceaux de câbles se dessinèrent devant moi. Ceux sur le côté droit, ceux qui commandent les phares, le clignotant, si je me souvenais bien. L’autre côté, ceux des essuie-glaces et du chauffage. Le troisième faisceau, qui se faufilait près du moteur, était celui qui menaient à la batterie, au démarreur et à l’allumeur. Je fixais ces capables quelques secondes.

- Puisses-tu réussir, mon enfant.

J'attrapais le dernier faisceau et écartais les différents câbles en trois parties distinctes.  J'arrachais un bon centimètre de l’isolateur en forçant un peu pour que ça cède et emmêlais les fils. Une migraine commença à me saisir et mes mains tremblaient. La faim, la fatigue, le stress et la schizophrénie ne faisaient pas bon ménage et j'essuyais la goutte de sang qui glissait de mon nez.

Je pris un bout de Scotch collé sur le tableau de bord qui tenait une vieille photo avec deux enfants dessus. Je les ignorais et priais pour qu'il colle encore et heureusement, il me permit de lier les câbles ensembles. Je connectais alors le fil de la batterie avec celui du contacteur et le tableau de bord s’illumina soudainement. C'était encourageant.

Je dénudais le fil du démarreur et le mis brièvement en contact avec celui de la batterie. Des étincelles illuminèrent mon visage et le moteur démarra dans un hurlement. J'attrapais mon couteau à ma ceinture  et le plantais dans le verrou où l’on insère la clef et le brisais pour libérer le volant. Je soufflais enfin en me redressant.

Je partis m'installer du côté passager et quand je m'assis sur le fauteuil, je fus incapable de dire comment j'avais fait. J'avais compris que c'était mon frère qui me l'avait appris, mais je ne serais dire quand, ni comment, ni même pourquoi.

- Je ne sais pas... Je ne sais pas comment j'ai fait ça. Murmurais-je en regardant les gouttes d'eau s'écraser violemment sur le pare-brise.

La seule chose sûre, c'était que le prêtre avait disparu.

Spoiler:


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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyDim 7 Fév - 19:07:33



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***

Sheyenne sembla prendre mon invitation au sérieux. Elle s’attaqua immédiatement aux entrailles du véhicule, prenant un air tellement concentré qu’il parvint à dessiner un sourire au coin de mes lèvres. Je pris la responsabilité de guetter les alentours, faisant donc le tour du véhicule, arme au poing. Je jetai néanmoins régulièrement des petits regards sur l’avancement de son travail. Elle semblait savoir exactement ce qu’elle faisait, comme si elle avait dérobé des voitures toute sa existence. J’ignorais si elle tenait ces compétences de sa vie d’avant ou si elle les avaient acquises au cours des derniers mois. Ce questionnement désormais relatif aux individus qui croisaient notre route était devenu terriblement anodin. Il donnait un certain piquant aux nouvelles rencontres. L’imbécile sanguinaire qui nous pourchassait arme de guerre au bras depuis notre évasion avait-il toujours été l’archétype du mâle alpha ? Peut-être était-il autrefois un simple employé de bureau discret et frustré, soumis aux velléités de ses supérieurs hiérarchiques, vidé de son essence par les diktats du monde de l’entreprise  et dont les soirées se résumaient à regarder des vidéos de jeunes étudiantes lubriques sur son ordinateur en finissant une pizza livrée la veille. Je l’imaginais très bien assis sur le canapé de son studio d’adolescent attardé, une main dans son caleçon tâché de sauce tomate, balançant des obscénités à son écran en souriant d’aise comme si cela lui donnait l’impression de reprendre le contrôle, de détenir enfin un peu de pouvoir.

J’entendis soudain le moteur démarrer. Je sortis précipitamment de mes songes et me retournai promptement. Je me mis à sourire, les yeux brillants. « Bien joué ! » Je fus surprise de ne pas lire le même enthousiasme dans le regard de Sheyenne. Malgré le petit exploit qu’elle venait d’accomplir, elle semblait bien plus préoccupée que victorieuse. Je fronçai les sourcils en la regardant s’installer sans la moindre effusion sur le siège passager. J’haussai les épaules, perplexe, puis allai m’assoir à la place du conducteur puisqu’il semblait qu’elle ne souhaite pas prendre le volant elle-même. Ma partenaire d’évasion paraissait réellement perturbée d’avoir relevé ce défi.  A l’écouter, c’était comme si elle avait démarré ce moteur sans aucune notion préalable, par la pure opération du Saint-Esprit ce qui était tout à fait improbable. Il fallait avoir soit beaucoup d’entraînement soit une chance folle pour s’en sortir de manière aussi fluide. J’empoignai le levier de vitesse en lui lâchant un petit regard taquin. « Ne sois pas si modeste ! »

Son comportement m’intriguait quelque peu mais je n’avais pas le temps de me lancer dans sa psychanalyse. La jauge de carburant frôlait les tréfonds de la réserve et le voyant concerné était déjà allumé en rouge. J’enfonçai de mon pied la pédale d’embrayage et passai la première puis me lançai à travers les rues de la ville, en direction de la route 69. Mon parcours s’apparentait quasiment à du slalom tellement les obstacles échoués sur la chaussée étaient nombreux. Véhicules renversés, mobilier, caddies, cadavres, il était facile de perdre le contrôle. Je restais en deuxième, roulant à allure modérée. Il fallait également éviter de faire du bruit afin de ne pas attirer de zombies ou d’humains hostiles. Le centre-ville disparut enfin derrière nous. Je m’engageai rapidement sur la route et appuyai sur la pédale d’accélérateur. J’aimais ces moments où je filais à travers ce monde décadent, comme isolée, protégée par la vitesse et l’habitacle métallique. Je trifouillais rapidement le lecteur de cassettes de la main droite. Un morceau de rock se mit à résonner dans l’habitacle. Should I Stay Or Should I Go, The Clash. Sans réellement y prêter attention, j’accélérai davantage et me mis à chanter. Les essuie-glaces parvenaient à peine à disperser les trombes d’eau qui s’abattaient sur le pare-brise. Un camion couché sur le flanc apparut soudain dans mon champ de vision, quelques centaines de mètres plus loin. Je tournai brutalement le volant de quelques degrés, manquant de foncer dans la glissière, puis rectifiai ma trajectoire.  « Désolée ! Tu ne savais pas dans quoi tu t’embarquais en me laissant conduire ! » J’esquissai un sourire, poursuivant à un vitesse plus raisonnable. J’espérais seulement que ce tas de ferraille parviendrait à tenir la dizaine de kilomètres qu’il nous restait à parcourir.


***



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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyMar 9 Fév - 12:02:40

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La pluie battait avec vigueur la terre et le ciel n'était plus qu'un rectangle noir que j'observais, assise sur mon siège, les genoux remontés contre ma poitrine.

Le vent claquait sur la portière et les bourrasques répétées déviaient légèrement la voiture de sa trajectoire. Ou alors, c'était peut-être sa conductrice qui donnait des petits coups de volant involontaire. Après tout, il fallait un temps avant de reprendre les habitudes de la conduite et elle conduisait déjà bien mieux que David. J'avais cessé de conduire quand les doses de mon traitement devenaient trop forte pour que je sois suffisamment attentive.

La route n'était pas facile et c'était vraiment gentil de la part de Jane de relever le défi. Si nous mourrions dans un accident de voiture après une apocalypse zombie, il y avait de quoi demander remboursement auprès du Dieu qui avait dû oublier notre existence. J'étais contente d'être tombée sur elle, un peu de compagnie n'était pas de refus. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas parlé avec quelqu'un de bien vivant et je me demandais ce qu'il en était pour elle. Depuis combien de temps vagabondait-elle ? Que cherchait-elle ? Qui cherchait-elle ? Avait-elle une raison de s'accrocher à la vie ? Combien de personne avait-elle connu et qui n'était plus là, maintenant ?

Trop.

Il n'y avait rien qui nous préparait à ce genre de fatalité. Pourtant, ces mois d'errance solitaire qui n'avaient que le goût de la mort qu'on fuyait semblaient apaiser les plus soucieux. Les gens se découvraient, testaient leurs limites et n'envisageaient rien d'autre que le prochain repas. Les personnes que tous ces survivants étaient devenues n'auraient jamais dû exister. Cette Jane dans son avion, flottant dans les airs n'auraient pas du tirer sur cet homme. Qu'importe qui elle était avant, cette femme ne l'avait pas mérité.

Maman ne l'avait pas mérité. Être tuée par ses deux seuls enfants avant qu'elle-même ne les tue. Mon frère n'aurait pas dû sauter de ce toit. Je n'aurais pas dû me sentir prise au piège de ma propre folie.

La voiture partit soudainement sur le côté et je me redressais dans mon fauteuil en attrapant le tableau de bord, serrant les dents. Le camion que venait d'éviter Jane de justesse s'éloignait déjà dernière nous et je sentis mon cœur sursauter encore deux trois fois avant de se calmer.

-  Désolée ! Tu ne savais pas dans quoi tu t’embarquais en me laissant conduire ! S'excusa-t-elle, avec une pointe d'amusement.

J'eus un petit rire.

- Je te rassure, tu conduis déjà mieux que mon frère !. Lançais-je en souriant, tout en fixant la route.

Elle avait ralenti et je pouvais presque distinguer le bord de la route. Quel temps. Je ne pouvais pas dire combien de temps il restait de trajet, mais j'allais en profiter pour faire un peu la conversation. Du moins, essayer. Je me raclais la gorge.

- Sinon... Tu viens du coin ? Tu veux aller à Houston pour une raison précise ?

Ce qui était dur avec tout ce changement de situation à l'échelle planète terre, c'était de trouver les bonnes questions. Celles qui ne dérangeaient pas ou qui ne rappelaient pas de mauvais souvenirs.



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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptyMer 17 Fév - 14:36:07



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***


J’esquissai un sourire triste lorsque Sheyenne évoqua les piètres qualités de conducteur de son frère. Avaient-ils été malencontreusement séparés par la mauvaise fortune ou menait-elle son existence en solitaire par choix ? Rebondir sur ce sujet était périlleux, presque autant que conserver une trajectoire stable sur la route qui s’était transformée en véritable miroir d’eau. Je m’abstins de répondre et gardai le silence, tâchant de me concentrer sur ma conduite. Je sentais la fatigue me gagner alors que le trajet devenait de plus en plus monotone, l’asphalte s’étendant devant moi à perte de vue. Combien d’heures s’étaient-elles écoulées depuis que j’avais fermé l’oeil pour la dernière fois ? Mieux valait rester dans l’ignorance, avancer kilomètre après kilomètre sans se préoccuper du passé ni de l’avenir. C’était en quelque sorte mon credo ces derniers temps. J’avançais. Je me donnais des objectifs simples, jour après jour. Je m’accordais presque rationnellement quelques plaisirs quotidiens, comme on s’accorderait une ration de nourriture ou quelques heures de sommeil. Je regardais devant moi mais pas à l’horizon. Je ne me parais plus de l’armure opaque du déni mais d’un voile bien plus subtil, presque imperceptible. J’avais arrondi mes angles. Je jouais avec mesure, non plus avec excès. Je voyais par exemple mes proches plus fréquemment qu’auparavant mais je m’en étais émotionnellement détachée, sans réellement m’en apercevoir. Etais-je en train de mourir en silence ? Etais-je en train de me libérer ? Je l’ignorais. Je n’y pensais pas. J’avançais.

Ma passagère rompit le silence, m’interrogeant sur mes origines et mes projets. Houston. Cette ville avait tant de fois scellé mon destin qu’elle faisait en quelque sorte partie de mon identité, tantôt miroir de mon être, vibrant à la cadence de mon âme, tantôt suffocante prison de bitume resserrant ses tentacules autour de moi, me donnant parfois l’élan nécessaire pour aller toujours plus loin. C’était le cas auparavant, du moins. Je savais alors que je pourrais toujours retourner à la maison. Les départs n’avaient désormais plus le même goût. Je lançai un bref regard à Sheyenne. « Je viens de Houston, c’est là qu’ils m’ont attrapée. C’est la ville où j’ai passé ma jeunesse, celle que je connais le mieux. Je ne m’imaginais pas survivre ailleurs… au début du moins. » L’avantage du terrain était un atout non négligeable, certes. Néanmoins, le contraste quotidien entre réalité et souvenirs avait quelque chose de démoralisant. Chaque rue, chaque boutique, chaque immeuble me rappelait la grandeur du Houston d’autrefois, celle qu’on soupçonnait alors à peine. Les lumières, les bruits, la vie, toutes ces teintes contrastées qui composaient le tableau de cette ville désormais recouverte d’un vernis de ténèbres, monochrome et opaque. Peut-être que vivre ailleurs me permettrait de tourner la page, de franchir symboliquement une étape, de laisser derrière moi ce monde définitivement perdu.

Je reportai mon regard sur la route. « Tu viens de Houston ? Je ne crois pas t’avoir déjà croisée. » Cette question était peut-être stupide. Combien étions-nous à évoluer dans cette ville morte, terrés dans les sous-sols, les égouts ou perchés dans les étages, sur les toits ? Nul ne le savait. Il me semblait pourtant reconnaître au fil de mes expéditions quelques visages, quelques silhouettes. Or, j’en étais sûre, les siens n’avaient jamais franchi ma route.


***



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Message(#) Sujet: Re: Born to run - ft Sheyenne Born to run - ft Sheyenne EmptySam 5 Mar - 16:25:13

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Quand elle m'annonça qu'elle venait d'Houston, je me demandais ce qu'elle faisait aussi loin de chez elle. Puis, je me fis la réflexion que j'étais aussi loin de chez moi. Peut-être fuyait-elle quelque chose qu'elle avait décidé d'affronter, tout comme moi ? Je ne savais pas vraiment quoi penser de cette femme, mais je me disais que nous n'avions plus rien à perdre.

- C’est la ville où j’ai passé ma jeunesse, celle que je connais le mieux. Je ne m’imaginais pas survivre ailleurs… au début du moins.

Je souris. C'était sympathique de rencontrer des gens qui connaissaient l'endroit où l'on vivait. Des gens qui pouvaient se souvenir du parc, des parterres de fleur qui égayaient les journées les plus grises, du vieux café du coin de la rue et de l'odeur du pain de la boulangerie... Quelqu'un qui connaissait la ville avant que celle-ci ne sombre et qui pouvait avoir en mémoire sa beauté. J'aimais voir les sourires s'étirer sur les visages quand on évoquait un paysage connu, même si maintenant ce n'était plus qu'un amas de béton archaïque.

J'avais souvent pensé à m'échapper d'Houston, une fois mon diplôme en poche. Mon frère étant à l'armée et ma mère remariée, je me sentais un peu de trop dans la maison. J'avais envisagé aller en Amérique du Sud, puis en Angleterre pour trouver un job dans Londres. J'avais envisager pleins de choses, puis j'avais tout reconsidéré avec ma maladie. Très vite, Houston était devenu une prison et j'avais dû faire preuve de beaucoup de force pour ne pas sombrer. Et encore plus maintenant que des rôdeurs s'acharnaient sur nous.

Je me demandais si j'avais déjà rencontré Jane. Au détour d'un chemin, sur la terrasse d'un café... Est-ce qu'on aurait été amie ?

- Tu t'égards.
- Je sais.  

J'avais répondu instinctivement à l'hallucination à l'arrière de la voiture et je ne m'en étais rendue compte qu'après. J'espérais qu'elle n'avait rien remarqué. Je ne redoutais pas les questions, si elle me demandait, j'y répondrai. Cependant, si elle prenait peur à cause de... moi, je ne gagnais rien. Je serais sans doute obligée de lui mentir et je n'en avais pas envie. Comment réagirait-elle, si elle apprenait que j'étais schizophrène ? J'avais eu le droit à plusieurs réactions différentes, et on avait déjà essayé de me tuer. C'est dû moins ce qui arrivait la plupart du temps. J'étais dangereuse, j'étais un poids mort pour tout groupe qui voudrait bien de moi.

- Tu viens de Houston ? Je ne crois pas t’avoir déjà croisée.

Elle avait pensé à la même chose que moi.

- Oui, j'ai grandi là-bas. Je ne sais pas, peut-être si tu fréquentais un peu l'université ou le café non loin de l'aéroport. J'y bossais de temps en temps, la propriétaire était une amie à ma mère.

Je me souvenais de Rosie, cette grosse femme aux joues rouges et au sourire absolument radieux. Elle était gentille et charitable, et elle donnait souvent des repas gratuits le dimanche. Il y avait beaucoup de voyageurs et d'hôtesses de l'air qui s'arrêtaient pour un café entre deux vols. C'était beaucoup moins cher que ceux de l'aéroport.

- La vieille Rosie était coriace ! Sourit mon frère sur la plage arrière.
- Je ne te le fais pas dire.

Je me mordille la langue, j'avais encore parlé trop vite. Je retenais un soupire et me contentais de regarder par la fenêtre en attendant une réaction ou une réponse.


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