My heart is bleeding, don't say anything. - Pv Mackenzie

Il sortit à l’extérieur de la bâtisse. Il avait besoin de prendre l’air. Le grondement des bêtes, autrefois des humains, lui semblait plus relaxant que la voix de sa petite sœur qui disait à quel point elle le détestait. Ses paroles raisonnaient dans sa tête, tournaient en boucle. Il s’était trompé sur tout la ligne, il lui avait fait croire qu’elle était faible alors que tout ce qu’il voulait c’était de la savoir en sécurité. Il appuya ses mains à la table en bois. Il regarda les zombies qui tentaient, sans succès, d’entrer dans leur habitation. Ils avaient bien fait les choses, les clôtures étaient hautes et solides. Raffael veillerait à ce qu’elles le restent pendant leur absence. C’était au moins ça de rassurant. Amy et Raffael. C’était inévitable non? Raff était un type bien, alors pourquoi ça le faisait se sentir aussi étrange de les savoir ensemble?

Parce qu’il voyait Amy comme une enfant, l’enfant qu’il avait quitté alors qu’elle n’avait que quelques mois de vie. Mackenzie était déjà solide à quatre ans, il pouvait voir la force en elle, mais avec Amy c’était différent. Il voyait toujours le poupon en elle, le bébé qu’il fallait protéger. Il entendit du bruit derrière lui, il n’était pas dupe, il savait que c’était soi Mackenzie ou Willow qui venait lui remontrer les bretelles. Il n’avait pas envie d’entendre, mais il savait que s’il attendait, le discours serait bien pire. Il se retourna lentement pour faire face à sa sœur. Mackenzie était sortie pour lui parler semblait-il. Il s’appuya à la table et croisa les bras sur la poitrine. Position de fermeture totale, c’était ainsi qu’il avait appris à se protéger et en ce moment, il en avait besoin. Lorsqu’il parla, son ton était calme et neutre.

-Tu dois être fière de notre petite sœur. Maintenant elle me hait au moins autant que toi au début.

Il savait que Mac avait de la difficulté avec la situation. Amy l’avait fait entrer lui dans sa vie très rapidement, Mac n’avait pas apprécié. Maintenant, Mac lui faisait plus confiance et c’était maintenant Amy qui lui fermait sa porte. La situation avait bien changé et en peu de temps.  Il en souffrait, il croyait ne jamais avoir à revivre ce genre de situation avec elles. Il semblait qu’il ait réussit à changer la douce et gentille Amy en un petit bout de femme avec assez de colère pour qu’elle le haïsse. Il allait devoir se rendre à l’évidence. Il faisait quelque chose de mal dans cette histoire, mais jamais il ne l’admettrait tout haut. Il ne le pouvait pas, c’était déjà assez difficile de se rendre compte qu’on avait eu tord, l’admettre c’était s’avouer faible.

Pourquoi c’était toujours à elle qu’incombaient les problèmes, hein? Cette fois-ci, c’était Hunter qui avait été blessé par les propos d’Amy. Fallait dire que leur petite sœur n’y était pas allée avec le dos de la cuillère. D’un autre côté, Mackenzie était d’avis qu’il était grandement temps qu’Hunter comprenne qu’il en faisait trop. Amy, par-contre, aurait pu le dire avec un peu plus de tact. Après tout, de la famille, Amy était celle qui en était le plus dotée. Mais là, c’était à Mac de recoller les pots cassés. Même Willow avait déclaré forfait! Autant dire qu’on ne misait vraiment pas sur le bon cheval! Elle ne savait pas trop comment elle allait s’y prendre quand elle s’était mise à la recherche de son frère. Comme elle le connaissait bien, Mac s’était dirigée vers l’extérieur, se doutant bien que c’était là qu’il était allé se réfugier.

Mackenzie n’avait pas eu le temps d’ouvrir la bouche que Hunter se tournait vers elle pour lui lancer qu’elle devait être fière d’Amy maintenant, qu’elle le détestait autant que Mac pouvait le détester au début. Mac fit la grimace. Celle-là, elle l’avait bien méritée. Elle n’avait été très… gentille quand Hunter avait débarqué dans leurs vies quelques années plus tôt. A sa défense, Mac ne pouvait que se souvenir des promesses qu’il avait faites et jamais tenues. Il y avait quand même de quoi lui en vouloir. Mais quand Mackenzie en voulait à quelqu’un, ça pouvait durer longtemps… et pour celle-là, elle espérait que ce n’était pas une caractéristique familiale qu’Amy, Hunter et elle partageaient.

- Tu sais bien qu’elle ne le pensait pas vraiment.

Sur ce point, Mackenzie était prête à en mettre sa main au feu. Sous le coup de la colère, Amy avait peut-être dit qu’elle le détestait, mais ils savaient tous que ce n’était pas vrai. Elle était en colère et c’était connu, la colère était fort mauvaise conseillère. Une fois qu’elle se serait calmée, Amy reviendrait à de meilleurs sentiments envers leur frère. Mac en était intimement persuadée.

- Tout comme tu sais très bien que même si je peux t’en vouloir, je t’aime quand même. Ç’aurait été bien plus facile de t’ignorer quand tu es revenu si je ne t’aimais pas.

Parce que pour être plus facile, il n’y avait pas à dire, ça l’aurait été. L’ignorer c’était une chose, feindre de le détester en était une autre. Même si elle avait eu conscience qu’il n’avait fait que ce qu’il jugeait être le mieux pour Amy et elle, Mac lui en avait toujours voulu… mais ça ne voulait pas dire que le jour où elle avait commencé à être en colère contre lui qu’elle avait arrêté de l’aimer pour autant.

- Et Willow dans tout ça, t’en fais quoi? J’espère que tu te rends compte qu’un jour elle va se lasser de courir après toi. Ça serait triste que tu te décides enfin à comprendre que tu es complètement fou d’elle et qu’elle, elle te tourne le dos parce qu’elle en aura marre d’attendre après toi.


Ouais, non ce n’était pas super subtile. On repassera pour la méthode douce. A vrai dire, avec Mac, ce n’était jamais doux. Elle ne mettait jamais de gants blancs quand elle avait un truc à dire… et si elle y avait été plus doucement, Hunter aurait senti qu’elle lui préparait quelque chose. Ne restait plus qu’à faire comprendre à cette tête de mule qu’il perdait du temps précieux avec sa Princesse.

-Elle ne le pensait pas tu dis. Moi je te dis que si elle le pensait.

Il balaya l’air d’un geste de la main comme s’il chassait une mouche. Que balayait-il? Il ne savait pas trop en fait. Mais il savait que sa cadette était sérieuse dans ses propos. Elle l’aimait toujours, mais elle détestait ce qu’il venait de faire. Il pouvait la comprendre un peu cependant. Il n’avait pas pensé au fait que s’ils ne revenaient pas, elle ne saurait jamais ce qui leur était arrivée. Elle continuerait sans aucun doute d’attendre jour après jour, gardant l’espoir qu’ils reviendraient un jour et que leur balade c’était juste prolongé. Amy était du genre optimiste habituellement. Oui, elle serait morte d’inquiétude et c’était sa faute. Elle pouvait lui en vouloir maintenant qu’il y pensait. Il secoua la tête dans un geste négatif.

-Oh non, elle ne me déteste pas pour toujours, mais là là, elle me déteste, c’est ce qu’elle a dit et crois-moi, Amy ne dit pas de méchanceté sans en croire un mot. Tu devrais le savoir, tu l’as connaît mieux que moi.

Il eut un sourire en coin lorsque Mackenzie lui dit qu’elle l’aimait et que l’ignorer aurait été plus facile si elle l’avait vraiment détesté. C’était gentil de sa part de faire ça, de lui dire cela. Les propos d’Amy lui avait crevé le cœur, Mackenzie y apportait un baume important. À tête reposée, il comprenait mieux les raisons de la cadette, mais ça ne faisait pas moins mal. Il connaissait aussi les raisons de Mac, ce qui l’avait poussé à le détester autant, là aussi il pouvait comprendre. Elle ne lui pardonnerait sans aucun doute jamais, mais elle l’aimait quand même et c’était ça l’important.

-Merci.

Ce fût tout ce qu’il trouva à dire, mais c’était gros pour un homme comme lui. Puis, elle parla de Willow, cette fois il leva les yeux au ciel. Merde, qu’est-ce Princesse venait faire là-dedans maintenant? Ce n’était pas déjà assez compliqué?

-Ok, explique-moi ce qui fait que je suis fou d’elle. Peut-être que si tu me le dis je vais comprendre, parce que je vois comment vous pouvez savoir ce que je ne sais pas moins même.

Peut-être qu’elle pourrait lui indiquer les signes que lui-même démontrait et lui ferait comprendre ce qu’il ressentait car à cet instant encore, il ne savait pas. Willow le mettait sans dessus dessous, mais de là à dire que c’était de l’amour envers elle…

C’était à prévoir. Hunter qui ne partageait pas son avis concernant Amy, ce n’était pas une première. Et même pas une surprise à vrai dire. Ce n’était un secret pour personne qu’ils n’avaient pas la même vision des choses dès lorsqu’il s’agissait d’Amy. Hunter avait cette fâcheuse habitude de la voir encore comme le bébé qu’elle était à l’époque… mais elle avait bien grandit et c’était sans doute ce qu’Amy lui reprochait. Là où Mackenzie avait du mal avec toute cette histoire, c’était qu’Amy ne lui en veuille pas de la surprotéger, mais quand c’était Hunter qui le faisait, ça mettait systématiquement le feu aux poudres. Finalement, c’était peut-être en psycho que Mac aurait dû faire ses armes! Parce qu’avec sa famille de dingues, ça n’aurait sûrement jamais été de trop.

- Elle ne te déteste pas, espèce d’andouille! Elle est fâchée, elle a dit des trucs qui dépassaient certainement sa pensée, mais ça va lui passer. Donne-lui du temps. dit Mac avant de se passer une main dans les cheveux. Bon sang, j’ai l’impression de te répéter ce qu’elle devait sans arrêt de te dire à mon sujet. Faut croire que la petite avait raison, j’ai fini par te pardonner. Comme quoi tu as bien fait de ne pas renoncer.

Mais Mac tomba des nues quand son frère lui demanda carrément de lui expliquer ce qui faisait qu’il était fou de Willow.

- T’es sérieux là? Tu te fous pas de moi?

Ah bah si Mackenzie avait su! C’était pire que ce qu’elle pensait! Il n’avait même pas conscience qu’il ressentait quelque chose pour Willow. Bon, il savait qu’il tenait à elle, même le plus abruti des abrutis le saurait, donc là n’était pas la question. Mais bon, d’accord. Si Mac devait lui énumérer une par une les raisons qui leur faisaient à tous croire qu’il était fou de leur petite vétérinaire, alors elle le ferait. Si ça pouvait faire en sorte que son frère ne s’ouvre les yeux, ça valait bien la peine de tout déballer.

- J’énumère parce qu’on est encore là dans deux semaines. Tu la cherches des yeux dès que tu entres dans une pièce. Ou quand c’est elle qui débarque dans la pièce où tu te trouves, on dirait que tu recommences à respirer. commença à énumérer Mackenzie en levant un doigt à chaque truc qu’elle mentionnait. Je peux bien croire que certaines personnes couchent juste pour le sexe, mais entre toi et moi… tu ne fais pas partie de ces gens-là. Et ne me dis pas que tu n’as pas couché avec ta Princesse, je ne te croirai pas. Elle avait un beau suçon dans le cou il y a encore quelques jours. Tu es prêt à la laisser sortir, mais tu dois toujours être à ses côtés. Toi. Pas moi, Kaleb ou Raffael. Toi. Si ça, ça ne te met pas la puce à l’oreille, je crains que tu ne sois un cas désespéré. Et finalement le meilleur selon moi: la vitesse à laquelle tu t’es lancé à sa recherche quand elle est partie faire des emplettes. Un fou furieux. Et pas furieux parce qu’elle s’était tirée sans te le dire, non. T’étais mort d’inquiétude pour elle.

Mackenzie n’avait jamais su ce qui s’était passé ce jour-là. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’ils étaient revenus et qu’Hunter s’était employé à éviter Willow autant que faire se peut. Selon elle, Will ne s’en était pas laissée imposer et Hunter avait dû péter un plomb ou deux. Sur celle-là, Mackenzie aurait toutes ses économies, c’était un pari sans risque. Ces deux-là ne pouvaient pas être ensembles sans que ça finisse en pugilat.

- Si tout ça, ça ne suffit pas, je ne sais plus quoi raconter pour te convaincre. Arrête de tourner en rond Hunter. Tu as le droit d’être heureux, comme tout le monde. Tu as la chance d’avoir trouvé ta perle rare… gâche pas ça. Parce que crois-moi, trouver quelqu’un qui est capable de supporter le sale caractère des Wright, c’est pas de la tarte.

Kaleb en avait bien bavé avec elle, mais elle ne regrettait rien. Il en avait bavé, mais il lui avait prouvé qu’il tenait assez à elle pour rester à ses côtés. Après l’abandon d’Hunter, ç’avait été capital pour elle que Kal soit en mesure de lui montrer que lui, il n’allait pas l’abandonner. Maintenant, elle savait que ce n’était plus tout à fait ce qui s’était passé à l’époque, qu’Hunter n’avait pas eu le choix, mais sur le moment, c’était ainsi que Mac l’avait vécu. Alors que Kaleb lui prouve qu’il était là pour rester, ç’avait fait toute la différence. Et aujourd’hui, elle ne pouvait plus imaginer la vie sans son homme.

Il haussa les épaules aux propos de sa sœur, comme si le fait de ne pas avoir renoncé n’était pas important alors que si. C’était important pour lui de ne pas abandonner la partie. Elle était sa sœur, il avait attendu si longtemps avant de pouvoir vraiment la revoir. Amy l’avait laissé entrer dans sa vie avec une facilité, mais Mac, elle s’était fermée comme une huitre et il avait eu tant de mal à ce qu’elle lui fasse confiance à nouveau.

-Je sais être patient Mac, tu le sais. C’est a peu près la seule qualité que vous appréciez chez moi. La patience. J’ai appris à attendre …

Quelques fois il regrettait même d’avoir attendu si longtemps. La jeune femme réagit lorsqu’il lui demanda de lui dire les signes qui faisaient de lui un « amoureux fou » de Willow. La jeune femme lui fit une énumération précise. Il la cherchait des yeux dès qu’il entrait dans une pièce? Quoi, mais non il ne faisait pas ça. Si? Bah s’il le faisait c’était inconscient alors. Déjà au deuxième point elle allait trop loin. Franchement, il respirait très bien quand la jeune femme n’était pas là. Bien sûr qu’il était soulagé de la voir entrer, elle allait bien c’était un soulagement non? Quoi de plus normal? Le troisième point lui fit écarquiller les yeux. Mais comment sa sœur pouvait savoir qu’il ne couchait pas pour le simple plaisir comme a peu près tous les mecs du monde. Enfin, ils ne parlaient jamais de leur vie sexuelle. Qu’est-ce qui lui permettait de dire ça. Il eu un sourire lorsqu’elle mentionna le suçon qu’il avait fait à Willow, merde ça c’était vraiment drôle. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il l’ait marqué. Tout comme il n’avait pas sentit les ongles de la jeune femme lui lacéré le dos. Il se tortilla comme si cette pensée ravivait une douleur qui n’existait plus depuis quelques jours déjà.

Sa sœur en avait vraiment long à dire hein. Il l’écouta indiqué que le marché passé avec Willow l’impliquait lui seulement. Il devait être là en tout temps. Pas Mac, ni Kal ou Raff, lui et lui seul. Merde, elle avait raison sur ce point, mais c’était une question de contrôle plus que de sentiment non? Il sentait que la jeune femme allait faire des bêtises s’il n’était pas la pour la surveiller. Sa sœur mis le point final à ses raisons, ce dernier point le rendait perplexe. Il savait qu’elle avait raison, il s’était fait un sang d’encre lorsqu’il avait appris qu’elle était sortie seule. Il était partie sur les chapeaux de roue avec sa moto, le cœur battant furieusement contre ses côtes. Il avait eu une trouille monstre de la retrouver morte. Il ne put s’empêcher d’avoir un sourire en coin lorsqu’elle mentionna que c’était difficile de trouver une personne qui pouvait supporter le caractère des Wright.

-Tu en sais quelque chose hein Mac. Kal est un ange de te supporter, tu crois que Willow le pourrait aussi? Personnellement, je crois qu’elle me ferait la gueule les trois quart du temps et le reste ce serait probablement moi.

Il secoua la tête.

-Je ne sais pas Mac si ça vaut la peine de faire du mal à quelqu’un ainsi. On va tous mourir, c’est un fait. Je ne sais pas si j’ai envie de lui imposer ça ou de m’imposer ça. Aimer c’est souffrir, je l’ai vu avec Amy. D’accord, là elle est amoureuse de nouveau, mais tu as vu sa réaction quand Raffael à quitté le rang? Elle a faillit perdre l’esprit oui. C’est ça qui vaut la peine Mac? Dans ce monde de détraquer ça vaut la peine de vivre ça?

Il n’en était pas aussi certains qu’elle. Il ajouta plus pour lui-même que pour sa sœur :

-On passe notre temps à se prendre la tête, ce n’est pas de l’amour ça.

Pour celle-là, Mac était bien prête à plaider coupable. C’était sans aucun doute un peu, beaucoup oui, de sa faute si Hunter s’imaginait tout ça. Elle avait mis beaucoup de temps avant d’accepter qu’il revienne dans sa vie, près d’une année entière, et de toute évidence, ç’avait laissé des traces. Tout comme son départ et le fait qu’il n’était jamais revenu comme il l’avait promis avait laissé une trace indélébile sur la vie de Mackenzie. Même avec la meilleure volonté du monde, il était impossible de prétendre que ce qu’ils avaient vécus gamins ne comptait plus. Mais Hunter devait arrêter de croire que ses sœurs ne voyaient rien de bon en lui. Hormis ladite patience dont il faisait preuve. Parce que ça, pour être patient, il l’était. C’était à compter au nombre de ses qualités. Mais il était aussi un homme loyal, quelqu’un de bon, un homme sur qui on pouvait compter – leur passé ne comptant pas là-dedans – et par-dessus tout, il était intelligent. Pour ne nommer que ces qualités-là.

- Après, vous viendrez me dire que je suis celle qui raconte des conneries. soupira Mackenzie. C’est totalement faux. On t’aime pour bien plus que ta patience, arrête de raconter n’importe quoi.

Kaleb un ange? Un Saint, oui! Même quand Mac n’arrivait plus à se supporter elle-même, Kal ne baissait pas les bras. Si parfois ça lui arrivait de le trouver agaçant, ça ne durait jamais bien longtemps. Mais Mackenzie savait qu’elle avait trouvé le bon. Parce que quand elle y pensait, hormis Kal, aucun homme n’Avait su endurer ses crises pour tout et pour rien. La plus belle étant quand Hunter était revenu dans sa vie, le soir de l’anniversaire d’Amy. C’était Kaleb qui l’avait ramassée à la petite cuillère et il n’avait pas tenté de prendre la fuite.

Mackenzie éclata de rire quand son frère dit que lui et Willow passeraient sans doute leur temps à se faire la tête. C’était une possibilité, mais elle n’y croyait pas trop. Ce qui faisait en sorte qu’ils se disputent sans arrêt, c’était la frustration. Elle pouvait par-contre comprendre son point. C’était vrai qu’aimer c’était s’exposer à la souffrance, sur ce point Mac n’allait pas le contredire. Mais est-ce que ça n’en valait pas la peine au final? Hunter donnait l’exemple d’Amy avec Liam… C’était un très bon exemple, elle en convenait.

- Tu penses que je ne me dispute jamais avec Kaleb? On a notre lot de différents, nous aussi. Le truc, c’est de les régler au fur et à mesure, de ne pas attendre que ça prenne des proportions ridicules. Et entre toi et moi, la réconciliation, c’est toujours le meilleur moment.

Ça lui faisait bizarre de conseiller son frère quant à sa vie amoureuse. Elle avait toujours considérer que les affaires d’Amy et Hunter ne la regardaient en rien, mais quand elle voyait son frère à la dérive comme ça, Mackenzie ne pouvait pas rester là, les bras croisés. Il n’était pas malheureux, mais il n’était pas heureux non plus.

- D’accord, voyons les choses sous un autre angle. A part Amy et moi, est-ce qu’il y a une seule autre femme que tu connais que tu souhaites autant protéger que Willow? Est-ce qu’il y en a une autre qui te fasse ressentir ce que tu ressens quand tu es avec elle? Tu n’es même pas obligé me de le dire, sois juste honnête envers toi-même.

Elle ne tenait pas à ce qu’il lui réponde, mais elle tenait franchement à ce qu’il le comprenne de lui-même, qu’il arrête de s’entêter à dire qu’il n’était pas amoureux de Willow. Parfois, ça pouvait prendre du temps avant que la vérité ne finisse par vous êtes révélée, mais Hunter était complètement aveuglé. Ou bien trop borné pour admettre ce qui crevait tant les yeux à tout son entourage.

- Je comprends ton raisonnement et normalement, je serais portée à être d’accord avec toi. Avec ce qu’on a vécu gamins, c’est normal qu’on se dise que ça fasse moins mal d’être seul et de ne vouloir personne dans sa vie pour ne pas vivre cette douleur-là. Ou la faire vivre à quelqu’un d’autre. J’ai longtemps pensé la même chose, mais il a fallu que Kaleb débarque avec ses grands pieds pour tout chambouler. Je profite intensément de chaque moment que j’ai avec lui parce que je ne sais pas de quoi demain sera fait. Et je suis heureuse. Avec lui, je suis heureuse plus que je ne l’ai jamais été, Hunter. Il est une de mes motivations pour continuer à avancer malgré la vie merdique qu’on vit depuis quelques mois. Tu mérites, toi aussi, d’être heureux.

Sur ce point-là, elle insisterait toujours. Son frère en avait bavé à cause de leur enfance, il s’était retrouvé tout seul et à vrai dire, hormis ça, Mac ne savait pas trop ce qu’il avait pu vivre. Il ne s’étendait pas réellement sur le sujet à vrai dire. Et de toute manière, Mackenzie se disait que ça ne la regardait pas. Si son frère avait un jour envie d’en parler, il le ferait de lui-même.

- Tu peux ne pas être sûr de toi, tu peux le dire à Willow. Je suis certaine qu’elle va comprendre que tu ne souhaites pas aller trop vite, que tu ne lui promettes rien. Mais… qu’est-ce qu’il y a de mal à découvrir par toi-même si elle te rendrait heureux ou non? Personne ne te demande de l’épouser dans la seconde.

Hunter balaya les propos de sa sœur sur ses super qualités d’un revers de la main. Ça n’avait pas d’importance en fait. Il s’était laissé atteindre par les propos d’Amy, c’était tellement rare que son petit puceron se fâche comme ça contre lui. Amy était la mer tranquille, elle avait du caractère oui, mais jamais elle ne plaçait un mot plus haut qu’elle ne le devait. Aujourd’hui, elle l’avait fait. Elle ne le détestait pas, mais sa crise démontrait que lui, Hunter, l’avait blessé.

-Puceron ne me déteste pas, mais elle a raison. Je la prends pour un bébé alors qu’elle est devenue une jeune femme dépendante et incroyablement forte. Elle a tellement l’air d’une petite fille, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elle va se briser si on la touche.

Il secoua la tête, il disait n’importe quoi voilà tout. C’était sans importance. De toute façon, Mac avait un autre sujet qui lui prenait tout autant la tête; Willow. Elle lui expliqua que Kal et elle se disputaient aussi, il n’aurait jamais imaginé sa sœur en conseiller matrimonial. Il eut un petit sourire en coin lorsqu’elle parla « réconciliation ». Ouais, ce pouvait être marrant les réconciliations. Elle lui demanda ensuite de réfléchir, il eut un soupir à fendre l’âme. Réfléchir, c’était beaucoup lui demander en ce moment. Il écouta le discours de sa sœur, tout son discours et pour la première fois en quinze ans, il eut envie d’une cigarette. Sa carrière de fumeur avait été de courte durée, peut-être cinq ans tout au plus. Il avait arrêté en pensant à ses petites sœurs, à la fumée secondaire et à l’argent qu’il perdait en fumant. La situation lui donnait envie de recommencer. Il s’était pas obligé de marier Willow dans la seconde, seigneur, il espérait bien.

-Tu vois marier une Princesse toi? J’ai rien du prince charmant.

Il sourit en repensant qu’il avait déjà servit cette réponse à la jeune femme en question. Il avait plutôt l’air du grand méchant loup. Le prédateur de ses dames. Non, tout compte fait, il n’était pas un prédateur pour les femmes non plus. Au final, il ne savait pas ce qu’il était et ne désirait pas tant que ça le savoir. Il haussa pour la énième fois les épaules.

-Je vais y réfléchir, mais je ne te promets rien d’accord. Tes arguments sont valables, mais de là à accepter tout ce que tu dis sans y avoir réfléchit …

Il sourit à la jeune femme.

-Désolée Macky, mais je dois réfléchir. Je vais surement finir par comprendre, il sera sans aucun doute trop tard, mais je ne peux pas me jeter tête baissée dans quelque chose que je ne comprends pas moi-même.

Était-il clair? Non, il ne s’était jamais sentit aussi mêlé de toute sa foutu vie. Il avait l’impression d’être une balle de laine entremêlé. C’était peu dire. Il en était à se faire des métaphores de balle de laine comme s’il était un chat. Seigneur, il leva les yeux au ciel remettant en question sa propre santé mentale.

-Vous me rendez dingue, voilà la vraie situation. Vous me faites perdre la tête avec toutes ses histoires, déjà que les zombies c’est une histoire de dingue, vous me faites perdre la boule avec toutes vos complexités.

C’est à peine si Mackenzie fut capable de retenir son cri de victoire! Enfin, Hunter arrêtait de dire que Puceron – lui et ses surnoms complètement ridicules, mais à choisir entre celui-là et le sien, Mac préférait le sien – le détestait! C’était une sacrée victoire en soi. Restait plus qu’à voir si cette nouvelle résolution allait finir par tenir le coup. Aurait-il une rechute bientôt? Personne ne pouvait le savoir, mais Mackenzie espérait qu’elle n’aurait pas à répéter pour la millième fois que leur sœur ne le détestait pas. Parce qu’elle finirait par devenir complètement folle. C’était à se demander comment Amy avait pu tenir le coup pendant près d’une année entière. Finalement, Mac vouait une admiration sans bornes à sa petite sœur, parce qu’elle n’avait jamais baissé les bras! Elle en avait peut-être eu envie à des tas d’occasions, mais ne l’avait pas fait.

Mais ce qui la surpris le plus, ce fut d’entendre son frère admettre qu’il en faisait un peu trop avec Amy, qu’il la prenait pour une bébé alors qu’elle était une femme forte depuis belle lurette. Là-dessus, Mac ne pouvait pas l’obstiner, il avait raison. Leur petite sœur était forte et n’avait plus rien d’une gamine. Elle serait en mesure de se débrouiller toute seule si par malheur il devait leur arriver quelque chose et ça, Mackenzie n’en était pas peu fière. Malgré les familles d’accueil, malgré l’abandon d’Hunter, malgré tout ce qu’elles avaient traversé, Mac avait toujours tenu à une chose, que sa sœur soit indépendante, qu’elle n’ait pas besoin des autres pour vivre. C’était peut-être la chose que Mac avait le plus tenu à inculquer à Amy, la seule chose qui primait le plus à ses yeux. Elle ne voulait pas que sa sœur se sente abandonnée et ait à gagner en confiance après en se battant comme elle-même avait dû le faire le jour où elle avait réalisé qu’Hunter ne reviendrait pas. Elle avait toujours trop dépendu de lui, même si elle n’était encore qu’un bébé à l’époque.

- Tu peux être sûr qu’elle sera contente d’entendre ça. De ta bouche et pas de la mienne.

Quand Hunter lui demanda si elle le voyait marier une Princesse, Mackenzie éclata franchement de rire. Il n’y avait bien qu’Hunter pour voir Willow comme une princesse et non comme la femme forte qu’elle était! Selon lui, il n’avait rien du prince charmant. Et puis après avait envie de dire Mackenzie. Toutes les femmes ne rêvaient pas du prétendu prince charmant… qui n’avait, au final, rien de si charmant. Il y avait toujours un défaut sous la cuirasse. Et le prince charmant en avait toujours un. Majeur. Il avait besoin de réfléchir? Rien de nouveau sous le soleil. Hunter était exactement du style à trop réfléchir sur certaines choses et pas assez à d’autres. La preuve? Amy et Willow. Pour Willow, il fallait qu’il pense à son affaire comme il le fallait de peur de se planter, mais Amy… Il ne réfléchissait pas. C’était instinctif son besoin de la protéger de tout… et même de rien! Mais à l’entendre, les femmes avaient le don de le rendre dingue. C’était assez généralisé, mais les femmes en avaient autant au service des hommes. Parce qu’il ne pensait pas qu’il rendait sa princesse complétement folle par moment?

- Tu n’as pas encore compris que c’est ce qui fait tout notre charme? On vous intrigue, alors vous approchez. Vous vous brûlez les ailes, mais vous mourez d’envie de vous approcher encore. dit Mackenzie en souriant. De plus, je tiens quand même à préciser que vous les hommes, vous n’êtes pas de la tarte non plus, hein! Vous aussi vous nous rendez folles quand vous vous y mettez.

On ne pouvait pas vivre avec eux, mais vivre sans, c’était encore pire par moment!

-Et quoi encore? Pour qu’elle me reproche de la voir comme une petite fille? Voyons Mac, je veux bien lui dire qu’elle avait en partie raison, mais ne me demande pas de lui expliquer ma vision d’elle.

Sa sœur éclata franchement de rire lorsqu’il lui demanda si elle le voyait marié à une princesse alors qu’il était loin d’être le prince charmant. Mais pourquoi elle rigolait? L’image était drôle sans doute, oui, en y pensant l’image pouvait en effet être risible. La jeune femme lui expliqua alors que le fait que les femmes soient compliquées faisait parti de leurs charmes et que c’était ce qui attirait les hommes vers elle. Elle signifia ensuite que les hommes n’étaient pas plus simple non plus. Il secoua la tête et se pinça l’arrête du nez sentant la migraine le prendre. Cette conversation était pour le moins étrange.

-Mouais. Mais ton mari ne me donne pas la migraine lui.

Il s’approcha de sa sœur avec sa nonchalance habituelle, il fit comme s’il donnerait un coup au visage, mais termina le geste en une caresse sur la joue de sa cadette. Il était rare qu’il démontre de tel geste d’affection envers Mac. Amy était plus du type à se faire « toucher », Mac était plus du type « ne me toucher pas ». Il avait compris depuis longtemps que c’était sa façon de se protéger. Seul Kaleb arrivait à déroger à cette règle. Il avait dû travailler fort le toubib pour y arriver. En même temps, Kaleb était quelqu’un de bien qui savait cerner les gens. Il avait pris tout son temps avec Mac, il l’avait apprivoisé. La jeune femme avait raison sur ce point, ils avaient beau ne pas toujours être d’accord sur tout, il ne les voyait pas autrement que ensemble. Ils étaient une belle unité, un bel ensemble et se complétaient tous les deux à merveilles. Il passa son bras autour des épaules de sa sœur la faisant pivoter vers la porte d’entrée.

-Allez viens. On a une nouvelle mission à préparer et je crois que Princesse veut partir le plus vite possible. Alors ne la faisons pas attendre.

Il se dirigea vers la porte d’entrée entrant sa sœur avec lui. Il pouvait compter sur le bout des doigts le nombre de fois où ils avaient été aussi proche Mac et lui. En fait, il ne croyait pas vraiment que ce soit déjà arrivé. Il eut un sourire.

-Merci Mac, je sais que ce n’était pas facile pour toi de venir me parler. Là-dessus, on se ressemble beaucoup, les actions sont plus faciles que les paroles.

Il était temps de rentrer, il devait aussi aller voir un petit puceron. Il attendrait un peu, attendrait qu’elle se calme. Mais il ne partirait pas sans lui faire comprendre à quel point il l’aimait et avec la promesse qu’il essaierait de ne plus jamais la décevoir de cette façon.