Plafond inconnu [Amy]

C'est en sursaut que se réveilla la jeune femme. Le front trempé de sueur agrippait quelques mèches de sa chevelure emmêlée. Jaren respira à fond comme si elle était restée trop longtemps sous l'eau. Ses yeux grands ouverts s'ouvrirent sur un endroit qu'elle ne connaissait pas. Elle ne reconnaissait pas le plafond complètement craquelé et branlant de sa cachette, ni les clapotis de la conduite d'eau qui fuyait.

"Un plafond inconnu..."

En baladant un peu plus son regard, Jaren s'aperçut alors qu'elle était dans une chambre d'hôpital. Les murs blancs, le lit à barreaux, le matériel qui trônait au-dessus de la tête de son lit...tout ça c'était caractéristique de ce genre d'endroit. Pourtant, la pièce n'avait rien de lumineux et d'aseptisé comme on pouvait l'attendre d'une chambre d'hôpital. Tout était sombre et sale. C'est alors que tout lui revint en tête.

La jeune femme était partie en quête d'un peu de nourriture pour essayer de survivre quelques jours de plus dans cet enfer. Mais elle n'avait pas été assez prudente et avait été la cible d'un tireur embusqué. Jaren avait simplement entendu le coup de feu et puis ressentit une vive douleur avant de perdre connaissance. Combien de temps était elle restée inconsciente? Où était-elle? Avait elle été mordu ou griffé durant son inconscience? La jeune femme voulu toucher son front.

Celui-ci était bouillant, elle était fiévreuse. Mais son geste fut interrompu, car son poignet était solidement entravé par une paire de sangles en cuire. Est-ce que c'était pour l'empêcher d'attaquer les autres une fois sa transformation achevée? La conscience embuée par la désorientation et la peur, Jaren commença à s'agiter, à tirer violemment sur son lien.

"Hey!!!!! Y'a quelqu'un???!!! Libérez-moi espèces de fils de...."

Une vive douleur lui vrilla l'épaule, lui coupant toute envie de se rebeller. Sa blessure était loin d'être guérie. Nom de Dieu, elle ne s'imaginait pas que se prendre une balle, était si douloureux. C'est alors qu'elle distingua une silhouette dessinée dans l'ombre.

"Je sais que tu es là, montres-toi."

Pas très avenante aux premiers abords...mais il fallait se mettre à sa place. Le monde était à présent plus chaotique que jamais et la belle était blessée, sans ses armes et attachées...en plus d'être affublée d'une vulgaire tunique d'hôpital. Autant dire qu'elle se sentait plus que vulnérable.

"Où est-ce que je suis? Qui es-tu?"

Et par dessus tout, à quoi devait-elle s'attendre? Ami ou ennemi? Les êtres humains étaient tous devenus des monstres, comme les mort-vivants qui marchaient parmi les "respirants". Qu'allait-il lui arriver maintenant?

Amy avait entendu hurler. Elle savait que c’était cette jeune femme qu’ils avaient secouru. Elle venait sans aucun doute de se réveiller ne sachant pas trop ce qui se passait. Mais où était passé la personne qui devait veiller sur elle et lui expliquer ce qui se passait? Elle s’approcha doucement sur le pas de la porte. Elle vit la jeune femme se débattre. Ils l’avaient entravé pour qu’elle ne s’en prenne pas à eux. Après tout, il ne la connaissait pas et plusieurs personnes qu’ils avaient sauvées avaient tentées de les tuer. La jeune femme la repéra et lui ordonna de s’approcher. Elle demanda ensuite qui était Amy et où elle se trouvait. Amy s’approcha du lit de la jeune femme gardant une distance raisonnable. Elle prenait ses précautions, elle ne voulait pas se faire attaquer. Sa sœur lui avait appris à ce méfier même d’une personne blessée.

-Tu es au Medical Center, tu as été blessé par balle par un tireur embusqué. Nous n’avons pas pu le trouver, mais nous avons pu te sauver.

Elle se trouvait un peu ridicule de rester aussi loin, mais sans personne pour assurer ses arrières elle se devait de rester cette règle. Sa sœur la tuerait si elle se faisait blessée parce qu’elle avait voulu être serviable et gentille. Elle décida cependant de se présenter à la jeune femme.

-Je suis Amy. Celui qui t’a opéré est mon beau-frère Kaleb. Il est médecin, ne t’en fait. C’était son métier avant, ce l’est toujours maintenant. Je peux aussi te dire qu’il est bon dans son métier, mais tu dois te calmer et ne pas tirer sur son épaule, tu vas ouvrir la plaie et elle pourrait mal cicatrisée.

Que pouvait-elle faire d’autres que lui donner les conseils d’usage? Elle ne savait pas quoi lui dire d’autre. Elle était disposée à répondre ses questions, si la jeune femme en avait. Elle réalisa qu’elle ne connaissait même pas le nom de la jeune femme.

-Et toi? Quel est ton nom?