Blood, Sweat and Tears - Pv Arielle

Jane filait à vive allure le long de Dallas Street, attirant un groupe croissant de rôdeurs dans son sillage. Ses foulées frappaient le bitume gris dans un bruit sourd, accompagnées par le ballet virevoltant des déchets soulevés par le vent qui soufflait en rafales depuis le début de la matinée. La jeune femme venait de dépasser l’imposant édifice de la bibliothèque municipale lorsqu’elle jeta un regard derrière son épaule et remarqua qu’elle avait largement distancé ses poursuivants. Ces imbéciles étaient terriblement lents. Elle s’arrêta un instant et s’époumona : « HEY !! Le buffet gratuit c’est par ici ! » Les zombies mirent aussitôt davantage d’ardeur à la poursuivre. Elle leur laissa le temps de la rattraper, un discret sourire en coin, puis reprit sa course vers l’ouest. Si la jeune femme tenait absolument à attirer ces monstres, c’était qu’elle avait besoin de cobayes pour s’entraîner à manipuler son nouveau jouet. Quelques jours plus tôt, elle avait mis la main sur un sabre, arme au potentiel fort intéressant mais qui demandait tout de même une certaine maîtrise qu’elle était ravie d’acquérir au dépend de quelques rôdeurs, malgré les risques. Il n’y avait rien de plus efficace que l’entraînement en conditions réelles et la jeune femme ne disait jamais non à une petite dose d’adrénaline. Sa famille serait probablement folle de rage si elle apprenait qu’elle jouait à ce genre de jeux mais Jane avait appris qu’il fallait sortir de sa zone de confort pour progresser. En outre, les ennemis étaient suffisamment espacés pour qu’elle puisse s’occuper d’eux progressivement, sans être dépassée. Tout irait bien.

Jugeant que ses groupies étaient suffisamment nombreuses, la jeune femme bifurqua vers l’entrée du Sam Houston Park et se positionna à hauteur du portail. Elle n’aurait qu’à se réfugier à l’intérieur de l’espace vert et à refermer le portail derrière elle si la situation dégénérait. Jane dégaina son sabre alors que les premiers monstres n’étaient plus qu’à quelques mètres d’elle. Elle lui fit fendre l’air à quelques reprises afin de s’habituer à son poids et de se dégourdir le poignet puis se lança à l’assaut des zombies, décapitant d’un unique mouvement le premier d’entre eux qui avait quasiment fondu sur sa lame, sentant les différentes structures anatomiques céder une à une. Les deux rôdeurs suivants lui donnèrent davantage de fil à retordre. Jane donna un violent coup de botte au premier afin de le repousser avant d’empaler le second en plein crâne. Elle s’occupa ensuite de son copain en lui faisant subir une petite coupe sagittale. Un nouvel indésirable s’approcha d’elle alors qu’elle tentait de reprendre son souffle. Elle le fit tomber à terre d’un coup de pied puis lui perça l’occiput. Jane sentit qu’elle était à bout de force alors que les deux derniers zombies étaient sur le point de l’atteindre. Elle était clairement essoufflée et les muscles de son bras droit se contractaient de manière anarchique. Alors que la peur commençait à l'envahir, elle hésita à ranger sa nouvelle arme et à la troquer contre son fidèle couteau de combat mais abandonner n'étant pas dans ses habitudes, elle se reprit et serra ses deux mains autour du manche de son sabre puis décapita ses assaillants un à un, réprimant un gémissement dans son ultime effort.

Le calme après la tempête. Un silence profond s’était emparé des alentours tandis que Jane contemplait le résultat de son massacre en respirant bruyamment. Elle était littéralement épuisée, elle n’avait pas anticipé la difficulté de l’exercice qu’elle venait de s'imposer. Elle manquait clairement d’endurance mais elle était plutôt satisfaite de son adresse. La jeune femme fit quelques pas en arrière, s’enfonçant dans le parc, puis arracha la feuille d’un arbre et l’utilisa pour nettoyer sa lame. Elle rangea ensuite l’arme dans son fourreau auquel elle avait fixé une sangle en cuir qu’elle portait en bandoulière dans son dos. Jane avait littéralement envie de s’écrouler sur le sentier mais il fallait impérativement qu’elle reste alerte, les lieux étant loin d’être sûrs. Elle se contenta de s’appuyer contre un tronc d’arbre, balayant les alentours du regard et essuyant les traces de sang et de liquides biologiques divers et variés qui avaient recouvert une partie de son visage, de sa poitrine et de ses bras.