It's harder to heal than it is to kill.

Mackenzie était assise à la cafétéria et jouait à Skip bo avec Kaleb, Amy, Willow et Hunter. Ils faisaient une partie pendant que Raffael allait porter quelque chose dans son atelier et allait chercher Ayana pour qu’elle vienne s’amuser avec eux. C’était un jeu simple et ils s’amuseraient bien en famille. C’était plutôt rare qu’ils aient l’occasion d’avoir du plaisir depuis un bout de temps, aussi quand Mac avait vu le jeu dans une boutique où ils étaient allés à la recherche de livres pour Ayana, elle l’avait attrapé sans réfléchir. Bref, elle était assise face à la porte de la cafétéria et brassait les cartes avant de les distribuer quand Ayana fit son entrée suivie de Raff.

Elle fit un grand sourire à cette enfant qu’elle considérait comme sa fille… avant que son sourire ne s’efface. Il y avait quelque chose d’étrange avec son visage. Mac s’arrêta dans son mouvement pendant que Raffael et Ayana s’avançaient lentement vers eux. Sa coccinelle ne portait pas le même chandail que ce matin-là. Celui qu’Hunter lui avait déniché juste pour elle, celui qu’elle portait dès qu’il était propre. Mais ce n’est pas ce qui lui donna envie de tuer. Non. Ce fut de voir l’état du nez de sa petite, ses yeux qui viraient lentement au noir… Comment s’était-elle fait ça? Et à voir la tête que faisait Raff, ce n’était clairement pas un accident. Ça voulait dire… ça voulait dire qu’on s’en était pris à elle? «Non, t’emballe pas. Lui fait pas peur. Laisse-la raconter ce qui s’est passé».

- Ma puce? Qu’est… qu’est-ce qui s’est passé?

Mac posa les cartes et cacha ses mains sous la table. Elle ne voulait pas effrayer Ayana. Mais là, présentement, Mackenzie essayait de se contenir. Et quand elle aurait un nom, elle irait régler son compte à la personne qui s’en était pris à sa fille!

J’ai dû prendre mon courage à deux mains pour entrer dans la cafétéria. Raffael à mes côtés, je ne me sentais pas plus courageuse. Il avait replacé mon nez, je m’étais lavée pendant qu’il attendait derrière la porte de la salle de bain, il ne m’avait pas laissé d’une semelle jusqu’à notre arrivée ici. Juste avant d’entrer, j’entendais les rires de ces gens, des gens que j’apprends à aimer plus fort chaque jour. Ils sont bons, tellement bons pour moi. Ils me laissent aller à mon rythme. Mackenzie me sourit tout d’abord, mais je vois son sourire s’effacer peu à peu en me voyant arriver. Je la vois jeter un coup d’œil à Raffael.

Ses mains, elle cache ses mains sous la table. Non, non je ne veux pas qu’elle se fasse du mal comme Raffael à fait plus tôt. Non. Elle venait de lui demander ce qui s’était passée, elle l’avait appelé ma puce, je me sentais mal. Je m’approche d’elle doucement. M’installe à ses côtés et prend ses mains dans les miennes. Je refuse qu’elle fasse comme Raffael. Je l’ai obligé à se laver les mains, il ne faut pas qu’il attrape une infection. Je la regarde dans les yeux.

-Je … tu te souviens que je t’ai raconté que l’ambiance n’était pas la même quand vous n’étiez pas là?

Bien sûr qu’elle devait s’en souvenir. Je suis stupide. Je ne sais pas comment lui dire, je regarde Raffael cherchant mes mots.

-Un homme de mon passé m’a fait ça. Il voulait … il voulait … faire ce qu’il m’a déjà fait dans le passé. Enfin, tu sais ce que je veux dire pas vrai? C’était…

Je regarde les autres, un sentiment de honte m’envahit.

-Un client, c’était un client avant. J’ai refusé, il m’a frappé et a tenté de … enfin. Je l’ai frappé et me suis enfui…

Je n’ajoute rien d’autres, j’ai déjà assez parlé.

Ils avaient fait une bonne sortie, beaucoup d’action, un beau carnage de zombie à la bibliothèque et aussi dans la petite boutique. Ils jouaient maintenant aux cartes avec ses sœurs, son beau-frère, Willow et ils attendaient Ayana et Raff. Ils étaient en train de discuter, il vit Mackenzie regarder vers l’entrée de la cafétéria. Le sourire qu’elle afficha était charmant, mais rapidement celui-ci fit place à autre chose. Seulement à l’air de sa sœur, il savait que quelque chose clochait. Il se retourna. Ayana avait les deux yeux noircis, son nez était enflé. Il serra les dents et attrapa la main de Willow question de se retenir de faire quelque chose de stupide. Il écouta la jeune fille dire qu’un de ses anciens clients lui avait fait ça. Il se leva, elle avait parlé de l’ambiance qui n’était pas la même lorsqu’ils étaient tous de sortie. Il regarda Raffael, ce dernier restait stoïque. Il se tourna vers Willow, elle pouvait savoir, elle était là elle aussi souvent.

-C’est vrai ça Princesse? Les gens n’agissent pas de la même façon quand nous sommes tous partis?

Il ne comprenait pas, comment elle avait pu ne pas lui dire ça? Ayana restait ici pendant qu’eux partait et les gens étaient hostiles envers elle? Est-ce que c’était arrivé à sa Princesse. Il se tourna vers l’adolescente.

-Son nom?

Il voulait savoir et il voulait surtout aller lui mettre son poing dans la figure. Ils devraient laisser quelqu’un avec Ayana maintenant, la confier à Chris ou à une personne qui pourrait veiller sur elle.

Ils s’amusaient bien pendant qu’ils attendaient Ayana et Raffael. L’ambiance était détendue, mais ce fut rapidement chose du passé quand ils entrèrent dans la cafétéria où ils se trouvaient tous. Willow sentit son cœur se tordre en même temps qu’Hunter lui pris la main, c’est-à-dire quand la petite demande à Mackenzie si elle se rappelait de leur conversation. Ayana n’en disait pas beaucoup, mais tout le monde compris ce qu’elle taisait… et Willow n’avait qu’une envie : vomir. Et tuer le salaud qui s’en était pris à une gamine de 14 ans. Une enfant, bon Dieu! Quand Hunter se tourna vers elle et lui demanda si c’était vrai, Willow su qu’elle ne pouvait plus taire cette affaire. Elle avait pensé que ce n’était qu’elle… Bon Dieu qu’elle avait été stupide!

- Je… Je sais qu’il y a deux types qui se prennent pour les patrons quand vous n’êtes pas là. Ils ont essayé de m’intimider à quelques reprises, mais… je les ai menacés de les castrer s’ils me fichaient pas la paix. Mais… hormis ça, je n’ai jamais été témoin de rien.

Où bien avait-elle juste détourné le regard? Non! Ce n’était pas elle de faire un truc aussi révoltant! Si elle avait su qu’Ayana se faisait intimider comme elle venait de l’apprendre, Willow l’aurait aussitôt dit aux autres. Elle aurait menacé de castrer le type, comme elle l’avait déjà fait. Ou bien… ou bien ce type immonde s’en prenait-il à Ayana quand elle n’était tout simplement pas à proximité pour la protéger? Bon sang! Comme elle s’en voulait! Et Hunter… lui en voudrait-il lui aussi? Il aurait tous les droits pourtant!

- Je te jure que je ne savais pas, trésor. souffla Willow en regardant Ayana assise aux côtés de Mac.

Willow avait les larmes aux yeux, mais elle ne voulait pas que les autres s’en rendent compte. Qu’Ayana s’en rende compte. Aussi battit-elle des paupières et baissa-t-elle la tête pour contempler ses mains. Sa place n’était pas là, ils devraient pouvoir discuter en famille. Mais elle ne pouvait pas se lever comme ça et partir.

Mais elle ne pensait pas non plus que c’était une bonne idée de donner à Hunter le nom de ce type. Hunter serait capable de le tuer pour ce qu’il avait fait. Avec l’enfance qu’il avait eue, le temps qu’il avait passé à protéger ses sœurs… elle refusait de le laisser s’embarquer encore dans cette spirale infernale. Mais elle était aussi d’avis que le mec devait fouttre le camp avant qu’ils n’aient tous envie de le descendre. On ne touchait pas aux enfants, c’était sacré.

Comme les choses pouvaient mal tournés ici. C’était effarant. Ils étaient là, heureux à jouer simplement aux cartes et soudainement cette petite puce entrait avec les yeux noirs et le nez en bouilli. Mac s’était très bien métrisé, Hunter pas trop. Raffael suivait la petite comme son ombre. Elle se leva et alla le rejoindre. Elle savait qu’il avait dû la voir en pire état, elle le savait simplement en regardant le muscle de sa mâchoire qui tressautait. Elle glissa sa main dans celle de l’homme au moment où Hunter se levait de table en entendant les confidences de la fillette. Il demanda à Willow si s’était vrai et demanda le nom de l’homme. Elle eut un soupire.

-Hunter, commence par te calmer d’accord.

Elle soupira, Willow indiqua que certains se croyaient les chefs lorsqu’ils partaient tous. Pauvre Ayana, elle avait dû vivre des trucs tellement difficile dans sa vie d’avant et maintenant ce passé lui revenait au visage. Elle détestait cette idée. Elle détestait que l’on puisse faire du mal à cet enfant.

-Ça va aller ma chérie. On va trouver une solution et faire en sorte que ça ne se reproduise plus jamais. Je te le promets ma puce.

Elle se rapprocha de Raffael et enlaça sa taille. Elle le regarda.

-Elle a besoin d’une arme. Petite, mais qui peut faire beaucoup de dommage.

C’était sans aucun doute la pire idée qu’elle avait émise depuis longtemps. Mais elle s’en fichait. Elle n’allait pas laisser l’enfant sans défense.

Il n’eut même pas un sourire triste en voyant la réaction de sa famille. C’était exactement ce qu’il avait pensé qu’ils feraient. Et il les comprenait parce que lui-même avait une envie de meurtre qui le taraudait… mais ce n’était pas à lui d’agir. C’était à Mackenzie et à Kaleb de prendre la décision de qui adviendrait du salaud qui avait osé s’en prendre à Ayana. Mais une chose était sûre, s’ils voulaient le réduire en miettes avant de le flanquer à la porte, Raffael était tout à fait prêt à maintenir cet homme pour que Mackenzie puisse le réduire en charpie. Tout comme il serait très heureux de maintenir la grille ouverte pendant qu’on le ficherait à la porte. Qu’il crève. Mieux, qu’il souffre. Qu’il vive avec les rôdeurs, qu’il se fasse dévorer. Raff ne lèverait pas le petit doigt pour le sauver. Un homme qui s’en prenait à une fillette ne méritait aucune clémence de sa part.

Si Raff prenait sur lui et tentait de se contenir alors qu’il avait une envie de tuer, Hunter en était incapable. Cependant, quand on connaissait l’histoire de la famille Wright, c’était facile de comprendre qu’il ne le prenait pas. Il avait pris des tas de coups pour protéger Mac et Amy… et il ferait pareil encore aujourd’hui. Quand Amy vint vers lui et se serra contre lui, Raffael ferma les yeux et soupira. Ça ne dura qu’une fraction de seconde, mais il fallait qu’il relâche la vapeur, il allait exploser. Depuis quelques temps, il avait la fâcheuse habitude de s’énerver et ça ne lui plaisait pas. Quand sa belle lui suggéra de faire une arme pour Ayana, il jeta un coup d’œil à Kaleb. Il était d’accord avec l’idée, Nana devait pouvoir se défendre, mais il ne le ferait que s’il avait l’accord de ses parents. Parce qu’à ses yeux, Mac et Kal étaient les parents d’Ayana. Lui faire une petite arme, mais redoutable, c’était dans ses cordes… mais jamais sans l’approbation de son frère et de sa belle-sœur.

- Qu’est-ce que tu en penses?

N’empêche que désormais, ils avaient deux choix possibles. Laisser Ayana avec Chris, l’ami de Willow. Ou l’amener avec eux. Même si Chris était un homme de parole et qu’il n’hésiterait pas à lui confier Nana les yeux fermés, il savait que Mackenzie ne voudrait pas la laisser derrière. Pas après ce qui venait de se passer. Elle ferait comme avec Amy, elle voudrait l’avoir toujours sous les yeux.

Kaleb s’était raidi en voyant la petite entrée dans la place. Il écouta tout le monde y aller de ses commentaires. Il savait qu’Ayana avait dû se prostituer pour manger, mais l’entendre de sa bouche lui donnait des frissons de dégoût. Il n’avait pas de dégoût pour l’enfant, elle avait fait ce qu’elle avait dû pour pouvoir manger. Il ne jugeait pas non plus les femmes qui le faisaient pour survivre, mais ils jugeaient les clients de cette petite fille et de ces femmes. Il écouta Hunter qui, visiblement avait des envies de meurtre. Will qui confirma que certains jouaient au chef et qui s’excusait auprès de la fillette de n’avoir rien vu de ce qu’on lui faisait subir. Amy qui promettait de trouver une solution et demandait à Raff de faire une arme pour la petite et son frère, qui se tournait vers lui pour savoir son opinion sur la question. Il se passa la main au visage, chassant cette envie de vomir qui lui prenait.

-Je crois que l’arme serait une bonne idée, mais je veux que Mackenzie donne son accord pour ça. On doit tout de même trouver une solution autre. Quitte à toujours laisser un d’entre nous derrière. Et pas toujours la même personne. S’il le faut, on le fera.

Il devait se calmer, sinon il allait tuer quelqu’un. Il était rare qu’il ait envie de frapper sur une personne à ce point, mais là, les poings lui démangeaient furieusement. Il s’installa près de la fillette et posa la main sur son bras pour qu’elle le regarde. Il examina le nez de l’adolescente, ses yeux aussi.

-Il s’est replacé de lui-même ou Raffael à dû te le replacer?

Il avait l’impression que son frère était intervenu.

-Tu es blessé ailleurs?

Il caressa les cheveux de la fillette. Il donnerait tout pour revenir en arrière et empêcher tout ça. Empêcher qu’elle doive vivre dans la rue, qu’elle doive faire ce qu’elle a fait pour manger… et empêcher que cet homme ne lui fasse du mal aujourd’hui.

HJ: désolée... c'est trop long aussi.

Mackenzie essayait de lutter contre les larmes qui lui étaient montées aux yeux, mais c’était difficile. Ce fut encore plus dur de voir Ayana venir prendre place à ses côtés et lui prendre les mains. Mains que Mac avait cachées sous la table afin de ne pas effrayer sa Coccinelle. Mais ce fut un milliard de fois – sinon davantage – plus difficile de l’entendre lui confirmer ce qu’elle craignait le plus: le type qui s’en était pris à elle était un ancien client. Déjà, la simple idée qu’Ayana aie dû faire le trottoir pour survivre, ça la tuait. Tomber sur un client quand elle aurait dû se sentir en sécurité, c’était pire.

Maintenant, Hunter avait des envies de meurtre. Willow qui confirmait que certains se comportaient mal, mais qui n’avait pas vu qu’on s’en prenait à la gamine. Mac la croyait, elle n’avait aucun doute là-dessus, Will aurait tué l’homme qui se serait trop approché d’Ayana si elle en avait été témoin. Bon sang! Que faire maintenant? Plus jamais elle ne voudrait laisser sa puce toute seule ici. Quelqu’un avait suggéré qu’on la confie à Christopher, mais… Mac avait du mal avec cette idée. Ce n’était pas un manque de confiance, mais la mère poule en elle refusait de laisser la petite loin d’elle désormais.

Lorsqu’elle serra la petite dans ses bras, Mackenzie eu vaguement conscience qu’on parlait de l’armer. Une arme? Elle n’avait que 14 ans! C’était encore une enfant! D’un autre côté, Mac savait qu’Ayana devait être en mesure de se défendre. Tout le monde attendait sa réponse à la question. Si Kaleb n’y était pas opposé… Si Mac lui apprenait à s’en servir, peut-être que ça ne serait pas une mauvaise idée?

- Et toi, Coccinelle, t’en dis quoi? interrogea Mac en s’écartant légèrement d’Ayana pour sonder son regard.


HS: Ze sais, ze sais, c'est encore un poil trop long. Dites-vous que j'ai coupé aussi!

Hunter veut un nom, Willow s’excuse de ne pas avoir su, Amy promet qu’ils feront tout pour que ça ne se reproduise pas et demande qu’on me donne une arme, Raffael demande conseil à Kal pour l’arme, Kal demande son avis à Mac et m’examine demandant si Raffael est intervenu et Mac demande mon avis a savoir si ce que je pense de l’idée d’avoir une arme. Je me sens étourdie par toute cette attention. J’appuie ma tête sur l’épaule de Mackenzie qui semble chamboulée par ma révélation.

-Raffael à replacé mon nez à ma demande. Je ne voulais pas me présenter devant vous dans l’état lamentable dans lequel Raffael m’a trouvé. Je l’ai supplié de replacer mon nez et de me laisser me changer et laver avant de venir vous parler.

Je me blottie contre Mac avant de me redresser. Il faut que je reste forte et que je me montre forte devant eux.

-Je ne veux pas que Raffael est des ennuis parce qu’il m’a aidé. C’est moi qui l’aie supplié. J’ai quelques égratignures dans le cou et sur la poitrine, rien de grave.

Je soupire.

-Je veux bien une arme, on ne sait jamais. Je ne veux pas devenir un fardeau, il n’est donc pas question que vous restiez ici pour moi. Avec une arme, je vais pouvoir me débrouiller. Et s’il le faut que resterai dans l’atelier de Raffael.

Je me lève incapable de rester assise plus longtemps. Je fais les cents pas.

-Je vais vous donner son nom, mais je veux que vous me promettiez de prendre soin de sa femme. Elle est enceinte et il est hors de question qu’elle se fasse jeter dehors à cause de son stupide mari. Je vous le dis seulement pour éviter qu’il fasse la même chose à une autre fille sans défense.

-Bout d’choux sort son caractère.

La petite ne voulait pas leur donner le nom sans avoir la certitude qu’ils aideraient la femme de cet homme qui était enceinte. Selon elle, elle n’avait rien à voir avec cette histoire. Il restait méfiant, peut-être que sa femme connaissait ses goûts et le laissait faire. Sa sœur voulait qu’il se calme, il respira par le nez. Willow n’avait rien vu, c’était peu dire. Ces gens étaient des êtres exécrable de s’en prendre à une enfant. Peu importe ce qu’elle avait eu à faire pour se nourrir par le passé, elle n’avait pas à en subir les conséquences ici. Pas sous sa protection.

-Mouais, armée elle pourra se débrouiller. Mais je pense comme Kal, on devrait laisser quelqu’un avec elle. Désolé bout d’choux, mais t’enfermer dans l’atelier de Raffael ne te protégera pas. Je le sais très bien, la porte verrouillée de ma chambre ne m’a jamais protéger contre mon père ou ma mère, alors cette porte ne te protègera pas.

Il avait parlé sur un ton égal, sans émotivité. Il ne voulait pas qu’on le prenne en pitié, ce n’était pas le but de son exemple. Il voulait juste faire comprendre qu’elle ne serait pas en sécurité seule dans cette pièce. Les gens avaient peur de Raffael, peur qu’il ne les arme plus. Mais cette peur ne les arrêteraient pas, s’ils la voulaient, ils la prendraient. Cette pensée lui donnait envie de vomir.

Donner une arme à une gamine? Voilà la solution que proposait Amy? Willow n’était pas d’accord avec cette idée, mais la décision ne lui revenait pas aussi choisit-elle de se taire. Apprendre à Ayana à se défendre, c’était tout à fait normal. Lui montrer qu’il lui fallait absolument une arme pour être capable de se sortir du pétrin, c’était là que Will n’était pas d’accord. Certes, elle avait bien menacé ces hommes de les charcuter avec son scalpel, mais c’était tout. C’était uniquement dans le but de leur faire comprendre qu’ils risquaient gros s’ils continuaient à l’emmerder. Aurait-elle mis sa menace à exécution? Probablement. Will n’était pas du style à faire des menaces si elle ne comptait pas les mettre en application.

Au moins, Hunter ne lui faisait pas la tête parce qu’elle avait omis de lui dire qu’on avait tenté de l’intimider. D’un autre côté, c’était avant qu’ils… ne se rapprochent. A ce moment-là, elle n’aurait même jamais eu l’idée de lui raconter cette histoire. La jeune femme tressaillit néanmoins quand Hunter dit qu’une porte verrouillée ne l’avait jamais protégé de ses parents. Quelle enfance horrible il avait dû avoir. Il n’en parlait jamais par-contre, aussi Willow avait-elle pris pour elle de ne pas l’ennuyer avec des questions potentielles.

- Si sa femme veut rester, je n’ai rien contre ça. Surtout si elle est enceinte. Mais une chose est sûre, lui doit partir.

C’était le seul avis qu’elle émettrait. Ces histoires de famille ne la regardaient pas. Si elle avait pu partir avant, Willow l’aurait fait. Elle pensait par-contre qu’Hunter ne devait pas être celui qui allait régler son cas à ce sale type. Il s’emporterait et risquerait de le tuer. Mackenzie et Kaleb étaient plus posés que lui. Et s’il y avait deux personnes qui devaient s’occuper de ça personnellement, c’était bien eux. C’était leur fille après tout. Ne la considéraient-ils pas comme telle?

Raffael avait demandé à Kal pour l’arme. Oui, il avait raison, elle aurait dû y penser elle-même d’ailleurs. Mais elle était tellement en colère de voir une enfant, qui avait dû supplier son homme à elle de lui replacer le nez pour avoir meilleure mine. Raffael l’avait fait pour la petite. Hunter avait raison lorsqu’il disait qu’une porte ne protégerait pas la fillette. Amy n’avait pas vécu ce que Mac et lui avaient vécus, mais elle savait, dans son travail, elle avait rencontré des enfants maltraités et une porte ne les avaient pas sauvés eux non plus. Elle écoutait les commentaires, sa tête tournait à cent mille à l’heure. Elle regarda Raffael, regarda sa sœur, son frère, Kal, Will et Ayana. Elle écouta Willow dire que la femme resterait bien sûr, qu’ils en prendraient soin. Elle se colla contre son homme et se mit sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Elle se retourna ensuite vers les autres.

-Je vais rester avec elle ici. Christopher restera avec nous. Son arme ne lui servira qu’en dernier recours, c’est juste pour le cas où Mac. Vaut mieux qu’elle soit prête à toute éventualité. Tu vas lui apprendre à s’en servir, nous allons lui apprendre à se renforcir et être en mesure de se défendre. Je vais veiller sur elle, sur les autres aussi. Car si Ayana est dans cette situation, je suis sur que d’autres femmes le sont aussi. On ne peut pas laisser faire ça, je ne peux pas laisser faire ça.

Elle s’appuya contre Raffael et regarda son frère.

-En plus je vais faire un heureux dans cette histoire. Pas vrai Hunt?

Elle se tourna vers Ayana.

-Je veiller sur toi petit cœur. Cette chose ne t’arrivera plus, il va falloir nous passer sur le corps à Christopher et moi avant de pouvoir te toucher à nouveau de cette façon.

Elle savait déjà que sa sœur, Raff et peut-être même Kal et Will ne serait pas tous d’accord. Mais c’était la meilleure solution qu’elle avait trouvé.

Fabriquer une arme pour Ayana, c’était dans ses cordes et maintenant qu’il avait l’accord de Mackenzie et Kaleb, Raffael ne tarderait pas à se mettre au boulot. A vrai dire, ça le démangeait de s’y mettre tout de suite. Mais avant, ils avaient plus important à faire : faire savoir au salaud en question qu’il était plus que temps qu’il plie bagage. Il se retiendrait de lui casser la gueule même si ça le démangeait, mais si jamais il le retrouvait quelque part, Raff se ferait un plaisir de le réduire en pièces. Quand Nana confia que le salaud était marié et que sa femme était enceinte, il serra les poings. Pourquoi fallait-il qu’un dégénéré de pareille sorte puisse devenir père sous peu? Raff était d’accord avec Willow. Si sa femme souhaitait rester, elle serait la bienvenue, mais il redoutait vraiment qu’elle veuille suivre son mari. Ou pire, qu’elle soit au courant des agissements de son mari. Dans ce cas-là, enceinte ou pas, il se ferait une joie de les mettre dehors. A grands coups de pieds dans le derrière si nécessaire.

Fut-il surpris d’entendre Amy dire qu’elle resterait avec Ayana désormais? Oui et non. Oui parce qu’il pensait qu’elle préférait être avec eux plutôt que de se demander sans cesse s’ils reviendraient tous en un seul morceau. Et non, parce que c’était bien Amy d’agir de la sorte. Comme elle le disait, c’était Hunter qui serait content, il n’avait jamais aimé que sa petite sœur les accompagne durant leurs raids. Rester avec Christopher serait une bonne idée. Au moins, il n’aurait pas à s’inquiéter pour elle en plus de s’en faire pour Nana. Amy avait raison, le plus important c’était de s’assurer que plus jamais cette ordure ne puisse approcher ou toucher Ayana.

- A quel type d’arme vous pensez? Un couteau peut-être? Parce que je ne penses pas qu’elle doive se balader avec une arme à feu.

S’il fallait qu’il arrive quelque chose parce qu’il aurait refilé une arme de poing à Nana, jamais Raffael ne pourrait se le pardonner. Voilà pourquoi il préconisait l’usage du couteau. C’était aussi efficace si on savait s’en servir.

Raffael avait bel et bien replacé le nez de la petite. Il regarda son frère et lui fit un signe d’assentiment, le travail était bien fait. Elle ne garderait pas de séquelles, sont nez était bien retourné dans sa cavité. Son frère lui gardait une légère protubérance dû à sa propre cassure. Il était loin d’un médecin et avait dû remettre en place par lui-même. Il écouta prenant note des suggestions et commentaires. La femme de cet homme était enceinte. Il savait qui elle parlait. Ce ne pouvait être que lui. Il avait sentit chez lui ce petit quelque chose de malsain. Quant à sa femme, elle avait visiblement peur de lui.

-Raff a fait du bon boulot petite puce. Je n’avais pas l’intention de le gronder.

Il regarda sa belle-sœur lorsqu’elle indiqua qu’elle resterait avec la fillette. Il n’était pas surpris de cette décision de sa belle-sœur, mais il savait qu’elle détestait rester en arrière. Elle le faisait pour Ayana. Il regarda la jeune femme.

-Tu ne seras pas la seule à rester. Je le ferai aussi, on tentera de faire comme ça, une sortie ce sera toi qui reste et l’autre ce sera moi. Si d’autres veulent s’impliquer, ils le pourront.

Il regarda son frère.

-Une lame, petite qu’elle pourra dissimuler et sortir en cas de besoin. Elle peut être étroite aussi, je lui apprendrai les points vitaux, c’est dommage à dire mais avec un homme violent il faut être sur qu’il ne puisse pas se relever quand il attaque.

Il regarda sa femme, il savait que ce qu’il disait était dur et qu’il parlait de tuer un homme. Mais avait-il le choix?

Laisser Amy derrière? Cette histoire ne lui plaisait pas. Mais vraiment pas du tout. Elle avait tellement eu de mal à faire accepter à Hunter qu’elle voulait avoir Amy sous les yeux en permanence… mais maintenant, il était question de la sécurité d’Ayana et pour ça, Mackenzie ne reculerait devant rien. Si Amy et Kaleb étaient prêts à rester à l’hôpital pendant les raids, elle aussi pouvait le faire. Ça la tuerait de les savoir dehors sans qu’elle soit là pour décimer un troupeau de rôdeurs au loin, mais si c’était ce que ça prenait pour garder sa Coccinelle à l’abri d’un pervers qui trouvait bien de sauter une enfant, alors Mac était bien prête à le faire.

- Ça va me tuer à petit feu, mais je suis prête à rester moi aussi.

Quand la conversation dévia vers l’arme appropriée pour Ayana, il fut question d’un couteau. Dieu merci. Mac se serait battue bec et ongles si on avait voulu donner une arme de poing à sa petite. Une lame étroite? Et pourquoi ne pas lui trouver un couteau à cran d’arrêt? Un automatique, évidemment parce que si Ayana avait besoin de s’en servir rapidement, elle n’aurait pas de temps à perdre à l’ouvrir. Il serait petit et elle pourrait le porter à la ceinture. Elle serait même en mesure de le dissimuler sous son chandail. Ils pourraient aller lui en choisir un à l’armurerie, comme ça, Raffael pourrait conserver ses matériaux pour autre chose.

- Un couteau à cran d’arrêt automatique, qu’est-ce que vous en dites? On pourrait aller en chercher un dès demain matin à l’armurerie. De toute manière, on doit y aller, on a besoin de nouvelles munitions.

Ça serait le moment pour tester leurs nouvelles méthodes. Avec un membre de moins durant les raids, il leur faudrait se réorganiser. Laisser Kaleb, Raffael ou elle

Je suis soulagée que Raffael n’ait pas d’ennuis et qu’ils soient d’accord pour garder la femme. Je ne peux m’empêcher cependant de me sentir mal. Mal de voir qu’Amy va rester ici pour moi, mal de voir que Kaleb et Mackenzie décident d’en faire autant. Ça me rend malade. Je secoue la tête, je ne veux pas. Je ne veux pas les laisser faire ça pour moi. Je sais que Hunter à raison et qu’une porte ne les arrêtera pas, mais je ne veux pas que l’on soit privée d’une personne parce qu’il manquait un membre à l’équipe. Non, je ne le supporterais pas.

-Non, vous ne pouvez pas faire ça pour moi. Non.

J’avais presque chuchoté ma phrase. Je les regarde un à un, ils ne peuvent pas sacrifier la sécurité les uns des autres juste pour la gamine que je suis. Ils ont beau tous m’affluer de leurs petits surnoms, je ne suis qu’une pierre dans leur soulier. Ils auraient dû me jeter depuis longtemps. Pourquoi? Pourquoi ne l’ont-ils pas fait d’ailleurs? Je ne comprends pas. Je me reculai, j’étais prête à m’enfuir en courant. Je ne pouvais pas rester là, je manquais d’air. Ils étaient prêt à sacrifié leur sécurité pour la mienne et je ne le voulais pas.

-Je ne vaux rien, vous ne me connaissiez même pas il y a six mois… je ne vous laisserai pas faire ça. Si l’un d’entre vous meurt parce que vous avez laissé quelqu’un derrière vous, je ne le supporterai pas.

Je me détourne d’eux. Je veux m’enfuir, mais je n’arrive plus à respirer. Je panique.

Le mélodrame maintenant, Amy qui dit qu’elle reste et qu’il sera content. Bien sûr qu’il l’est! Depuis le temps qu’il veut qu’elle reste à l’abri ici. Les circonstances ne lui plaisent pas cependant. La petite à besoin de protection c’est vrai, mais Amy pourrait aussi être en danger. Un soupire de soulagement franchit ses lèvres lorsque sa cadette indique qu’elle restera avec Chris pour veiller sur Ayana. Puis, le petit bout d’choux fait sa sortie, disant qu’elle ne vaut rien et qu’il ne devrait pas faire ça pour elle. Il secoue la tête, non mais qu’est-ce qui se passe? On parlait de l’armer et maintenant elle dit qu’ils ne la connaissaient pas il y a six mois et qu’il ne devrait pas faire ça. Elle se détournait d’eux, il n’allait pas la laisser partir comme ça quand même. Il s’approcha de la fillette. Il vit tout de suite que quelque chose n’allait pas. Elle respirait à grand peine. Arrivée près d’elle, il comprit. Il avait déjà eu ce genre de symptômes plus jeune. Peu après l’arrivée de Mackenzie dans sa vie. Il paniquait à l’idée que ses parents pouvaient lui faire du mal pendant son absence. Il prit l’enfant par les épaules.

-Ayana, tu vas m’écouter. Respire doucement d’accord.

Il inspira et expira fortement pour lui montrer. Il regarda son beau-frère.

-Doc, je crois qu’elle nous fait une crise de panique.

Et voilà que la petite faisait une crise de panique parce que tout le monde était prêt à rester avec elle. Willow elle-même était prête à ne pas la lâcher d’une semelle quand les autres seraient de sortie. Elle partageait également l’opinion d’Amy, c’était Hunter qui serait content de les savoir à l’abri, lui qui détestait les voir mettre le nez hors de l’enceinte sécurisée de l’hôpital. Elle ne commenta pas, mais était tout à fait d’accord avec l’avis d’Amy.

Willow comprenait qu’Ayana ne soit pas d’accord avec l’idée qu’ils soient prêts à rester avec elle. Avoir été dans la même situation, elle non plus n’aurait jamais accepté. Une personne de moins dans le groupe – en particulier leurs anciens militaires – et ça pouvait tourner au bain de sang. Non pas qu’ils ne sachent pas se défendre ou qu’Hunter ne soit pas à la hauteur, mais il fallait bien reconnaitre que les militaires du groupe étaient quand même les mieux préparés à ce qu’ils devaient affronter une fois la grille de l’hôpital franchie.

Quand Hunter se dirigea vers Ayana pour l’aider à se calmer et qu’il confirma ses soupçons en se tournant vers Kaleb, la jeune femme décida de ne pas s’en mêler… à moins qu’on ait besoin de ses services et ce, même si elle en doutait fortement. Kal était sûrement celui qui arriverait à calmer Ayana. Il était toujours d’un calme olympien, qualité que peu d’être eux pouvait se targuer d’avoir. Alors elle repoussa son idée de les laisser en famille pour encore quelques minutes.

Elle aurait voulu dire quelque chose, elle aurait voulu marcher vers Ayana, la prendre dans ses bras et la serrer si fort qu’elle pourrait étouffer. Ce n’était pas parce qu’ils ne la connaissaient pas il y a six mois, qu’ils ne pouvaient pas l’aimer. Ils ne pouvaient pas se sacrifier pour elle. Mais pourquoi pas? Pourquoi ne pourraient-ils pas l’aimer et prendre soin d’elle? Amy eut les yeux pleins d’eau, d’avantage en voyant Hunter s’occuper de la fillette alors qu’elle était affectée d’une crise de panique. Amy s’accrocha à Raffael, elle avait mal pour cet enfant, mal qu’elle croit qu’elle ne valait rien, qu’elle croit qu’elle ne valait pas qu’ils la protègent comme ils le faisaient. Elle chuchota à son homme :

-Comment ont-ils pu la laisser fuguer et grandir en pensant ça? Comment peut-on traiter un enfant comme ça Raff? Je n’y comprends rien.

Elle avait la nausée juste à penser ce qui était arrivée à cet enfant, elle aurait pu avoir le même chemin si elle n’avait pas eu Mac. Heureusement, sa sœur avait toujours prit soin d’elle. Hunter avait veillé sur elle aussi, lorsqu’elle n’avait que quelques mois de vie, il prenait des coups pour elle. Mackenzie le lui avait raconté. Dans quel monde vivait-on pour que des enfants subissent tout ça? Elle enfouit son visage dans la chemise de Raffael pour cacher ses larmes. Ce n’était pas le moment de montré à quel point elle était faible devant tant de douleur d’un être si gentil et si mal aimée.

Lui non plus n’aimait pas trop l’idée que quelqu’un du groupe reste derrière pour rester avec Nana, mais Raffael comprenait aussi qu’il était important de la protéger. Il pouvait aussi comprendre que leur gamine préférée ne voulait pas qu’ils agissent de la sorte et n’affaiblissent leur troupe durant les raids. Mais Raff ne s’attendait pas à ce que ça tourne en attaque de panique. Pour ce qui était de laisser quelqu’un derrière, s’il n’aimait pas l’idée, c’était davantage parce qu’il craignait qu’en cas de pépins, ils puissent être séparés. Si ça devait arriver, ils deviendraient tous complètement fous et n’auraient qu’une idée en tête: aller chercher ceux qui leur manquait. Finalement, peut-être serait-il préférable qu’elle les accompagne? Mackenzie aurait probablement envie de lui arracher la tête s’il le suggérait, mais c’était ce qu’il pensait être le mieux. Laisser Amy derrière ne l’enchantait pas.

De son côté, il réfléchit à la question de l’arme d’Ayana. Un couteau à cran d’arrêt serait idéal pour elle. Elle pourrait le porter à la ceinture et il serait facilement accessible. C’était, au final, l’idéal selon Raff. Il n’eut cependant pas le temps d’en parler parce que pendant qu’Hunter tentait d’aider Nana à passer par-dessus sa crise, Amy lui souffla qu’elle ne comprenait pas comment on pouvait traiter une enfant de la sorte. En soupirant, il secoua la tête et la sera contre lui. Raff non plus ne comprenait pas, ça le dépassait complètement. Comment les services sociaux avaient fait leur compte pour ne pas arriver à la retrouver? Ils étaient peut-être débordés, mais quand même…

- Je l’ignore ma belle. souffla Raffael en la serrant un peu plus contre lui. Ce qui est sûr, c’est qu’on fera tout notre possible pour que ça ne se reproduise pas. ajouta-t-il en chuchotant. Et si on l’amenait avec nous? Comme ça, en cas de problèmes, on ne sera jamais séparés. Parce que si ça arrive, ça va être difficile de tous nous retrouver. On commence à être nombreux dans la famille. dit-il plus fort pour que tout le monde l’entende.