Evelyn couru et couru jusqu’à ce que ses jambes soient meurtries. Lorsque tout son corps voulu abandonner, s’écraser, elle courut de plus belle. La jeune femme finie par se retrouver dans un coin familier du centre-ville. Elle s’arrêta dans un bâtiment, le fouillant de fond en comble afin de trouver des vivres. Elle y dénicha une petite canne de thon et quelque sachet de ketchup et vinaigre. « Mieux que rien » se dit-elle. La nuit tombait et Evy s’installa confortablement dans une ancienne salle de rangement. Assez grande pour y dormir et bouger, mais pas trop pour se faire envahir de tous les côtés. Elle barricada la porte, mis son fil de fer et ses cannages pour éloignés les morts vivants s’ils s’y accrochaient, lui donnant le temps de réagir. La jeune femme écouta le silence et cela l’apaisa. Depuis l’apocalypse elle était vouée à elle-même. Pas de famille, pas d’amis. Ses parents ayant été assassinés lorsqu’elle avait 16 ans, et ses amis s’étant dispersé et enfuie depuis l’apocalypse, elle se retrouvait seule, avec le silence. Elle prit un élastique en caoutchouc qu’elle avait trouvé dans un bureau et s’attacha ses cheveux blonds en bataille. Evelyn s’était fait un petit feu dans l’une des cannes et elle regardait les flammes danser devant ses yeux. Lentement mais surement, le sommeil prit possession de la jeune femme.
Un grognement la réveilla. C’était presque toujours ainsi : un zombie la réveille le matin avec leurs grotesques grognements. La jeune femme se leva, ramassa ses effets, sortit ses deux dagues et entrouvrit la porte. Un zombie s’affaissa alors lourdement sur la porte, tentant d’agripper son repas. Evy lui coupa le bras avec sa dague et donna un coup de pied sur la porte, faisant trébucher le mort-vivant. Elle lui enfonça ensuite sa dague dans le crâne. Comme si de rien n’était, elle enjamba le cadavre et continua sa marche. Le soleil était déjà bien levé et la chaleur commençait à se faire sentir à l’extérieur. Le silence la calmait souvent, sauf lorsque les souvenirs venaient la hanter. Evy les craignaient autant que ces créatures. Elle devait secouer la tête, trouver quelque chose à faire pour se changer les idées. La jeune femme vit un petit chien sortir d’une ruelle et elle se mit à le suivre, pour aucune raison. Juste la compagnie de quelqu’un qui n’était pas un mort-vivant l’aidait à garder les pieds sur terre. On s’imagine la fin du monde dut à un crash de l’économie, la guerre, les changements climatiques…des choses dont on nous parle depuis la tendre enfance. Des sectes prévenant la fin du monde, l’apocalypse à chaque année. Mais une apocalypse de zombie ? Tous ont été pris par surprise sans aucun doute.
Le petit chien se mit alors à courir et tourna au coin de la rue. Evy pressa le pas afin de le rattraper. Lorsqu’elle tourna le coin de la rue, près de la ligne de métro, se trouvait un groupe d’homme, aillant l’air très peu aimables.
-Tiiiiens, en voilà une jolie chose ! Good job Charlie ! dit l’homme en flattant le clébard.
Sans même y penser, Evy tourna les talons et se mit à courir. Elle n’était pas assez en forme pour se battre contre trois hommes et ne souhaitait pas perdre ses réserves aux voleurs. Elle ne courut pas très loin que l’un des hommes attrapa son sac et la tira au sol. Elle se donna un élan et remonta sur ses pieds, ses deux dagues en main. Elle trancha la gorge de l’homme d’un seul trait et se retourna vivement vers les deux autres hommes qui s’étaient arrêté, incrédules. Du sang avait giclé de la gorge de son assaillant et avait taché ses vêtements et son visage. Toujours les deux dagues en mains, elle regarda les deux autres voleurs, haletante. Ceux-ci se mirent à rire.
-Belle et farouche ! Hmmm on va avoir du plaisir mec !
Les deux hommes s’avancèrent doucement vers elle. Un en avant, l’autre derrière.
-Allez, laisse tomber. Le mec que tu as buté, il était qu’un pauvre con…mais nous, tu peux nous faire confiance, on va te tenir bien au chaud ma jolie !
Ils se mirent à rire de nouveau. D’un seul coup, sans prévenir, elle lança l’une de ses dagues qui se planta dans la tête d’un des gars, celui qui était en face d’elle. Evy n’eut pas le temps de se retourner que l’homme derrière elle lui empoigna les bras, serrant fort, faisant tomber sa deuxième dague. Elle avait tout de même réussi à en tuer deux…Evy cria, se débattit comme elle pu mais rien à faire, l’homme était plus fort qu’elle.
-Tu vas voir comment je m’occupe de salope comme toi !
Le chien jappait fort à côté de son maître pendant que celui-ci baissait son pantalon la tenant fermement contre lui. Evy cria de nouveau, se débattit. L’homme commencait à la lui enlever son pantalon brusquement, tout en riant. C’est alors que celui-ci cessa de rire et hurla. Il défit son emprise de la jeune femme qui remonta son jeans et se retourna vivement. L’homme dont elle avait tranché la gorge s’était transformé en zombie et avait mordu la cheville de son assaillant. La jeune femme alla donc chercher ses deux dagues.
-Tu va voir comment je m’occupe de salopard comme toi !
Elle enfonça sa dague brusquement dans les parties de l’homme qui hurla de douleur, puis enfonça l’autre dague dans la tête. Ensuite, elle défonça le crâne du zombie, qui s’immobilisa, avec de la chair fraiche dans la gueule. Couverte de sang, de sueur, les deux dagues en mains, la jeune femme leva la tête. Elle vit un homme d’une assez grande carrure se tenir non loin d’elle. La respiration toujours haletante, elle leva ses deux dagues en positions de combat et resta immobile, sur ses gardes, incertaine. Avait-il tout vu ? Qui était-il ? Il ne semblait pas vouloir l’attaquer…mais on ne sait jamais. On ne peut faire confiance qu’à soi-même de nos jours.