Do your kids a favor — don't have any. Pv Anastasia

- Tu sais quoi? Je ne suis vraiment pas fatiguée. Je vais te laisser dormir et aller un dernier tour dans l’hôtel afin de m’assurer que toutes les issues sont bien verrouillées. dit-elle subitement tout en reposant sa brosse à cheveux.

Quoi? Mais non, elle n’allait pas quitter la chambre ainsi. Non, c’était hors de question qu’il la laisse faire cette fois. Voilà des semaines qu’il attendait qu’elle lui parle. Il avait été assez patient. Il se leva du lit et s’installa devant la porte de la chambre à coucher. C’était leur nouveau domicile, le seul endroit où il pouvait avoir un peu d’intimité et il était hors de question qu’il la laisse sortir tant qu’elle n’aurait pas parlé.

-Non, désolée Stasia mais pas cette fois. Tu ne vas pas encore te défiler. Ça fait des semaines que j’attends que tu me parles par toi-même, mais là ça suffit.

Il avait épuisé toute sa patience. Même son frère avait compris qu’il se passait quelque chose avec Anastasia. Pourtant, sans vouloir dénigrer son frère, celui-ci n’était pas le plus observateur. Du moins, le pensait-il. Sa femme avait changé depuis quelques semaines, il ne savait pas ce qui s’était passé. Elle était revenue blême de la salle de bain un matin, il lui avait demandé si tout allait bien, elle avait dit oui et son comportement avait changé à partir de là. Encore là, c’était selon ce qu’il se souvenait, il pouvait aussi bien se tromper.

-Alors, qu’est-ce qui se passe ma petite chérie? Tu sais que tu peux tout me dire, il le faut maintenant. Ça me rend fou de te voir dans cet état et de ne pas comprendre.

Il s’approcha de la jeune femme et il la prit dans ses bras. Ils se connaissaient depuis si longtemps, elle ne pouvait pas lui faire croire qu’il ne se passait rien. Il la connaissait par cœur. Il savait toujours quand quelque chose la tracassait. Il déposa un baiser sur sa tête et attendit, attendit qu’elle parle, qu’elle lui dise ce qui n’allait pas. Il savait qu’elle n’avait pas changé d’avis pour leur façon de vivre, non, il y avait quelque chose d’autre, quelque chose de plus personnel car elle le regardait souvent en coin quand il avait le dos tourné, il le savait, il pouvait sentir ses yeux poser sur lui.

Anastasia avait à peine fait un pas pour se diriger vers la porte que Nikolaï se levait du lit et s’arrêta devant la porte dans le but de l’empêcher de sortir. Elle n’allait pas encore se défiler? Et puis quoi encore? Stasia ne se défilait pas, elle cherchait comment aborder le sujet. Elle savait qu’elle ne faisait que se raconter des histoires, c’était peut-être plus facile ainsi après tout. Niko avait raison, elle se défilait et cherchait par tous les moyens comment elle pourrait éviter de lui raconter pour sa fausse couche, son désir de ne pas avoir d’enfants dans ce monde devenu cauchemardesque. Parce que plus le temps passait, plus c’était difficile de se confier. C’était bête de sa part, Stasia savait bien qu’elle pouvait tout raconter à Niko, qu’il ne la jugerait pas et ne serait pas en colère. C’était sa petite imagination débordante qui faisait en sorte qu’elle fasse n’importe quoi. Comme pour le lui prouver, Niko lui dit exactement cela « Tu sais que tu peux tout me dire… ». La jeune femme eut un sourire triste. Elle le savait, n’en avait même jamais douté, mais ce n’était pas facile à dire. Pas après tout ce temps. Ou bien le problème était-il qu’elle ne savait pas par quel bout commencer? C’était peut-être ridicule si on considérait qu’ils se connaissaient depuis toujours, que ça faisait plus de 15 ans qu’ils étaient en couple, mais c’était ainsi. Pour la première fois depuis des années, Anastasia ne savait pas comment répondre à l’homme qu’elle aimait. A en croire Nikolaï, il était entrain de devenir fou à force de la voir dans cet état et de ne pas la comprendre. Ce ne fut que lorsqu’il la prit dans ses bras que Stasia ferma les yeux et murmura :

- J’ai… j’ai fait une fausse couche il y a quelques semaines.

Il n’y avait finalement aucune bonne manière d’annoncer une telle nouvelle. C’était la conclusion à laquelle était parvenue Stasia. Parce qu’elle avait craint de décevoir l’homme qu’elle aimait, elle avait préféré se taire en se donnant l’excuse de trouver les bons mots… mais au final, il n’y en avait aucun. Aucun pour atténuer l’horreur qu’elle s’apprêtait à lui révéler. En son for intérieur, la jeune femme espérait que sa décision de ne jamais avoir d’enfants n’allait pas sonner le glas de sa belle histoire. Parce qu’après plus de 15 ans, elle savait qu’elle ne pourrait plus vivre sans son Niko.

- J’ai… j’en suis venue à la conclusion qu’on ne pouvait pas avoir d’enfants. Pas dans… pas dans ces circonstances. Il n’y aurait pas eu les rôdeurs, je ne te tiendrais peut-être pas le même discours. Et là encore, j’ignore si je ne le ferais pas malgré tout.

Et voilà, c’était dit. Ne restait plus qu’à prier et espérer que Nikolaï pourrait comprendre. Voire même accepter. Mais le plus important, s’il pourrait trouver la force de la pardonner.

Il ne s’attendait pas à cette réponse. Certainement pas. Il savait que la situation qui occupait l’esprit de sa douce était grave, mais à ce point. Non. Elle lui avait caché sa fausse couche, depuis des semaines elle gardait ça pour elle. Elle n’avait pas su comment le lui annoncer, il était sûr. Elle continua son discours et il comprit qu’elle avait eu peur aussi, peur de la réaction qu’il aurait si elle lui avouait le fond de sa pensée. Ils n’avaient jamais vraiment discuté « enfants ». N’avaient pas prit le temps pour se poser la question, après quinze ans, selon lui, ça voulait tout dire non? Si l’un ou l’autre en avait désiré, ils l’auraient dit. Du moins, c’était son point de vue. Il étreignit la jeune femme plus fortement contre lui.

-Je déteste l’idée que tu es vécue ça toute seule Stasia. C’est un choc autant pour le corps que pour l’esprit, tu aurais dû m’en parler.

Il ne la grondait pas. Il comprenait tout le cheminement qu’elle avait dû vivre pour en arriver à lui cacher cette information. Elle avait eu peur de sa réaction, peur qu’il ne la quitte. Il avait beau répéter sans cesse à cette femme merveilleuse qu’il l’aimait plus que tout et qu’elle était la femme de sa vie, elle avait des doutes, jour après jour et vivait avec la crainte qu’il ne parte. Il ne pouvait pas vivre sans elle, elle disait ne pouvoir vivre sans lui, mais ne croyait pas que ce soit la même chose pour lui. Il l’aimait sa petite « insécure ».

-Stasia, nous sommes ensemble depuis quinze ans. Ce n’est pas rien tu sais. C’est la moitié de ta vie et juste un peu moins de la moitié de la mienne. Je crois que si nous avions désiré des enfants sincèrement, nous aurions eu cette conversation bien avant. Je ne te dis pas que si tu m’avais annoncé que tu étais enceinte j’aurai été contre, non. S’il avait été là, on aurait fait avec ensemble et j’aurais été heureux d’avoir une part de toi dans un petit être. Mais pour être honnête, même avant toute cette histoire, je ne crois pas que j’avais une envie profonde de procréer.

Il passa la main sous le menton de la jeune femme et l’obligea à relever la tête pour le regarder. Il déposa tout d’abord un baiser sur ses lèvres avant de la regarder dans les yeux pour continuer.

-Un enfant dans ce monde de fou, ce n’est pas une bonne idée du tout. Alors ne te sens pas coupable d’être heureuse qu’il n’ait pas survécu d’accord. C’est probablement mieux ainsi. Une fausse couche ait plus supportable que de voir son enfant …

Il ne termina pas la phrase. Il ne voulait pas dire les mots tout hauts. Il n’y avait pas beaucoup d’enfants dans leur groupe et c’était bien ainsi. Perdre un enfant et le voir dévorer par les zombies, c’était un fait marquant dans la vie d’une personne. Il n’avait pas envie d’être marqué.

-Tu as vu Kaleb après ta fausse couche? Parce que si la réponse est non, je t’emmène le voir dès demain. Tu sais qu’un empoissonnement du sang n’est pas exclu dans ses circonstances.

Il pouvait paraître froid dans ses réponses, mais ce n’était pas le cas. Il voulait rassurer la jeune femme et aussi prendre soin d’elle.

Encore une fois, Niko venait de lui prouver qu’elle s’en était fait pour absolument rien. Au fond, Anastasia savait qu’il comprendrait et surtout, qu’il ne lui en voudrait jamais d’avoir un avis sur la question. Sur n’importe quelle question à vrai dire. Encore une fois, sa maudite insécurité l’avait poussée à agir sottement. Le plus pathétique dans l’histoire, c’était que professionnellement parlant, en tant que première adjointe du procureur, elle était toujours en pleine possession de ses moyens. Alors pourquoi les perdait-elle dès qu’il était question de Nikolaï, quelqu’un qu’elle connaissait depuis toujours, le type qui était l’homme de sa vie depuis plus de 15 ans? Ne serait-ce que pour cette dernière chose, Stasia aurait dû arrêter de s’en faire pour tout et n’importe quoi. Elle aurait dû savoir qu’il ne lui en voudrait pas et qu’elle pourrait se confier à lui.

Elle n’avait pas eu besoin de dire grand-chose pour que Nikolaï comprenne ce qu’elle taisait. Avoir des enfants. C’était un sujet qu’ils n’avaient jamais réellement abordé. Ils en avaient parlé quelques fois, mais davantage du style « peut-être bien qu’un jour lointain… » que de façon affirmative. Niko marquait un sacré point quand il disait que s’ils avaient voulu des enfants, ils auraient eu le temps d’en concevoir en quinze ans. Tout comme il était pleinement d’accord avec elle sur le fait que le monde actuel n’était pas un endroit pour un enfant. Finalement, elle s’était inquiétée pour rien. Encore une fois, elle avait paniqué et plutôt que d’en discuter avec l’homme qui partageait sa vie, elle avait fait n’importe quoi et tout gardé pour elle. Avait tout géré toute seule. Et pas particulièrement bien de son humble avis.

Le plus difficile était peut-être de savoir qu’il aurait voulu l’aider à traverser tout ça. Ç’aurait peut-être été plus facile. Si elle avait été moins… trouillarde, Niko aurait été à ses côtés depuis le début. Il venait également de mentionner un fait important : elle devrait consulter Kaleb Birmingham. Ça voudrait dire de marchander avec lui pour qu’il l’examine. Niko marquait un point en parlant de septicémie, mais… Stasia n’était peut-être pas médecin, mais s’il avait dû y avoir des conséquences, ça ne se serait pas déjà manifesté? Physiquement, elle était en pleine forme. C’était moralement que c’était moins génial. Mais ça, c’était sa faute à elle. Si elle avait parlé au lieu de garder tout ça pour elle, ils n’en seraient pas rendus là.

- Je suis désolée, Niko. murmura Anastasia en levant les yeux pour le regarder. Je me suis tellement inquiétée que pour finir, je n’ai jamais trouvé le courage de te parler. Pourtant, je devrais le savoir que tu es toujours là.

Elle s’en voulait vraiment sur ce coup-là et ne savait pas trop comment elle pourrait remédier à la situation. Hormis en prenant confiance en elle, Stasia ne voyait pas ce qu’elle devrait faire de mieux. Prendre confiance en elle, en eux. Ils avaient surmonté un tas d’obstacles et ça ne faisait que commencer. Il fallait qu’elle arrête de s’en faire inutilement et qu’elle fasse confiance à Niko pour ne pas la quitter au moindre pépin. En s’imaginant qu’une fausse couche, c’était un pépin. Un immense pépin, oui.

- Non, je n’ai pas vu Kaleb. Ç’aurait fini par te venir aux oreilles.

Tout compte fait, elle avait été d’une bêtise monstre. Encore heureux que cette fausse couche n’aie pas encore eu d’impacts sur sa santé!

Elle avait eu peur de lui parlé, mais se rendait compte qu’elle avait eu tord. Oui, il était toujours là pour elle et le serait toujours. Il ne pouvait pas résister à ses yeux là. Il lui fit un sourire qui se voulait rassurant. Prenant son visage doucement entre ses mains, il embrassa la jeune femme.

-Tu sais bien que je serai toujours là pour toi. Je t’aime, tu ne peux pas te débarrasser de moi comme ça, tu le sais.

Il lui fit un clin d’œil avant de la serrer contre lui. Elle lui dit qu’elle n’avait pas vu Kaleb. Il s’était un peu calmer, donc après réflexion, elle serait déjà malade si elle faisait un empoissonnement du sang. Il respira et se calma avant de parler. Elle avait dit que sa visite à Kal se serait sue. Il eut un sourire.

-Seulement parce que tu ne sais pas qui choisir pour que ça ne me vienne pas aux oreilles. Tu auras demandé à Joshua de t’accompagner, tu peux être sur qu’il n’aurait rien dit sans ton accord. Mais de toute façon, ça n’a plus d’importance. Tu vas bien, c’est tout ce qui compte et demain on ira quand même voir Kaleb juste question d’être sur.

Il l’embrassa sur le front. Il l’aimait tellement ce petit bout de femme. Il la souleva en souriant et la ramena avec lui vers le lit, la portant. Il la déposa sur leur lit avant de s’allonger près d’elle la recouvrant en partie de son corps. Il eut un soupire et la regarda, il ne se lasserait jamais de la regarder ainsi. Dire qu’ils auraient pu ne jamais être ensemble. Non, cette idée était ridicule, depuis tout petit qu’ils étaient fait l’un pour l’autre.

-Il y d’autres sujets sensibles que tu as peur d’aborder avec moi? Notre style de vie a beaucoup changé ces derniers temps, je me dis que tu as eu peur de m’en parler car ce nouveau monde te rend nerveuse. Mais je peux aussi me tromper. Cependant, je crois qu’on devrait parler à cœur ouvert comme nous le faisions avant. Je n’ai jamais jugé tes choix ou tes actes, même quand je n’étais pas d’accord. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer ma chérie.

Il voulait qu’elle sente qu’elle pouvait parler de tout. Il ne voulait plus jamais que cette situation se reproduise. Il avait trouvé difficile qu’elle soit si distante avec lui ces derniers jours. Il n’en avait pas l’habitude.

hj: milles pardons pour le délai.